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Rechercher : il pleuvait des oiseaux

  • Bribes de Solitude

    Les joies de la solitude

    Les poètes habitent et ont habité les lieux solitaires, parce que ce n’est point dans les forums aux plaisirs, ni dans les palais, ni dans les théâtres, ni dans les capitoles ou sur les places, et encore moins à ceux qui fréquentent les lieux publics — qu’ils soient mêlés aux attroupements tapageurs de leurs concitoyens ou bien entourés d’un cercle de donzelles — qu’il est donné de méditer sur des questions sublimes...

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    Là, des hêtres qui se dressent dans le ciel et tous les autres arbres qui allongent de leur Dürer 004.JPGfeuillae les ombres naissantes ; là, un sol recouvert d’herbes verdoyantes et diapré de fleurs aux milles couleurs, des sources limpides et des ruisselets d’argent qui jaillissent, dans un murmure charmant, de l’abondance des montagnes ; là, oiseaux au plumage coloré et branchages qui donnent écho à leur ramage et au flux d’une douce brise ; là, folâtreries d’insectes ; là, petit et gros bétail, là, maison du berger ou bien cassine, qui ne trouble aucune affaire domestique, et toutes choses pleines de tranquillité et de silence.
    Ce spectacle ne captive pas seulement l’âme en repaissant l’oeil et l’oreille de ses merveilles, mais c’est sous son empire qu’à l’évidence l’esprit trouve le recueillement et que le génie, s’il lui arrive d’être las, recouvre son énergie et est poussé rudement vers le désir de méditer sur des questions sublimes et vers l’impatience de les mettre en oeuvre. 

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    Ce spectacle est encourager par le paisible commerce des livres, merveilleusement persuasif et par les choeurs harmonieux des Muses qui mènent la danse alentour.

     

    Le livre : Généalogie des Dieux païens - Boccace - Traduction Pierre Maréchaux

    La toile : Albrecht Dürer Maison isolée sur étang

    Dürer au musée du Prado chez Ciel bleu de Castille

  • Sur la mauvaise pente - Graham Hurley

    Sur la mauvaise pente - Graham Hurley - Traduit de l’anglais par Philippe Loubat-Delranc - Editions du Masque
    surlamauvaisepente.gifUn nouveau polar de Hurley c’est le plaisir assuré, classique mais terriblement efficace, un suspens qui ne se dément pas.
    J’avais laissé l’inspecteur Faraday tout à ses oiseaux et à son fils sur les Quais de la blanche, je l’ai retrouvé ici aux prises avec un corps trouvé dans un tunnel et un disparu.
    Le mort du tunnel est retrouvé, ou du moins ce qu’il en reste après le passage du train, enchaîné sur les rails, nu, ses vêtements soigneusement pliés à côté de lui. L’autopsie se révèle difficile et les indices bien maigres.
    Paul Winter attaché à cette enquête  doit recouper les listes des personnes disparues, en cherchant à identifier le premier mort il va découvrir une nouvelle affaire.

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    Portsmouth est toujours présente avec son caïd Bazza Mackenzie, ses dealers, ses services sociaux et ses marginaux.
    Faraday revient de vacances mais celles ci n’ont pas été des vacances de rêve, quant à Paul Winter c’est un revenant , atteint d’une tumeur au cerveau il revient tout juste du royaume des morts. Sa hiérarchie s’interroge sur ses liens avec la pègre et voudrait savoir où il a trouvé l’argent pour financer son opération par un ponte américain.
    Voilà le tableau est dressé, les enquêtes vont s’enchevêtrer, bien noires toutes les deux. Je ne vous en dit pas plus je n’ai pas envie de finir enchaînée à des rails !!

    J’ai retrouvé Faraday avec plaisir, le week end est prévu pluvieux alors quoi de meilleur qu’un bon polar ?

    Si le polar vous intéresse allez voir ce nouveau site très bien fait : POLARMAG

  • Le Phare Voyage immobile - Paolo Rumiz

    Après avoir cavalé derrière lui sur les routes d’Europe, sur les traces d’Hannibal, ouf je peux faire une pause avec le dernier livre de Paolo Rumiz.

    Un voyage immobile sur une île dont on devine un peu la situation au milieu de la Méditerranée sans doute du côté de la côte Dalmate.

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    Un phare peut être comme celui là

     

    Paolo Rumiz réalise un rêve vieux comme le monde, partir sur une île déserte (enfin presque), se couper du monde et vivre là sans contraintes autres que celles de la météo.

    Il va vivre trois semaines dans un phare, avec les gardiens pour seuls compagnons et porter son regard sur ce qui d’habitude nous échappe : les nuages, les étoiles, le vent.

    Le temps qui passe est ponctué de pêche parfois miraculeuse, d’incursion en cuisine lorsqu’il invite ses hôtes autour d’un risotto dont le fumet vient nous titiller les papilles. Il observe ces énormes bateaux qui croisent au loin

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     les oiseaux qui « saluent la mort de la lumière » par un concert tonitruant.

     

    Paolo Rumiz se fait ermite et épicurien à la fois et c’est l’occasion pour lui de revenir vers ses lectures, vers ses amis, de rêver et de perdre pied parfois.

     

    Même si je le préfère en voyageur, j’ai pris un grand plaisir à cette lecture.

    Un récit qui s’adresse plus aux adeptes du Taoïsme qu’à ceux de Marco Polo .

     

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    Le livre : Le phare voyage immobile - Paolo Rumiz - Traduit par Béatrice Vierne - Editions Hoëbeke

  • Le Palais de glace - Tarjei Vesaas

    Un livre de froid et de glace

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    Le Palais de glace est le second roman de Tarjei Vesaas que je lis. Après les Oiseaux qui est mon préféré malgré tout. J’ai profité d’une nouvelle traduction chez Cambourakis.

    Deux petites filles d’une dizaine d’années deviennent amies. 

    Unn est nouvelle dans le village et à l’école, elle ne fait pas cause commune avec les autres enfants, mais Siss ne renonce pas à provoquer son amitié. Une rencontre change tout et fait naitre des sentiments très forts entre les fillettes.

    Unn décide de prendre un peu de distance après cette rencontre car elle est sous le coup de l’émotion et elle décide de faire l’école buissonnière et d’aller voir la rivière prise par le froid : le palais de glace.

    Le soir même Unn est introuvable. Siss est sollicitée comme la dernière à l’avoir vue.

     

    Un récit d’une grande force et en même temps d’une subtilité et d’une tendresse folles. La recherche d’Un, la souffrance de Siss, la force d’une promesse, l’impossibilité d’oublier, l’absence insupportable. C’est un récit magnifique qui livre ses secrets doucement au fil du récit.

    Un univers féérique et attachant.

     

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    A mettre dans la hotte d’une passionnée de lecture nordique y compris une ado 

  • A tire d'aile

     

    " Car chanter, pour l’oiseau, c’est aussi lancer un défi. En face des femelles timides, les rivaux s’affrontent par la voix. D’une tête d’arbre à l’autre, les mâles Pinsons se jettent sans cesse, et comme s’ils voulaient le dernier souffle de l’adversaire, leur refrain triomphal. Au fond du buisson d’aubépine, deux Rossignols, face à face, s’écoutent chanter tour à tour, comme s’ils cherchaient à ravir le secret qui fait le chant plus beau."

     

     

    Le chant du Pinson

    "En mai et juin, les longues heures ensoleillées ne suffisent plus, pour certains chanteurs du jour, à l’expression de l’intensité de vie qui les anime. Longtemps après le coucher du soleil, la Grive, le Rouge-Gorge, le Traquet Pâtre se font encore entendre, et jusque dans la nuit le Coucou appelle dans les bois. C’est alors que la Lulu, le seul oiseau qui chante en plein vol dans l’obscurité, sœur pourtant de ces Alouettes qui se grisent de soleil, laisse quelquefois tomber de haut, vers minuit, sa chanson exquise."

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    le Rouge gorge au travail

     

    Le livre : Pourquoi les oiseaux chantent - Jacques Delamain - Editions des Equateurs

  • Bribes de bois et de cabanes

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    « La nuit dernière, j’ai dormi dans la cabane après être allé nager, dans la soirée, dans l’eau des fossés où les herbes commencent à pousser. Sous la lune presque pleine, la lumière restait si vive qu’on ne pouvait décemment pas parler d’obscurité. À quatre heures moins dix, j’ai été tiré de mon sommeil par une fauvette à tête noire qui sautillait sur le toit. Juste après, elle a lancé le plus somptueux gazouillis dont on puisse rêver, avant d’être rejointe bientôt dans le clair-obscur par d’autres oiseaux. »

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    Fauvette à tête noire 

    « J’ai aussi un wagon de chemin de fer, que j’ai fait transporter dans l’un de mes champs, il y a de cela des années. Y dormir ou y travailler, c’est comme partir en voyage. Un frêne qui pousse juste derrière caresse le toit de ses branches, et joue des airs syncopés sur le tuyau de cheminée quand souffle le vent. » 

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    « Le perce-neige, l’anémone des bois, la primevère, la digitale et l’ail des ours ont tous ce pouvoir d’imprégner les sous-bois d’une teinte par la seule force du nombre. Cependant, la fleur de la jacinthe sauvage a une beauté préraphaélite particulière, elle qui pend la tête en bas en donnant à la tige la forme d’une houlette de berger. »

    Le livre : Wildwood  A travers les forets du monde  -  Roger Deakin -  Traduit par Frédéric le Berre  -  Editions Hoëbeke