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A sauts et à gambades - Page 157

  • Le duel - Arnaldur Indridason

    Le Mentor 

     

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    Bon j’avais juré craché que je ne lirai plus ses polars, je me suis laissée tenter la dernière fois et j’ai été ravie alors ...me revoilà chez Indridason.

    Plus d’Erlendur au programme, non mais son mentor, c’est une femme assez efficace, au çaractère bien prononcé : Marion Briem. 

    L’auteur nous fait faire un saut dans le passé jusqu’en 1972

    Je me suis bien amusée à la lecture de ce polar car cette période et le point central du roman, à savoir la rencontre au sommet entre Bobby Fishcher et le russe Boris Spassky est encore dans ma mémoire, je me souviens des images télé retransmettant les moments clés des rencontres de ce championnat. 

     

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    Nous voilà donc à Reykjavik, ville sous haute surveillance, pensez elle conjugue à la fois les services secrets Russes et Américains et cela au temps de la guerre froide ou du moins encore bien tiède.

     

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    Y aurait-il un lien entre l’assassinat d’un homme dans un cinéma de Reykjavik, un homme, je devrais plutôt dire un jeune homme qui a la fâcheuse manie d’enregistrer tout et n’importe quoi. Tué de coups de couteau au coeur, il semblerait qu’il ait enregistré quelques paroles de trop pour son bien. 

    Fait divers sordide ou assassinat en lien avec des problèmes politiques ? La tâche de Marion Briem ne va pas être simple. 

    Est-ce que j’ai aimé ? et bien oui plutôt ! Certes ce n’est pas Erlendur mais Marion Briem a un charme bien a elle, d’abord on comprend immédiatement ce qui a pu la rapprocher d’Erlendur et en faire son mentor, c’est plutôt une discrète et pour lui arracher les mots de la bouche il faut se lever de bonne heure. 

    Il faut dire que son enfance l’a préparé à ça, elle a hanté les sanatoriums à l’âge où l’on joue à la marelle et ses souvenirs sont cuisants. 

     

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    Le roman est habile, le personnage de Marion Briem est attachant et j’espère la retrouver aux côtés d’Erlendur dans une prochaine aventure, quant aux péripéties du championnat d’échecs c’est amusant comme tout de revivre ce moment. 

    Passionné ou non d’échec c’est un bon opus 

     

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    Le livre : Le Duel - Arnaldur Indridason - Traduction Eric Boury - Editions Métailié

  • Toujours les îles

    Sur ma lancée je reste sur une île mais teminé le soleil de la Sicile je prends la direction des brumes du nord.

    Devinez où ? 

     

    je vous donne un indice

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  • L'Aube noire - Mario Falcone

    un polar ? un roman historique ? un roman catastrophe

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    © photo DDD

     

    J’hésite à définir ce livre, un peu de tout ça et bien que le livre oscille entre plusieurs genres l’auteur est parvenu à en faire un bon livre, avec un vrai suspense, des personnages hauts en couleurs et l’omniprésence d’une ville destinée à s’effondrer lors d’un séisme tristement célèbre. 

     

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                    Messine en décembre 1908

     

    Vous allez être content, en plein hiver direction la Sicile et plus précisément Messine sous le soleil d’août.

    C’est fête dans Messine en ce 15 août jour de la Vara qui attire la foule. Pendant que la population hurle « Viva Maria »  une jeune fille est assassinée, Catarina Spadaro travaillait chez un notable de la ville le Baron Torielli très porté sur les demoiselles et le jeu. 

    L’affaire est confiée au lieutenant Marco Valerio Sestili et va très vite remuer la boue, la suspicion, bref l’affaire fait du bruit. Le procureur n’est-il pas d’ailleurs un ami proche du Baron Torielli qu’il protège plus ou moins...

     

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    © photo DDD

    Mais l’affaire ne s’arrête pas là, un truand est lui aussi assassiner, ah là ça sent la Mafia ce qui ne surprend pas en Sicile. 

    Bientôt ce n’est plus un suspect mais une ribambelle qui vont donner du fil à retordre à Sestili : Rosario Mantineo le fils du boulanger, et Ignazio Curro qui revient à Messine après avoir fait fortune en Amérique. D’autant que le pauvre lieutenant doit aussi penser à sa femme enceinte que la chaleur fatigue, à ses soucis policiers s’ajoutent des tracas personnels. 

     

    Les puissants et les riches, le jeu et les femmes, les passions cachées, la vengeance, la prostitution, la corruption voilà la trame du roman mais ce qui en fait un roman original c’est que l’auteur distille savamment un sentiment d’oppression, en décembre la ville sera rayée de la carte.

     

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    © photo DDD

    Et quand le Sirroco se met à souffler les habitants pensent le « phénomène n’était pas rare, mais, d’après les anciens, il annonçait toujours des malheurs… » la ville ignore son destin mais nous lecteur nous savons et nous nous interrogeons : les crimes seront-ils élucidés avant le séisme, les coupables seront-ils parmi les victimes ? Le temps est suspendu.

     

    Mario Falcone mène parfaitement son récit. C’est avant tout une bonne histoire bien racontée, riche en rebondissements, les personnages sont complexes. Et le premier de ces personnages c’est la ville, ses églises, ses jardins, ses ruelles,  une fresque colorée qui va bientôt être un amas de ruines.

    Vous sentez que j’ai bien aimé ce roman et que je vous le recommande. 

     

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    Le livre : L’aube noire - Mario Falcone - Traduit par Carole Cavallera - Editions La Table Ronde

  • Les petites filles et la mort - Alexandre Papadiamantis

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    L'auteur Alexandre Papadiamantis

    Vers la Grèce 

    Au club lecture de la médiathèque j’ai la chance d’avoir fait connaissance avec une lectrice férue de littérature grecque, traductrice en plus. C’est elle qui m’a soufflé le titre de ce roman.

    Ce n’est pas du tout un livre récent, écrit en 1903 il n’a pas pris une ride. 

     

    Dans ce dix-neuvième siècle finissant en Grèce, naître fille était un grand malheur, une vie promise au travail incessant et parfois aux coups du père, du mari. Un drame pour la famille qui se devait de réunir une dot et par là sacrifier un champs, une oliveraie.

    Trouver un époux avait un prix et plus la fille était laide plus le prix atteignait des sommets. 

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                            Une société dominée par les hommes

     

    Voilà la famille de Yannou, sa fille s’est mariée à un homme dont il y aurait beaucoup à dire et elle va accoucher, deux de ses fils ont quitté le nid pour un avenir en Amérique. « A mesure que la famille s’était accrue, les amertumes s’étaient multipliées » l

    Denier problème en date, la naissance d’une petite fille dont la santé est chancelante, Yannou la veille, les heures passent et Yannou se revoit jeune femme, elle prend conscience de n’avoir jamais vécu autre chose que la servitude « domestique de ses parents. Une fois mariée, elle est devenue l’esclave de son mari ».

    Elle ne peut se résoudre à laisser cette enfant vivre la même chose, elle veut faire une bonne action, lui éviter de souffrir. 

    Elle qui sait soigner, qui connait les herbes qui font du bien, elle divague « Mon Dieu, pourquoi faut-il que celle-là soit venue au monde ? » elle s’interroge « Mon Dieu, pourquoi faut-il que celle-là soit venue au monde ? » 

    De machine à faire les enfants elle devient la force du destin

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                        L'oeuvre au théâtre  

     

    La mort de petite fille passe pour un accident mais Yannou se laisse emporter par la violence, la frustration, et les actes de mort se multiplient finissant par alerter les autorités.

    Une longue traque va commencer sur cette terre aride, la culpabilité ronge Yannou mais ne l’empêche pas d’être certaine que « Le plus grand cadeau serait d’avoir à leur donner, pardon mon Dieu ! L’herbe à rendre stérile »

    Elle apparait monstrueuse elle qui est sûre d’avoir agit par charité et qui se réjouit car la dot n’aura coûté qu’un linceul !! Elle est le bras armé de Dieu.

    Un roman à la fois moderne par l’oeil qu’il porte sur la condition féminine mais un drame antique pas sa violence et son côté inéluctable. Faire le mal par devoir est ce encore faire le mal ? Le roman flirte avec le questionnement de Dostoïevski dans les Frères Karamzov. 

    Court, dense, très réussi, c’est l’occasion de découvrir cet écrivain parfaitement ignoré en France. 

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    Le livre : Les petites filles et la mort - Alexandre Papadiamantis - Traduit par Michel Saunier - Edition Actes Sud Babel

     

  • Mourir sur une île

    J'aurai pu choisir comme thème : mourir au soleil ! 

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    Deux îles gorgées de soleil où je vous emmène mais attention le danger rôde et la mort n'est pas moins triste au soleil.

    Volontaires rendez-vous demain sur le quai.

  • Bribe de Jean-Henri Fabre

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    « Au départ, vos pieds foulent les touffes balsamiques du Thym, qui forme tapis continu sur les croupes inférieures ; dans quelques heures, ils fouleront les sombres coussinets de la Saxifrage à feuilles opposées, le première plante qui s’offre au botaniste débarquant, en juillet, sur le rivage du Spitzberg.

     

     

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    En bas, dans les haies, vous avez récolté les fleurs écarlates du Grenadier, ami du ciel africain ; là-haut, vous récolterez un petit Pavot velu, qui abrite ses tiges sous une couverture de menus débris pierreux, et déploie sa large corolle jaune dans les solitudes glaciaires du Groenland et du Cap Nord, comme sur les pentes terminales du Ventoux »

     

     

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    Le Livre : Sur le Ventoux L’Ammophile hérissée - Jean-Henri Fabre - Editions Mercure de France