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Nature et bestioles - Page 16

  • Un potager sur mon balcon

    Du balcon à l'assiette 

     

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                                               Un coin de terrasse 

     

              Radis, poivron, mâche, haricots verts, aubergine 

                 Tomate, chou, betterave, carotte

                 Menthe, sariette, thym, laurier, basilic, sauge

                   Verveine, romarin, persil, aneth 

     

    Un potager sur votre balcon, c’est non seulement écolo car bien entendu par question d’engrais ! mais en plus vous pourrez nourrir votre petite famille ( enfin à condition qu’elle soit très petite ou que votre balcon soit très très grand)

     

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                                                   un balcon © Larousse 

     

    Plus sérieusement c’est sympa de cueillir sa roquette ou ses radis.

    J’avais besoin de conseils car je ne suis pas experte du tout, ce livre m’a rendu service, les équipements et là j’ai découvert la culture en sac !  facilement déplaçable, pas trop lourds pour votre balcon, les sacs sont une solution simple 

     

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                                             La culture sur sac

     

    Vous pourrez cultiver les quelques 24 légumes, herbes aromatiques et fruits faciles à cultiver de cette façon. 

    Vous saurez tout sur les semis, des pas à pas en photos pour les amateurs comme moi.

     

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                                           Des aromates 

     

    Pour chaque légume vous trouverez les conseils pour le semis, le repiquage, l’arrosage, l’exposition, la récolte. 

    Vous pourrez composer des potées réussies en mélangeant les herbes et légumes qui font bon ménage. 

    Et même quelques astuces de cuisine. Mais ça je vous en parle dans mon prochain billet.

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    Vu la date j’ai limité mes essais aux tomates, herbes variées et fraises mais l’an prochain c’est juré je me lance en grand ! 

     

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    Le livre : Un potager sur mon balcon - Editions Larousse 

     

  • Je vois des jardins partout - Didier Decoin

     « Je vois des jardins partout est une manière de visiter les jardins de ma vie »

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                         la "cour de récréation" de l'auteur

     

    C’est sans doute la douceur de l’air qui m’a conduit à ce livre. En le feuilletant chez le libraire j’y ai croisé le nom de Vita Sackville-West et du coup la cause était entendue.

    Didier Decoin possède deux jardins qu’il entretient (ou fait entretenir, il avoue ...) un jardin pour l’hiver proche de Paris et un plus au nord à La Hague, celui ci c’est son jardin de prédilection, celui qu’il regarde fleurir l’été, il dit joliment que jardiner «  C’est avant tout faire confiance à la terre. »

    Tout cela remonte à l’enfance, il a passé des heures dans les allées de Bagatelle à faire voguer des bateaux sur les pièces d’eau, le parc lui ayant servi dit-il de « cour de récréation ».

     

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                               Village des Costwolds

     

    Amoureux impénitent il arpente les jardins du monde en compagnie de sa femme et d’un groupe de fanatiques joliment dénommé La cinquième saison et qui font « leur festin annuel » des jardins  d’Angleterre, d’Irlande, ou d’Ecosse.

    On est pris d’une envie furieuse de se promener avec eux dans les allées de Westwell Manor ou de Hidcot Manor et bien entendu à Sissinghurst et même de découvrir un cimetière magnifique dont Didier Decoin ne se lasse pas.

     

     

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    Westwell Manor « Au terme d’une allée de bouleaux blancs, d’un entrelacs de petites sentes dessinant comme un réseau de capillaires irriguant des chambres de fleurs, des bouquets de peupliers baumiers fleurant bon la résine et le printemps »

     

    Son regret ? n’avoir pas une cabane de jardiner dans les Costwolds ou dans le Lake district  « Royaume de la campagnarde (elle revendiquait ce titre) Beatrix Potter  ».

     

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    « Saint Just in Roseland, en Cornouailles britanniques est peut-être le plus beau cimetière du monde et un jardin nimbé de magie. »

     

    Il y a des passages absolument savoureux dans ce livre, en particulier les retours de visites pour tous ces amateurs de jardinage prêts à voyager avec des plantes sur les genoux, des boutures dans le bagage à main et à séduire l’hôtesse effarée de voir monter dans son avion « vingt trois personnes, toutes porteuses de fleurs en pots ou d’arbustes ».

     

     

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    Le jardin blanc de Vita Sackville-West à Sissinghurst

     

    Et si vous avez dans votre jardin un arbre fruitier qui refuse de donner le moindre fruit attendez de connaître l’histoire du prunier à quetsches de l’auteur.

    Suivez le de parcs en domaines, de jardin normand en manoirs très très anglais, avec malgré tout un petit détour par les jardins de Versailles en compagnie d’Alain Baraton le jardinier en chef ou ceux du sud : le jardin de Villa Noailles ou de Serre la Madone à Menton. 

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                                      Menton Jardins de Serre la Madone

     

    Je dédie ce billet aux amateurs, à ceux qui pensent que

    «  Jardiner, c’est penser avec un sécateur, des semelles gadouilleuses, un mal de dos et des engelures aux doigts. Ou un coup de soleil sur le nez. »

     

    Mango avait elle aussi une envie de balade rejoignez là à Versailles 

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    Le livre : Je vois des jardins partout - Didier Decoin - Editions JC Lattès  2012

  • Piège à mouches - Frederik Sjöberg

     Et la nature est là qui t'invite : Episode 3 

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    Le monde des syrphidés

    Pour terminer mon incursion au royaume de la nature, je vous propose un petit livre réjouissant, tout en humour et nostalgie.
    L’entomologie, cette science de l’éphémère mêlée d’un brin de philosophie, mâtinée d’un peu d’écologie avec quelques digressions vers l’art, la biologie (le vrai métier de l’auteur) et la collectionnite aiguë, histoire de prouver que l’entomologie mène à tout.

    Entrez dans le mondes des syrphidés, si comme moi ce nom ne vous dit rien, mais alors rien du tout c'est qu'il sagit du monde de l’entomologie. Un monde particulier qui tient un peu du burlesque c’est l’auteur lui-même qui le dit
    « Car tout le monde connaît cette image d’Epinal de l’entomologiste : un huluberlu essoufflé qui court à travers champs et bosquets à la poursuite de papillons fuyants »

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    Mais me direz vous les syrphidés dans tout ça ? Là l’entomologiste est un homme calme au point que :
    « un passant risque facilement de prendre le chasseur de syrphes pour un convalescent plongé dans quelque forme de méditation. »


    Je lève un coin du voile : les syrphes sont des mouches que l’on peut aisément confondre avec des abeilles ou autres hyménoptères.
    Notre auteur amateur, voire complètement obnubilé par les fameuses syrphes tombe en admiration devant un certain René Malaise, inventeur d’un piège à mouches. Un instrument d’une rare efficacité car testé sous toutes les latitudes de la Birmanie au ...Kamchatka.

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    Le piège conçu par René Malaise


    C’est parti pour une foule d’anecdotes, d’aventures toutes plus ou moins désopilantes et improbables mais attention toutes parfaitement documentées car le narrateur est réellement : biolgogiste, collectionneur de syrphes et accessoirement écrivain. On saute donc allègrement du terrain à la réflexion, de la passion à la rêverie entomologique.

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    L'île de Frederik Sjöberg : mais où se cachent les mouches ?


    La vie de l’auteur se déroulant sur une île, cela apporte un côté retraite méditative au récit. Il est en bonne compagnie car le saviez-vous, Tomas Tranströmer le tout récent Prix Nobel est aussi un collectionneur d’insectes de premier plan !

    La drôlerie, le ton incisif, le mélange de légèreté et de profondeur et l’originalité du propos ont suffi à mon bonheur. Un récit divertissant et plein d’esprit.

    Le livre : Piège à mouches - Frederik Sjöberg - Traduit du suédois par Hélèna Balzamo - Editions Les Allusifs 2011

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    Frederik Sjöberg

  • Carnets d'un jardin - Anne Marie Koenig

    Et la nature est là qui t'invite   Episode 2

     

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    Après les discours avec les oiseaux, les trilles et les modulations du rossignol j’ai décidé de descendre dans mon jardin, enfin quand je dis mon jardin... il s’agit plutôt de celui d’Anne-Marie Koenig.
    Ce livre est dans ma bibliothèque depuis 17 années et je ne laisse jamais passer une année sans l’ouvrir. Je l’ai ranger entre Sue Hubbell et  l’Herbier de Colette.

                                                     Le jardin d'une autre Anne Marie

    Un journal tout entier composé comme un bouquet multicolore de fleurs champêtres. Des textes courts sur le jardin qu’elle estime tout juste sorti de l’enfance alors qu’elle le pratique depuis pas mal d’années « une décennie d’orages, de révoltes et de réconciliations. »
    La voilà armée de sa binette qui fait le tour des ses plates-bandes de fraises, ses bordures d’oseille ou de thym. Elle est dans son jardin dès potron-minet quand « la nature ne se méfie pas encore » et jusqu’aux dernières heures de la nuit.
    Elle nous convie à une leçon de jardinage. Elle nous fait avec modestie cadeau de ses conversations avec des plantes qu’elle a choisis non seulement pour leur agrément mais parfois juste pour leur nom : désespoir des peintres et autre amour en cage.

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    Mon jardin idéal

    Un coup de projecteur sur les hôtes du jardin : taupes et autres campagnols « une bande d’hypocrites » qui font « les pâtissons rares et anémiques ».
    Un crapaud un peu culotté qui grignote sans vergogne les plants de fraisiers, les insectes ne sont pas absents tels ces hannetons volant en escadrille bien rangée, véritables fous volants.

    Mais son préféré c’est le hérisson, surtout celui qui entreprit un jour de faire le tour de la piscine gonflable suivi par le chat de la maison, le hérisson distança le chat et se retrouva bientôt derrière lui pour lui donner une peur bleue !

    Les plantations maintenant : doux méli-mélo de légumes. Certains sont magnifiques comme ses potirons « individualistes » toutes les bonnes herbes aromatiques qui embaument dès qu’on les presse un peu, d’autres sont plus récalcitrants comme son oseille qui n’est qu’ « une vielle fille stérile » ses tomates qui refusent de virer au rouge ou font maladie sur maladie !

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    Chez Autour du puits  un potager dont on pourrait faire un livre


    Les fleurs maintenant, un lilas bien malade et des buis, alors là j’attendais l’auteur au tournant, parce que des buis moi j’ai essayé et bien fiasco total ! Elle les traite de "lympathiques et introvertis" ...je me sens vengée.
    Lavande et lavandin dont ni le gel ni la sécheresse ne sont venus à bout, des coriaces !

     

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    Ou le potager d'Enitram


    Pourtant parfois le ciel n’est pas clément et « A la tempête succède un curieux silence, encore bourdonnant de colère et de fatique. » il faut se remettre au travail, réparer les dégâts « il va falloir scier, redresser, tuteurer, amarrer. » sans perdre courage.


    « Mon jardin me plaît pour les surprises que me font les plantes » mais certain jour un peu de découragement peut poindre et c’est décidé l’an prochain « à l’emplacement du potager, je sèmerai des fleurs sauvages » mais demain la trouvera encore à l’aube le nez dans la rosée.
    J’ai aimé cette lecture qui a des vertus apaisantes, dont le parfum s’exhale page après page et dont j’ai très envie de profiter longtemps encore.

    Le livre : Carnets de mon jardin - Anne Marie Koenig - Editions Grasset

  • La libellule et le philosophe - Alain Cugno

    La vie secrète des libellules ou le philosophe entomologiste

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    « Etre naturaliste , c’est d’abord cela : éprouver une émotion indicible , simplement pour avoir reconnu sont animal préféré »

    Voilà vous êtes entrés au royaume d’Alain Cugno, un pays de passion, de beauté, d’interrogation.
    Longtemps ornithologue, l’auteur aujourd’hui arpente inlassablement les lacs de Charente pour guetter, photographier, observer des libellules. Monsieur Cugno est amateur d’odonates (ça c’est pour vous montrez ma culture entomologique, c’est le nom correct de la libellule)

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    Libellula quadrimaculata

    Mais Alain Cugno n’est pas seulement un amateur éclairé de libellules, il est aussi tombé dans la marmite de la philosophie, et ses compagnes de chasses photographiques sont pour lui un sujet perpétuel de réflexion, de questionnement, et après tout la philo est-elle autre chose qu’un questionnement perpétuel ?
    Il dit dans une interview qu’il y a « une profonde parenté » entre ses deux activités

    « On part le coeur battant attendre que ce qu’on aime s’offre : les insectes, les mots. Passion amoureuse, en somme. »

    L’amateur d’odonates connaît  les joies de la classification,  les affres de l’attente car « il se trouve privé de ses animaux préférés pendant la moitié de l’année. ». Il est pris de vertige devant « leur rapidité, leur capacité à changer de direction avec une brusquerie qui laisse pantois »
    Les libellules sont la représentation du réel, ici et maintenant

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    Accouplement de libellules Caloptéryx splendens ©Gérard Thérin

    « les animaux sont des êtres énigmatiques parce qu’ils sont entièrement présents, là où ils sont. »

    La naissance des demoiselles est une histoire d’effort désespéré pour devenir imago « lorsqu’il (l’insecte) a parcouru toutes les étapes de l’oeuf à sa forme définitive » c’est un instant extraordinaire que cette « émergence » véritable « Jardin des délices »
    Les libellules  sont la liberté même, attachées à rien, fragiles et pourtant la communauté odonates n’est pas de tout repos. La libellule en effet est vorace, chasseresse, impitoyable avec ses proies. Ce magnifique trait de lumière dans la chaleur de l’été est une prédatrice redoutable, elles sont puissance et légèreté, proches et inacessibles, capables de «poursuites vertigineuses ».
    Cette opposition et cette simultanéité enchantent Alain Cugno et le fascinent. Il prend à témoin Saint Augustin et Proust pour nous faire entrer dans ce monde étrange celui de ces demoiselles qui

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    Libellules de Méditerranée

    « de même que la pensée ne peut pas s’arrêter de penser (...) de même les libellules volent encore quand elles ne le peuvent plus ».

    Puisqu’on est en compagnie d’un philosophe on saute allègrement de la durée de vie de l’insecte à la brièveté de la vie de ...Sénèque, de la singularité des insectes à Aristote et à cette « nature qui ne fait rien en vain ».

    Pour Alain Cugno « la philosophie n’est vivante qu’au moment où elle vous permet de voir le monde comme vous ne l’aviez jamais vu, plus réel, plus existant, plus exaltant aussi. »

    Ne laissez pas passer cette invitation à philosopher sous le soleil, à songer au divin, à entrer dans un monde insolite et coloré par la grâce des photographies qui converties en dessins apportent une touche presque tactile au livre.

    Faites une place à ce livre dans votre bibliothèque

  • Le journal des cinq saisons - Rick Bass

    La vallée du bout du monde au confins du Montana

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    L’oeuvre de Rick Bass est déja riche de nombreux livres, des nouvelles, un long roman ( là où était la mer) et deux essais sur sa vallée, son territoire (le livre de Yaak et Winter) mais aujourd’hui il franchit une frontière avec ce livre.

    Journal météorologique et poétique, au fil des mois et des saisons Rick Bass nous livre ses observations sur sa vallée et son marais, la vie dans cette contrée grandiose, dangereuse, qui porte le sceau encore visible de l’ouest sauvage.
    Ses observations portent parfois la marque du scientifique, du géologue, mais le plus souvent celle du poète, du militant écologiste, du père qui s’interroge sur l’avenir qu’il peut promettre à ses filles.

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    Tout commence rituellement en janvier « le mois où le cerveau ralentit », un mois magnifique et difficile, l’isolement pendant parfois plusieurs jours, il faut pelleter la neige, sa cabane d’écriture est inutilisable. Des mois propices au travail lent et régulier « aux besognes rudimentaires » car l’hiver c’est l’ensevelissement sous un neige « si douce, si lourde, si apaisante »
    Février est le mois du froid « le marais est encore une vaste plaque marbrée de glace et de neige » et pourtant déjà quelques oiseaux sont de retour et le premier papillon « le théâtre de l’univers avec ses divers groupes et tous ses comédiens, est en train de ressusciter »

    Le printemps occupe un maximum de pages pour répondre à  la splendeur et la folle fécondité, la saison où le marais reprend vie, marais que Rick Bass appelle son « réservoir de couleurs et de parfums ». Avril est le mois où l’on entend à nouveau « le babil apaisé » des oies qui remontent du sud.
    C’est la saison où les ours noirs et les grizzlys sortent la tête de leurs tanières et « se mettent à arpenter les pentes inondées de soleil  » attirés par les lys avalanche vifs et jaunes, l’auteur les admire faire de folles glissades et se gaver de lys odorants et sucrés  « il arrive que des tâches jaunes s’accrochent à leur fourrure dorée et au museau de ces grands ours » améliorant ainsi naturellement la pollinisation.

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    la profusion de l’été, les randonnées en famille, les clairières baignées de soleil, les caches des fraises des bois, la cueillette de myrtilles. C’est aussi la période de retour à la civilisation, voyages, concert, rencontres. Mais comme rien n’est jamais parfait c’est aussi le temps des mauvaises herbes, sus à l’épervière d’une belle couleur mais par trop envahissante.
    La saison aussi des incendies, utiles parfois, dangereux toujours, qui mettent parfois en péril la maison et la vallée et oblige à dormir d’un seul oeil.

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    Vallée du Yaak

    Et c’est l’éclatement de l’automne, le retour de la pluie qui annonce déjà le long hiver, l’automne et ses impondérables comme cet accident de camion qui a tout d’un film d’horreur projeté au ralenti.
    Septembre c’est la lumière automnale « si intense maintenant qu’elle en est presque palpable, pareille au froissement d’un parchemin »
    Octobre sent le bois coupé. Les bois résonnent des tirs des chasseurs, tétras, faisans, antilope, cerfs et wapiti, pour profiter des cadeaux de la nature.

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     L'imposant wapiti

    Rick Bass a toujours plaidé pour la protection de l’environnement, il veut pour ses filles un monde où le mot sauvage aura encore un sens, où la main de l’homme n’aura pas tout détruit, où elle pourront continuer d’aller à l’école en pleine forêt, avec des pommiers dans la cours et « des cerfs broutant paisiblement la pelouse »
    Il aime cette vallée « majestueusement reculée, nichée  » à la frontière du Canada et du Montana et il défend sa cause.
    Je vous laisse découvrir ce qu’il appelle la cinquième saison, intermédiaire pour lui entre l’hiver et le printemps.

    C’est un guide envoûtant, avec ce livre Rick Bass prend place dans la longue lignée des écrivains de la nature car derrière le botaniste et le géologue se cache l’écrivain et le poète.
    J’ai aimé cette relation physique avec la nature, les combats perdus d’avance contre les mauvaises herbes, les solstices qui rythment la vie de la maisonnée.
    J’ai aimé ses propos car il n’est pas donneur de leçons,  son militantisme, bien réel, reste discret, il cherche à convaincre plus par la beauté que par l’injonction. Rick Bass n’est pas un ayatollah de la cause environnementale, il a trop la fibre libertaire et souvent la mélancolie l’emporte sur le combat.

    Faites un place à ce livre dans votre bibliothèque

    Le livre : Le Journal des cinq saisons - Rick Bass - Traduit de l'américain par Marc Amfreville - Editions Christian Bourgois 2011

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    Rick Bass est un écrivain et écologiste américain, est né le 17 mars 1958 à Fort Worth dans l'état du Texas. Il a étudié la géologie à l'Université d'Etat de l'Utah. Émule de Jim Harrison, il a commencé à écrire de courtes histoires alors qu'il travaillait comme géologue pétrolier à Jackson, au Mississippi... En 1987, il s'installe avec sa femme, l'artiste Elizabeth Hughes, à Yaak Valley, à l’extrême nord-ouest du Montana, près de Troy, où il œuvre à la protection de sa région d'adoption. Rick Bass siège au conseil d'administration du Conseil Yaak Valley Forest and Round River Conservation Studies. (Ulike)