« Notre instinct est de revenir au bercail. Les oiseaux migrateurs ne voyagent pas pour le plaisir. Ils se déplacent entre les lieux d’hivernage et d’estivage, parce que l’axe de notre planète n’est pas perpendiculaire au plan de son orbite autour du soleil. »
Comment nait une passion chez un homme ? Parfois totalement accidentellement.
William Fiennes (pour les curieux oui oui c’est le cousin des Fiennes acteurs) fait de nombreux séjours à l’hôpital il lit beaucoup. Il tombe sur un livre d’enfant, lu il y a bien des années : l’ Oie des neiges.
Ce livre va activer en lui une envie forte, « J’ai imaginé une quête, un vol : un voyage avec les oies des neiges jusqu’à l’océan Arctique »
Pour un convalescent voilà bien un programme un peu intrépide mais son envie est très forte.
Au printemps et à l’automne des milliers d’oies entament leur long voyage entre Golf du Mexique et la Baie d’Hudson. Ce sera donc notre chemin.
« J’ai vu apparaître les oies des neiges comme une promesse tenue »
Nous allons tel Nils Holgerson suivre les oies des neiges et entrer dans un monde où les oiseaux sont les rois.
William Fiennes va utiliser des moyens de transport variés du bus Greyhound en passant par le train et la voiture. Il tente de ne jamais lâcher les oies des yeux et pour cela passe parfois plusieurs jours en un lieu comme au bord du Sand Lake.
Au fil des kilomètres il croise des passionnés d’ornithologie, des serveuses de bar, Eléonor et sa chambre d’hôte, Michael du Fish and Wildlife service qui « savait exactement dans quel ordre tout ce monde ailé reviendrait au printemps », et son carnet de voyage s’enrichit des ses rencontres, d’anecdotes, de réflexions, de données scientifiques.
Quand le voyage s’étire un peu trop il est atteint de nostalgie et c’est l’occasion pour lui de faire des parallèles avec la migration des oiseaux et leur envie de voyage et de retour en alternance. Les migrations des oiseaux ont toujours fasciné les hommes.
Les paysages sont magnifiques, l’hiver s’efface petit à petit pour laisser place à un printemps tardif au fur et à mesure de la montée vers le nord.
« Des milliers d’oiseaux de phases bleue et blanche étaient massés sur la glace au milieu du lac, formant un gigantesque dessin en amande qui s’effilait à ses extrémités nord et sud. Leurs têtes étaient levées bien haut, leurs cous tendus, perpendiculaires à la glace. De près le bruit n’était plus qu’un vacarme sauvage et universel, les appels se propageaient sur la glace comme des billes roulant sur une plaque métallique. »
Livre de passion et de savoir. William Fiennes le solitaire nous restitue de façon vivante un monde magnifique et il nous fait participer à son errance, à celle de ces oiseaux majestueux qui sillonnent le ciel par milliers.
Ce livre va aller rejoindre Rick Bass et Dan O’Brien dans ma bibliothèque
Tous savoir ? c'est ici
Le livre : Les oies des neiges - William Fiennes - Editions Hoëbeke 2014
Commentaires
Une thérapie qui n'a certainement pas son pareil
Une lectures qui doit faire du bien
@ Aloïs : j'ai retrouvé là la même détermination qu'avec " les nuits mouvementées de l'escargot" , une même volonté de regarder plus loin que la maladie en se centrant sur autre chose : les escargots, les oies.
Je trouve ces démarches à la fois intelligentes et certainement bienfaitrices
J'ai bien aimé (billet à venir) mais j'ai trouvé le rythme un peu trop lent.
@ Cathulu : lent certainement mais l'auteur écrit au fil de ses observations qui sont parfois contrariées par la météo ou par le rythme même de la migration, je crois que c'est nous qui sommes trop pressés non ? En tout cas cela ne m'a pas gêné, c'est l'occasion pour lui de faire un retour sur soi
J'ai bien aimé (billet à venir) mais j'ai trouvé le rythme un peu trop lent.
même commentaire que dans l'article précédent: la prof de SVT va aimer!
@ miriam : deviendrai-je le fournisseur officiel de l'éducation nationale ?
Me tente...
@ Pascale : à tester
Ouh la la !!! Celui-là me tente autant que les abeilles, dur, dur de choisir mais je note et ferai peut-être un achat groupé
@ nadejda : le livre sur les abeilles est plus coûteux car c'est un beau livre, celui là est plus accessible et trouvable d'occasion ce que j'ai fait
Hoebeke, référence à O'brien , que dire de plus? (O Brien et ses faucons, tu as Tennant aussi chez Gallmeister)
@ keisha : Tenant et O'Brien sont parmi mes livres fétiches, bien rangé sur une étagères consacrée au Nature Wrtiing et celui là va aller les rejoindre
Cela pourrait me plaire dans une période "récit de nature" !
@ Kathel : ce sont des livres à garder sous le coude, ils permettent un dépaysement salutaire
Ce livre me plairait sûrement. Ces vols d'oiseaux migrateurs m'intriguent beaucoup.
@ Mango : la migration des oiseaux est tout à fait passionnante, elle est restée longtemps incompréhensible pour l'homme
Moi c'est Nils Holgerson qui m'avait donné envie d'en savoir plus mais cela ne m'a pas déclenché une vocation.
@ claudialucia : pour l'auteur c'est la rencontre d'un livre et de la maladie qui l'avait tenu éloigné de la vie qui ont provoqué l'intérêt, puis la vraie passion.
Rick Bass, Dan O'Brien, de belles plumes et de jolis vols en perspective. Je suis preneur.
@ Eeguab : un récit tout plumitif ( ouh j'ai honte )
Il est dans ma bibliothèque en vo depuis plusieurs années. Je me rappelle qu'il avait reçu pleins de prix à l'époque. J'attendais le bon moment pour lire ce roman qui me parait assez contemplatif. On part s'exiler quelques jours dans une cabane du Maine en septembre, c'est peut-être l'occasion... En tous cas, ton billet donne envie de lui laisser sa chance.
@ Zarline : c'est un livre devenu un peu culte aux USA, ce n'est pas du tout un roman, c'est plus proche du récit de voyage derrière les volées d'oies des neiges
Si c'est de la même veine que les livres de Rick Bass, je prends !!! Et tout écrire sur un carnet tout au long du voyage, j'aime !!
Je m'envole !!! Merci pour ces belles photos !
@ Enitram : je pense que Rick Bass est un meilleur écrivain mais l'expérience ici est vraiment forte et passionnante
J'allais te demander si ce n'était pas un peu trop contemplatif et je vois le commentaire de Cathulu. Voilà exactement ce que je crains.
@ Aifelle : regarde ma réponse à Cathulu, je ne le trouve pas contemplatif je dirais plutôt qu'il rythme son récit comme les oies rythmant leur voyage et donc il y a des pauses et des ralentissements
Je vais m'y plonger, merci.
Savez-vous que les 4 saisons de Rick Bass vient de paraître en poche ?
@ Bonheur du jour : oui j'ai vu et on peut aussi le trouver en version numérique
Je voulais tout savoir, clic sur le lien...et si elles passaient au dessus de ma tête, deux fois par an sans que je le sache? Hélas...!
Pour se sentir mieux, réaliser ses rêves, tout à fait!
Bonne journée Domminique, un beso.
@ Colo : je suis certaine que réaliser ses rêves peut vraiment permettre sinon de guérir du moins de vivre plus intensément et j'ai beaucoup aimé cet aspect la dans ce livre comme je l'avais aimé dans mon amatrice d'escargots
Superbes photos ! Suivre ainsi les oiseaux, les blancs oiseaux... ça ne peut de refuser, la lecture est tentante. J'espère de tout mon cœur que ces migrateurs peuvent, tout en volant, admirer la planète ! Bises. brigitte
@ Plumes d'Anges : je crois que leur souci principal et de trouver la meilleur route, de trouver des étapes alimentaires mais c'est tellement puissant que je m'en émerveille
Avec le magnifique soleil qui règne ce we, voilà de quoi donner des envies d'envol ;-)
Après les abeilles en plus...
Bon dimanche !
@ Margotte : il faut battre des ailes allègrement
Je revois "Le peuple migrateur" de Jacques Perrin en lisant votre beau compte-rendu. Merci !
@ Christw : un film magnifique
Un beau sujet et des références telles que je ne peux que noter encore ce titre-là. Bonne semaine, Dominique.
@ Tania : Est ce que oies passent chez toi ?
J'en ai déjà vu dans le ciel de Bruxelles, oui, et leurs cris font lever le nez sur leur passage.
la nature je me méfie, je m'y ennuie souvent mais j'ai beaucoup aimé "une année à la campagne" alors .. une petite chance,je lui laisse une petite chance
mais ça m'énerve toujours un peu que les plus grands destructeurs au monde de la nature:nos amis des USA soient dans les livres les plus grands adeptes du retour de la même nature
Luocine
Je ne connais pas ce titre et je vais l'élire....passage des oies, des grues, arrivée des hirondelles, leur départ sont des jours attendus, jours de bonheur