Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Rechercher : il pleuvait des oiseaux

  • Inventaire d'une maison de campagne - Piero Calamendrei

     site_tos_montepulciano.jpg

     

    L’âge venant un homme parcourt tous les lieux de son enfance. Au travers des paysages de la campagne Toscane on découvre avec lui les prairies en fleurs, les sous-bois cachette de champignons, les chants d’oiseaux. 

    Partons donc pour les été bénis de l’enfance et de l’adolescence dans les collines de Toscane, Montepulciano, Montauto vont abriter ses premières expériences de ramasseur de champignons, sa découverte d’une campagne sous le soleil. 

    «  le jardin était le monde entier » les promenades sous les pins sont pour lui 

     

    aaamacaroni-fromage-facon-toscane-L-2.jpg

     « la première rencontre consciente avec le monde végétal, le commencement de cette intimité amoureuse avec les arbres et les herbes qui me donne aujourd’hui encore, quand je me promène dans une pinède, l’impression de franchir après une longue absence le seuil de ma maison. »

    C’était le temps des cueillettes et Piero Calamandrei est un fameux ramasseur de champignons. Le grand-père est magistrat, il met de côté tout ce qu’il trouve, étiquettes, bouteilles, clés, paradis pour l’enfant.

    et donne des leçons  à l'enfant

     

    image_1594.jpg

     

    « Le bureau de mon grand-père fut mon premier banc d’écolier. » Puis c’est la récolte du miel et le temps des moissons, le temps des concerts de cigales, le temps des fêtes et des processions.  

    Hommes et femmes sont au travail, Don Prospero l’embaumeur, l’oncle Domenico «  le compagnon de jeux le plus sûr et le plus docile », et madame Assunta qui vend des fruits exotiques, un monde excitant pour un enfant de la ville.

     

    Banal ? non pas lorsque l’on sait que l’homme qui écrit est en même temps un anti-fasciste convaincu et un des pères de la Constitution italienne.

    Revenant sur les traces de son enfance il sait marier avec simplicité la douceur et la mélancolie qui s’attachent aux souvenirs avec l’oeil de l’homme mature.

    Les petits récits sont pleins de détails amusants, savants, et tellement vrai que « le bonheur premier d’un monde magique » s’ouvre à nouveau pour nous.

    C’est un livre bienfaisant que cet inventaire. 

    Ce livre Piero Calamandrei l’a écrit en premier lieu pour ses amis et je crois que c’est ainsi qu’il faut le lire.

     

    9782912771476FS.gif

    Le livre : L’inventaire d’une maison de campagne - Piero Calamandrei - Traduction de Christophe Carraud - Editions de la Revue Conférence

  • Le Jardin de Virginia Woolf

    Vous êtes un amoureux des jardins ? Vous êtes une inconditionnelle de Virginia Woolf ? Dans un cas comme d'en l'autre ce livre est fait pour vous.

    Caroline Zoob fut en charge avec son mari de Monk’s House au nom du National Trust qui possède et gère le domaine. Elle nous offre là un livre qui met en joie.

    jardin.jpg

    En quelques pages de présentation on comprend que le jardin actuel de Monk’s House n’est pas tout à fait celui de Virginia et Leonard mais peu sans faut et l’esprit de ce jardin est bien le même.

    A travers les lettres et le journal de Virginia on sait beaucoup de choses de ce jardin, vous entendrez d’ailleurs sa voix au travers des commentaires de telle ou telle transformation, de telle ou telle plantation, de tel ou tel agrandissement.

     

    image6258-3.jpg

    © John Pilmmer


    Mais ce jardin est aussi et surtout celui de Leonard qui en fut le maitre d’oeuvre. 
    On peut voir en Caroline Zoob  une amie du couple Woolf tellement sa compréhension est fine et délicate.

    jardin du figuier.JPG

    «  Dans le jardin où les arbres serrés dominaient les massifs floraux, les pièces d’eau et les serres, les oiseaux chantaient sous le soleil éclatant, comme s’ils étaient seuls au monde. »

    Elle nous fait revivre l’achat de la maison, les premiers temps difficiles sans eau courante, sans électricité, sans sanitaires. Virginia et Leonard ont acheté la maison sur un coup de tête, surtout pour le jardin et son verger extraordinaire.

    Au gré des saisons le jardin se transforme, des allées sont tracées, des coins créés. Leonard surveille le potager, les Woolf vendent et offrent les fruits du verger, se font apiculteurs.

    cabane de travail.jpg

    La cabane de travail de VW

    Les amis viennent en séjour et petit à petit la maison prend forme, les pièces changent de destination, Virginia repeint le salon en rouge et les toilettes rudimentaires en jaune !

    snow-in-the-garden-at-monks-house-east-sussex-monks-house-was-the-f7pxhb.jpg

    « Nous avons eu également un hiver sérieux, ici, bien froid et neigeux... »

    Au fur et à mesure des rentrées d’argent liées à ses droits d’auteur, Virginia investit dans la maison et Leonard dans le jardin.
    Un nouveau bassin, un petit étang où l’on pourra patiner l’hiver, une gloriette, une pergola, une folie, une serre ....
    Les différentes parties du jardin reçoivent des apellations : la terrasse aux meules, le jardin aux poissons rouges, le jardin italien, l’allée des fleurs.

    chambre.JPG

    «  Une jolie petite pièce...juste ce dont j’ai toujours rêvé »

     Les cendres de Virginia furent répandues dans le jardin et Leonard ajouta une plaque gravée des derniers mots du roman Les Vagues.

    Caroline Zoob fut un temps agacée par l’idolâtrie dont jouissait Virginia, puis au fil du temps elle appris à aimer ces hommes et ces femmes qui font un long chemin juste pour venir s’asseoir sur un banc de ce jardin, pour entrer en communion avec leur écrivain préféré et qu’elle trouvait encore assis à la fermeture le soir attendant la maîtresse de maison.

     

    VW.jpg

    C’est un livre que je vais ajouter à mon espace Virginia Woolf, il est magnifiquement illustré, intelligemment commenté et il accompagne parfaitement les pages du journal de Virginia Woolf. Un cadeau à faire ou à se faire. 

     

    9782707209610_1_75.jpg

    Le livre : Le jardin de Virginia Woolf Histoire du jardin de Monk’s House - Caroline Zoob  - Photographies Caroline Arber - Editions Massin

  • Marguerite Yourcenar Portrait intime - Achmy Halley

    Elle aimait faire la cuisine, elle était végétarienne ce qui n’était pas du tout à la mode, elle était une passionnée de voyage, intrépide et indépendante, elle était gardienne de la nature et anticonformiste. 

    marguerite-yourcenar-education-enfants-yeux-ouverts-une.png

    Elle ? C’est Marguerite Yourcenar ou plutôt  Marguerite Cleenewerck de Crayencour, petite fille éduquée dans de riches demeures, ne mettant pas un pied à l’école mais se révélant une intellectuelle cultivée et libre.

    Vous pouvez bien entendu trouver une biographie très complète, vous pouvez lire son livre d’entretien avec Matthieu Galey mais vous pouvez aussi choisir de découvrir cette femme  à travers un livre splendide qui pourrait s’intituler « l’art de vivre de Marguerite Yourcenar »

    J’avoue que je ne suis pas totalement objective parlant de ce livre car j’aime l’oeuvre et je suis fascinée par le destin de cette femme. 
    Qui était Marguerite Yourcenar ? Nous la découvrons à travers des photos inédites, grâce à des documents d’archives américains, ses manuscrits, sa correspondance, tout cela étant conservé à l’université de Harvard. 

    académie.jpg

    Il y a bien sûr son entrée à l’Académie Française le 22 Janvier 1981, cérémonie retransmise à la télévision !! j’ai l’impression que c’était hier, comme son entretien avec Bernard Pivot que l’on sent si fier et si intimidé par la prestance et le talent de cette femme. 

    villa-yourcenar.jpg

    Villa au Mont Noir

    Achmy Halley, spécialiste de l’écrivaine, a dirigé pendant dix ans la Villa au Mont-Noir dans les Flandres et a séjourné sur l’île des Monts Déserts et a pu ainsi feuilleter les carnets, la bibliothèque et s’entretenir avec des voisins, des proches et nous faire ainsi entrer dans l’intimité de cette femme et nous dévoiler des facettes nettement moins connues.
    L’iconographie est superbe et très riche.

    Marguerite-Yourcenar_1.jpg

    Petite plaisance 

    Marguerite Yourcenar aimait les plaisirs de la vie : faire la cuisine qu’elle voyait comme une alchimie, elle aimait faire son pain et enseignait l'art du pain à la française aux enfants du voisinage.

    DSC_0095.JPG

    « il y a peu de différences entre le pain et les livres. On les pétrit pour leur donner forme et on les laisse grandir ».

    Elle aimait aussi le jardin qu’elle a créé avec Grâce Frick, elle vivait au jardin, s'activant au potager et se passionnant pour la botanique, elle se nommait volontiers « servante des oiseaux ».

    loverofspringflowers.jpg

    « Chaque herbe du jardin c’est un morceau de moi »

    Le livre embrasse la vie de l’écrivaine, portrait intime plein d’anecdotes qui le rendent savoureux, et si vous est fan de recettes vous pourrez réaliser quelques une des préférées de la dame qui était passionnée des cuisines du monde autant que de voyages.

    DSC_0104.JPG

    Un grand merci à Bonheur du jour qui m'a lancé sur la piste de ce livre.
    Laissez vous tenter par cette balade à Mont Désert, un beau livre qui chez moi a trouvé place à côté des Mémoires d’Hadrien et de l’Oeuvre au noir.

    DSC_0094.JPG

    Le livre : Marguerite Yourcenar Portait intime - Achmy Halley - Editions Flammarion

  • L'Iris de Suze - Jean Giono

     Nicole Lombard est un passeur formidable pour découvrir les romans de Giono. J'avais encore quelques belles découvertes à faire. En voici une.

     

    botanical240414.gif

    Est ce bien cela que l'Iris de Suze ?

    Une histoire simple, celle de Tringlot un nom curieux ! mais qui porte d’autres patronymes.

    Il revient de loin Tringlot, des larcins peut être des crimes, l’amour de l’or l’a conduit a faire sept ans de Biribi, de travaux forcés si vous préférez on est en 1904 et la justice ne rigole pas.

    Il parait assagi mais allez y voir...

    biribi.jpg

    Il se fait discret et Louiset le berger lui accorde sa confiance pour mener la transhumance avec lui, mais le soir Tringlot revoit le passé et surveille ses arrières car manifestement on le poursuit. Ils sont deux à lui donner la chasse, l’un promène une odeur de réglisse, l’autre fait entendre un bruit de clés. 

    Quand Louiset lui propose de faire la saison là-haut dans la montagne, Tringlot accepte et petit à petit un monde vaste s’ouvre à lui. 

    Le voilà à Quelte, un château habité par une baronne qui fraye avec Murataure le forgeron du village. Il passe des heures avec Casagrande, un drôle de bougre, un peu médecin, un peu diable qui occupe son temps à nettoyer des squelettes d’oiseaux. 

    Drôle d’endroit mais peu à peu Tringlot s’y sent chez lui surtout après sa rencontre avec l’Absente, c’est la femme du forgeron, une femme belle mais mutique.

     

    Valensole3.gif

    C’est le romanesque porté à son sommet, le récit s’enfonce dans l’extraordinaire, le merveilleux mais aussi le diabolique. Giono n’explique rien, il nous laisse nous faire notre propre idée, chaque personnage est multiple et tour à tour nous effraye, nous emporte dans un tumulte d’impressions. Les plus noirs sont aussi parfois les plus touchants. La folie guette mais aussi l’amour, celui qui rend fou et pourtant mène aussi sur les chemins de la rédemption. 

    J’ai vraiment tout aimé dans ce roman, les personnages jamais totalement dévoilés, l’amour qui fait fi des conventions,  la chronique de la transhumance si pleine de poésie, le conte flamboyant qui se cache derrière le récit.

    La langue de Giono est inventive, riche et participe au bonheur de lecture.

    Quant à savoir ce qu’est l’Iris de Suze je vous laisse le découvrir en lisant ce roman.

     

    9782070129904FS.gif

    Le livre : L’Iris de Suze - Chroniques romanesques - Jean Giono - Gallimard Quarto

     

  • L'art de voir les choses - John Burroughs

    ricochet.jpg

    Voilà bien une lecture par ricochet, après avoir lu  La maison en chantier, j'avais été intriguée par les passages faisant référence à un écrivain américain « à la Thoreau », écrivain dont je n’avais jamais lu le nom.

    Lorsque ces choses là me titillent je suis mon idée jusqu’au bout, après avoir tapoter sur le clavier, fait le tour de ce que je pouvais trouver en bibliothèque, je me suis résolue à commander ce livre.

    Quel plaisir ! la couverture d’abord, superbe et empruntée à Audubon, c’est une petite anthologie de textes, choisis par le traducteur, précédée d’une présentation du traducteur très éclairante et suivie d’une petite biographie en fin de volume.

    John_Burroughs_1909.jpg

    John Burroughs est décrit comme un «  écrivain très populaire, personnage bonhomme et pittoresque » dont les livres se sont vendus à des millions d’exemplaires et qui était célèbre à l’égal de H D Thoreau et de John Muir

    Amoureux de la nature et de l’observation de celle-ci, il possède un oeil à mi chemin entre « l’oeil du savant et l’oeil du poète »
    Il aime la vie simple « car c’est celle que j’ai vécu et je l’ai trouvé bonne » dit-il. 

    peche à la truite.jpg

    C’est un naturaliste précis et riche dans ses observations des oiseaux, des plantes, mais qui se passionne aussi pour la pêche à la truite ou le chant de la colombe 

    Il nous invite à être un observateur attentif qui « déchiffre les signes subtils du temps, les étoiles lui prédisent le lendemain, les nuages du soir et du matin sont des présages »

    Woodchuck-Lodge-Roxbury-NY.jpg

    Sa maison des Catskill

    C’est un redoutable marcheur comme Thoreau, il nous convie à « en rabattre un peu avec notre fierté de citadin des grandes villes » et à prendre notre bâton de marche. Il a parcouru les Adirondacks, les forêts du Maine avant de poser sa maison dans les Catskill.

    800px-View_near_the_Village_of_Catskill_by_Thomas_Cole,_1827,_oil_on_wood_panel_-_De_Young_Museum_-_DSC00934.jpg

    Thomas Cole View on the Catskill  Musée de San Francisco

    « Partir à pied sur la grand-route c’est prendre enfin un bon départ dans la vie » alors n’hésitez pas à le suivre car « le piéton se réjouit toujours, allant revigoré, renouvelé, le coeur dans la main et la main disponible »

    A vous « les pommes sur le bord de la route, et les baies, et la source et l’abri accueillant » N’hésitez plus, mettez vos pas dans les pas de John Burroughs.

    Vous avez compris que j’ai beaucoup aimé ce livre, j’ai parfois pensé à Jean Henri Fabre en le lisant, il a trouvé sa place dans ma bibliothèque à côté de Walden et des Souvenirs entomologiques.

    John Burroughs est né en 1837, instituteur de campagne il abandonne l’enseignement en 1846  il rencontre Walt Whitman à qui il consacre son premier livre, en 1873 il fuit la ville, s’installe dans les Catskill. 

    IMG-0155.jpg

    Le livre : L’art de voir les choses - John Burroughs - Traduit de l’anglais par Joël Cornuault - Editions Fédérop

  • Monsieur Steinbeck en Pléiade

    salinas.jpg

    Amies, amis c’est un très bon jour.
    J’ai reçu ce matin mon exemplaire des œuvres de Steinbeck en pléiade.

    Mais me direz-vous tu n’as jamais lu Steinbeck ? 
    Si bien entendu, comme parfois certains auteurs, il n’a jamais quitté ma bibliothèque, mes poches lus et relus puis largement utilisés par mes filles ont rendu l’âme.

    Je les ai remplacé par de vieilles éditions mais sans charme et un papier qui vieilli très mal.

    Alors alors c’était le bon moment pour rendre hommage à cet auteur que j’aime tant et La Pléiade malgré son prix, malgré les petits caractères malgré je ne sais quoi encore …et bien cela reste un livre qui va se transmettre aux prochaines générations et cela c’est bien.

    Je ne vais pas vous abreuver des quatre romans du volume en cascade, non je vais prendre mon temps, relire en profitant du texte au maximum puisque la trame elle, je ne l’ai jamais oublié.

    Donc attendez-vous dans les mois qui viennent à retrouver John Steinbeck sur ce blog.

    Le volume contient
    En un combat douteux – Des souris et des hommes – Les raisins de la colère – A l’est d’eden

    Cercis siliquastrum2-1000x1000-product_popup.jpg

    Ma première lecture remonte à 1965, j’avais presque 15 ans, ma mère était hospitalisée pour un examen et devait restée trois jours à la clinique, je voulais lui tenir compagnie mais pas sans un livre, c’était le printemps et je me souviens que dans le parc de la clinique les arbres de Judée étaient en fleurs.

    J’ai ouvert mon livre de poche, A l’est d’eden, la référence biblique m’échappait un peu mais j’ai plongé et mes trois jours de garde-malade devinrent un de mes plus beaux souvenirs de lecture.

    IMG-0420.jpg

    Vous pouvez déjà retrouver Steinbeck sur ce blog ici

    a l'est.jpg

    « La vallée de la Salinas est en Californie du Nord. C’est un long sillon à fond plat entre deux chaînes de montagnes. La rivière y déroule ses méandres jusqu’à la baie de Monterey.

    Je me rappelle mes noms d’enfance pour les plantes et les fleurs secrètes de la Vallée, la cachette de chacun de ses crapauds et l’heure estivale où 

    s’éveillent ses oiseaux. Je me rappelle ses saisons et ses arbres, ses gens et leur démarche ; je me rappelle même ses odeurs. La mémoire olfactive est très riche.

    Je me rappelle les monts du Gabilan qui dominaient la Vallée à l’Est, monts clairs et gais, pleins de soleil et de joliesse, monts fascinants dont on avait envie de gravir les sentiers tièdes comme on désire escalader les genoux d’une mère chérie. »