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  • Robert Lalonde : un compagnon en littérature

    « Là, je donne la parole à tous ces auteurs qui m'obsèdent depuis des années. Je fais ça quand j'en ai marre de la fiction. C'est une bouffée d'air »

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    Jolie façon de démarrer un billet non ?

    Parmi les livres que l’on lit, que l’on accumule, certains s’imposent par leurs qualités. N’y a t-il pas, parmi les écrivains que vous avez lu, des hommes ou des femmes dont vous voudriez être l’ami ? Robert Lalonde fait partie de ces gens là. 

    Je l’ai lu pour la première fois en 1997, j’avais par hasard trouvé son livre sur le stand du Québec au Salon du livre.

    Je n’ai eu que du bonheur à le lire et cela s’est répété trois fois. Alors je vous fait aujourd’hui un joli cadeau en vous livrant ses trois livres.

     

    Robert Lalonde est un grand lecteur, il livre dans ces trois livres ses amours pour des auteurs, pour la littérature mais pas seulement...

    Il est aussi un observateur assidu de son entourage, des paysages, des animaux, voici ce qu’il dit

     

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    « Voir, regarder, déceler est une obsession d'écriture, comme celle de faire des liens entre des choses qui ne se touchent pas.» 

     

    Liens, correspondances au sens où l’entend Baudelaire, dialogues avec ses écrivains préférés dont il nous livre des citations à profusion nous gratifiant de ses propres traductions.Une véritable orgie de citations.

     

    Ses livres sont des journaux de bord d’un écrivain sensible qui parfois se retire « en ermite » et qui se veut comme le dit Giono « un professeur d’espérance »

    Il aime méditer, observer, fidèle en ça à Flaubert qui disait « Pour qu’une chose soit intéressante il faut la regarder longtemps » 

    Il prend des chemins de traverse, il exerce son oeil, sa patience, sa

    modestie.

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    Ces trois livres se répondent, se complètent, on les déguste à petites lampées, on y revient année après année.

    C’est bon de se plonger dans cet hymne païen à la littérature, d’être un peu submergé par l’avalanche de citations qui sont là pour nous nourrir, pour nous éblouir. 

    Lui a fait de Proust, de Montaigne, d’Annie Dillard, de Jean Giono, de Rick Bass, d’Emily Dickinson, de Rimbaud, de Rousseau, de Schopenhauer, de Flannery O’Connor et de Gabrielle Roy, ses amis.

    Je vous propose de faire de Robert Lalonde votre ami en littérature.

     

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    Les livres de Robert Lalonde

    Le monde sur le flanc de la truite - Editions Boréal ou Editions de l’Olivier 

    Le vacarmeur - Editions Boréal 1999 et version numérique

    Le seul instant - Boréal 2011 et version numérique

  • Un Jardin à Venise - Frederic Eden

    Le jardin

     

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                                  ce n'est pas celui de F Eden mais il est très beau

     

    Le seul nom de Venise me porte à rêver, à imaginer les ruelles, les ponts, les canaux. Ma bibliothèque vénitienne est déjà bien fournie mais je n’ai pas résisté à ce livre paru il y a presque dix ans mais que je n’avais jamais lu.

    Il fallait un anglais pour imaginer devenir propriétaire d’un jardin à Venise ! Ce monsieur installé dans la Sérénissime pour prendre soin de sa santé, s’ennuie terriblement. Il rêve de verdure de « terre ferme et d’arbres verts, de buissons et de fleurs. » 

     

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    "Durant les quinze premiers jours de mai le grand spectacle des roses se met en place"

     

    L’argent ne semblant pas être un réel problème il devient l’heureux acquéreur d’une parcelle de végétation en plein Venise. Et par la grâce d’un bel acharnement et d’un don pour le jardinage, il va transformer ce coin de terre en un jardin ..d’Eden ! Il donne vie à un jardin à l’anglaise évidemment qui a les qualités qui lui semble nécessaire à un jardin « profusion des couleurs (...) abondance des fleurs »

     

    Si vous aimez Venise et les jardins je vous conseille très vivement ce livre, vous y suivrez Frederic Eden cherchant l’inspiration pour son jardin, tâtonnant un peu et faisant des essais parfois infructueux, il faut dire que la terre n’est pas de la meilleure qualité. Les jardiniers ne sont pas toujours à la hauteur de ses ambitions et cela donne lieu à des déboires ce qui lui fait mettre la main à la pâte.

     

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    La liste des plantes est impressionnante : anémones, jonquilles, muguet, tulipes, des arbres fruitiers, citronniers et bambous, grenadier et jasmin, lilas et magnolias. Pour abreuver tout cela un puits de 60 mètres devra être creusé allant même jusqu’à la création d’un bassin avec poissons et nénuphars

    Nous sommes à la fin du XIX ème siècle et ses visiteurs sont célèbres et laissent leur paraphe dans son livre d’or : Rilke, Proust et bien sûr Henri de Régnier grand amoureux de Venise.

     

    une passion qui durera car « Le jardinage nous occupe et nous ravit du premier au dernier jour de la vie » dit-il.

    Si vous allez à Venise ne cherchez pas ce mystérieux jardin car si il est au patrimoine de la ville, il est aujourd’hui malheureusement abandonné. 

    Mais vous pouvez toujours rêver avec ce livre. 

     

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    Le Livre : Un jardin à Venise - Frederic Eden - Traduit par Marie Thérèse Weal - Editions Actes Sud

     

  • 7 Femmes - Lydie Salvayre

    Sept allumées des mots 

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    ©Makhi Xenakis 

    Livre d’une femme dédié à 7 autres femmes. 

    Parmi elles des grands noms de la littérature, que l’on connait que l’on a lu et puis d’autres nettement moins présents dans les bibliothèques et sur les blogs.

    Je vous livre la liste :

    Deux anglaises sur lesquelles je vais passer vite car on sait tout ou presque d’elles : Emily Brontë et Virginia Woolf. Sylvia Plath que j’ai eu le plaisir de croiser comme La femme du braconnier, Colette l’incontournable et puis des femmes nettement plus discrètes, dont la notoriété est parfois à éclipse ou dont l’oeuvre est d’un accès plus abrupte : Marina Tsvetaeva, Ingeborg Bachmann, Djuna Barnes.

     

    Lydie Salvayre a choisi de prendre le contre-pied de Proust et de nous dévoiler pour chacune ce qui les a fait vivre, ce qui les a enflammé, ce qui les a délivré ou plongé dans l’angoisse.

    Sept allumées de littérature et de poésie qui traversent leur siècle en brandissant haut leur talent, en menant parfois des combats perdus d’avance sans jamais faiblir.

    L’auteur avoue s’être penchée sur ces destins de femmes alors qu’elle même était en souffrance « Je traversais une période sombre. Le goût d’écrire m’avait quitté

    Elle a choisi uniquement des écrivains qui avaient compté pour elle et qui «  ont en commun d’avoir choisi de vivre comme elles l’entendaient, avec une force, un courage extraordinaires, si l’on considère qu’à l’époque où elles écrivaient ».

     

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    Ce sont 7 leçons que nous donne Lydie Salvayre avec ces femmes pour qui écrire était plus important que la réputation, que l’amour parfois, que la vie même.

    J’ai aimé ces portraits même si certains d’entre eux étaient déjà des figures connues, j’ai aimé retrouvé pour chacune le combat mené, la rage d’écrire.

    Les portraits sont un peu inégaux mais tous sont intéressants. 

    Celui qui à mon sens est le plus réussi est celui de Marina Tsvetaeva, Marina l’intrépide, Marina la rebelle; la correspondante enfiévrée de Rilke et de Pasternak dont Lydie Salvayre fait un portrait éblouissant.

     

    Christian dans un de ses billets s’est penché sur un roman d’Ingeborg Bachman,

    Claude est également sensible à ce livre

    Quant à Colo c’est elle qui m’a donnée l’envie de le lire 

     

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    Le livre : 7 femmes - Lydie Salvayre - Editions Perrin

  • Quelques Historiettes - Jacques Bonnet

    historiettes.gifQuelques Historiettes - Jacques Bonnet - Editions Denoël
    Le titre complet : Quelques Historiettes ou petit éloge de l’anecdote en littérature.
    J’ai retrouvé avec plaisir Jacques Bonnet, il nous avait convié dans sa bibliothèque pleine de fantômes  il met ici le même enthousiasme, la même verve pour faire sortir de l’ombre un écrivain très peu lu et très peu connu.
    Le prétexte c’est une étude sur l’anecdote " forme littéraire des plus négligées "  il est parmi ceux qui aime le genre " L’anecdote anime les conversations les plus banales, participe à la bonne ambiance des réunions en société, ponctue utilement les discours officiels"
    Rassurez vous ce n’est pas un cours que nous fait l’auteur car après un petit tour d’horizon souvent très drôle pour nous faire bien sentir la différence entre le bon mot et l’anecdote ( j’adore son histoire de De Gaulle en Chine, je vous en laisse la découverte).
    On voit poindre déjà des livres à lire si ce n’est déjà fait :  La vie des douze César de Suétone, la Bible (eh oui) pour en arriver au coeur du sujet : Les Historiettes de Gédéon Tallemant des Réaux, le champion du genre toutes catégories confondues.

    GedeonTallemantdesRéaux.jpgUn petit zoom sur l’homme nous est proposé par Jacques Bonnet, un écrivain du XVII ème qui écrivit ses Historiettes en 2 ans, prouesse quand vous saurez qu’elles représentent 2 volumes en pléiade !
    Issu d’une famille de banquiers protestants il s’est prudemment converti au catholicisme en ces temps d’Edit de Nantes
    Scandaleuses Historiettes, non publiables et non publiées de son vivant, J Bonnet dit "Gédéon Tallemant des Réaux appartient à cette catégorie particulièrement restreinte : celle des auteurs d’importance entièrement posthumes"
    Alors que sont ces fameux récit injustement méconnus ?
    Tallemant fait des portraits des hommes et des moeurs de son temps en vrai collectionneur d’histoires et curieux insatiable.
    Scandaleuses, libres, libertines, écrites d’une plume légère en comparaison de Saint Simon que Jacques Bonnet traite " d’emperruqué là où Tallemant va tête nue "
    Quel est le dessein de Gédéon " Il ne veut pas seulement être utile, mais comme tout rapporteur d’anecdotes s’efforce d’intéresser, de surprendre, d’amuser son lecteur, de le retenir par la manche."
    Une littérature spontanée qu’aimait Céline qui disait " Ah relisant Tallemant des Réaux, Montluc, Agrippa, mes Dieux ! mes bougres ! mes potes ! "
    Jacques Bonnet fait un rapprochement entre l’écrivain du XVIIème et Proust, le compare à La Bruyère et Saint Simon à l’avantage de Tallemant.
    Quand vous fermez ce petit livre vous avez une envie furieuse de lire ces Historiettes, un chemin vers les livres comme je les aime

    Un extrait
     " Il adopte un ton familier et vivant et un style qui fait tout passer. Prenons un exemple :
    " A Orléans on disoit à une fille qui n’avait point d’inclinaison pour son accordé : Quand vous aurez  couché ensemble, vous  l’aimerez davantage. Au bout de quelque temps on luy demande des nouvelles « Il est vray » dit-elle « que le couchage y fait "
    Il est évident que la saveur de l’anecdote ne tient qu’au " Il est vray " dit-elle  "que le couchage y fait "
    toute autre manière de l’énoncer l’aurait affadie ou tirer vers la vulgarité "

    Un autre extrait beaucoup plus long sur ce site

  • Du livre au CD il n'y a qu'un pas

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    Pour ceux qui aiment les histoires mais pas la lecture, pour ceux qui sont sensibles à la voix, pour ceux qui aiment retrouver leurs héros favoris.......

    Ecouter un texte c’est un plaisir particulier, vous ne vous confrontez plus à un texte, il vient à vous.
    Votre esprit peut vagabonder pendant l’écoute, c’est un moment privilégié. L’auteur d’un seul coup se fait entendre, son rythme, sa mélodie, ses mots résonnent ...
    La voix donne une vie nouvelle au texte, le comédien qui lit apporte un souffle aux mots, les fait grandir, vibrer.
    J’ai découvert en « écoutant » Dostoievski, Zola, Proust, la musique de leurs textes qui apporte un sens nouveau et a augmenter mon plaisir de lectrice.

    Trois propositions de trois textes connus à découvrir ou redécouvrir



    amiretrouvé.jpgL’ami retrouvé - Fred Uhlman - Ecoutez lire Gallimard
    Un classique que vous pouvez offrir à un ado qui lirait bien mais ....
    Lui faire découvrir l’amitié qui lie Hans et Conrad, le fossé qui sépare l’enfant juif et le fils d’une grande famille aristocratique en ces temps de montée du nazisme. Forcé à l’exil Hans un jour sera remis en présence de son passé.
    Robin Renucci donne vie à Hans et à Conrad, il fait vivre l’amitié naissante, les joies partagées et la douleur de la séparation, une interprétation très chaleureuse qui ajoute encore de la force au texte.

    jeune fille.jpgLa jeune fille à la perle - Tracy Chevalier - Ecoutez lire Gallimard
    Inutile de présenter l’histoire et vous avez sans doute également aimé le film
    A l’écoute de ce CD vous replongez dans les rues de Delf et vous entrez dans l’atelier de Vermeer accompagné par la voix d’Isabelle Carré qui vous fait vivre l’éblouissement de Griet devant un univers inconnu, elle sait à merveille vous communiquer le trouble qui s’empare de la jeune fille devant le maître et la douleur qui s’ensuit.



    bertin.jpgLa petite dame en son jardin de Bruges - Charles Bertin - Editions Autrement dit
    Un magnifique récit consacré à sa grand-mère où il rend un hommage émouvant à cette femme qui a illuminé son enfance.
    Ce petit bout de femme qui lui fait arpenter Bruges, faire des concours de châteaux de sable, filer à bicyclette pour découvrir la mer du Nord. Cette Thérèse Augustine qui savait si bien souffler dans son bugle pour annoncer son anniversaire.
    La voix d’Alain Carré fait vibrer le texte et toute la magie de l’enfance vous assaille.
     

    Pour vos achats des Sites spécialisés il vous reste juste le temps


    Livraphone      le livre qui parle     la librairie sonore

     

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  • Vous n'en avez pas fini avec la lecture

    Un livre pour bien démarrer l'année

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    J’avoue j’aime ce genre de livre, j’aime confronter mes impressions et mes agacements. J’aime par quelques mots me souvenir d’un livre lu avec bonheur, éprouver l’envie irrépressible de le rouvrir. Quelques mots qui à eux seuls me font revoir une scène, un paysage, et à nouveau savourer le livre en question.
    Michel Crépu fait partie des accompagnateurs de ce genre de promenades littéraires, comme Maxime Cohen, comme Charles Dantzig quand il ne bâcle pas ou comme Angelo Rinaldi.

    Chez Crépu j’aime l’éclectisme des chroniques, le parti pris et surtout la formidable diversité qui va de Soljenitsyne à Jaccottet, de Plotin à Pline le Jeune, de Roth à Dumas.
    J’ai aimé les petits à côtés : musique, métro, campagne, qui parsèment le journal, ils rendent le ton moins cérémonieux, moins sérieux et témoignent de la formidable liberté de Michel Crépu.
    J’aime aussi cette honnêteté qui lui fait dire qu’il n’aime pas vraiment Stendhal et parlant de L’homme sans qualité de Musil " Je n’ai jamais eu la patience — je veux dire le désir — de le lire jusqu’au bout " ou encore en réaction à une certaine intelligentsia parisienne qu’il aime Le Clézio.

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    Un chemin vers les livres


    J’aime ses petites phrases qui font mouche et qui me plaisent même quand elles visent des auteurs que j’aime "l'abbé Onfray" et dont il se moque et plus encore quand elles m’invitent à lire ceux qui font partie de ses amis de toujours : Pline le Jeune, Voltaire, Bossuet.
    J’ai partagé son admiration quand il propose " Ecoutons avec l’auteur de Walden ou la Vie dans les bois un arbre s’effondrer " ou quand il parle de " La colossale traduction du Zibaldone de Léopardi " qui fait partie des livres que j’ouvre souvent. Et il m’a amusé quand il décide de faire un jour une "Orgie soudaine de Dumas ".
    Cet homme lit toujours et partout : dans les trains, les avions, en Bourgogne ou à Istanbul. Il emprunte les voies du moment  : Littell, Houellebecq, Roth, mais aussi des chemins de traverse vers les auteurs qu’il aime, qu’il lit et relit au fil des années : Chateaubriand, Sainte Beuve, ou Proust.

    Ce journal littéraire publié dans la Revue des deux mondes au fil des mois et rassemblé ici nécessite en même temps l’achat d’un petit carnet pour noter toutes les références accumulées au fil des pages ( pour moi ce n’est pas moins de 20 titres notés) et rassemblées sur onze pages de bibliographie.
    C’est dire qu’avec ce livre vous n’en avez pas fini avec la lecture

    Le livre : Lecture Journal littéraire 2002-2009 - Michel Crépu - Editions Gallimard - 2009

    crepu.jpgL'auteur : Critique littéraire et directeur de la Revue des deux Mondes, Michel Crépu est aussi écrivain, à la fois romancier et essayiste. Il a notamment publié Le Tombeau de Bossuet qui a reçu le Prix Fémina de l'essai et le Grand Prix de l'Académie Française.
    Il participe au Masque et la Plume.