Un essai naturaliste comme je les aime. Peut-on être poète ET naturaliste, oui bien sûr, j’ai déjà fait l’expérience avec Alain Cugno le passionné de libellules ou les oies des neiges de W Fienes alors j’ai choisi de prendre les airs en compagnie de Kathleen Jamie.
Les Orcades
Elle est poète et enseigne la littérature en Ecosse où se déroulent les chapitres de Dans l’oeil du faucon
Les îles d’Ecosse me font rêver malgré leur climat disons... pas vraiment sec, mais la beauté de ces paysages m’attire. Dans ce livre pas de découvertes extraordinaires, pas de plaidoyer tonitruant, non juste la nature et sa beauté, les dangers qui la menacent.
Près de chez elle K Jamie a eu la chance d’avoir un faucon pèlerin qui nichait, « véritable pilote de formule un » d’après elle, elle l’observe alors que « les fleurs de prunier vont éclore »
Mais nous dit-elle les pèlerins ne s’intéressent pas aux fleurs « ils les laissent aux bouvreuils pivoine et aux mésanges bleues »
Elle consulte des livres pour comprendre ce qu’elle voit, pour mieux observer ces oiseaux qui se déplacent en « formation d’avions de combat » , elle lit William Fienes et surtout J.A. Baker un ornithologue amateur qui a écrit un livre magnifique : .(il est dans ma bibliothèque je vous en parlerai un jour)
Elle nous fait vivre au rythme des oiseaux, éprouver leur peur et nous montre leur quête de nourriture.
Elle nous rend ce monde là sensible et nous invite à lever les yeux pour apercevoir un faucon dans les nuages ou un crâne d’oiseau blanchi sur une plage.
Vous visiterez aussi les vestiges d’une vie antique, vous entrerez dans les shielings ces drôles de cabanes qui l’été servaient d’habitation aux bergers qui venaient faire pâturer les moutons et fabriquaient leur fromage et leur beurre.
Mais cet essai n’est pas le seul du livre, vous pouvez aussi avec elle voir dans les dauphins, s’agiter les girouettes d’Edimbourg et admirer la nature qui perd pied petit à petit devant l’homme même dans cette région assez sauvage.
J’ai aimé sa simplicité. Elle ne cherche pas à faire oeuvre de technicien, foin de l’identification et de l’étiquetage des oiseaux, elle préfère nous inviter sur son île un jour de solstice d’hiver sur les Orcades. Elle nous apprend à regarder, à écouter et son livre est à lire dehors, sur une plage déserte ou au bord d’une falaise bretonne ....
Pour répondre à votre curiosité lisez le billet de Lewerentz
Le livre : Dans l’oeil du faucon - Kathleen Jamie - Traduit par Béatrice Vierne - Editions Hoëbeke 2015