Je vous propose un livre qui évoque les grandes oeuvres de notre littérature, les inoubliables, les incontournables.
Le maitre d’oeuvre de ce livre nous propose d’entrer dans la fabrique elle même, celle qui livre les secrets de la création d’un chef d’oeuvre. car comme le disait Bernard de Fallois « Quel roman que l’histoire des romans » et bien ici vous allez vous en donner à coeur joie.
Comment certaines de ces oeuvres ont traversé les siècles ? Comment ont elles été écrites ?
Pourquoi sont elles enseignées encore dans les écoles ?
Frédéric Le Fol est allé le demander à des écrivains, des journalistes, des philosophes.
Il a sélectionné 23 oeuvres, on imagine le casse tête qui fait que l’on élimine Baudelaire mais qu’on garde De Gaulle !!!
Bref 23 oeuvres qu’on lit encore aujourd’hui.
J’ai été autant intéressée par le choix des oeuvres que par celui des accompagnateurs qui cherchent à nous faire partager leur passion, leur admiration, leurs avis.
Tous ces accompagnateur partagent une passion pour la littérature et nous donne envie de la partager à notre tour.
J’ai retrouvé là des amis de lecture.
Pascal à Port Royal
Laurence Plazenet et sa connaissance de Pascal mais aussi de Port Royal.
Jean Michel Delacomptée que je lis depuis des années et qui m’a transporté dans le siècle de Louis XIV mais aussi chez Montaigne et qui ici nous emporte chez La Fontaine
L’article d’Antoine Compagnon sur Montaigne est une parfaite introduction à l’auteur et son avis sur l’adaptation la meilleure en langue d’aujourd’hui me convient parfaitement car il fait une belle place à Bernard Combaud et à l’éditions chez Bouquins qui devrait rester pour l’avenir comme une édition de référence.
« Leur actualité (Les Essais), c’est celle d’une pensée émancipée, promeneuse et plurielle, d’une pensée à l’essai, ennemie de tous les fanatismes et de tous les fondamentalismes, d’une pensée politique au sens noble, portant sur l’identité de la nation par delà les croyances et les dévotions. »
Josyane Savigneau nous introduit chez Marguerite Yourcenar et Hadrien et donne envie de relire la bio qu’elle a fait de l’auteure.
« Lorsque l’unique maison d’édition de Gaza fut écrabouillée par un bombardement israélien, que découvrit on ? Qu’après le Coran, son livre le plus vendu était Les Misérables de Victor Hugo traduit en arabe »
Les Misérables reste pour moi le modèle même du roman, n’en déplaise aux grincheux, l’histoire elle même est dans toutes les mémoires, les noms des personnages sont dans la langue courante, et l’article de Jean François Kahn est juste …parfait
Olivier Frébourg que je connais déjà est idéal en passeur des MOT ….pour les non initiés Les Mémoires d’Outre Tombe de ce prétentieux mais si éblouissant Chateaubriand.
« On pourrait penser que cet ouvrage est un fleuve, un océan. Il l’est ! Mais c’est aussi un kaléidoscope composé de l’Iliade et l’Odyssée, des Confessions celles de Saint Augustin et de Rousseau. »
Comment tous ces livres ont vu le jour, comment ils ont été pensé, publié ? La critique fut parfois et est encore parfois, féroce mais ….ces livres sont inscrits dans notre patrimoine littéraire et leur postérité est incontournable.
Il y a quelques surprises : le Mémorial de Saint Hélène ! Vu par un spécialiste comme Thierry Lentz cela prend une autre tournure.
J’ai lu avec intérêt Jérôme Dupuis quand il parle de Céline. J’ai aimé l’article sur Jules Verne et sur Alexandre Dumais mais j’étais là moins surprise, moins épatée.
Je vous sens un peu dubitatif ? Il en manque, et Proust alors ? Et Stendhal ? J’ai fait l’impasse parce que Proust est partout sur ce blog, Stendhal n’est pas en reste et l’article est passionnant mais je suis restée un peu en retrait car je les connaissais déjà très bien.
Balzac est à la noce en ce moment avec les films qui sortent : Les Illusions perdues, Eugénie Grandet et il a une place réservée avec Splendeurs et misères des courtisanes.
Je n’admire pas le De Gaulle du coup d’état de 58 mais j’admire celui du 18 juin et ses mémoires méritent sans doute leur place ici.
J’ai aimé la préface de Sébastien Le Fol qui sait nous faire partager sa passion, lui qui n’eut pas de livres dans sa famille mais qui a trouvé celui qui va le conduire vers l’écrit un peu comme Monsieur Germain qui prit par la main un nommé Albert Camus.
« Est ce parce que j’ai manqué de livres les quinze premières années de ma vie ? Les grands écrivains sont sacrés pour moi. Je pénètre dans les bibliothèques comme dans les abbayes cisterciennes : sur la pointe des pieds. Je n’ai pas reçu le baptême mais j’éprouve la foi du converti. »
Certes je connaissais la plupart des oeuvres et parfois la façon dont elles avaient été éditées mais c’est là qu’interviennent les accompagnateurs qui viennent mettre leur grain de sel, leur savoir, leur étincelle pour rendre tout cela clair, pour rendre l’envie de lire et relire tout à fait dévorante.
Le livre : La Fabrique du chef d’oeuvre - sous la direction de Frédéric Le Fol - Editions Perrin