Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Rechercher : virginia woolf

  • Le Jardin de Virginia Woolf

    Vous êtes un amoureux des jardins ? Vous êtes une inconditionnelle de Virginia Woolf ? Dans un cas comme d'en l'autre ce livre est fait pour vous.

    Caroline Zoob fut en charge avec son mari de Monk’s House au nom du National Trust qui possède et gère le domaine. Elle nous offre là un livre qui met en joie.

    jardin.jpg

    En quelques pages de présentation on comprend que le jardin actuel de Monk’s House n’est pas tout à fait celui de Virginia et Leonard mais peu sans faut et l’esprit de ce jardin est bien le même.

    A travers les lettres et le journal de Virginia on sait beaucoup de choses de ce jardin, vous entendrez d’ailleurs sa voix au travers des commentaires de telle ou telle transformation, de telle ou telle plantation, de tel ou tel agrandissement.

     

    image6258-3.jpg

    © John Pilmmer


    Mais ce jardin est aussi et surtout celui de Leonard qui en fut le maitre d’oeuvre. 
    On peut voir en Caroline Zoob  une amie du couple Woolf tellement sa compréhension est fine et délicate.

    jardin du figuier.JPG

    «  Dans le jardin où les arbres serrés dominaient les massifs floraux, les pièces d’eau et les serres, les oiseaux chantaient sous le soleil éclatant, comme s’ils étaient seuls au monde. »

    Elle nous fait revivre l’achat de la maison, les premiers temps difficiles sans eau courante, sans électricité, sans sanitaires. Virginia et Leonard ont acheté la maison sur un coup de tête, surtout pour le jardin et son verger extraordinaire.

    Au gré des saisons le jardin se transforme, des allées sont tracées, des coins créés. Leonard surveille le potager, les Woolf vendent et offrent les fruits du verger, se font apiculteurs.

    cabane de travail.jpg

    La cabane de travail de VW

    Les amis viennent en séjour et petit à petit la maison prend forme, les pièces changent de destination, Virginia repeint le salon en rouge et les toilettes rudimentaires en jaune !

    snow-in-the-garden-at-monks-house-east-sussex-monks-house-was-the-f7pxhb.jpg

    « Nous avons eu également un hiver sérieux, ici, bien froid et neigeux... »

    Au fur et à mesure des rentrées d’argent liées à ses droits d’auteur, Virginia investit dans la maison et Leonard dans le jardin.
    Un nouveau bassin, un petit étang où l’on pourra patiner l’hiver, une gloriette, une pergola, une folie, une serre ....
    Les différentes parties du jardin reçoivent des apellations : la terrasse aux meules, le jardin aux poissons rouges, le jardin italien, l’allée des fleurs.

    chambre.JPG

    «  Une jolie petite pièce...juste ce dont j’ai toujours rêvé »

     Les cendres de Virginia furent répandues dans le jardin et Leonard ajouta une plaque gravée des derniers mots du roman Les Vagues.

    Caroline Zoob fut un temps agacée par l’idolâtrie dont jouissait Virginia, puis au fil du temps elle appris à aimer ces hommes et ces femmes qui font un long chemin juste pour venir s’asseoir sur un banc de ce jardin, pour entrer en communion avec leur écrivain préféré et qu’elle trouvait encore assis à la fermeture le soir attendant la maîtresse de maison.

     

    VW.jpg

    C’est un livre que je vais ajouter à mon espace Virginia Woolf, il est magnifiquement illustré, intelligemment commenté et il accompagne parfaitement les pages du journal de Virginia Woolf. Un cadeau à faire ou à se faire. 

     

    9782707209610_1_75.jpg

    Le livre : Le jardin de Virginia Woolf Histoire du jardin de Monk’s House - Caroline Zoob  - Photographies Caroline Arber - Editions Massin

  • Le jardin de Virginia Woolf

    virginia.jpg

    J’ai annoncé en début d’année des chroniques sur les jardins d’écrivains, après Cézanne je vous propose celui de Virginia Woolf.
    Je vous ai parlé de ce livre il y a quelques mois et du coup son sujet revient au premier plan, alors en route pour l’Angleterre.

    Caroline Zoob fut en charge avec son mari de Monk’s House au nom du National Trust qui possède et gère le domaine.

    jardin.jpg

    En quelques pages de présentation on comprend que le jardin actuel de Monk’s House n’est pas tout à fait celui de Virginia et Léonard mais peu sans faut, lesprit de ce jardin est bien le même.

    A travers les lettres et le journal de Virginia on sait beaucoup de choses de ce jardin, vous entendrez d’ailleurs sa voix au travers des commentaires de telle ou telle transformation, de telle ou telle plantation, de tel ou tel agrandissement.

     

    image6258-3.jpg

    © John Pilmmer


    Mais ce jardin est aussi et surtout celui de Léonard qui en fut le maitre d’œuvre. 

    jardin du figuier.JPG

    «  Dans le jardin où les arbres serrés dominaient les massifs floraux, les pièces d’eau et les serres, les oiseaux chantaient sous le soleil éclatant, comme s’ils étaient seuls au monde. »

    L'auteur nous fait revivre l’achat de la maison, les premiers temps difficiles sans eau courante, sans électricité, sans sanitaires. Virginia et Léonard ont acheté la maison sur un coup de tête, surtout pour le jardin et son verger extraordinaire.

    Au gré des saisons le jardin se transforme, des allées sont tracées, des coins créés. Léonard surveille le potager, les Woolf vendent et offrent les fruits du verger, se font apiculteurs.

    cabane de travail.jpg

    La cabane de travail de VW

    Les amis viennent en séjour et petit à petit la maison prend forme, les pièces changent de destination, Virginia repeint le salon en rouge et les toilettes rudimentaires en jaune !

    hiver.jpg

    « Nous avons eu également un hiver sérieux, ici, bien froid et neigeux... »

    Au fur et à mesure des rentrées d’argent lié à ses droits d’auteur, Virginia investit dans la maison et Léonard dans le jardin.
    Un nouveau bassin, un petit étang où l’on pourra patiner l’hiver, une gloriette, une pergola, une folie, une serre ....
    Les différentes parties du jardin reçoivent des apellations : la terrasse aux meules, le jardin aux poissons rouges, le jardin italien, l’allée des fleurs.

    chambre.JPG

    «  Une jolie petite pièce...juste ce dont j’ai toujours rêvé »

     Les cendres de Virginia furent répandues dans le jardin et Léonard ajouta une plaque gravée des derniers mots du roman Les Vagues.

    Caroline Zoob fut un temps agacée par l’idolâtrie dont jouissait Virginia, puis au fil du temps elle appris à aimer ces hommes et ces femmes qui font un long chemin juste pour venir s’asseoir sur un banc de ce jardin, pour entrer en communion avec leur écrivain préféré et qu’elle trouvait encore assis à la fermeture le soir attendant la maîtresse de maison.

    VW.jpg

    C’est un livre que j'ai ajouté à mon rayon Virginia Woolf, il est magnifiquement illustré, intelligemment commenté et il accompagne parfaitement les pages du journal de Virginia Woolf.

     

    9782707209610_1_75.jpg

    Le livre : Le jardin de Virginia Woolf Histoire du jardin de Monk’s House - Caroline Zoob  - Photographies Caroline Arber - Éditions Massin

  • Cent poèmes - Thomas Hardy

    Cent poèmes  Thomas Hardy épisode 4

    th2.jpg

    Tout le monde connaît l’écrivain mais beaucoup moins le poète, faute de traduction disponible sans doute.
    La parution de cette anthologie bilingue datant de 2008 est venue à point.
    Les deux traducteurs sont enseignants en Suisse et c’est un éditeur Suisse qui permet cette parution.
    Dans l’introduction les traducteurs font la longue liste des admirateurs du poète :  Virginia Woolf, D.H. Lawrence, W.H. Auden, Ted Hughes, Philip Larkin, Seamus Heaney, certains d’entre eux le considère comme un modèle.

    Le poète plein d’empathie pour les expériences humaines, se fait chantre universel de l’homme, de ses rêves, des sa sensibilité.
    On retrouve dans les poèmes des thèmes abordés dans les romans : généalogie, mémoire, tourment de l’homme révolté,  et tout l’amour de Thomas Hardy pour les landes et les forêts, les animaux "Les plus humbles créatures de Dieu! Eux connaissent des secrets de la Terre que moi, je ne connais pas"
    Ils sont nombreux chez Thomas Hardy " Un faucheux, un papillon de nuit et un scarabée" ce sont des invités permanents " Mes hôtes barbouillent la ligne que je viens d’écrire"

    th3.jpg

    Thomas Hardy et sa seconde femme Florence

     

    Des poèmes  hommages :  à son éditeur Leslie Stephen (père de Virginia Woolf) , à « La poussière de l’alouette que Shelley entendit » poème hommage à Gibbon dont il admire l’oeuvre.
    Poèmes influencés par les poètes antiques, Ovide, Horace...

    RomanRoad.jpg

    La Voie Romaine s’avance droite et nue,
    A travers la lande. Et des hommes pensifs
    Opposent son Aujourd’hui à son Jadis


    Sa femme Emma est à la source de plusieurs écrits celle qui « Ouvrit pour moi la route du Romanesque » et très souvent le thème de la maison où vivre :

    th4.jpg


    Je veux bâtir un manoir sans tarder.
    Et l’orner de deux tourterelles,
    Et d’un large escalier à pilastres,
    Et d’un puits frais pour de l’eau cristalline;
    Oui je vais bâtir un manoir sans tarder,
    Planter des rosiers qui nourrirons l’amour,
    Et des pommiers et des poiriers.


    Les poèmes sont classés par thèmes : jeunesse, guerre, la mort, la méditation ....
    L’anthologie est enrichie de repères biographiques et d’un cahier de photographies des lieux habités par Thomas Hardy et pour les amateurs le livre est accompagné d’un CD proposant une sélection de poèmes bilingues.

    Le livre : Cent poèmes - Thomas Hardy - Choisis et traduits par Eric Christen et Françoise Baud - Editions de L’Aire

  • Dix ans et dix romans

     

    top.jpg

    Et voici la liste 

    La Bascule du souffle  Herta Müller
    La Leçon d’allemand Siegfried Lenz
    Cette vie  Karel Schoeman
    Les Ambassadeurs Henry James
    Wilderness  Lance Weller
    Une rançon Davis Malouf
    La Marche de Radetzki  Joseph Roth 
    Au Phare  Virginia Woolf 
    Les Nouvelles de Balzac 

     

    Si je reprends mes devinettes

    Herta Müller est Prix Nobel et son roman est fort, dérangeant, magnifique. Je n’aime pas tout de cette auteure mais ce roman là reste pour moi une réussite totale.

    muller.jpg

    La Leçon d’allemand est un roman que je n’ai pas cessé de vanter depuis sa lecture, il m’a enchanté, un roman devenu classique en Allemagne et pas vraiment connu chez nous, la guerre en arrière fond, le nazisme et les compromissions.
    Un auteur dont j’ai aimé aussi un roman d’initiation : le dernier bateau

     

    lenz.jpg

    Karel Schoeman est très présent sur mon blog, pour moi c’est un grand grand auteur et les éditions Phébus poursuivent la traduction de ses livres avec un traducteur parfait Pierre Marie Finkelstein qu’il faut citer ici pour son travail d'une grande qualité.

    schoeman.jpg

    Avec Nelson Mandela

    Cette vie est à ce jour le meilleur roman de lui, mais attention ce n’est que mon goût car tous ses romans sont intéressants et ce qui marque un lecteur n’est pas toujours ce que l’autre retient.  La langue Afrikaans fut longue à percer, les anglais veillant au grain. 

     

    les-ambassadeurs-1098881.jpg

    Henry James, l’écrivain à la double nationalité, on ne sait jamais bien s’il est anglais ou américain,  américain de naissance, anglais de coeur
    Et amoureux de la France, son roman Les Ambassadeurs est là pour le rappeler

    wilderness.jpg 

    Wilderness de Lance Weller l’américain et une Rançon de David Malouf l’australien (notre voisin du dessous comme dirait Bill Bryson) sont deux auteurs et deux romans qui m’ont énormément plu et qui me viennent automatiquement à l’esprit quand je pense aux très bons romans que j’ai pu lire, deux romans où l’on trouve la même humanité, le même regard sur l’homme et son destin. Des auteurs peu médiatisés en France et c'est bien dommage.

    malouf.jpg

    David Malouf 

     

    Mon deuxième auteur allemand : Joseph Roth et sa superbe Marche de Radetzky 
    Un classique pour beaucoup mais pour moi longtemps resté comme un projet de lecture, je ne regrette pas d’avoir attendu un livre parfaitement traduit, imprimé, présenté. Ce fut un plaisir total et reste comme un de mes meilleurs moments de lecture de ces dernières années. 

     

    la-marche-de-radetzky-dvd.jpg

    J’ai gardé pour la fin deux incontournables pour moi 

    claude-monet-promenade-falaises-pourville.jpg

    Monet traduit bien l'ambiance du roman

     

    Virginia Woolf et La Promenade au phare ou Au Phare, deux titres pour un seul roman, celui que je préfère d’elle, loin devant Mrs Dalloway. 
    Mais j’aurais pu aussi choisir la Chambre de Jacob que j’ai lu et relu sans jamais être déçue 

     

    Et voilà mon français mort : Monsieur Honoré de Balzac

     

    ChambreBalzac-Christophe-Raimbault.jpg

    Chez Monsieur de Balzac © Photo Christophe Raimbault

    J’ai un peu triché je l’avoue puisque ce sont ses Nouvelles qui ont été ma découverte de cette décennie. J’en ai lu une puis deux puis bien entendu j’ai acheté la totalité des nouvelles dans l’éditions Quarto (je vous la recommande) chaque nouvelle fait l’objet d’une introduction et l’on peut piocher au hasard. Toutes ne sont pas des chefs d’oeuvre évidement mais il y en a tellement qui marquent à jamais que la place dans ce top ten n’est pas usurpée.

    inconnu.jpg

    Le bonheur est parfois caché dans l'inconnu  a dit Victor Hugo

    Alors le dixième je vous le réserve pour mon prochain billet afin d’ouvrir mes dix prochaines années de blogueuse par un grand roman

  • Leçon de lecture

    Avant de débuter votre année de lecture posez vous les bonnes questions .............  Comment lire un livre : y a t-il une méthode, un conseil à suivre ?

     

    bookrestlamp01.jpg

    Une qualité  nécessaire ?

    L' « Indépendance d’esprit qui est la première qualité d’un bon lecteur »

    Faut-il suivre les  conseils ?

    bookrestlamp01.jpg« Reconnaître des autorités dans nos bibliothèques, fussent-elles vêtues de toges et d’hermine, et les entendre nous dire ce qu’il faut lire, comment il faut lire, quelle valeur donner à ce que nous lisons, c’est détruire l’esprit de liberté qui fait vivre ces sanctuaires. Partout ailleurs des lois et des conventions peuvent nous contraindre - mais pas ici.»

     

    Qu’attendons-nous de nos lectures ?

    bookrestlamp01.jpg« La plupart du temps nous abordons les livres avec des attentes mal définies et contradictoires : nous demandons au roman d’être véridique, à la poésie d’être factice, à la biographie d’être flatteuse, à l’histoire de renforcer nos préjugés. »

     

    Que faire ?

    bookrestlamp01.jpg« Ne donnez pas d’ordre à l’auteur ; efforcez-vous plutôt de vous mettre à sa place. Soyez son collaborateur et son complice. »

    « Dans quelle mesure devons-nous résister ou céder aux sympathies et aux antipathies que l’homme (l’écrivain) suscite en nous - tant les mots sont sensibles, réceptifs à la personnalité de l’auteur ?  »

     

    La lecture : une récompense avant l’heure

    bookrestlamp01.jpg« Le jour du Jugement dernier, lorsque les conquêrants, les hommes de loi et les hommes d’Etat viendront recevoir leur récompense - leur couronne, leurs lauriers, leur nom gravé à jamais dans un marbre impérissable - le Tout-puissant se tournera vers Pierre et lui dira, non sans une certaine envie, en nous voyant arriver avec nos livres sous le bras, «  regarde, ceux-là n’ont pas besoin de récompense. Nous n’avons rien à leur donner ici. Ils ont aimé lire. »

     

    Le livre : Comment lire un livre - Virginia Woolf - Editions l’Arche

  • L'autre George, à la rencontre de George Eliot - Mona Ozouf

    « C’est curieux que dans tous les genres les plus différents, de George Eliot à Hardy, de Stevenson à Emerson, il n’y a pas de littérature qui ait sur moi un pouvoir comparable à la littérature anglaise et américaine.(…) deux pages du « Moulin sur la Floss » me font pleurer. » 

    Lettre de M Proust à R Billy

    george eliot

     Il y a dans les écrivains d’aujourd’hui, des auteurs pour qui j’ai une réelle admiration, Mona Ozouf en fait partie. J’ai lu ses articles littéraires et surtout son essai sur Henry James. Quand j’ai vu qu’elle proposait une promenade dans la forêt des romans de George Eliot je n’ai pas pu résister.

    george eliot

    Mona Ozouf lit Le Moulin sur la Floss  vers 15 ans sur les conseils de son professeur de français, elle n’a jamais cessé depuis.

    Elle s’étonne qu’en France, George Eliot ne soit que très peu lue, est-ce la taille de ses romans souvent touffus, est-ce l’étude psychologique des personnages toujours détaillée, toujours riche ou tout simplement est-ce par méconnaissance de l’oeuvre ?

    Son livre qui se compose de deux grandes parties, tout d’abord l’analyse fine et complète de trois des grands romans de George Eliot, Le Moulin sur la Floss, Middlemarch, Daniel Deronda. 

    george eliot

    l'adaptation BBC de Daniel Deronda

    Puis une série de chapitres pour découvrir l’auteure, ses prises de position, son féminisme avant l’heure, sa vie d’une femme extrêmement intelligente, courageuse et qui fut victime d’un ostracisme social très très victorien.
    Mary Ann Evans, qui se souvenait que lorsqu'on avait appris que Jane Eyre était l'oeuvre d'une Charlotte, le ton de la critique avait subitement changé, pris un pseudonyme.

    Son premier ouvrage, Les Scènes de la vie cléricale rencontre un certain succès puis Adam Bede parait en 1854  recueille une bonne critique. Le reste suivra jusqu’à Daniel Deronda

    george eliot

    Scènes de la vie cléricale 

    Mona Ozouf nous fait entrer dans les réflexions de cette femme en but au puritanisme de l’époque en raison de sa vie privée, elle vit avec un homme marié et ayant perdu la foi elle ne met plus les pieds à l’église.

    Une petite idée du puritanisme ambiant ?
    Dans Le Moulin sur la Floss, Maggie l’héroine est couverte de baisers….sur l’avant-bras par son amoureux, la critique y vit une scène révoltante, très choquante of course.

    george eliot

    George Eliot by John Letts,
    1986, Newdegate Square, Nuneaton © LH Images/Alamy

    Pourtant cette femme est portée par une morale, Mona Ozouf nous fait entrer dans la confidence de cette morale sans Dieu, d’une morale qui ne nie pas la femme, qui revendique même l’égalité. 
    Comble de l’horreur George Eliot considère que la maternité ne définit pas les femmes ni ne doit les enfermer. Ici, la modernité d'Eliot est éclatante et c’est elle sur laquelle insiste Mona Ozouf.

    Mona Ozouf manie l’oxymore à son propos : « Sédentaire voyageuse, athée religieuse, conservatrice de progrès, rationaliste éprise de mystère… »
    George Eliot est dotée d'une formation religieuse très imprégnée d'évangélisme, sensée convertir des impies elle se retrouve à leurs côtés.
    C’est une darwiniste convaincue qui  croit au développement et au progrès, et met son espoir dans la science, voir le beau personnage du médecin dans Middlemarch. 
    Elle se révèle aussi visionnaire lorsqu'elle évoque dans Daniel Deronda l'idée d'un Etat juif en Palestine... en 1876, vingt ans avant Theodor Herzl.

    george eliot

    Pour les amateurs de George Sand, tout un chapitre est consacré à la comparaison entre la vie et l’oeuvre des deux George les plus célèbres du monde de la littérature.

    Etant déjà lectrice de George Eliot, ce livre m’a conforté dans mon admiration pour la femme qu’elle fut.
    J’ai commencé mon parcours avec les plus grands romans Middlemarch et Daniel Deronda et je suis en bonne compagnie, Léon Tolstoï, Henry James, Marcel Proust, Virginia Woolf, D. H. Lawrence connaissaient bien son œuvre… Certains, comme James et Woolf, lui ont même consacré d’importants articles.
    Pour Virginia Woolf lire Eliot constituait une expérience « frappante » et « magnifique »

    george eliot

    Mona Ozouf et George Eliot : deux féministes

    Mona Ozouf dit dans une interview :
    « Oui, il y a des choses que je relis constamment. Probablement parce que, même tragiques, elles me consolent. »
    Dans ce livre elle rend  un hommage appuyé à la littérature dans un style simple mais avec une telle conviction que je vous défie de ne pas faire de l’oeuvre d’Eliot votre prochaine lecture.

    Pour les anglophones vous pouvez lire :  My Life in Middlemarch paru en 2014 de Rebecca Mead, 

    george eliot

    Le Livre : L’autre George : à la rencontre de George Eliot - Mona Ozouf - Editions Gallimard