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  • Bribes stendhaliennes

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    « Avec qui aurais-je envie de m’asseoir à la table d’un café (d’un glacier) et de bavarder tranquillement ? 

    Pas avec Balzac, de peur qu’il ne me lise le caractère des passants d’après les bosses de leur crâne ; ni avec Flaubert, par crainte d’être assommé par ses gueulades contre les bourgeois ; ni avec Tolstoï, qui me reprocherait de perdre mon temps au lieu de travailler à mon perfectionnement spirituel. 
    Devant Baudelaire je me sentirais un imbécile. Proust serait trop intimidant, Dostoïevski trop encombrant. 
    Reste Stendhal, parce que avec lui je ne saurais même pas que je suis assis auprès de quelqu’un qui fait les plus beaux livres du monde. On parlerait Italie, on parlerait musique, on comparerait le dôme du Panthéon et la coupole de Saint-Pierre ; et seulement, en me levant, je découvrirais qu’il a écrit Le Rouge et le Noir. »   Dominique Fernandez 

     

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    Musée Stendhal  -  Grenoble

    « Balzac est ce qu'il est ; mais la vingtaine de romans où il tente de ressusciter l'atmosphère sociale de la Restauration n'atteignent pas l'évidence de l'évocation obtenue dans les 500 pages de Le Rouge et le Noir » Giuseppe Tomasi di Lampedusa 

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    Stendhal - Henri Lehmann - Musée Stendhal 

    « À travers son Julien Sorel, Stendhal s'est exprimé lui-même, tel qu'il était réellement, avec ses ambitieux désirs. Avec Fabrice del Dongo, en revanche, il a donné une vie réelle à l'homme qu'il aurait voulu être, à l'homme noble, riche, aimé, qu'il ne fut pas. Il lui donna la vie, puis il l'enferma en prison » Giuseppe Tomasi di Lampedusa 

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    Giuseppe Tomasi di Lampedusa 

    « Il écrivit un livre entier intitulé De l’amour, où il disséquait ce sentiment sous toutes ses formes et donnait des conseils pour réussir, lui qui n’était fait que pour l’échec en amour. » Dominique Fernandez

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    Giuseppe Tomasi di Lampedusa 

    « Stendhal, donc, resavourait, ruminait longuement ses propres expériences, ses propres velléités de plaisir, les innombrables anecdotes qu'on lui racontait et dont il était très friand ; mais en les resavourant il les soumettait à une critique psychologique et esthétique qui s'exerçait toujours dans le sens de l'élimination ; à un moment donné il ne lui restait que l'essentiel dans la tête » Giuseppe Tomasi di Lampedusa 

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    Un Fabrice del Dongo inoubliable 

    « Le clocher, la tour, la prison : figures de la solitude placée par Stendhal au-dessus de tous les plaisirs, de la solitude où il a vécu malgré ses dehors mondains, de la solitude qu’il jugeait nécessaire à l’exercice de la liberté et inséparable de ce qu’on se doit à soi-même. » Dominique Fernandez 

     

    Les Livres 

    Stendhal - Giuseppe Tomasi di Lampedusa - Traduit par Monique Baccelli Editions Allia

    Stendhal - Dominique Fernandez - Editions Buchet Chastel 

     

  • La nuit des orateurs — Hédi Kaddour

    Nous sommes à Rome et je vous propose de rencontrer Publius Cornelius Tacitus, bref Tacite vous l’aurez compris. 

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    Tacite 

    Tacite n’a encore rien écrit, les Annales viendront plus tard. Il est le mari de Lucretia Agricola, femme de haute noblesse, elle est l’amie de Domitien l’empereur actuel, cette proximité va t elle suffire à protéger Tacite de la colère de l’empereur ? 

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    Domitien 

    Quel est le tord de Pline, de Senecio et de Tacite ? Celui d’avoir défendu une province mise en coupe réglée par un préfet aux ordres de Domitien. 

    C’est suffisant pour compromettre les trois hommes et risquer la colère de l’empereur qui « tue comme il éternue » 

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    Pline le Jeune

    Tout peut passer pour un crime de lèse-majesté : un mot de trop, une référence littéraire, un geste, alors avoir pris fait et cause pour un opposant !!!
    C’est peut être la nuit qui précède leur arrestation, la mort dans l’infamie 

    L’entourage de Domitien est là pour le servir et même pour anticiper sur ses désirs, Norbanus le préfet de sa garde prétorienne est près à toutes les bassesses.

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    La garde Prétorienne

    Lucretia va combattre contre Domitien à fleuret moucheté, contre Flavie la maitresse en titre de son mari, c’est une longue nuit qui s’avance.

    Une superbe réflexion sur le pouvoir et ses dérives.
    Rumeurs, complots, dénonciations, tout sent la pourriture, le danger, la mort.
    C’est violent, noir, une réflexion sur le pouvoir sans concessions aucunes.
    Le roman prend des allures de manuel de survie par temps de tyrannie.

    L’écriture m’a plu, la fin n’est pas tout à fait réussie, c’est un péché véniel par rapport à l’art d’hédi Kaddour pour nous transporter en un siècle plein de fureur et de bruit 

    Si vous voulez avoir un aperçu du règne de Domitien je vous renvoie à Lucien Jerphagnon et à son histoire de Rome 

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    tacite

    Les livres 

    La nuit des orateurs  Hédi Kaddour  Editions Gallimard
    Histoire de la Rome antique  Lucien Jerphagon  Editions Hachette pluriel 
    Les Divins Césars  Lucien Jerphagnon Editionts  Tallandier 

  • Bribes musicales

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    « On aimerait savoir quel genre de personne a été capable de composer une musique tellement complexe qu'elle nous laisse entièrement médusés, et à d'autres moments rythmée de façon tellement irrésistible que l'on voudrait se lever et se mettre à danser en l'écoutant, et à d'autres moments encore si remplie d'émotion bouleversante que l'on se sent touché au plus profond de notre être »

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    « Le but de ce livre est de « rencontrer l'homme en sa création ». Son intention est donc différente de celle d'une biographie traditionnelle : il s'agit de donner au lecteur le sentiment de ce que pouvait être l'acte de faire de la musique pour Bach, d'habiter les mêmes expériences, les mêmes sensations. »

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    « L'enthousiasme que j'éprouve à répéter et à interpréter ces œuvres – vivant de fait à l'intérieur d'elles pendant un laps de temps très concentré – a allumé un feu qui n'a cessé de brûler avec une ardeur croissante depuis que je les ai découvertes pour la première fois »

     

    Le livre : Musique au château du ciel Un portrait de J S Bach  - John Eliot Gardiner - Editions Flammarion 

  • Reprise ?

    Je me suis un peu remise des problèmes informatiques qui semblent liés au logiciel utilisé et non à mon ordi, Apple n’y est pour rien à priori.

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    Impossible pour moi de réécrire toutes les chroniques que j’avais préparé ce qui m’obligerait à relire du moins en partie les livres à chroniquer.

    Donc je vais sauter à pieds joints vers cette rentrée littéraire sans passer par la case départ et hélas sans toucher quoique ce soit.

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    Tout cela va prendre du temps parce qu’à ce jour je n’ai rien lu de la rentrée, rien de rien même pas un petit polar. 

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    A très bientôt j’espère, en attendant je mettrais un lien ici vers un livre que vous présenterez et qui faisait partie de mes lectures passées.

     

  • Bribes d'un jardin

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    mont Thabor 

    « Au premier plan, deux champs bordés de cyprès à la silhouette élancée, que surplombaient deux rangées de collines boisées, émaillées de tout un camaïeu de vert. Une vraie palette impressionniste : le vert pâle du chêne du mont Thabor, le vert foncé du chêne palestinien, le vert éclatant du caroubier et du pistachier – la nuance légèrement fanée du térébinthe de Palestine et celle plus vibrante de l’arbre à mastic. Plus loin, noyés dans la brume estivale de la vallée, les contours familiers d’une chaîne bleutée barraient l’horizon de bout en bout : le Carmel. »

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    Térébinthe de Palestine 

    « J’ai planté quelques oliviers, grenadiers, figuiers et agrumes, et j’ai conservé un vieux poirier trouvé à mon arrivée. Il donne de petits fruits sans saveur, mais j’adore sa floraison printanière.
    Les premiers arbres fruitiers nommés furent l’arbre de vie et l’arbre de la connaissance dans le jardin d’Éden. J’aimerais bien posséder ces deux essences dans mon jardin et déguster leurs fruits, si seulement je savais de quoi il s’agit et où me procurer de jeunes pieds »

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    Lucas Cranach

    « À la fin du mois de janvier, par une tiède journée ensoleillée, un bourdonnement sourd et profond, pareil à un duo de contrebasse et de violoncelle, s’élève de l’arbre et remplit l’air.
    La première fois que j’entendis cette sublime chorale, je ne compris pas de quoi il retournait. En approchant du chêne, je levai la tête et découvris que les sons provenaient des branches. Des myriades d’abeilles s’activaient sur les fleurs en vrombissant sans répit. Je m’avançai sous la frondaison, tout près du tronc, les yeux clos, pour m’immerger dans leur chant. »

     

    Le livre : Mon jardin sauvage - Meir Shalev - Traduit par Sylvie Cohen - Editions Gallimard