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  • Bonheur pour bonheur

    Bonheur pour bonheur car l’audition du roman de Zola "Au bonheur des dames"  fut un plaisir intense.

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    D’abord un mot pour vous dire que ma lecture des Rougon Macquart se poursuit même si le rythme est un peu lent, mais il faut que j’avoue avoir sauter à pieds joints Nana, j’ai commencé et ...le livre m’est tombé des mains, les amours de ces messieurs sont devenues très vite sans intérêt et donc j’ai fermé le livre. Je n’ai pas Pot Bouille dans ma bibliothèque donc je le lirai plus tard et tant pis pour l’ordre des romans.
    Du coup me voilà Au bonheur des dames dont j’admire les vitrines en compagnie de Denise Baudu qui va bientôt s’y faire embaucher.

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    Petite orpheline tout droit débarquée de sa province Denise est éblouie par cette profusion que Zola sait si bien rendre ;
    « A côté, encadrant le seuil, pendaient également des lanières de fourrure, des bandes étroites pour garnitures de robe, la cendre fine des dos de petit-gris, la neige pure des ventres de cygne, les poils de lapin de la fausse hermine et de la fausse martre. Puis, en bas, dans des casiers, sur des tables, au milieu d'un empilement de coupons, débordaient des articles de bonneterie vendus pour rien, gants et fichus de laine tricotés, capelines, gilets, tout un étalage d'hiver aux couleurs bariolées, chinées, rayées, avec des taches saignantes de rouge »

    Vous voilà à l’intérieur de cet extraordinaire magasin dans lequel, pendant que Haussmann s’ingénie à créer un Paris nouveau, Octave Mouret  crée un temple de la consommation, un palais de la femme, où celle-ci éblouie, flattée, tentée, anéantie par la profusion, va céder à toutes les tentations offertes. « Mouret avait l’unique passion de vaincre la femme. Il la voulait reine dans sa maison, il lui avait bâti ce temple, pour l’y tenir à sa merci »

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     Le Moniteur de la Mode, 1863.
        BNF, Estampes et Photographie


    Fini les vieilles boutiques sombres, tristes, grises, fini l’oncle Baudu, fini le réparateur de parapluie tenace qui tente de résister à la vague du progrès. Ici tout est fait pour vendre, faire vendre, séduire et même tromper.

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    Les hauts lieux de la consommation aujourd'hui © Michel B.


    « D’abord, on devait s’écraser pour entrer, il fallait que, de la rue, on crût à une émeute ; et il obtenait cet écrasement , en mettant sous la porte des soldes , des casiers et des corbeilles, débordant d’articles à vil prix ; si bien que le menu peuple s’amassait, barrait le seuil, faisait penser que les magasins craquaient de monde, lorsque souvent ils n’étaient qu’à demi pleins. Ensuite, le long des galeries, il avait l’art de dissimuler les rayons qui chômaient, par exemple les châles en été et les indiennes en hiver ; il les entourait de rayons vivants, les noyait dans un vacarme »

    Je ne vais pas vous raconter le reste, l’histoire d’amour entre Denise et Octave Mouret, c’est la partie la moins intéressante du roman.
    La lecture d’Evelyne Lecucq est parfaite, en écoutant le roman j’ai retrouvé tout le talent que Zola avait déployé dans Le ventre de Paris où il nous avait noyé sous charcuteries et les fromages, ici c’est la soie, les dentelles, les satins, les fourrures. L’ère de la société de consommation était née et Zola croyait y voir un progrès !

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    L'expo de la BNF consécrée Au Bonheur des dames : superbe
    Le livre audio : Au bonheur des dames d’Emile Zola - Lu par Evelyne Lecucq - Editions Brume de mars

  • Les papillotes d'été

    Après la cuisine nomade, après les agapes proposées par Colo, il est temps de faire un peu de régime mais alors de façon sympa et pas compliquée et sans se gâcher les vacances

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    Je vous propose un livre de recettes de papillotes légères ! Et en plus il parait que c’est tendance.

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    Bien sûr vous trouvez là quelques recettes très basiques sur les mets à cuire en papillote, mais il y a aussi de la variété pour renouveler vos menus si vous faites partie comme moi des gens qui ont tendance à prendre du poids rien qu’en regardant une devanture de pâtissier.
    papillote-en-silicone-yoko-design-300x300.jpgDe la papillote classique en papier sulfurisé ou alu à la papillote mode version silicone.
    L’auteur elle est pour le papier sulfurisé, plus pratique et qui n’attache pas. Moi je suis pour la version silicone avec passage au lave-vaisselle et réutilisation.

    Quelques conseils ?
    Bien enrichir d’aromates, épices, herbes, avant de fermer votre papillote, ne pas ajouter trop de liquide, pour donner un coup subtile : faites mariner votre blanc de poulet, votre filet de poisson 30 minutes avant la cuisson.

    Les recettes que j’ai essayé et que j’ai réussi donc inratables.

    Des queues de crevettes (surgelées) mise dans la papillote avec un quartier de citron confit, du curcuma, oignon en fines rondelles et coriandre si on aime. 15 minutes à four 7 un régal

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    Du lapin au piment d’Espelette : du râble posé sur des carottes et courgettes rapées, saupoudrer de piment, les 35 minutes de cuisson annoncées ont été un peu justes mais le résultat savoureux

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    Des endives avec bacon et tranches de pomme : mariage bizarre ? pas du tout c’est excellent

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    Et pour le dessert une papillote de fuits exotiques avec bananes, poires, grenade, litchis ...mais vous pouvez aussi faire une déclinaison estivale bien qu’on oublie un peu l’été en ce moment :  abricot et pêche et quelques mirabelles sans oublier le miel et la feuille de menthe.

    Le livre : Weight Watchers les papillotes- Editions Marabout


    Bon appétit


  • Mystères de Lisbonne

    Dans la collection  Les pavés de l’été  prenez votre billet pour Lisbonne.

     

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    Qu’il faille un film pour voir éditer et traduit un classique de la littérature portugaise c’est à la fois navrant et heureux.
    Ce livre est le cadeau d’un ami. Un ami qui n’hésite pas à faire voyager un gros livre juste pour vous faire plaisir et assouvir votre soif de lecture, voilà bien un ami véritable !

                 

                                                    La bande annonce

    Le Portugal du XIXème siècle et un début très classique pour un grand livre d’amour et d’aventures : le héros Pedro Da Silva est élevé dans un collège religieux, il est pauvre et ignore tout sur sa naissance « J’étais un garçon de quatorze ans, et je ne savais pas qui j’étais. »
     Un jour « une femme enveloppée dans une cape » entre dans sa vie et le Père Dinis qui jusque là se chargeait de son éducation va peu à peu lui livrer le secret de sa naissance.

     

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                                   Une multitude de personnages


    Dit comme ça, ça n’a l’air de rien mais voilà que s’ouvre des aventures trépidantes.

    « avalanche, cataracte d’avanies, de crimes, de désastres inattendus » Ce n’est pas moi qui parle c’est Raul Ruiz dans la préface !
    j’avais plus modestement l’intention de parler  d’amour passionné et contrarié,  de fuites en calèches, d’aventures périlleuses, de vengeance, de voyages entre le Brésil, l’Italie et la France.
    Tout est là : les personnages rongés par la jalousie et la soif de vengeance, d’ancien libertin converti en bon Père, un enfant illégitime, un pirate. On est emporté de péripétie en coup de théâtre, de révélations en rebondissements.

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                               Un personnage mystérieux : le Père Dinis


    Un roman d’une extraordinaire richesse, où il faut faire une petite liste des personnages parce que sinon on est perdu, un roman ample et riche, qui a le souffle des meilleurs romans de Dumas. On pense forcément aussi à Eugène Sue et ses mystères de Paris dont Camilo Castelo Branco connaissait l’oeuvre. Petit bémol (mais petit vraiment) la traduction qui, faite peut être un peu dans l’urgence pour la sortie du film, est parfois un peu lourde.

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    Pour d'autres rendez-vous avec la littérature portugaise

     

    Le livre : Mystères de Lisbonne - Camilo Castelo Branco - Editions Michel Lafon

    Le Film : une très belle adaptation par Raul Ruiz, lisez le billet de Dasola pour en savoir plus.

    L’auteur est à la hauteur de ses personnages
    Fils naturel d'un père noble et d'une mère paysanne, il est très tôt resté orphelin. Marié à seize ans avec Joaquina Pereira, il connut d'autres passions tumultueuses, dont l'une le mena en prison : celle pour Ana Plácido qui devait devenir sa compagne. Fait vicomte de Correia-Botelho en 1885, pensionné par le gouvernement, il connut cependant une fin de vie des plus pénibles : perclus de douleurs et devenu aveugle, il finit par se suicider.(source wikipédia)

     

  • Cosette, Gavroche et les autres........

    Pour moi les Misérables c’est avant tout un film, c’est Jean Gabin, Bourvil en Thénardier et Bernard Blier en Javert,  les visages de Sylvia Montfort ou Danièle Delorme, tout était extraordinaire, j’avais 10 ans, le film connaissait un succès extraordinaire et j'étais envoûtée par cette histoire.


                                    

      Un extrait du film

    La lecture du roman quelques années après fut plus difficile, je découvrais à l’époque le côté  réducteur  d’un film et surprise !! les personnages ne se réduisaient pas à Cosette et Gavroche. Les digressions nombreuses freinaient ma lecture.
    Relu à l’âge adulte on y trouve tout autre chose, la volonté d’Hugo de pointer du doigt l’horreur du bagne, les injustices sociales, le portrait d’un Paris sordide, les bruits d’une révolution.

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    Je n’ai pas résisté à la sortie des livres audio et aujourd’hui que le 4 ème vient de sortir je vous invite à les écouter, à retrouver les amours de Cosette et Marius ( ah Gianni Esposito ...un amour de jeunesse) le père Fauchelevent et sa clochette accrochée aux genoux, Monseigneur Myriel et ses chandeleliers, le mensonge de la soeur Simplice, Monsieur Madeleine au tribunal, Gavroche tombant sous les balles en chantant.

    André Gide avait beau dire, Victor Hugo tient une place toute particulière dans mon coeur et je suis toujours prête à suivre Jean Valjean dans les égoûts de Paris ou porter avec lui  le seau de Cosette.
    Tous les lecteurs sont excellents, la qualité de l'enregistrement est parfaite.

    Les Livres audio : Les Misérables - Editions Thélème - Lus par Michel Vuillermoz, Elodie Huber, Pierre-François Garel, Louis Arène

     

  • La Cuisine de l'île de Majorque

    Colo nous avait promis il y a quelques semaines un billet sur la cuisine de son pays, comme elle sait que je suis gourmande elle m’a envoyé en plus des photos toutes pleines des parfums de son île. je lui laisse la parole............

    "Nous vous avions déjà parlé de Majorque des pirates et autres envahisseurs de l’île au cours de l’Histoire, du danger que représentaient les côtes, et du repliement des habitants à l’intérieur du pays. Ceci, ajouté au fait que tout le nord de l’île est montagneux et la mer difficile d’accès a évidemment influencé le mode de vie, de cultures et d’alimentation.

    Bien sûr il y a la production traditionnelle de la Méditerranée, -olives et huile, amandes, fruits et légumes, - mais on trouve bien moins de poisson que de porc dans la cuisine majorquine.

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    Le « porc negre » cochon noir, le meilleur, est la base de beaucoup de plats et le saindoux entre dans l’élaboration de la plupart des recettes.

     

     

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    Pour le petit déjeuner une ensaimada s’impose
    Elle existe aussi, mais là c’est un dessert pour plus de quatre personnes, fourrée à la crème, à la confiture de potiron cabellos de ángel  (cheveux d’ange), au fromage blanc.
    Les touristes en achètent souvent pour les emporter dans de jolies boîtes faites à cet usage exclusif.

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                                                       Ensaimada à  déguster  ou à emporter

    L’encas de 11h sera un Pa-amb-oli. Il existe des baguettes mais mieux vaut manger le pain majorquin, il est délicieux, blanc ou brun, sans sel. Les majorquins frottent une tranche pain avec une demi tomate, ajoutent un bon filet d’huile d’olive et du sel.
    Par-dessus fromage ou jambon et quelques olives, c’est succulent !

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    Il est 14h, nous allons déjeuner. Pour commencer un tumbet dont voici le secret :



    Recette du TUMBET de mon village.

    4 belles pommes de terre
    2-3  poivrons rouges
    4 jolies aubergines
    Tomates ou sauce tomate
    Ail, laurier, sel, poivre
    Huile d’olive

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    Donc…peler et couper en rondelles les pommes de terre, les laver et sécher.
    Couper en rondelles les aubergines, saler et laisser dégorger.
    Couper les poivrons en petits morceaux. (certains font plutôt cuire les poivrons au four et les pèlent)
    Dans une grande poêle profonde, faire chauffer beaucoup d’huile, y ajouter des gousses d’ail non pelées (ici ils les écrasent un peu d’un coup sec), des feuilles de laurier, puis les patates en rondelles, saler. Les faire cuire doucement (ne doivent pas brunir). Egoutter et placer les tranches dans un grand plat.
    Cuire de la même façon avec les tranches d’aubergines égouttées. Les placer en une couche sur les patates. Procéder ainsi avec les poivrons. A chaque fois, saler et ajouter un peu d’ail et laurier.
    Faire une bonne sauce tomates, pas trop liquide et la verser sur le dessus de la préparation.
    On peut manger le tumbet chaud, ou tiède ou froid…C’est meilleur le lendemain.

    Je vous recommande l’agneau grillé, il est excellent. Les petites côtelettes sont chères mais les morceaux cuits au four avec du citron fondent en bouche et sont très accessibles."


    Prochainement un autre rendez-vous avec Colo et Majorque

  • Lincoln - Gore Vidal

    Un grand saut par dessus l’Atlantique, après le Pays de Galles je vous propose l’Amérique de Scarlett O’Hara ....

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    Non pas de crainte je ne vous fais pas le coup d’Autant en emporte le vent, je vous propose le portrait en pied de l’homme dont l’effigie est connue de tous et je vous emporte au temps de la Case de l’Oncle Tom, au temps de l’esclavage, au temps de la guerre de Sécession.

    D’abord vérifions :
    Je parie que comme moi vous ignorez que Lincoln fut élu pour le parti républicain, ben oui, moi je le voyais forcément démocrate ...et bien non.
    Je parie que comme moi vous êtes certain que Lincoln était pour l’abolition de l’ esclavage , et bien non pas du tout,  ouh je vous vois sursauter derrière votre écran...
    Je parie que comme moi vous ignorez que si la guerre de Sécession a duré aussi longtemps alors que le Sud n’avait ni industrie, ni chantiers navals c’est parce que ...les généraux nordistes étaient (au début de la guerre) des incapables.

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    Pour lutter contre ce catalogue d’idées reçues j'espère vous convaincre de lire le roman de Gore Vidal avec des yeux innocents et un esprit ouvert.

    1861 Abraham Lincoln vient d’être élu président, premier président républicain pour un tout jeune parti qui n’a guère que 7 ans.
    Comme souvent aux Etats-Unis le nouveau Président est ...minoritaire, il va donc devoir ferrailler avec les sénateurs et le Congrès.
    Lincoln pendant sa campagne a milité non pour une abolition de l’esclavage ( j’entends sa statue qui se brise) mais pour une interdiction de celui-ci dans les états du nord.
    Avant même que Lincoln prête serment, les sudistes par la voix de  Jefferson Davis, font sécession, et les états du sud rejoignent un par un la Confédération. Il n’y a plus d’Etats-Unis mais deux ennemis face à face.
    Lincoln est dans une position plus que fâcheuse, il est face à une rébellion, les escarmouches se multiplient, et commence la seule guerre qui se déroulera sur le territoire américain.

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    Voilà le décor planté, Gore Vidal dans ce roman biographique va nous permettre de suivre Lincoln pendant 4 ans. Ballotté, malmené par les intrigues des politiciens qui l’entourent, aux prises avec la course au pouvoir que mène ses amis, Abraham Lincoln va tenir bon.
    Son plus grand souci n’est pas l’esclavage, le devenir des esclaves, non son souci constant c’est rétablir la cohésion de son pays.
    Il va pour cela enfreindre des règles juridiques, économiques, supprimé l’Habeas Corpus (vous avez dit démocrate ???) battre monnaie pour acheter armes, munitions et payer les militaires.
    Voilà pour la vie publique mais c’est faire peu de cas de sa vie privée, une femme Mary dont la moitié de la famille est sudiste, qui a l’art de faire des dettes, de se lancer dans des travaux dispendieux pour donner un peu lustre à la Maison Blanche,  sans compter que Washington « capitale naturelle du sud » à plusieurs reprises est menacée par les troupes confédérées la Virginie ayant basculée côté sud.

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    Mary Lincoln


    Les personnages secondaires sont magnifiques de vérité, de complexité. Je vous recommande Kate Chase une féministe au sens politique aigu, son père Salmon P Chase, secrétaire d’Etat au Trésor qui fait passer son ambition avant sa loyauté envers Lincoln, William Seward persuadé d’être capable de mener Lincoln à la baguette et « d’enlever l’exécutif à ce Président » ce qui va se révéler une grossière erreur.
    Quant aux généraux, chefs d’armée et autres militaires là on est parfois secoué par le rire devant tant d’incompétence et on ne peut que se dire que Dieu était avec les nordistes !

    Ce roman historique est passionnant, on y découvre un Lincoln inconnu, malmené, en proie au doute, retors, parfois manipulateur et qui tient des propos surprenant  « Mon objectif suprême est de sauver l’Union et non de sauvegarder ou détruire l’esclavage. Si je pouvais sauvegarder l’Union sans libérer un seul esclave, je le ferais ; si je pouvais la sauvegarder en libérant tous les esclaves, je le ferais. Et si je pouvais le faire en libérant quelques-uns et en laissant de côté d’autres, je le ferais aussi. »

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    Crédit photo ©Bettmann CORBIS

    5 années, une réélection et quelques 600.000 morts plus tard Abraham est assassiné.

    Une destinée extraordinaire, un roman à la hauteur de cette destinée.
    Gore Vidal est habile, nous ne parcourons pas les champs de bataille, non il nous fait rester au plus près du personnage, il nous permet presque de comploter avec lui. La vie à la Maison Blanche, les bagarres, les guerres d’influence, la peur, les complots, les colères devant l’impéritie des militaires, tout est magistralement raconté de l’intérieur.
    Peu à peu Lincoln se débarrasse de ses oripeaux de petit avocat de province pour prendre une stature présidentielle et se couler dans son rôle et être fidèle à sa légende.

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    Si vous aimez l’histoire, si la guerre de Sécession vous intéresse alors ce pavé de 900 pages en papier bible et couverture souple pour faciliter une lecture de vacances, est fait pour vous.

    Le livre : Lincoln - Gore Vidal - Traduit par Gérard Joulié - Galaade Editions -