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  • L'échange des princesses- Chantal Thomas

    Après les déceptions, les réels plaisirs avec un récit historique qui se situe au XVIII ème siècle et met en scène deux fillettes qui vont servir de troc entre deux nations.

     

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                                              Le régent Philippe d'Orléans

     

    Pour améliorer les relations franco-espagnoles et asseoir ses prétentions au trône de France, le Régent Philippe d’Orléans va proposer à la couronne d’Espagne, deux mariages pour le moins surprenants.

    On marie qui avec qui ?

    Le futur Louis XV qui a tout juste 11 ans avec l’infante d’Espagne Anna Maria Victoria qui en a ........4, et comme il faut équilibrer les comptes le Régent projette de marier ...sa propre fille Louise-Elisabeth, Melle de Montpensier, songez qu’elle au moins à l’âge du mariage, elle a 12 ans et son promis le prince des Asturies futur roi a, lui, l’âge canonique de 15 ans.

     

    Les deux royaumes sont tout à fait heureux à la pensée de ses deux unions. On organise et c’est le Duc de Saint Simon qui va être l’émissaire du Régent, il faut dire qu’il lorgne depuis longtemps sur un titre de Grand d’Espagne que lui conférera à coups sûr son rôle d’entremetteur.

     

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    l'ambassadeur auprès de la cour d'Espagne

    Il ne suffit pas de signer les contrats de mariage, il faut organiser  l’échange des princesses. Pendant des mois ces deux fillettes vont prendre la route et rouler l’une vers l’autre et vers leurs époux respectifs.

     

    Si la très jeune infante d’Espagne, après un voyage où elle a mille occasions de perdre la vie, s’habitue assez bien à la cour de France, c’est une petite poupée qui passe de mains en mains, qui séduit et s’amuse dans les jardins de Versailles.

    Il n’en ai pas de même pour Melle de Montpensier qui vit elle un cauchemar absolu. Son futur époux est laid, la cour lui fait grise mine, le palais de l’Escurial est sinistre et l’époque n’est pas très riante, la monarchie étant sous la coupe de la terrible Inquisition.

     

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    Anna Maria Victoria et Louise-Elisabeth,

    héroïnes malgré elles de "l'Echange des princesses"  (©DR)

    Un récit totalement historique et totalement incroyable.
    J’avais lu avec plaisir Les Adieux à la reine et j’ai retrouvé ici le même plaisir. L’écriture est parfaite et s’accorde à merveille avec l’époque décrite. L’utilisation des lettres et journaux des différents protagonistes est faite avec habileté et sans jamais peser sur le récit.

    Chantal Thomas fait un tableau étonnant de la cour d’Espagne et peint parfaitement le Versailles de cette époque.

    La fin n’est pas une surprise car nous savons tous que Louis XV épousera finalement Marie Leczinska, mais le récit de cette échange extraordinaire garde toute sa force.

     

      

    Le livre : L’échange des princesses - Chantal Thomas - Editions du seuil numérique 

  • Les Dépouilles de Poynton - Henry James

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                       « une merveille du style Jacobite de la première époque »

    Poynton est une magnifique propriété du sud de l’Angleterre. A la mort du propriétaire tout va passer dans les mains de son fils Owen Gereth, et quand je dis tout c’est vraiment tout : la maison, le domaine, les meubles et toutes les oeuvres d’art qu’Adela Gereth et son époux, amateurs de beauté, avaient patiemment amassés.

    La laideur, les niaiseries esthétiques sont pour Mrs Gereth « une secrète souffrance » aussi lorsqu’Owen s’éprend et se fiance à Mona Brigstock qui n’a aucun goût pour les belles choses et qui offre « le hideux spectacle d’une pimbêche disgracieuse et mal habillée » , Mrs Gereth sait qu’il va lui falloir agir avec célérité et détermination.

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    Poynton  " l'histoire d'une vie"

    Owen Gereth n’a jamais aimé Poynton aussi faut-il une stratégie à Mrs Gereth et cette stratégie s’apelle Fleda Vetch, une jeune personne élégante mais pauvre, intelligente et sensible à l’art et qui va servir d’intermédiaire entre les différents protagonistes, l’essentiel étant pour Mrs Gereth que jamais oh grand jamais ! Mona ne puisse devenir la propriétaire des merveilles de Poynton quitte à ce que son fils s’unisse à quelqu’un sans le sou.

    Henry James est habile et se joue de son lecteur, nous sommes immédiatement ralliés à sa cause alors que nous n’avons jamais le plaisir de visiter vraiment Poynton. Tout est dans l' art du sous-entendu, du dit à demi.

    Fleda et Mrs Gereth s’installent dans une maison charmante mais à mille lieux de l’héritage convoité. Et le temps et les manipulations de Mrs Gereth font leur chemin, Owen finit par être troublé par Fleda mais il n’est pas si facile de défier et duper Mona Brigstock.

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    Tout le talent d' Henry James est là. Ce n’est pas une de ses oeuvres majeures mais quel plaisir de suivre les manipulations des uns, les réticences des autres, les fourberies et les scrupules, les promesses faites et non tenues, les vainqueurs et les vaincus. C’est tortueux à souhait, on éprouve de la sympathie pour Fleda, de l’agacement devant la bêtise d’Owen. 

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    Le livre : Les dépouilles de Poynton - Henry James - Traduit par Simone David - Editions Calmann-Levy ou Editions Sillage

  • Sartoris - William Faulkner

    C’est le premier roman des oeuvres complètes de Faulkner en pléiade. 
    Il n’a pas encore fait le grand saut vers l’écriture qui sera la sienne pour les années à venir.

    Ce roman là est de conception classique avec comme revers qu’il n’emporte pas le lecteur comme le feront les romans suivants. Pourtant pas question de faire la fine bouche, même classique ça reste du Faulkner.

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    Il restitue dans ce roman toute l’atmosphère déliquescente d’une propriété dans un comté du Mississippi et d’une famille : les Sartoris, lignée sur le déclin. 
    Attention on peut parfois se prendre les pieds dans l’arbre généalogique car il n’y a pas moins de trois John et autant de Bayard, allez vous y retrouver. 

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    Aucun des ancêtres Sartoris n’est mort tranquillement dans son lit, les uns ont tué à la guerre, les autre en duel. Comme le dit un des personnages  « Quand on se met à tuer des gens, on ne sait plus où ça s'arrête. Et quand on s'y met on est comme qui dirait déjà mort soi-même »

    Le dernier John est mort aux commandes de son avion du côté des champs de bataille français et son frère, Bayard le fils, rivalise avec lui par delà la mort au volant de sa voiture en s’enivrant de vitesse ou en tentant de stopper un cheval au galop.

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    Il reste aussi Bayard le vieux, sans oublier Miss Jenny dont l’âge est indécidable. Et bien sûr il y a toute la maisonnée noire, faite de serviteurs sans âge, roublards et dévoués à l’image du vieux Simon.

    N’est-il pas temps de redonner vie à cette lignée ? Est-ce encore possible où le pire est-il déjà là ? 

    Faulkner ne raconte pas vraiment une histoire dans Sartoris, il suggère, laisse entendre. Les personnages sont en fuite, le destin leur joue des tours et Miss Jenny est là pour faire de sombres prédictions telle Cassandre.
    La violence les tient et plus encore l’orgueil, orgueil du nom, de la lignée. Ils aiment fanfaronner, narguer la mort et faire un pied de nez au destin qui s’annonce tragique.

    Faulkner s’est inspiré de sa famille et de son comté 
    « Je n’ai fait que me servir de l’instrument le plus près, à portée de ma main. Je me suis servi de ce que je connaissais le mieux, c’est-à-dire le pays où je suis né et où j’ai passé la plus grande partie de ma vie [...] J’ai essayé de peindre des êtres, en me servant du seul instrument que je connaissais, c’est-à-dire le pays que je connaissais.»

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    C’est le tableau de la fin d’une époque, le roman du déclin et une bonne façon d’entrer dans le monde de Faulkner, les descriptions champêtres sont belles, il y a quelques scènes burlesques dont une très drôle qui oppose médecin et rebouteux. 

    Il faut un été très chaud pour bien lire Faulkner et l'été dernier était parfait pour cela mais je crois que je n'attendrai pas l'été prochain pour poursuivre ma lecture.

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    Le livre : Sartoris dans Oeuvres Tome 1 - William Faulkner - traduit par RN Raimbaud et H Delgrove- Gallimard pléiade 

  • Où vont les vents sauvages - Nick Hunt

    « Le vent qui vient à travers la montagne m’a rendu fou ! » Victor Hugo 

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    C’est une belle invitation à l’aventure que ce livre. Quand Nick Hunt était très jeune le vent l'a presque emporté, il en a gardé le souvenir qui est sans doute à l’origine de cette quête derrière les vents d’Europe.

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    L’auteur est allé à la poursuite des vents la plupart du temps à pied. Armé d’un bagage léger, anémomètre et cartes météo il a suivi les couloirs des vents.

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    Sa chasse s’est exercée envers 4 vents

    Chez lui d’abord dans les Pennines «  zone de hautes terres la plus étendue d’Angleterre » 

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    Les Pennines 

    Nick Hunt poursuit l’Helm. Pour le rencontrer il faut parcourir le Cross Fell, c’est le sommet des Pennines. Rassurez vous si vous ne voyez pas où c’est, j’ai du faire une petite recherche pour m’y retrouver.

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    Cross Fell

    « L’Helm pouvait propulser quelqu’un en l’air, catapulter des moutons comme de simples morceaux de laine, renverser de lourdes charrettes et détruire des étables en pierre »

    L’Helm est le seul vent auquel on a donné un nom chez nos ennemis du Brexit.

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    La Bora 

    Sa quête va le mener ensuite vers la Bora, un vent amer, nerveux, sec et glacial qui souffle de Trieste à travers la Slovénie et le long de la côte croate. Le vent qui souffla pour Rilke, Svevo ou Joyce. 

    La Bora est un vent froid terrible qui comme tous les vents curieusement souffle toujours trois, six ou neuf jours !

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    Sens Croatie 2012

    En 2012 «  La température avait plongé à moins quatorze degrés et la Bora créé de fantastiques sculpture de glace dans le port de Senj » 

    Pour Nick Hunt c’est l’occasion de rencontrer Tomas un personnage un peu extraordinaire qui va le sortir d’un mauvais pas « quand je me suis perdu dans les montagnes de Croatie et que je risquais de faire face à une situation terrible, il m'a pratiquement sauvé. C'est une personne extraordinairement excentrique et généreuse »

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    «  Il peut être violent comme un ouragan, faire couler les navires, écraser les maisons, renverser des camions, bloquer des autoroutes, déraciner des arbres, projeter des poissons hors de l’eau »

    Fini le froid, voilà un vent chaud, peut être que comme moi, vous ignorez où souffle le foehn, si vous imaginez ça dans un désert vous êtes à côté de la plaque !! 

    Le foehn c’est le vent qui balaie la plus longue chaine de montagnes d’Europe, vallées alpines, vallées du Rhin, les Quatre cantons, le Tessin jusqu’au Valais. Surprenant non ?

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    Un vent chaud et sec souvent associé à la mauvaise santé, aux migraines, aux crises de folie. Vous savez ces récits qui commencent ainsi « le Foehn soufflait ce jour là » 
    Il souffle aussi chez les puissants et riches du Liechtenstein, mais aussi chez les humbles du pays de Heidisi vous avez un doute ressortez votre exemplaire du livre et vous pourrez vérifier.

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    le Pays d'Heidi pays du foehn

    « Elle restait immobile, à écouter la voix profonde et mystérieuse du vent, qui se manifestait à elle depuis les cimes des monts »

    Le Foehn porte des noms variés selon les circonstances et les lieux «  le plus vieil homme du Rhin » ou « Mangeur de neige » 

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    Je dois dire que c’est le vent qui a eu ma préférence peut être parce que j’ai pendant des années parcouru les vallées Suisses avec bonheur.

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    La Crau

    Enfin le dernier c’est le Mistral, avec Nick Hunt on le suit de Valence aux étendues de lavande et à la Crau.
    Le Mistral c’est « le vent de folie » qui a tourmenté Van Gogh. Le vent dont on dit que c’est celui des idiots.

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    Van Gogh Oliviers et Alpilles 

    « La cime des arbres tanguait, se débattait, bouillonnait, les branches supérieures hurlant tandis qu’elles écorchaient leurs écorces respectives. L’air était chaud chargé d’humidité, et il ne descendait pas du nord, mais d’au-dessus, de derrière, d’au-dessous, de toutes les directions en même temps »

     

    Mais qui sais que le Mistral joue un rôle important dans le séchage « de l'herbe ou dans l'élimination des microbes, ce qui signifie qu'aucun conservateur ou pesticide n'est requis »:
    Ce vent qui souffla à Orange pendant 16 jours consécutifs en 2004.Ce vent qui fait que l’on parle d’Avignon la venteuse.

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    Tempête Amélie

    Un bon récit de voyage, de ceux que j’aime car il m’a rendu presque visible ces vents que jamais personne ne voit, m’a fait croiser montagnards, bergers ou marins. Parcourir des paysages sauvages.

    Ce que j’ai aimé c’est que Nick Hunt nous parle bien entendu de ses randonnées derrière les éléments mais aussi de l’histoire des lieux : on croise Schiller, Rossini et Guillaume Tell mais aussi le sinistre Milošević

    J’ai aimé : passer de hauts plateaux à des villages inconnus, des petites villes pittoresques et pleines d’histoire, rencontrer les gens de ces contrées avec leurs légendes et leurs traditions. 

    J’ai aimé sa capacité à nous faire entendre et sentir le vent, ses coups, ses gémissements, ses cris parfois.

    J’ai aimé qu’il tienne mêlé la météorologie et la mythologie, l’auteur sait écouter les mythes et les légendes et passer de la superstition aux informations scientifiques, nous parler des cartes et des histoires, de poésie et de philosophie.

    Avec les changements climatiques les vents vont changer « puisque les températures déterminent ce qu'ils font et dans quelle direction ils soufflent. » Ne ratez pas ce témoignage. 

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    Le livre : Où vont les vents sauvages. Marcher à la rencontre des vents d’Europe, des Pennines jusqu’en Provence - Nick Hunt - Traduit par Alexandra Maillard - Editions Hoëbeke

  • L'automne d'un poète : Jean Mambrino

    L’automne du poète 

     

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    Jean Mambrino vient de mourir et cette nouvelle m’a touché. J'ai appris en lisant les articles qui lui sont consacrés sur internet, que cet homme était jésuite, j’ai cru tombé de ma chaise, un poète membre de la Compagnie de Jésus ! surprenant.

    Sa poésie est sans doute empreinte des signes de sa foi mais je ne connais mal sa poésie, je connais mieux le passeur, le chroniqueur littéraire, le guide indispensable pour vous faire faire un voyage parmi les écrivains, les poètes qui parlent à son âme et qui je vous l’assure parleront aussi à la vôtre.

     

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                                      ©(CIRIC / Stéphane Ouzounoff)

     

     

    J’ai deux livres de Jean Mambrino dans ma bibliothèques et ce sont deux parcours superbes.

     

    Lire comme on se souvient est le plus ancien. Il date de 2000 est un recueil d’articles courts sur des écrivains de tous les pays, certains très célèbres comme Karen Blixen, Ray Bradbury ou Jean Giono, d’autres plus confidentiels qui furent de réelles découvertes pour moi comme Gustav Janouch ou Walter Pater.

    Dans la préface Jean-Pierre Sicre dit joliment qu’« il n’est pas beaucoup de livres dont on ait, dès la première approche, le sentiment qu’ils sont là pour rendre les gens heureux » . Je souscris totalement à ce sentiment à la lecture de Jean Mambrino, il n’est pas besoin d’être un grand connaisseur de la littérature, les textes sur chaque auteur sont courts mais pleins de sucs, ils les a lus, relus, il en a fait son miel et à son tour il nous transmet son savoir, son plaisir.

    A son propos Claude Roy disait qu’il réconciliait réflexion et émotion. 

    Avec lui vous aurez rendez vous avec Kawabata, Jünger, Pa Kin ou Jorge Amado. 

     

    Le second volume La Patrie de l'âme est du même ordre mais là les parcours proposés sont moins nombreux et plus denses. Il rend visite à une vingtaine d’écrivains et poètes du XXème siècle, on y trouve Proust bien entendu, Canetti et Nikos kazantzakis, Simone Weil ou Joseph Brodsky

    Je ne choisirai pas entre ces deux livres, je les ai lus tous les deux avec bonheur, relus et feuilletés très souvent 

    Il me reste à découvrir le poète, en attendant voici quelques extraits pour vous mettre en appétit.

     

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    A propos de Rilke 

    « Valéry disait de Rilke après sa mort : « Ses yeux très beaux voyaient ce que je ne voyais pas ». Lui qui fut le poète même de la solitude, il est devenu l’ami innombrable de tous ceux qui ne succombent pas au tintamarre du siècle, unissant l’amour du monde et l’intériorité du coeur. »

     

    A propos de Le Clézio

    « Lire ces histoires qui ne racontent rien d’autre que les merveilles de l’Univers, c’est comme respirer dans le droit fil du vent, au coeur d’une large colonne de brise se déplaçant avec la pensée. C’est comme boire une eau si glacée et si pure qu’on ne sait plus entre les paumes et dans la gorge, si elle est lourde ou légère. »

     

    A propos d’Adalbert Stifter 

    « Un beau vieux livre, d’une lenteur profonde où remuent les songes. Un livre musical et tragique dont la douleur ultime laisse poindre une incompréhensible et tremblante lumière, à l’instant même où elle décline et disparaît. »

     

    A propos de Jules Supervielle

    « Il a fait un pacte avec le silence. Il est de connivence avec lui. Il pourrait faire sien le mot magnifique de Léon Bloy  « Le silence est ma patrie » .

     

    A propos de la poésie de Joseph Brodsky

    « Toutes les réalités du monde et de la vie, les minuscules, les grandioses, les mesquines, les sordides comme les plus sacrées, et les pays de la planète, les terres du soleil ou du froid, et les vieux âges au fond des brumes dorées de la mémoire, sont ainsi par bribes rassemblées. »

     

    Les deux livres sont édités chez Phébus 

  • Le temps de la prophétie - S J Parris

    Dans les pas de l'histoire 

     

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    Lorsque histoire et polar se marient cela fait parfois de beaux enfants. 

    Sur fond de controverse et de fanatisme religieux, de superstition, de complots, de sorcellerie, le roman de SJ Parris nous promène dans le Londres du XVI ème siècle au temps de la Reine Vierge.

     

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      Londres au XVI ème siècle 

    Simon Bening - Victoria and Albert Museum 

     

    Des bruits courent dans Londres, la Reine va être assassinée et va perdre son trône, tous attendent  la Grande Conjonction c’est à dire l'alignement de Jupiter et Saturne qui vont s'unir avec le signe du Bélier et cette conjonction n’a lieu qu’une fois par millénaire !!

    Cette prophétie met le peuple de Londre en émoi et il suffit de rien pour que la foule en proie aux superstitions se déchaîne.

     

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                            La Reine Vierge par Nicholas Hilliard


    Quand une dame d’honneur d’Elisabeth est assassinée, Sir Walsingham le secrétaire d’état de la reine fait appel discrètement à un italien qui vit à l’ambassade de France sous la protection de Michel de Castelnau l’ambassadeur d’Henri III.

    C’est ainsi que Giordano Bruno, lui même en fuite pour échapper à l’inquisition et réfugié en Angleterre, va mettre son intelligence et sa science au service de la reine. 

    Qui ourdit un complot contre la reine, sa cousine Marie Stuart ? le roi de France ? ou le roi d’Espagne ? Il va utiliser son amitié avec Lord Leicester pour résoudre cette affaire tout en restant loin de l’Inquisition qui est sur ses traces.

     

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                                           Le Comte de Leicester 

     

    Toc d’un coup de plume habile SJ Parris nous fait découvrir le Londres sombre et dangereux à l’époque d’Elisabeth, les rebondissements sont nombreux et l’écheveau bien emmêlé. 

    Mais ce qui est la réussite du roman c’est le choix de l’enquêteur, Giordano Bruno ! Le célèbre dominicain sent un peu le soufre en raison de son soutien à Copernic et de dons particuliers pour obtenir une mémoire prodigieuse.

     

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                                  G Bruno sur le Campo dei fiori à Rome

     

    Un mélange savant de réalités historiques : Bruno a réellement passé plusieurs années en Angleterre, a réellement vécu auprès de l’ambassadeur Michel de Castelnau , et bien sûr d’une intrigue purement fictive très agréable à suivre

     

    Ce n’est pas un chef d’oeuvre mais tout simplement un polar historique habile et je suis très tentée par Le prix de l’hérésie  la première des aventures de Bruno chez les Tudor que l'on trouve en poche 10/18

     

     

    Tout savoir sur Giordano Bruno 

     

    Le Livre : Le temps de la prophétie - S.J Parris - Traduit de l'anglais par Maxime Berrée- Editions 10/18 grand format

     

    AVT_S-J-Parris_2549.jpgL'auteurS. J. Parris est le nom de plume de Stephanie Merritt, journaliste au Guardian et The Observer. 

    C'est en préparant sa thèse sur l'influence de l'occultisme sur la littérature de la Renaissance qu'elle rencontre le fascinant Giordano Bruno ! 

    Face au destin et à la personnalité exceptionnels du sulfureux napolitain, germe l'idée de ses romans.