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Rechercher : la petite lumière

  • Les oiseaux - Tarjei Vesaas

    oiseauxvesaas.gifLes Oiseaux - Tarjei Vesaas - Traduit du Norvégien par Régis Boyer - Editions Plein Chant
    Plusieurs des livres de cet auteur sont épuisés mais pas celui-ci alors ouvrez le et laissez vous porter par ce récit.

    Les signes, Mattis vit pour eux, grâce à eux : deux trembles qui se ressemblent comme frère et soeur, les nuages qui marchent en troupeau, les passées de bécasses dans le ciel.
    Il rêve et déchiffre les traces des oiseaux sur le sol. Il parle Mattis, mais parfois seulement dans sa tête, et il a un langage bien à lui que seule Hege sa soeur comprend.
    Il essaie de travailler comme tout le monde pour aider sa soeur qui manie les aiguilles de son tricot toute la journée mais ses tentatives sont toutes vouées à l’échec.
    Parfois un voisin compatissant lui donne un peu d’ouvrage mais Mattis bien vite préfère lever la tête vers les nuages, envoyer un message à la passée de bécasses. Les tâches les plus simples deviennent des pièges, Mattis « La Houpette » Mattis l’ahuri, le simplet, Mattis a 37 ans et Hege 40.
    Depuis toujours Hege le fait vivre, le nourri en actionnant ses aiguilles en des points compliqués, Hege c’est le calme, même si parfois elle houspille Mattis pour qu’il trouve du travail.
    Un jour il se rend compte qu’il peut rendre service et travailler comme passeur sur le lac, à partir de ce jour il est heureux, il a un vrai métier même si personne n’emprunte son bateau.

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    Henri-Louis FOREAU   Huile sur toile, Paris, Musée d’Orsay.

    D’ailleurs c’est comme ça qu’il fait la connaissance de Jörgen le bûcheron. Pour la première fois une personne s’insinue dans le coeur de Hege et Mattis a peur, il imagine qu’elle va l’abandonner. Les idées se brouillent dans sa tête, c’est inquiétant et déroutant.

    C'est un livre superbe, un récit attachant et poigant à la fois. Volontairement je ne vous propose pas d'extraits car la découverte de cette écriture est forte et mérite que vous en ayez la primeur.
    Je fais ici un petit clin d’oeil à quelqu’un de mon entourage qui aime beaucoup Jens Peter Jacobsen , peut être l’avez-vous lu, et bien Vesaas est de la même famille.
    Sa langue aride est celle de la terre, des saisons, une écriture dépouillée d’artifices. Un langue de symboles, de chemins de traverses, de langage secret.
    Son monde est à la fois captivant et angoissant, les gestes et les paroles du quotidien sont là mais parés de rêve et d’inquiétude.  Un univers étrange et beau, un récit magnifique.
    Un livre indispensable dans votre bibliothèque

    L’auteur
    Tarjei Vesaas est né le 20 août 1897 à Vinjem dans la très vieille province du Telemark, et il est mort le 15 mars 1970 à Oslo.
    Ecrivain de langue néo-norvégienne (nynorsk). Son œuvre est dominée par les thèmes existentiels du Mal, de l'Absurde, ainsi que par l'omniprésence de la Nature. Elle se caractérise par une forte dimension symbolique et onirique.

  • Pour amoureux de cartes et d'estampes

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    Pour votre vieil oncle voyageur, pour votre amie passionnée de vieilles photos, pour votre mère romantique qui rêve de Sissi et adore Agatha Christie, un voyage vers le sud et ses parfums..........

    9782812300820FS.gifVoyages autour de la Méditérranée - Serge Barthendier et Marc Walter - Editions Chêne
    La Méditérranée berceau de l’humanité, trait d’union des civilisations, destination du Grand Tour de la jeunesse dorée européenne et américaine.
    L’auteur propose 4 Itinéraires : de Marseille à Tanger et Alger via Gibraltar ; de Toulon à Nice et Naples jusqu'à la Sicile et Malte ; de Brindisi à Venise, de la Croatie à la mer Egée jusqu'au Bosphore ; et enfin d'Istanbul à Tunis, en passant par Rhodes et Chypre, la Terre sainte et l'Égypte
    Fin du XIX ème et début du XX ème siècle, on ne voyage plus avec un but précis, le voyage est devenu agrément.
    Ce sont les croisières telles que nous les livrent Agatha Christie dans ses romans, les voyages tels que Thomas Cook le premier eu l’idée de les organiser. Pour la première fois vers 1890 les voyageurs accrochent à leur cou un petit appareil nommé Kodak.

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    Hier

    On ne s’ennuie pas une minute au cours de ce long périple, pour chaque itinéraire un cicerone, un ou des écrivains amoureux des lieux, leurs écrits vous accompagnent et quels compagnons !  Camus, Goethe, Hermann Hesse, Chateaubriand, Flaubert ou Thomas Mann, Lamartine et Mark Twain
    Les photos, les écrits ont un parfum oriental : c’est la mode de l’époque.

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    Aujourd'hui

    C’est un livre qui vaut par ses illustrations, photos d’époque jaunies, photographies actuelles, cartes postales de lieux mythiques, vieilles cartes Michelin, fac-similés des publicités et brochures de l’époque.
    Il y a de quoi flâner pendant des heures, s’étonner devant les menus des grands hôtels de l’époque

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    Après c'est sieste obligatoire !

    Marchez sur les pas de Durrell, de Mérimée et allez jouer quelques jetons au Casino de Monte-Carlo, vous offrir une balade en voiture  sur la corniche où vous croiserez peut-être Max de Winter.
    La Riviera, Nice qui voit passer la Reine Victoria et Sissi, le Maroc de Paul Bowles, Musset à Naples ou Goethe à Taormine, l’escalade des Pyramides comme dans Mort sur le Nil.

    Un beau livre de ceux que l’on a souvent envie d’ouvrir et qui fera le bonheur d’un amoureux de cartes et d’estampes.
    Pour celui là il faut casser un peu votre tirelire.

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  • Nous étions les Mulvaney - Joyce Carol Oates

    Quand le bonheur vire au cauchemar

     

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    Tournez les pages de l’ album de famille : Sur la photo la famille Mulvaney avec en arrière fond High Point Farm et dans le lointain la petite ville de Saint Ephraim. Si vous regardez attentivement vous voyez les tenues vestimentaires qui vous ramènent aux années soixante.
    Tout est propre, net, rangé, tout respire l’amour familial, la prospérité grâce au travail de Michael le père entrepreneur en bâtiment ET membre du Country club local; il lui a fallu plusieurs années pour en arriver là mais c’est chose faite, il est devenu un notable et il a laissé loin derrière lui son catholique de père, brutal et alcoolique.
    Juste derrière vous voyez Corinne, l’épouse, fantasque toujours vêtue à la diable, voyez elle sort de l’étable à moins que ce soit de son atelier de réparation d’antiquités en tout genre. Elle aime Michael plus que tout, plus même que ses enfants, et tout cela sous l’oeil bienveillant de Dieu !
    Au premier plan les enfants,  magnifiques, heureux, beaux « j'ai souvent rencontré des gens qui pensaient que nous, les Mulvaney, formions quasiment un clan, mais en réalité nous n'étions que six »  Michael Jr, Patrick, Marianne dite Bouton. C’est Judd qui parle, le plus jeune des Mulvaney,  celui qui va dévoiler toute l’histoire.

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     Ferme américaine  Kimble Warren

    Quelque chose va soudain briser ce tableau idyllique, faire voler en éclats l’amour familial, faire porter la culpabilité sur un seul membre de la famille au point de l’exclure , de l’effacer du tableau. Quand la tempête va s’abattre chaque membre de la famille va y faire face avec son histoire, ses émotions, le poids du regard des autres.
    Le clan se lézarde, se disloque sous les coups de la société puritaine de Saint Ephraim.

    Une leçon d’analyse psychologique, lucide, tranchante, montrant du doigt le puritanisme d’une société bien pensante, soupesant la force du besoin d’intégration d’un homme, du besoin d’amour d’une femme et du poids effrayant de la culpabilité.
    Un roman passionnant qui bien que datant des années 70 ne perd rien de sa force tant l’analyse est pertinente et habile. On pourrait le proposer à tous les apprentis psychologues !
    Un seul bémol : que JC Oates signe une fin un peu trop angélique à mon goût. Mais c’est broutille, j’ai aimé les personnages, l’écriture, le rythme du roman. A lire assurément, c’est d’ailleurs l’avis de Chaplum
    Sylire
    et Golovine

    Je connaissais JC Oates à travers son journal et j'ai très envie maintenant de poursuivre la lecture de ses romans

    Le livre : Nous étions les Mulvaney - Joyce Carol Oates - Traduit de l’américain par Claude Seban - Editions Stock



  • Stabat mater - Tiziano Scarpa

    "Madame Mère, au coeur de la nuit, je quitte mon lit pour venir, ici, vous écrire".

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     C’est le début de Stabat Mater et immédiatement on est envahi par les amères pensées de Cecilia.
    C’est une jeune fille qui écrit ces mots, des mots qui vont se perdre dans le silence, elle est anxieuse, l’angoisse l’étreint quand elle écrit car de mère il n’y a pas.
    Chaque soir elle fuit vers son refuge, pour être seule, pour écrire, pour plonger dans le coeur de la nuit.
    Cette correspondance avec l’absente est sa raison de vivre, elle dialogue avec la mort, figure de Méduse qui l’effraye mais la comprend. Délires et hallucinations accompagnent ses nuits, elle est au bord de la folie.
    Les lettres sont tourmentées et aussi pleines d’espoir, parmi ses compagnes certaines ont retrouvé la mère aimée grâce à un portrait, un objet ou la moitié d’un médaillon.
    Cecilia
    a été comme beaucoup d’autres, abandonnée, orpheline elle a été éduquée par les soeurs, une éducation stricte, sévère tout entière tournée vers la musique.

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    Ospedale della Pietà

    Les orphelines reçoivent une éducation, elles doivent très tôt déchiffrer la musique, jouer d’un instrument et aussi chanter. Toutes choses qui permettent au couvent d’amasser des dons car cet orchestre et ce choeur de femmes se produit auprès des familles nobles, pour les événements de la Sérénissime.  Les jeunes filles jouent masquées, isolées du public et on les promène en barque une fois par mois, mais elles sont appelées à se marier ou plutôt devrait-on dire à être achetées.

    Le couvent est sombre, lugubre et la vie pour ces jeunes filles " Une longue suite de ténèbres", pourtant un jour elle n’est plus seule dans le couvent qui dort. L’arrivée d’un nouveau professeur de musique va changer sa vie. Il est prêtre, il est roux et se nomme Antonio Vivaldi.
    La sensualité de la musique va désormais l’habiter, elle fait des essais " aujourd’hui sur mon violon, j’ai essayé d’imiter les cris des oiseaux" elle revendique une liberté
    " Personne ne peut entendre la musique secrète qui s’élève dans notre âme. Personne ne peut empêcher qu’elle résonne en nous. Personne ne peut nous la voler."

    Elle vit avec une fièvre nouvelle "J’ai été traversé par le temps et par l’espace et par tout ce qu’ils contiennent." Grâce à son instrument et à la musique elle va bientôt revendiquer une liberté nouvelle.

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    Canaletto - Piazza San Marco

    C’est la Venise du XVIII ème que ce roman ressuscite, la Venise de Canaletto.
    Dans ses notes l’auteur précise " la maîtrise instrumentale exceptionnelle des musiciennes de la Pietà attirait des auditeurs de toute l’Europe, surtout pendant les décennies où le père Antonio Vivaldi prêta son génie incomparable à cette institution. "

    Un petit joyau qui mêle la tension de la folie, l’intensité et la pureté de la musique et la quête de l’identité. Un court roman très réussi, un personnage délicat qui va suivre la voie tracée par sa mère par delà le temps.


    Le livre : Stabat mater - Tiziano Scarpa - Traduit de l’italien par Dominique Vittoz - Editions Christian Bourgois

    Tiziano-Scarpa-03072009.jpgL’auteur
    Tiziano Scarpa est né à Venise en 1963, il est auteur d'essais sur la littérature italienne contemporaine et de pièces de théâtre.
    Il est également auteur de nouvelles et de romans. Il a obtenu en 2009 le prestigieux prix littéraire italien Strega pour son roman Stabat Mater. (source Wikipédia)

  • La Grande Sauvagerie - Christophe Pradeau

    grandesauvagerie.gifLa Grande Sauvagerie - Christophe Pradeau - Editions Verdier
    Récit poétique, récit de voyage, récit de mémoire, c’est un étrange texte inclassable que ce livre , on y entend la flûte du berger, on n’y sent la poussière des vieilles pierres, livre un peu mystérieux et envoûtant.
    La narratrice Thérèse Gandalonie est née dans un village du limousin, Saint Léonard, vieux village aux ruelles étroites, aux volets clos. Ce n’est pas un village comme les autres, il est dominé par une lanterne des morts , objet de culte ou phare pour voyageurs égarés, que l’on vient voir de loin, cette lanterne est plantée dans le centre d’un domaine inaccessible car séparé du village par une faille.

    Enfant elle aime lire des journées entières mais aussi fureter, parcourir les chemins à bicyclette. Elle connaît tout de ce village, chaque ruelle, chaque pierre. Elle aime découvrir les lieux cachés  et c’est ainsi qu’elle découvre en se perdant dans la végétation d’un mur : « la faille »  qui donne accès à une vue du village toute différente et surtout à une vue sur le domaine de la Grande Sauvagerie. La fascination éprouvée restera et toute sa vie Thérèse tentera de résoudre le mystère de ce lieu.
    Devenu adulte elle voyage, enseigne, parcours le monde et un jour elle entend parler d’une autre sauvagerie. C’est dans une bibliothèque américaine qu’elle va rencontrer le personnage central de cette sauvagerie là , un peintre qui a tenu son journal pendant son voyage vers l’ouest, curieusement il est lié à Saint Léonard,  elle va partir à sa recherche.

     

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    Une lanterne des morts dans le Périgord

    Thérèse par petites touches nous livre son village et sa quête La mémoire tient le premier rôle dans ce roman, de longues phrases ramènent au passé, on s’y perd comme dans un labyrinthe et l’auteur nous donne parfois une impression d’un récit mythologique.

    C'est un roman rare que ce livre, envoûtant, captivant et exigeant. L’ écriture est singulière, travaillée, puissante, une langue très belle en longues phrases. Les descriptions sont à la fois précises et empreintes de magie, les mots rares utilisés ajoutent encore au mystère de la nature et de son lien avec l’homme. Une magniique façon d'évoquer un lieu, une géographie , une belle réussite.

    Extrait
    Contrairement à ce que tout le monde disait, il y avait une ouverture dans la continuité des façades, une échappée par où on pouvait la voir, mais il fallait pour cela reculer, s’éloigner, quitter la presse, l’animation de la Place, gagner le lieu mystérieusement disgracié, où achevaient de rouiller, avec la pesanteur sereine des choses abandonnées à elles-mêmes, des pièces d’attelage, des pots d’échappement, des pare-chocs, tout un embarrassement de ferraille, éternel objet de discorde, de controverses électorales, déversé contre le mur du Parc, falaise de granit recouverte tout entière par l’élasticité poussiéreuse, un peu inquiétante, du lierre ; j’allais pourtant m’y adosser quelquefois, me faisant un point d’honneur de surmonter mes appréhensions, pour le simple plaisir peut-être de braver les recommandations maternelles, troublée aussi de le sentir s’incurver doucement autour de moi, enveloppant à la façon d’un nid.

    Si vous aimez vous laisser surprendre par un livre alors celui-ci trouvera place dans votre bibliothèque

  • Mes bibliothèques - Varlam Chalamov

    Mes bibliothèques - Varlam Chalamov - Traduit du russe par Sophie Benech - Editions Interférences
    mes bibliothèques.gifCe tout petit volume dit en quelques cinquante pages l’amour des livres, la passion pour la lecture et la souffrance d’en être privé.
    Varlam Chalamov c’est l’homme des Récits de la Kolyma, l’homme qui a résisté à deux condamnations à la déportation et qui a passé 17 ans de sa vie au Goulag.
    Le livre s’ouvre sur un aveu « Je ne me rappelle pas avoir appris à lire et j’ai l’audace de croire que j’ai toujous su. »
    Le ton est donné, et l’auteur nous fait faire le tour des bibliothèques qu’il a fréquenté, les bibliothécaires qu’il a croisé « Maroussia Pétrovna, les joues rouges comme ce n’est pas possible (..) distribuait des livres aux reliures dorées couverts de givre ».
    C’est là qu’il va faire connaissance avec les héros d’Alexandre Dumas et que s’allumera chez lui le goût de la littérature.
    Il aura toujours du mal à lire et travailler dans les bibliothèques « Lire en présence d’autrui m’a toujours été désagréable, j’ai presque honte (..) n’est-ce pas troublant ? Comme si la lecture était un vice secret. »

    « J’ai toujours acheté des livres » dit-il mais tous furent détruits lors de son arrestation et il confie « Je regrette de n’avoir jamais possédé ma propre bibliothèque » on se sent un peu honteux d’avoir à côté de soi un pile de livres qui nous attendent et Chalamov nous invite à être attentif à la qualité de nos lectures « Nous lisons des milliers de pages imprimées qui ne méritent pas tout ce temps perdu » venant de lui cet mise en garde  est de grande valeur.

    varlam_chalamov.jpgEn déportation il a presque perdu le goût et la faculté de lire et les pages consacrées à cet épisode sont poignantes, heureusement grâce à une femme médecin il va revenir à la lecture « ma protectrice prescrivit de différer ma sortie et m’apporta un livre (..) je lus ce livre avec attention, et je retrouvai le plaisir de lire, d’être captivé par un livre, de pénétrer sans un regard en arrière dans le monde d’un auteur »

    C’est un livre magnifique qui, je n’ai pas honte de le dire, m’a fait monter les larmes aux yeux à plusieurs reprises. Il va trouver place à côté de Gardiens des livres du même éditeur. Vous pouvez aller lire le billet de Frédérique ou de Cuné sur ce livre

    Faites une place à ce livre dans votre bibliothèque car comme le dit Varlam Chalamov “les livres, c’est un monde qui ne nous trahit jamais”