Quelle meilleure façon de fêter les cent ans de l'édition de la Recherche du temps perdu qu'avec des livres ?
J'ai sorti de ma bibliothèque quelques uns de ceux qui m'ont raconté le petit Marcel enfant, le Proust mondain, le promeneur de Combray, le jeune homme de Balbec.
Je vous recommande ces 4 livres qui font un joli tour d'horizon de la recherche, ses lieux, ses personnages.
Le dernier en date est signé Christophe Pradeau, un auteur que j'ai déjà croisé à l'occasion d'un roman de cet originaire du Périgord
Ici c'est son amour pour Proust et de la Recherche qui lui a fait commettre ce petit livre : Proust à Illiers-Combray.
« Combray n’est pas seulement un nom de lieu, c’est le nom d’un âge de la vie, celui de l’enfance, des verts paradis, l’île ensoleillée de souvenirs »
On pourrait croire que Marcel Proust a passé un temps fort long à Illiers puisque l’on a rebaptisé la petite ville Illiers-Combray afin de l’attacher définitivement à l’oeuvre et à l’écrivain.
Pourtant ce ne sont guère que quelques été et courtes vacances que le petit Marcel passa ici. Mais la force de l’évocation dans son roman est telle que pour tout lecteur de la Recherche Illiers et Combray ne font qu’un.
La maison des souvenirs
J’ai appris avec intérêt (et à ma grande honte cela ne m’avait pas frappé à la lecture de la recherche) que Proust changea la localisation de Combray et transporta la ville en Champagne afin de la voir détruite au moment de la guerre !! Si cela doit prouver quelque chose c’est que « la vérité d’un roman est moins dans la lettre du texte que dans le souvenir qu’il laisse en nous ».
Je ne me sens pas trop honteuse quand j’ai découvert que Giono plaçait Combray en Normandie….
Le père peu présent dans le roman
Christophe Pradeau arpente les rues d’Illiers et c’est l’occasion pour lui de nous rappeler que cette ville est sous le signe des Proust mais surtout sous celui d’Adrien Proust, le père, le médecin, l’ennemi juré du choléra et de la peste. Il est certain que pour cette ville endormie en début du XXème siècle c’était un souvenir moins sulfureux que celui de Marcel Proust trainant derrière lui des relents de scandale.
A sa suite on pénètre dans la maison de Tante Léonie, tante qui n’a jamais existé, on fait un « tour de jardin »derrière la grand-mère du narrateur « par tous les temps, même quand la pluie faisait rage et que Françoise avait précipitamment rentré les précieux fauteuils d’osier »
Le pré Catelan
C’est un pèlerinage littéraire que l’on fait, il y a peu de lieu qui font autant corps avec un auteur au point de se confondre avec lui et faire qu’un lieu imaginaire s’incarne aussi fortement dans le réel. Je ne vois par comparaison que le Château d’If où les visiteurs tiennent à voir le trou creuser par Edmond Dantès dans sa cellule.
Les nymphéas de la Vivonne
Si vous êtes un amoureux de Proust alors ajoutez ce livre à votre bibliothèque et prenez le temps d’aller flâner au Pré Catelan et tremper vos mains dans la Vivonne.
Le livre : Proust à Illiers-Combray - Christophe Pradeau - Editions Belin