Une Odyssée américaine - Jim Harrison - Traduit par Brice Matthieussent - Flammarion
Perdre en quelques jours sa ferme, sa femme après 38 ans de mariage, avouez qu’il y a de quoi déprimer, Cliff la soixantaine,plus atteint par la disparition de sa chienne que par la trahison de sa femme, décide de partir dans un voyage improbable
« A l’aube, j’ai décidé d’emporter le puzzle des Etats-Unis et d’en lancer une pièce par la fenêtre de mon break chaque fois que je franchirais la frontière d’un nouvel Etat.»
et pour faire bonne mesure il décide aussi de renommer les états et les oiseaux en leur restituant des noms indiens.
Jim Harrison n’entend pas le mot déprime comme vous et moi, Cliff embarque avec lui une jeunette de 40 ans et la road movie démarre alternant les prouesses sexuelles et les pauses gastronomiques. Mais Cliff se lasse assez vite du téléphone portable de Marybelle et la restitue à sa famille au Montana.
L’odyssée se fait plus bucolique, Cliff se laisse imprégné par les paysages magnifiques de l’ouest américain. C’est Rabelais au pays des clochards célestes, gargantua atteint par la mélancolie.
Diable d’homme ce JimCliff qui dit
«Ma dépendance précoce aux bouquins de Thoreau et d'Emerson m'a rendu beaucoup trop sensible à la brutalité du monde contemporain».
Un roman réjouissant, magnifique et mélancolique.
Après « Retour en terre » j’avais cru sentir la mort en maraude, cette odyssée est là pour prouver le contraire, à 72 ans Jim Harrison, l’auteur américain préféré des français, tient le cap de belle manière.
Jim Harrison est l'invité de François Busnel dans la Grande libraire jeudi 26 mars sur France 5
Un article très positif d’un journal suisse
Jim Harrison - Photo Hachette Presse ©