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  • En Provence sur les pas de Bosco - JF Jung et Sophie Pacifico le Guyader

    Henri Bosco le méconnu

     

    J’ai déjà dans ma bibliothèque des balades sur les pas de Giono ou une visite privée de sa maison, j’aime ces parcours personnalisés sur les traces d’un écrivain.

    Henri Bosco est un peu trop ignoré à mon goût aussi quelle belle idée que ce livre fait de textes et de photos.

    Disons tout de suite que les photos sont superbes et ont fait l’objet d’une expo à l’Isle sur la Sorgue. 

     

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    Il fut chargé de l’inventaire de la bibliothèque du Château de Lourmarin

     

    Mais le livre permet surtout de nous rappeler l’oeuvre et le parcours d’Henri Bosco.

    Comme Giono, inutile de parler de lui comme d’un écrivain régionaliste car son oeuvre est bien au-delà des romans de terroir. 

    C’est un monde onirique, parfois fantastique et toujours d’une inventivité et d’une créativité extraordinaire.

    Sa petit nièce Sophie Pacifico Le Guyader ouvre le livre avec un texte à sa mémoire qui permet d’entrer dans l’oeuvre de celui qui « rêvait de devenir un grand poète »

     

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    Le Bastidon d'Henri Bosco 

     

    Elle détaille la singularité de cette oeuvre, sa magie.

    « Qui a lu Le Mas Théotime n’oubliera plus l’image de la croix, du coeur et de la rose; qui a lu Hyacinthe gardera toujours en mémoire le mythe de l’âme emprisonnée au coeur d’un arbre. »

     

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    clic pour agrandir

     

    Une oeuvre qui permet de renouer avec la nature

    « Tiens me dit-il, montrant un arbuste qui semblait monter la garde, « c’est un laurier d’Apollon » Puis il coupa une branche du feuillage et, en me la tendant, il proposa de faire une halte » 

     

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    Elle dit cette écriture si particulière et si envoûtante

    « Il possédait l’art de conter les tempêtes de l’âme. Ses mots étaient polis comme les galets du Rhône, ses périodes amples comme des bourrasques de mistral. »

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    Henri Bosco s’est éteint en 1976 

    « Il repose au cimetière de Lourmarin non loin d’Albert Camus en ce Lubéron où il connait, selon la parole de René Char, « l’éternité à Lourmarin ».

     

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    Lourmarin

     

    Dans la seconde partie les photos de Jean-François Jung sont accompagnées par des extraits issus des romans. Enfin une partie photos souvenirs clôt le livre 

     

    Ce qui pour ma part me réjouit c’est que j’ai encore à lire plusieurs de ses romans et donc que j’ai devant moi du plaisir assuré.

    Un joli cadeau à vous faire ou à faire à un amateur d’Henri Bosco

     

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    Le livre - En Provence sur les pas d’Henri Bosco - Sophie Pacifico Le Guyader et Jean-François Jung - Editions Equinoxe

     

  • Regardez la neige qui tombe - Roger Grenier

    « Un jour lointain, quelqu’un me dit : Tu devrais lire Tchékhov. Il me semble que c’est une littérature pour toi. »

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    Portrait par Valentin Serov 

    Roger Grenier a obéi au conseil de l’ami et à lu Tchékhov. 
    Grenier aime bien écrire sur les autres, amis intimes ou personnes admirées. On peut citer entre autres Camus ou Fitzgerald. 

    Comme il a un vrai talent de biographe, à petites touches légères, comme un peintre, il nous fait le portrait de l’écrivain à travers de petits textes colorés.

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    Maison natale à Taganrog 

    Pas de réelle chronologie mais plutôt des fils rouges que Roger Grenier suit patiemment, le théâtre, l’enfance douloureuse, le père violent à Taganrog, le mariage, la vie en famille, le cabinet du médecin et pour terminer l’ombre de la tuberculose.

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    Avec un de ses frères 

    Le Tchékhov médecin ET écrivain « La médecine est ma femme légitime et la littérature ma maîtresse. Quand l'une m'ennuie, je couche chez l'autre. »

    On aperçoit au fil des pages un Tchékhov qui ne croit pas au bonheur et qui toujours prend comme à Sakhaline, la défense des humbles, des meurtris, se dévouant sans cesse pour sa famille, ses frères, les pauvres.

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    Datcha des Tchekhov à Melihovo

     Un homme qui ne croit pas que la vie ait un sens.
    « Tenez, regardez la neige qui tombe, quel sens ça a-t-il ? »  ainsi s'interroge un personnage dans Les Trois Soeurs. 

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    Roger Grenier nous dit : « Des imbéciles, des paresseux, des inutiles abondent dans son oeuvre 
    Ou encore : «  Il passe de la misanthropie à la pitié, de la froideur à la révolte contre la souffrance ».

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    Tolstoï et Tchekhov à Yalta

    Pour lui Tchékhov « oscille sans cesse entre deux extrêmes : le goût du néant et la tentation de se perdre aux confins de la sainteté en se vouant aux autres. »

    Mais l’écrivain ne peut s’empêcher de rêver « Il faut montrer la vie non telle qu'elle est, ni telle qu'elle doit être, mais telle qu'elle doit nous apparaît en rêve. »  Dit-il dans La Mouette.

    tchekhov

    La Mouette au théâtre des Célestins à Lyon 

    Son théâtre est souvent vu comme dramatique alors que Tchékhov lui y voyait une farce et Roger Grenier le compare à Woody Allen quant à la dérision et l’humour noir.

    J’ai aimé ce petit livre bourré de citations extraites des oeuvres de Tchékhov, de son journal et de sa correspondance. 
    Il est la version un peu mélancolique de la biographie de l’écrivain et nous restitue bien l’univers russe de l’homme. 

    Pour les amateurs de littérature russe 

    tchekhov

     

    Le livre : Regardez la neige qui tombe - Impressions de Tchékhov - Roger Grenier - Editions Folio Gallimard 

     

  • Quelle lectrice suis-je ?

    Tag de lectrice

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    Les tags challenges et autres swap ne sont pas forcément ma tasse de thé mais celui ci m’intéressait alors j’ai pioché et gardé les questions auxquelles j’avais envie de répondre, je les ai parfois un peu détournées. Cela terminait bien cette série sur les libraires et les librairies

    1. Es-tu une acheteuse compulsive de livres ?

    C’est toujours la libraire que je repère en premier où que j’aille, j’ai flâné dans des librairies à l’étranger sans comprendre goutte aux livres exposés mais je m’acharne.

    Pareil pour les achats, souvent sur des coups de tête, parfois sur des coups de coeur. 

    Quand même il m’arrive d’entrer dans la librairie avec une liste bien organisée, oui mais là en général je m’en écarte, j’en achète d’autres, je renonce à certains, bref tout ça est chaotique et incertain mais c’est là que je trouve mon bonheur.

     

    2. A quelle fréquence achètes-tu tes livres ?

    Avant j’aurais répondu : chaque fois que l’envie m’en prend,  aujourd’hui je suis plus sage et je dirais : dès que je peux

     

    3. As-tu une librairie favorite ?

    Dans chaque ville où j’ai vécu j’ai eu une librairie favorite : Sauramps à Montpellier, L’imaginaire à Annecy et aujourd’hui Passages à Lyon 

     

    4. Fais-tu tes achats livresques seule ou accompagnée ?

    Je ne vois pas qui aurait la patiente de me suivre, faire quatre fois le tour des rayons, sortir un livre, le reposer, le feuilleter, le reposer, et finalement une fois à la caisse avoir un remord …

     

    5. Librairie ou achats sur le net ?

    Librairie, librairie librairie mais ……..je crois que je vais petit à petit faire l’achat de livres numériques en lieu et place des poches qui s’abiment trop vite, et puis j’achète sur le net d’occasion 

     

    6. Vers quels types de livres te tournes-tu en premier ?

    Je suis du genre girouette éclectique mais j’ai quand même quelques genres de prédilection :  la littérature étrangère, européenne surtout, l’histoire, la poésie et bien entendu la littérature voyageuse

     

    7. Préfères-tu les livres d’occasion, neufs, ou les deux ?

    Les livres neufs mais un livre que l’on cherche longtemps parce que iintrouvable il y a une vraie jouissance à le trouver d’occasion

     

    8. A combien s’élève ta liste de livres à lire ?

    Combien je ne sais pas et cela m’est égal, au fur et à mesure des mes lectures j’engrange des titres, des auteurs, au gré de la lecture des blogs c’est pareil et ensuite c’est affaire de hasard, d'envie, de moment.

    J’aime avoir sur les étagères de ma bibliothèque des livres en attente que je lirai à mon heure, selon mon humeur, en fonction de la météo :-) 

     

    9. Cite trois livres que tu veux TOUT DE SUITE !

    Les trois prochains que j’achèterai ou que j’emprunterai en bibliothèque

     

    10. Pourquoi un tel pseudo/nom de blog ?

    euh.... bien que je vois pas ce que cette question fait avec la façon d’acheter des livres mais je vais répondre.

    Le nom du blog est évidemment un clin d’oeil vers Montaigne qui est peut être bien mon écrivain préféré

    le pseudo ivre de livres c’est parce qu’il dit quelque chose de moi tout en préservant mon anonymat 

     

    11. Le prof qui m’a fait aimé les livres 

    Deux profs en fait, le premier mon prof de français en 4ème, elle réservait un des cours de la semaine à la lecture à voix haute, elle nous a lu Colette, Bazin ,Panaïs Istrati, Saint Exupéry, Camus.

    Le second était ma prof de seconde, lorsqu’elle nous parlait d’un livre, d’un poète c’était miraculeux, pas d’explication de texte ennuyeuse, l’écrivain vivait devant nous.

    Ces deux profs du Lycée de Saint Just à Lyon ont fait la fortune (relative) de la vieille librairie toute proche disparue aujourd’hui, nous nous précipitions acheté les livres à la sortie du lycée, j’ai encore plusieurs de ces exemplaires en très mauvais état cela va de soi mais je ne me résous pas à les jeter.

     

    12.  Un endroit que tu aimerais visiter en lien avec les livres 

    Saint Pétersbourg et la Sibérie

     

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  • Le Grand guide de Venise - Alain Vircondelet

    Villes mythiques : Venise 

     

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    Parmi les villes mythiques Venise tient le haut du pavé. 

    J’ai trop lu sur Venise et je ne m’y suis pas assez promenée hélas. Je suis à l’affût de tous les livres qui peuvent me procurer un voyage immobile. 

    Alain Vircondelet mêle peinture et photos de façon habile et ainsi nous fait parcourir toutes les rues, tous les quartiers, tous les ponts et toutes les églises.

    En douze promenades le lecteur part sur les pas de Canaletto et de Guardi.

     

    On peut donc lire se livre en trois temps.

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     «  Au premier plan les embarcations se pressent dans le Canal au risque de chavirer. C’est sans compter sans l’agilité des gondoliers que Canaletto croque avec finesse et humour » 

    Un temps pour la peinture et les maîtres vénitiens sont d’une grande richesse, vous pouvez explorer Venise sous toutes ces facettes, profiter de l’analyse et des détails d’une vingtaine de tableaux parmi les plus célèbres.

     

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    « Canaletto veut élargir l'espace lumineux du motif, retranscrire la qualité atmosphérique de Venise, accueillir sa lumière. »

     

    Un temps pour la Venise d’aujourd’hui. La mise en parallèle des tableaux et des photos est réjouissante, on retrouve les mêmes places, les mêmes ponts, jusqu’aux couleurs qui sont les mêmes. J’ai aimé parcourir les rues avec lui, entrer dans des palais parfois fermé au public. Découvrir des jardins cachés.

     

    DSC00064.jpg ©ivre de livres

     

    « Venise est une ville où l’on marche. Où l’on entends les pas de ses visiteurs. C’est aussi une ville qui se donne à voir. »
     

    Un temps pour votre voyage de demain avec des parcours détaillés par quartier, plus de douze circuits et 150 lieux à visiter, à admirer. Vous pourrez choisir votre itinéraire, découvrir des campi secrets et mettre une croix sur votre plan pour prévoir une glace chez Nico la gelateria près des Gesuati histoire de faire une pause.

     

    DSC00074.jpg©ivredelivres

    Ce qui m’a plu : les échanges entre hier et aujourd’hui, les détails d’un tableau et le même lieu en photo qui par la magie du cadrage semble se confondre avec hier. 

    Mais Alain Vircondelet n’est pas dupe des changements, alors que les travaux pour protéger Venise ont commencé, la photo qui présente un luxueux et ENORME paquebot de croisière empruntant le Grand Canal est proprement terrifiante !! 

     

     

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                                        Voilà qui fait peur

     

    et voilà pourquoi je préfère cela :

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    «  Le tableau joue sur le liquide et le solide. La pierre et l'eau. Les nuages irisent le ciel auquel Guardi a consacré la majeure partie du tableau. Venise est ouverte sur la mer.»

     

    La littérature est là aussi et vous pourrez flâner avec Rilke, peut être apercevoir l’Altana d’Henri de Régnier ou aller vous recueillir sur la tombe de Diaghilev ou évidemment partager un verre au  Harry’s bar avec Hemingway.

     

    Si vous êtes amoureux de Venise ce livre va se révéler un puits de souvenirs et va  trouver place dans votre bibliothèque.

     

    Le livre : Le Grand guide de Venise - Alain Vircondelet - Photos de Marco Cecchi - Editions Eyrolles

     

    L’auteur : Alain Vircondelet enseigne la littérature des XVIIIe et XXe siècles à l'Université. Il devient maître de conférence à la faculté des lettres de l'Institut Catholique de Paris. Il a écrit de nombreuses biographies de Camus à Saint Exupéry. Il est aussi un spécialiste de Venise à laquelle il a consacré plusieurs ouvrages.

     

     

  • Un maître Zen

    Retrouvailles avec un vieil ami. Dans ma bibliothèque il y a un petit rayon à part où se nichent des livres qui me sont particulièrement chers. 

    Jacques Brosse fut écologiste avant l’heure et chose plus rare encore : moine zen. 

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    Il fut un poète écrivain et tint un journal qui fut publié à deux reprises. C’est de ce journal que je veux vous parler.

    Les deux livres furent publiés à presque vingt ans d’intervalle, ce journal est une petite merveille littéraire. L’auteur et sa femme ont habité successivement deux domaines, deux vastes propriétés transformées en quasi réserve en particulier pour les oiseaux. Quand le journal commence le couple vient de quitter La Devinière dans la Sarthe pour s’installer dans le Périgord près des Eyzies, au Verdier.

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    © Les ailes de l'Aisne 

    Il nous fait partager sa découverte des lieux, son exploration quotidienne des chemins, des futailles et des sources. Au jour le jour il recrée pour nous l’atmosphère du Verdier 
    « la pleine lune orangée, rougeoyante sur ses bords, dans le ciel bleu lavande au-dessus des collines noires. »
    Les jours de plantation qui lui apparaissent comme les plus importants
    « De dix heures du matin à dix heures du soir, j'ai fait apparemment beaucoup de choses. Une fois couché, une seule me semble utile : en vue des labours, j'ai dépiqué et mis en nourrice les six poireaux survivants du potager »

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    parfois se cache l'orchis morio © Liliane Pessotto Bernard Lemoine

    Ses textes sont courts, la pensée va profond mais avec une belle économie de mots car il est soucieux de concision « La peur constante dans tout ce que j'écris d'en avoir trop dit, ou pas assez, pour me faire comprendre. » 

    Ces fragments de pensée sont enrichis par le grand connaisseur des arbres, des oiseaux, il fut l'un des créateur du Parc de la Vanoise et on retrouve dans son journal son souci de dire juste.
    Il fut l’ami de Claude Levi-Strauss et d’Albert Camus et certaines pages sont consacrées à de belles rencontres et à quelques voyages lointains ou non.
    Sarlat, Venise, la Cène à Milan pour laquelle il nous gratifie de quatre pages superbes. 

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    « S’enfoncer dans les ruelles, le passage Henri de Ségogne, l’impasse des violettes, la rue du Présidial ou celle de la Salamandre, ce n’est pas seulement changer brusquement d’époque, mais retrouver au fond de soi une nostalgie que l’on ignorait peut-être pour la vie lente, discrète de nos ancêtres. »

    son bonheur du jour à lui est un carnet de notes, son registre,  où il engrange de mois en mois ses observations, ses émerveillements, parfois aussi ses colères.

    Jacques Brosse développe avec son journal un art de vivre au sein d’une campagne qui est sa respiration, il a lâché sa plume peu après la fin de son journal, il avait 86 ans.

    Ces deux livres d’heures ne sont jamais très loin de moi car j’ai un plaisir renouvelé à chaque lecture, un éternel instant.

    « une rencontre avec un oiseau, une fleur, un insecte, ça suffit. Il faut juste prendre son temps et utiliser ses sens pour découvrir son bonheur du jour. » 

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    Les livres
    Le chant du loriot ou l’éternel instant - Jacques Brosse - Editions Plon 1990 à chercher d’occasion
    Le Bonheur du jour - Jacques Brosse - La Table ronde  2008

     

  • Le dernier amour de George Sand - Evelyne Bloch-Dano

    Troisième biographie d’Evelyne Bloch-Dano, décidément c’est un plaisir de la retrouver elle et ses personnages. Après Mme Zola et Mme Proust voilà George Sand.

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    La Révolution de 1848 a échoué, elle qui a tant fait rêver George Sand en bonne républicaine, il lui faut quitter Paris et se réfugier à Nohant pour oublier sa déconvenue. Les temps sont difficiles, les relations avec sa fille sont mauvaises, ses finances ne sont pas au beau fixe, Chopin est mort il y a peu.

    A Nohant elle retrouve son fils Maurice et deux de ses amis, un bel et fringant allemand mais c’est au petit et chétif Alexandre Manceau que va finalement aller son attention. 

     

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    C’est un manuel, graveur de son état, un homme les pieds sur terre mais le coeur tout à George. On est loin de Musset et Chopin des bêtes de concours mais d’un égoïsme et d’une exigence qui font souffrir,  Alexandre lui c’est l’amour fou sans contre-partie.

    On a même failli ne pas savoir grand-chose de cet amour  car la correspondance a disparu, brûlée par Maurice un rien jaloux de l’amour de sa mère, 

    Un bel amour désintéressé à l’heure où George sent sa santé l’abandonner un peu, l’heure où elle peut craindre de moins plaire. 

    Etrange homme que Manceaux, fier, au service de son aimée dans tous les moments de sa vie, le voilà metteur en scène de théâtre, jardinier pour lui plaire, lecteur, infirmier, confident de tous les instants.

     

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    Avec ses amants précédents George Sand a joué souvent à la mère-amante, ici rien de tel, le dévouement d’Alexandre Manceau est total, il s’efface derrière l’auteur, jamais il ne se pose en rival, c’est le valeureux chevalier servant tout à sa dame, George dit de lui  « Il est ma force et ma vie. »

     

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    Il faut croire qu’il remplit parfaitement son rôle car les quinze ans que dura l’idylle furent une période particulièrement féconde pour l’écrivain, pièces de théâtre, romans s’enchainent.

    C’est biographie est l’occasion de retrouver George Sand en sa demeure, Nohant est très présent dans ce livre. On la voit entourée de ses amis, on y entend ses combats en particulier pour les opposants à Louis Napoléon Bonaparte qu’elle défend bec et ongles. On y voit l’écrivain devenir grand-mère et ainsi par amour « conjuguer le printemps à l’automne… » et se voir pour la première fois offrir un havre d’amour à Gargilesse. 

     

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              Gargilesse Retrouver d'autres photos sur le site de R Camus ©

     

    Elle qui avait quitté Chopin peu de temps avant sa mort, la voilà au chevet d’Alexandre atteint lui aussi de phtisie. Lui qui fut toujours au service de son aimée  « qui a vécu en se dévouant souffre de se sentir inutile et vit sa fragilité comme une déchéance. » 

     

    Une belle biographie qui sert très bien l’écrivain et son amour dévoué et fidèle que George honorât après sa mort en intitulant un de ses romans: Le Dernier amour 

     

    C'est à Claudialucia que je dois cette lecture, ses nombreux billets ont réveillé ma curiosité pour George Sand 

     

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     Le livre : Le dernier amour de George Sand - Evelyne Bloch-Dano - Editions Grasset et Le livre de poche