Mansfield Park
Mansfield Park est la demeure de la famille Bertram, deux fils aussi différents l’un de l’autre qu’il est possible, Tom et Edmond, deux jolies filles sans cervelle, Maria et Julia, une femme en permanence épuisée, la soeur vipérine de lady Bertram : Mme Norris.
Régnant sur le domaine et la famille Lord Bertram devant qui tout le monde tremble un peu. Et comme une pièce rapportée, la cousine pauvre, élevée par charité : Fanny Price.
Les publications sont nombreuses
Il va être question d’amour, de mariage, de plantations à Antigua, d’éducation d’une demoiselle, de bals et de promenades à cheval. Bref les ingrédients habituels de Jane Austen. Les liens familiaux sont ici au premier plan, le chef de famille est fière de ses enfants, il regarde avec affection certes mais aussi beaucoup de condescendance la jeune Fanny. Son fils aîné prendra sa suite et Edmond deviendra clergyman, voilà qui est réglé une fois pour toute.
Au fil des années Fanny a du faire face au mépris de ses cousines, à la méchanceté de Mme Norris et ne s’est apprivoisée que grâce à Edmond son fidèle ami.
une adaptation que je n'ai pas aimé
Le moment arrive où les demoiselles Bertram sont bonnes à marier, Edmond doit partir se former à son nouveau rôle de pasteur, Tom et Lord Bertram entame un long voyage sur leur plantation d’Antigua.
Le grain de sable dans la mécanique c’est l’arrivée au presbytère qui fut celui de Monsieur Norris, d’un nouveau pasteur et de sa femme, les Grant, et dans leur sillage Mademoiselle Crawford et son frère.
Au cinéma
Ah les jeux de l’amour et du hasard, c’est un vrai festival dans ce roman, Maria trouve un fiancé riche et benêt, Julia se désespère d’attirer l’attention de M Crawford, Edmond tombe sous le charme un rien sulfureux de Marie Crawford.
La comédie est prête à se jouer et comme d’habitude Jane Austen va y mêler beaucoup d’ironie. Elle alterne de joyeux portraits, des dialogues qui permettent aux personnages de se découvrir, des situations digne de Marivaux
Elle nous donne son avis sur l’Eglise et le rôle d’un clergyman, sur les pièces de théâtre du moment qu’elle juge sévèrement, sur l’aménagement des jardins, mais tout cela elle le peint
« de son pinceau délicat de gracieux tableaux de mots sur un petit morceau d’ivoire » dit Nabokov aux yeux de qui Mansfield Park a trouvé grâce.
J’ai aimé ce roman même si le personnage de Fanny Price m’a paru un peu trop sage. Les différentes scènes : la représentation théâtrale, le bal, la visite des jardins, sont très réussies. Les personnages très amusants : lady Bertram se pâmant son chien sur les genoux, Mme Norris toujours à la recherche d’une méchanceté à dire ou à faire.
Le jardin anglais objet d'une jolie scène
La peinture de la société est attrayante et bien intégrée dans le récit.
C’est le troisième roman de Jane Austen a être publié en 1814, après Raison et Sentiments et Orgueil et Préjugés.
Elle a mis deux ans pour écrire son roman, c’est un joli tour de force quand on sait que c’est 450 page en pléiade !
Le livre : Mansfield Park dans Oeuvres tome II - Jane Austen - Traduit par Pierre Goubert - Editions Gallimard Pléiade