Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Rechercher : la petite lumière

  • Aventures en Loire - Bernard Ollivier

    Aventures en Loire - Bernard Ollivier - Editions Phébus
    aventures en loire.gifUn billet pour préparer les vacances et si vous mettez vos pas ou plutôt d’ailleurs vos pagaies dans celles de Bernard Ollivier, vous partirez pour des journées de découvertes au prix de quelques douleurs et quelques baignades involontaires.

    Bernard Ollivier vous connaissez ? Dix ans déjà qu’il a parcouru à pied, en solitaire, la mythique Route de la Soie, les trois livres de La Longue marche qu’il en a tiré sont devenus des classiques et l’auteur était cette année l’invité du festival Etonnants Voyageurs
    Mais voilà le temps passe et à 70 ans, il s’est fixé un nouveau défi avant comme il le dit avec humour, d’en être réduit à la marche avec déambulateur.
    L’aventure ? nul besoin de partir au bout du monde, elle est là, à notre porte et les rencontres peuvent être aussi belles qu’aux confins de l’Asie. Prenez une carte et voyez le cours de la Loire. Le fleuve encore sauvage, le fleuve des rois, des poètes et des peintres.

     

    gorges-de-la-loire.jpg

    Les gorges de la Loire


    1000 km que Bernard Ollivier va descendre un peu à pied mais surtout à partir de Retournac en canoë, l’aventure commence vraiment, car si Bernard  Ollivier est fin connaisseur de la randonnée pédestre, il a tout à apprendre du canoë, du coup de poignet indispensable  en col de cygne ,de la lecture de la Loire , du passage des remous et de quelques rapides.
    L’été pourri n’arrange rien et les bains forcés mettent à rude épreuve sa carcasse et la prétendue étanchéité de son matériel. Mais ces mésaventures passent à la trappe en regard des rencontres que Bernard Ollivier fait tout au long de son périple, les amis ont fait appel aux amis et chaque soir ou presque il a le gîte et le couvert assurés, et quand je dis  couvert nous sommes en pays de Loire, donc pensez  dive bouteille ce n’est pas pour rien le pays de Rabelais

    La_loire_a_briare.jpg

    La Loire à Briare

    La générosité des hôtes, la curiosité de l’auteur pour les métiers rares, pour la restauration de maisons, tout cela forge un récit plein de chaleur humaine, d’une grande richesse.
    Ces six semaines d’efforts, de dangers parfois, de rencontres, passent très vite et voilà notre pagayeur à Nantes où on l’abandonne à regrets
    J’ai retrouvé dans ce récit la personnalité chaleureuse de Bernard Ollivier, son goût pour les rencontres, j’ai dévoré ce livre, il m’a juste manqué pour l’accompagner un petit verre de ......

    Faites une place à ce livre dans vos sacs à dos ou valises

     

    bord de loire.jpg



    L’auteur (source l’éditeur)
    Né en Normandie en 1937, Bernard Ollivier consacra sa vie au journalisme (notamment à l’étude des questions sociales). À l’heure de la retraite, il retourne dans sa Normandie natale, mais rejoint régulièrement la capitale, où il anime Seuil, une association d’aide aux jeunes délinquants... quand il ne court pas les mauvais chemins. C’est la marche à pied qui lui aura valu, à 60 ans passés, la célébrité : celle d’un écrivain-voyageur salué par toute la presse, après la publication de son journal de promeneur au long cours: Longue marche (Phébus, 2000), Vers Samarcande (Phébus, 2001) et Le Vent des steppes (Phébus, 2003).

  • Le marin américain - Karsten Lund

    Le marin américain - karsten Lund - Traduit du danois par Ines Jorgensen - Editions Gaïa

    le marin américain.gifUn long roman qui vous transporte au Danemark et qui s’étend de la fin du XIXème siècle à nos jours.Les côtes danoises à l’extrême nord du pays, un pays rude de landes sauvages, un pays de marins pêcheurs aux visages burinés, aux mains et au dos usés par les saisons de pêche.
    Ane
    mariée à Jens Peter se ronge de ne pas avoir d’enfant, elle est montrée du doigt dans une communauté où la faute incombe à la femme. Tout y passe, de la visite chez le médecin aux prières ferventes en passant par le recours à la guérisseuse.

    Alors que son mari est en mer, l’unique rescapé d’un naufrage est amené mort de froid chez Ane qui le soigne. C’est un homme bien différent des gens du village  « Le cœur d'Ane cessa de battre quand elle le vit. Jamais elle n'avait vu un homme aussi beau. Il était différent de tous ceux qui vivaient par ici. Il avait une moustache noire, des cheveux noirs et de longs cils. Un visage étroit, un long nez droit et une petite bouche »
    Le lendemain l’homme a disparu et malgré toutes les recherches du garde-côte Carlsen qui l’a sauvé, on ne retrouve aucune trace de lui. Il s’est volatilisé.
    Neuf mois plus tard naît un garçon Anthon dit Tonny dont les traits, les yeux, les cheveux rappellent  l’américain
    Le couple résiste à tout les racontars, Jens s’attache à ce fils et  Ane défie la communauté en créant sa propre entreprise.

    pecheurs 1882.jpg

    Tonny, que tout le monde appelle l’américain, grandit et devient un patron pêcheur à qui tout réussit.
    Pourtant pèse sur la famille l'ombre du marin disparut. Carlsen n’a jamais totalement abandonné les recherches.
    Quelques décennies plus tard le narrateur revient à Skagen sa ville natale  d’où est originaire toute sa famille et va chercher à élucider « en levant le couvercle du tonneau » ce qui est toujours  un mystère.

    skagenaujourd'hui.jpg

    La côte de Skagen aujourd'hui

    Percer le mystère est secondaire, ce roman est agréable par la peinture d’une communauté qui évolue au fil du temps, par les descriptions très réalistes du monde des pêcheurs. Au fil du temps la pêche devient une industrie mais n’en est pas moins dure,  La nature est très présente dans ce qu’elle a de sauvage, de dur mais aussi de magnifique : les dunes battues par les vents, le froid qui glace les chemins...
    Un roman attachant d’une écriture fluide et agréable.

     

    L’auteur
    karsten-lund.jpg

    Karsten Lund né en 1954 est journaliste à la télévision danoise
    Le marin américain est son premier roman

  • Nord profond - Olav H Hauge

    Nord Profond - Olav H. Hauge - traduit par François Monnet - Editions Bleu autour
    nordprofond.gifEncore une acquisition au salon du livre, je n’avais jamais entendu le nom d’Olav Hauge et c’est une découverte totale. Poète Norvégien né en 1908 et mort en 1994.
    La préface et postface de François Graveline livre un poète en quête d’une vie, Hauge dit « Nous ne sommes rien, ce que nous cherchons est tout.  » Une vie difficile et parfois douloureuse Hauge ayant souffert de schizophrénie, sa quête va l’ouvrir à la littérature, à la poésie. Il vit en milieu rural mais parvient à lire beaucoup en volant du temps aux travaux de la ferme.
    Interné plusieurs fois, Hauge ne publiera qu’après la guerre, il a toute sa vie tenu un « journal de l’âme » qui a été publié en Norvège en 2000.
    Le recueil est accompagné des photos de François Monnet qui explique ainsi sa participation à ce recueil « J’ai éprouvé une urgence. Je n’ai pas connu Hauge mais je me suis senti proche de lui. Ses poèmes ramènent à l’essentiel dans un monde trop bruyant, trop bavard. »

     

    NE VIENS PAS AVEC TOUTE LA VÉRITÉ

    08-pierre-450.jpgNe viens pas avec toute la vérité,
    ne viens pas avec l’océan pour ma soif,
    ne viens pas avec le ciel quand
    je demande une lampe,
    viens avec une étincelle,
    de la rosée,
    un flocon,
    comme les oiseaux emportent
    des gouttelettes après le bain
    et le vent  un grain de sel.

     


    hardangervidda-1.jpg

    CE MATIN À MON REVEIL
    Ce matin à mon réveil,
    les vitres étaient couvertes de givre,
    je me tenais au chaud dans les braises d’un bon rêve
    et le poêle répandait
    dans la pièce
    la chaleur
    d’une bûche mijotée  toute la nuit.

     

     

     

     

     

    Hardangervidda.jpg

    CHANT CHEMINE LEGER SUR MON COEUR
    Chant, chemine léger sur mon cœur,
    chemine léger
    comme la bruyère des marais
    sur la fagne détrempée,
    comme l’oiseau du matin
    sur la glace d’une nuit.
    Briserais-tu l’écorce de ma peine,
    tu te noierais,
    chant.

    DEMANDE AU VENT
    Demande au vent
    quand il est à bout de souffle.
    Il voyage loin
    et revient souvent
    avec les bonnes réponses.

     

     

     

    L'auteur

    OlavHauge(200x148).jpg

    Né en 1908 à Ulvik et mort en 1994 dans la même commune. Il a vécu toute sa vie à Ulvik, un village situé au cœur du Hardanger où il exerçait la profession de jardinier et où il dirigeait un petit verger.
    Il a été fortement inspiré par la poésie chinoise. D'une forme classique à ses débuts la poésie d'Hauge s'est progressivement affranchie de tous les codes, il a été un important rénovateur de la poésie norvégienne. Son oeuvre a été traduite dans une trentaine de langues.

  • Roger est en Italie - Frédéric Vitoux

    Il me semble désormais que Roger est en Italie - Frédéric Vitoux - Editions Actes Sud
    rogerenitalie.gifCinéphiles passionnés du 7 ème art sans doute connaissez vous Roger Tailleur, critique dans les années 50/60 qui brutalement cessa d’occuper le devant de la scène, cessa d’écrire dans « Positif », vendit sa bibliothèque consacrée au cinéma et ...partit pour l’Italie.
    Une passion quasi obsessionnelle le tient, il veut tout voir de l’Italie « Il entreprit de l’explorer région par région, province par province. Il mettait des mois à préparer ses itinéraires. Il détestait l’imprévu… Il mit à découvrir l’Italie le même acharnement, la même inépuisable érudition, le même souci du détail, le même bonheur enfin qu’il éprouvait, critique de cinéma, à tout savoir et tout retenir de la filmographie d’Henry King ou d’Humphrey Bogart. » dit Frédéric Vitoux.
    Roger voyage exclusivement en train et en bus il « embarquait le vendredi soir, gare de Lyon par le Simplon ou le Palatino, et reprenait son travail le lundi matin après deux nuits blanches en chemin de fer »
    Une passion pour les cartes postale le prend et partout où il passe il achète des cartes qu’il commente à ses amis une fois rentré.
    En Italie Roger était un autre homme « Il cessait d’être pessimiste, imprécateur, souriant, collectionneur, maniaque, rieur, érudit ou sceptique. »

    arezzo.jpg
    une carte postale de Roger depuis Arezzo

    Ce petit livre est un exercice d’admiration, un témoignage d’amitié de Frédéric Vitoux pour son ami mort brusquement en 1985 d’une leucémie aiguë. Voilà pourquoi il parle de Roger « Parce que Roger était mon ami et que l’on a si peu d’amis dans la vie et si peu de complices ! ». Vitoux mêle ses souvenirs des années cinéma à « la silencieuse intimité trouée parfois de plaisanteries » et trace un émouvant portrait de son ami.

    Faites une place à ce livre dans votre bibliothèque

    L’auteur
    Frédéric Vitoux, né le 19 août 1944 à Vitry-aux-Loges (Loiret), est un écrivain français s'étant notamment illustré dans les domaines du roman, de la biographie, et la critique littéraire et cinématographique.Il est le fils de Pierre Vitoux journaliste à Je suis partout condamné à la Libération pour intelligence avec l'ennemi Il a été élu à l'Académie française le 13 décembre 2001, au fauteuil 15, succédant à Jacques Laurent. Il est reçu le 27 mars 2003 par Michel Déon.(Wikipédia)

    Pour aller plus loin
    vivre le cinéma.gif

    Les articles de Roger Tailleur dans « Positif  » sont considéré comme des modèles du genre

    Michel Ciment a en publié un recueil chez Actes Sud

  • Le koala tueur et autres maléfices - Kenneth Cook

    Le koala tueur et autes histoires du bush - Kenneth Cook - Traduit par Mireille Vignol - Editions Autrement

    le koala tueur.gifUn petit tour en Australie aujourd’hui, un pays pour lequel j’ai une attirance très forte depuis la lecture de Bill Bryson et de son récit de voyage chez « Nos voisins du dessous » plein d’humour et de bestioles peu recommandables.

    Le titre des nouvelles de Kenneth Cook du coup m’a immédiatement attiré, le bush, les grands espaces et ..les bestioles. Je ne suis pas une fan des nouvelles mais là vraiment je ne regrette pas mon achat.
    15 nouvelles tirées de faits réels, des faits tellement incongrus, incroyables, loufoques, horribles ou terrifiants, que vous aurez du mal à les croire.

    Au gré des nouvelles vous découvrirez la faune australienne, ses koalas plus dangereux que prévu, ses serpents tueurs, ses aventuriers buveurs de bière, et bien sûr le redoutable, l’énorme crocodile.
    Le narrateur a vraiment le chic pour se retrouver dans des situations improbables, pas sportif ni aventurier pour un sous mais ne sachant rien refusé à ses amis, le voilà guettant les amours tonitruantes des crocodiles, plongeant dans des fonds sous-marins coralliens, visitant un peu longuement à son gré un puits de mine, où transformé en vétérinaire administrant un lavement à une éléphante.......

    Vous l’aurez compris on ne s’ennuie pas une seconde j’ai retrouvé dans ces nouvelles la verve et l’humour de Gérald Durell et ses histoires familiales. Ce recueil a rencontré un énorme succès en Australie, Kenneth Cook sait se moquer gentiment des travers de ses amis et de lui-même.

    Rires et dépaysement garantis. Si vous voulez connaitre l'avis de Bernard Poirette sur RTL écoutez
    podcast

    ajout du 7/0409 : une très bonne critique dans le Matricule des Anges d'avril 2009

    Extrait


    croco.jpgNous avions traîné la barque à environ cinq mètres du rivage lorsque le crocodile chargea.
    C’était effectivement passionnant à observer. Il semble se propulser en l’air d’un bond sur ses pattes trapues et fila sur le sable comme un lézard.
    Je lâchai le bateau et saisis mon fusil.
    Roger lâcha le bateau et saisit son appareil photo.(....)
    J’imagine que l’assaut du reptile ne dura que quelques secondes, mais ce genre de secondes dure des heures, et j’étais conscient des clics de l’appareil photo de Roger et de l’empressement des griffes du crocodile sur le sable que même les tirs répétés du fusil n’arrivaient pas à couvrir. J’entendais la voix de Roger qui hurlait en boucle :
    - Stop ! Stop ! C’est une espèce protégée ! (...)

    J’avais trois choix. Je pouvais tirer sur Roger pour l’écarter et dégager ma cible (solution la plus attrayante). Je pouvais assommer Roger d’un coup de crosse pour dégager ma cible (solution trop timorée, dans les circonstances). Je pouvais jeter le fusil et m’enfuir en criant (solution la plus probable).
    J’hésitai......................

    Pour les amateurs retrouvez Gérald Durrell chez Cathulu et Bill Bryson chez  Chaplum

     

    L’auteur

    Kenneth Cook (1929-1987) est un important écrivain australien.
    Les éditons Autrement ont publié trois de ses romans.

  • Julius Winsome - Gerard Donovan

     

    Julius Winsome - Gerard Donovan - Traduit par George-Michel Sarotte - Editions du Seuil

    julius winsome.gifAu coeur des forêts du Maine, où la nature est rude :
    « Novembre arrive dans le Maine du nord porté par un vent cinglant qui souffle du Canada. Il traverse sans entrave la forêt clairsemée, drape de neige les berges des rivières et les flancs des coteaux. Le lieu est solitaire, non seulement en automne et en hiver, mais d’un bout de l’année à l’autre. Le temps est gris et rude, les espaces sont vastes et désolés, et le vent du nord balaie tout sans pitié, vous arrachant même parfois certaines syllabes de la bouche ».

    Julius vit seul dans sa cabane, s’occupant à de petits boulots l’été, il passe l’hiver dans son fauteuil, une tasse de thé à la main et entouré des 3282 livres que son père lui a légué en même temps qu’un fusil datant de la 1ère guerre mondiale et qu’une haine pour la violence et l’usage des armes à feu.
    Les murs tapissés de livres l’entourent comme dans un cocon, l’isolant du monde, il vit au milieu de fantômes : son père décédé, les auteurs des livres, et même Claire la seule femme a avoir partagé sa vie mais qui l’a trahie pour retourner à la civilisation et à un autre homme.

    Seul partage sa solitude : Hobbes , non pas le philosophe ! mais son chien et lorsque ce dernier est abattu par un chasseur Julius envahi par la colère et la tristesse en proie à une haine féroce, va mettre ses talents de tireur au service de sa vengeance.


    « je n’attendais rien et rien n’est arrivé. Une épaisse couche de glace s’est glissée dans mon coeur. Je l’ai sentie s’installer, gripper les soupapes et apaiser le vent qui soufflait dans ma carcasse. je l’ai entendue se plaquer sur mes os, insérant du silence dans les endroits fragiles, dans tout ce qui était brisé. Mon coeur a alors connu la paix du froid ».

    Traquant ceux qu’il croit être responsable de la mort de son chien, obéissant à ses instincts les plus cruels, Julius glisse doucement dans la folie meurtrière.

    Roman superbe, hymne à la nature et à la littérature ( ah l’utilisation du vocabulaire shakespearien, je vous laisse découvrir cela ) la prose est âpre, grave et tendue, la poésie est partout jusque dans l’horreur. La montée en tension du récit est d’une grande efficacité.
    Je me suis régalée de ce court roman,  signe qui ne trompe pas j’ai ralenti ma lecture au fil du récit....

    Critique très positive dans Lire d'avril 2009 " Roman magnifique, tendu, envoûtant."

    g donovan.jpg

    L’auteur
    Gerard Donovan est né en Irlande et a vécu en Allemagne et à New York. . Ses poèmes primés ont été largement publiés. Ill enseigne l'anglais
    c’‘est son second roman le premier « Schopenhauer’s telescope  » n’étant pas encore traduit en français