Voilà une nouvelle efficace, elle a l'allure d'une enquête que Balzac rend très vivante et le lecteur est immédiatement accroché.
La marquise Athénaïs d'Espard est allée devant le tribunal pour faire interdire son époux, aujourd'hui nous dirions le faire mettre sous tutelle.
Elle accuse son mari de dilapider la fortune familiale et de l'empêcher de voir ses deux fils. Le marquis d'Espard semble devenu fou, il comble de biens et d'argent une femme et son fils, les Jeanrenaud, qui n'ont aucun lien avec la famille d'Espard.
Le Petit juge
C'est le juge Popinot qui est chargé de l'affaire et devra donc se prononcer sur la demande de la marquise.
La belle marquise a un amant, Eugène de Rastignac, oui oui celui du Père Goriot ! L'amant va tenter d'intercéder en faveur de sa maitresse et pour cela il s'ouvre du problème à Horace Bianchon, son ami et chance neveu du juge Popinot. Ne pourrait-il pas dire un mot à son oncle ?
Le juge pourrait-il recevoir la belle marquise ?
Le juge fait son travail avec intégrité et rigueur et reçoit les deux parties, il va même jusqu'à s'enquérir de cette famille Jeanrenaud que le Marquis comblerait de bienfaits.
Le juge se fait son opinion et il ne tarde pas à comprendre que rien n'est aussi simple que la belle Athénaïs voudrait le faire croire.
Balzac l'ogre de la littérature
La chute de la nouvelle est excellente et tellement dans le ton de Balzac !
Toute la vanité et la noirceur de la société sont là, Rastignac en beau représentant de sa caste qui passe d'une femme à l'autre, un monde où l'argent change de mains parfois à l'insu des intéressés, une justice qui parfois bafoue le droit.
Un vrai régal dans le ton du Colonel Chabert.
Le livre :
L'interdiction - Honoré de Balzac - Editions numériques Arvensa