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Rechercher : la petite lumière

  • Le dit du vivant - Dennis Drummond

    Il y a parfois des hasards heureux. Les problèmes de climat m’avaient rappelé un roman lu en 1982 et qui prédisait ….le retour de la terre à l’âge de glace ! 

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    C’était un bon roman, qui montrait parfaitement les disputes scientifiques, l'incrédulité des politiques, les conflits entre états chacun tirant la couverture à soi et des aventures individuelles mâtinées de romance.

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    Ce n’est pas un grand roman mais on passe à sa lecture un bon moment depuis les US jusqu’à l’Alaska et aux confins de la Sibérie.
    On est loin du réchauffement climatique mais qu’importe parce que quelque part la problématique reste un peu la même : Que fait-on ?

     

    Quand je suis tombé sur le livre de Dennis Drummond forte de mon expérience glaciaire j’ai immédiatement deviné qu’il était pour moi.
    Un saut dans le temps et rendez-vous au Japon. Un séisme  est suivi d’une coulée de boue qui détruit un village en son entier. 

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    Séisme au Japon

    Mais les mouvements de terrain ont aussi mis au jour une sorte de sépulture très ancienne. 

    Les scientifiques sont alertés et Sandra Blake, paléogénéticienne australienne se rend au Japon accompagnée par son petit garçon Tom, enfant autiste qui vient de faire une série de crises difficiles dans le centre où il était soigné.

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    Premier travail pour l’équipe scientifique : dater le site. Et là c’est un second séisme qui secoue le monde scientifique car la datation fait apparaitre des hominidés vieux de 13 millions d’années dont le savoir est un peu trop en avance par rapport à l’arbre de l’évolution.

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    Stupeur totale car cette datation remet en cause tout le connu jusqu’au théories darwiniennesLes certitudes volent en éclat.

     

    La presse, les scientifiques s’en emparent et donnent naissance à l’Homme d’Atsuna, nom du village où la découverte a été faite. Bientôt Sandra est sous les feux des projecteurs sans l’avoir demandé. Les critiques pleuvent, les religieux vitupèrent et annoncent l’Apocalypse.
    Les chercheurs sont très vite rattrapés par les enjeux politiques, culturels, religieux. 

    Heureusement la vie sur place est faite de rencontres, en particulier celle d’un maître de l’estampe japonaise qui va lui apporter chaleur et sérénité et d’une actrice du théâtre nô

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    Les personnages sont crédibles et possèdent de l’épaisseur, on est immédiatement en sympathie avec le maître de l’ estampe japonaise, Tom l’enfant autiste est attachant et son parcours intéressant même si son évolution peut avoir un peu trop une allure de miracle.

    Denis Drummond a choisi une construction singulière qui s’inspire du séquençage du génome et il nous embarque dans une belle Odyssée, un histoire des origines.

    Le livre est décomposé en 6 parties qui suivent un ordre chronologique mais s’appuient sur des genres différents : journaux intimes, articles de journaux, correspondances, articles scientifiques. 

    Chaque chapitre donne un point de vue différent. Un petit effort est nécessaire pour assembler une à une les pièces du puzzle mais cela vaut la peine

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    L'auteur

    L'écriture est souvent prenante et poétique, parfois même assez lyrique. 
    Ce n’est pas un roman de science-fiction, c’est un genre inclassable ce qui en fait l’originalité et l’intérêt.

    Un roman sur le monde d’aujourd’hui avec ses faiblesses, celui d’hier avec ses erreurs, mais peut être plus encore sur le monde que nous construisons pour demain.

    Au delà du récit, le roman pose de véritables questions : la place de la recherche aujourd’hui, le regard que l’on pose sur l’autre, que voulons-nous privilégier dans l’avenir ?

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    Les Livres : 

    Le dit du vivant - Denis Drummond - Editions Le Cherche Midi
    Le Sixième hiver - Douglas Orgille et John Gribbin - Point seuil à chercher d’occasion

  • Laisse aller ton serviteur - Simon Berger

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    Imaginez Bach à 20 ans ! Oui je sais c’est un peu difficile. 

    Il est organiste à Arnstadt en Thuringe

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    « Arnstadt une ville glaciale en hiver »

    Il est connu, respecté, obéissant. « Il jouait son rôle avec ferveur et discrétion »
    Le hasard le met en contact avec une partition de Dietrich Buxtehude, sept cantates, il savoure cette partition, elle l’exalte.
    L’urgence lui apparait de percer le mystère de cette partition, de rencontrer le créateur de cette oeuvre incroyable.

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    Il obtient un congé de 4 semaines du Consistoire, congé qu’il va allonger à sa guise. 
    Il prend la route en plein hiver et va abattre les 400 km qui le séparent de Lübeck pour rencontrer le Maitre, la partition serrée contre son coeur.

    Son voyage est tout de solitude et de silence.
    Rien ne lui importe, le froid de gueux, les voleurs qui le détroussent au passage, il n’a en tête que le Maître Buxtehude et sa musique parce que la musique est tout :

    « On lit la musique comme on entre au couvent. On lit la musique pour entendre une autre voix que la sienne, plus profonde, plus sérieuse. Pour lire la musique, il faut être disponible à cette voix des profondeurs, à cet appel du silence, rugissant. »

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    Les Orgues d'Arnstadt 

    On a envie de dire qu’il fait une fugue, mais bon je vous l’accorde c’est un rien facile.

    C’est plutôt un pèlerinage initiatique, sa foi en Dieu l’accompagne, celle que l’on va retrouver dans l’Oratorio, dans les Messes et les Cantates. Le récit est d’ailleurs émaillé de références bibliques.

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    Statue de Bach à Arnstadt 

     

    Simon Berger nous fait vivre ce voyage :

    « Les haleurs passent devant Bach. Lui regarde, heureux d’être étranger à leur labeur, honteux de ne pas les aider. De la musique plein la tête, il est à peine gêné par leur chant. On entend que Dieu est ma tour, que Dieu est ma forteresse. On ne sait pas qui chante. On devine à peine que quelqu’un chante. Tout parle d’une voix qui se met à chanter, sans que l’on sache quand, exactement. Les arbres, les haleurs, le silence chantent. C’est la musique qui commence. Ce n’est pas qu’elle emplit tout, c’est que tout subitement la connaît. La musique est devenue la couleur du monde. »

    Est-ce ce voyage qui a transformé Johann Sebastian en Bach tout court ? 

    Un récit qui se déroule avec le temps de la musique pour le rythmer.
    D’ailleurs cela n’est peut-être jamais arrivé. Mais quelle importance ?
    On n’a l’impression de voir éclore le musicien, de le voir prendre son envol.

    La rencontre avec Buxtehude va avoir lieu,reflet de la rencontre de l’auteur avec Johann Sebastian Bach « cet homme qui tutoie Dieu avec sa musique. »

    Ce texte est un petit bijou, de ceux dont on regrette qu’il soit si court. Simon Berger est inspiré par Bach et nous sert un texte plein d’ardeur et de douceur mêlées, de musicalité.

    Retrouvez dans ce roman la complicité manifeste qui unit l’écrivain et le musicien.
    Il sait mettre en mots les bonheurs et la plénitude de la musique et vous n’aurez qu’une envie c’est d’accompagner cette lecture par une cantate, une fugue, là où va votre préférence.

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    Photo © Editions Corti

    Un petit mot sur l’auteur car c’est un tout jeune homme qui étudie la philo à Normale Sup et c’est son premier roman. Chapeau bas !

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    Le livre : Laisse aller ton serviteur - Simon Berger - Editions Corti 

     

  • Les Forêts de Ravel - Michel Bernard

    Tout d’abord un grand merci à Anne  et à Luocine qui m’ont donné envie de lire ce livre vers lequel jamais je ne serais allée.
    Il faut vous dire que si j’aime beaucoup Michel Bernard, je n'aime pas la musique de Ravel, ben oui désolée ! 
    Donc il a fallu toute leur force de conviction pour me faire lire ce roman et croyez moi je ne le regrette pas du tout.

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    Transportons nous en 1916, le compositeur a 41 ans, bien que réformé pour « une constitution jugée trop fragile » veut aller se battre. Il espère l’aviation ce seront les convois d’ambulances.
    « Il lui répugnait de poursuivre son existence comme avant alors que des millions d'autres hommes, riches ou humbles, humbles surtout, avaient été mobilisés pour défendre le pays ». 

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    Au gré des affectations il parcourt les zones de combat.C’est le temps où Verdun est sous les obus. 
    Son passage dans un château réveille en lui l’envie de la musique. 
    « Il attira à lui le tabouret, en régla le siège à sa taille et s’assit. Cela faisait des mois qu’il ne s’était pas trouvé dans cette posture autrefois quotidienne. Jamais, depuis la petite enfance, il n’avait été si longtemps séparé du piano. Ses mains se posèrent sur le couvercle et, les paumes épousant la courbe du bois ciré, l’ouvrirent doucement. Le clavier luisait sous la fenêtre. Du bout des doigts de la main gauche, il le caressa, sans appuyer, sur toute sa longueur. »

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    Alors il joue pour ses camarades, pour les gradés, pour les blessés 
    « Ces hommes, réunis au cœur du château, sur le bord de la Meuse où la bataille rejetait ses épaves, qui avaient vu d’autres hommes, jeunes et forts comme eux, mourir à leurs côtés, dans les draps et le silence de cet hôpital ou au milieu des vagues de terre ignobles et hurlantes dont ils étaient réchappés, qui avaient entendu leurs cris, leurs appels, leurs gémissements, leurs derniers mots, le souffle ultime de leurs agonies avant la paix et la mort, écoutaient le petit soldat pianiste de toute leur attention. »

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    Mais la guerre gagne du terrain et les moments de calme sont rares, Michel Bernard a de belles pages sur les oiseaux des forêts qui apaisent et inspirent Ravel « Assis dans l’herbe, le dos contre un gros tronc d’arbre, un carnet sur les genoux, comme il le faisait déjà aux Bois Bourrus, le compositeur notait au crayon le chant des oiseaux. »

    Un homme que la guerre a changé 
    « Il l’avait faite, cette guerre, comme tout le monde, mieux que beaucoup. Il l’avait vue de près, et la mort en même temps. Il s’était exposé et elle l’avait brûlé lui aussi. Elle avait décuplé son énergie. Les lignes sur le papier bougeaient et commençaient de trouver les chemins de son âme. »

    Les lieux ont une grande importance et il trouvera un havre de paix qui « s’ouvre sur la forêt et le ciel » Il recommencera à composer.

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    Maison musée de Maurice Ravel

    J’ai retrouvé dans ce roman la sensibilité de Michel Bernard, son écriture que j’avais tellement apprécié avec son roman sur Jeanne d’Arc. 
    On y voit un homme mélancolique, rêveur, un musicien qui compose un Concerto pour la main gauche pour honorer ceux que la guerre a atteint.

    Michel Bernard connait son sujet, il a lu tout Genevoix, et la guerre de 14 n’a pas de secret pour lui.
    Un roman où la musique est toujours présente, un récit d’émotions et de poésie.L’auteur a des phrases splendides sur l'inspiration musicale ou pour nous faire découvrir cet homme habité par la musique qui cherche la sérénité au milieu du chaos pour qui la forêt est un recours permanent.

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    Le livre : Les Forêts de Ravel - Michel Bernard - Editions de la Table ronde 

  • Vous avez dit bibliothèques

    Deux livres de plus sur vos étagères me direz-vous, oui mais deux petits formats, minces et légers.
    Pour savoir si ces livres sont faits pour vous répondez au questionnaire qui suit :

    Chez vous les livres ont-il pris d’assaut toutes les pièces mêmes les plus « petits coins » ?
    Vous arrive-t-il de racheter un titre déjà en votre possession parce que la traduction est meilleure ?
    Préférez vous offrir un livre plutôt que de prêter votre exemplaire
    Vous arrive t-il de ne pas retrouver un livre parce que le classement de votre bibliothèque change au gré de votre humeur et de vos curiosités ?
    Avez-vous peur de mourir dans votre sommeil, enseveli sous votre bibliothèque ?

    Gardez vous les éditions de vos premières lectures même lorsque l’exemplaire est hors d’usage ?

    je ne répondrais qu’à la dernière question sous peine de de voir ce billet atteindre une longueur insupportable.
    Je garde de vieux livres de poches craquants de vieillesse, dont il faut tourner les pages avec une prudence inouïe sous peine de les voir partir en poussière, mais c’est là que j’ai pour la première fois découvert Anne Franck et son Journal, le Silence de la mer ou entendu rugir le Lion de Kessel, impossible de m’en séparer le temps du maigre argent de poche étant passé mon vieux Lion voisine dorénavant avec l’édition brochée mais garde sa place dans mon panthéon de lectrice.

    Si faites vous partie de la confrérie des fous de livres, des malades de lecture, des lecteurs impénitents, ces deux livres sont pour vous.

    Ces deux auteurs chacun à leur manière nous offre un précis qui pourrait s’intituler «  vivre avec les livres » à travers des textes courts et rassemblés pour l’occasion, vous y serez immédiatement en pays de connaissance.

    Enis Batur nous invite dans des bibliothèques célèbres mais aussi dans celles disparues aujourd’hui, brûlées, pillées et à jamais détruites.
    Alberto Manguel qui signe la préface « d’une bibliothèque l’autre » reconnait en Enis Batur un « alter ego » en lecture.

    Jacques Bonnet vous dira tout sa façon de classer les livres ou ....d’y renoncer parfois, de sa crainte de mourir enseveli sous les livres, de sa manie d’écrire dans les marges avec des crayons différents à chaque lecture.

    Un même thème se retrouve dans les deux livres : celui de la perte d’une bibliothèque, perte accidentelle ou volontaire, lors d’un incendie ou tout simplement parce que le possesseur décide de la vendre ( pour la racheter à prix d’or aussitôt après ...on ne se refait pas)

    Je pratique la lecture par ricochets ou comme le dit Jacques Bonnet, « par cercles concentriques de plus en plus larges » celle qui vous entraîne à noter tous les titres rencontrés chez un auteur apprécié et je suis sortie de là avec une liste de livres à lire ABSOLUMENT. Comment ne pas se sentir en pays ami ?

    Ce sont deux livres joyeux, vivants, vous y reviendrez régulièrement, rencontrer plus fou que soi a un côté très rassurant, faites leur une place dans votre bibliothèque.

    Extrait « Des bibliothèques sont pleines de fantômes »
    « Dans chaque livre ouvert pour la première fois, il y a un aspect « coffre-fort forcé ». Oui c’est exactement cela, le liseur frénétique est comme un casseur ayant passé des heures et des heures à creuser un souterrain pour parvenir à la salle des coffres d’une banque ».

    Extrait« D’une bibliothèque l’autre »
    Cette bibliothèque est un gigantesque sablier; voilà un certain temps que cette conviction s’est ancrée en moi. Lentement depuis ses plus hauts rayonnages, s’écoule un sable fin qui me remplit peu à peu. Les yeux posés sur ces étagères qu’un incessant flux de nouveaux livres vient nourrir, je prends conscience qu’il ne me restera plus assez de temps à leur consacrer.

    Les Livres

    Enis Batur, D’une bibliothèque l’autre - Traduit du turc par François Skvor - Edition Bleu autour.
    Jacques Bonnet - Des bibliothèques pleines de fantômes - Denoël

  • Eden - Auður Ava Ólafsdóttir

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    Êtes-vous partant pour un séjour en Islande, bon c’est certain il va pleuvoir mais vous pourrez nager dans une source chaude, ceci compense cela.

    Rendez-vous chez Alba, une femme qui vit parmi les mots, et pas seulement les mots, les langues aussi. Elle est linguiste et spécialiste des langues en perdition. Elle est douée et passionnée.

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    A ce titre elle voyage un peu partout, elle jongle avec les déclinaisons, les conjugaisons, la grammaire, de quoi remplir les journées.

    Et puis quelque chose se rompt dans la machine bien huilée, son travail à l’université de Reykjavík et dans l’édition semble ne plus tout à fait suffire, il y a aussi un grain de sable dans les rouages, un étudiant lui dédit des poèmes, des écrits, ce qui risque de mettre en péril un poste qu’elle a en vue.

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    Et puis il y a ses doutes et ses inquiétudes sur l’état de la planète, sur l’extinction programmée des espèces et pas seulement des dialectes, sur tout ce qu’elle a envie de préserver : la nature, les liens que l’on forge au gré du temps, les livres qui peuplent la vie.

    Elle doit avouer « Je n'ai pas toujours été très douée pour faire coïncider mes pensées avec mes paroles. »
    Son père est un passionné des arbres et du coup Alba s’interroge.
    « Combien d'arbres je devrais planter si je voulais compenser l'empreinte carbone de tous les trajets en avion que j'ai effectués l'an dernier ? »

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    La prise de conscience est brutale, il lui faudrait planter 5600 arbres pour combler le déficit !!!
    De quoi s’interroger sur son mode de vie.
    Pas de blablas de spécialiste, pas de conférence sur le réchauffement non, tous simplement Alba remonte ses manches et se met à planter des arbres.

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    Elle achète une petite maison avec un immense terrain pour planter 2000 bouleaux, rien de moins, ah oui elle a aussi prévu un potager.

    Son petit paradis demande de l’huile de coude pour entamer cette reconstruction, mais elle a trouvé un nouveau sens à sa vie et cela change tout.

    J’ai aimé cette jolie fable pleine d’espoir, de poésie, de drôlerie.

    J’ai aimé le personnage de Danyel jeune réfugié prêt à s’approprier une nouvelle langue car il sait que cela lui permettra d’être accepté, de tisser quelques liens.Parce que dit Alba, une langue c’est une façon de « décrire comment il est possible de supporter cette chose qu'on appelle la vie »

    J’ai aimé que Auður Ava Ólafsdóttir vienne titiller notre responsabilité, pas question de nous culpabiliser non mais elle nous pousse à réfléchir à notre engagement personnel car après tout « Nous sommes à chaque instant au centre de notre existence »

    J’ai aimé comment elle montre que le trop plein d’objets, de livres « Gerður, la guichetière de la banque, m'a acheté La généalogie de la langue, Fríður qui travaille à la supérette la compilation d'articles: La grammaire en s'amusant. Et juste avant ton arrivée, j'ai vendu à Elinborg K Déclaration d'amour à ma langue maternelle »

    J’ai aimé ce vivre ensemble,la liste des « activités qui échappent aux règles du langage »

    «Marcher dans la nature.
          Travailler dans le jardin.
    Biner les rangs de pommes de terre.
    Respirer.
    Regarder le ciel au-dessus de la montagne.
    Écouter les oiseaux »

    C’est le moment de remercier le traducteur, Eric Boury, je l’ai déjà apprécié avec les romans de Stefansson ou Indridason c’est une occasion de plus d’apprécier son travail.

     Un livre tout en finesse, légèreté et simplicité, n’hésitez pas

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    Le livre : Éden - Auður Ava Ólafsdóttir - traduit par Éric Boury – Éditions Zulma

  • Un Verger au Pakistan - Peter Hobbs

    Encore une lecture numérique qui m’a emporté loin des mes petits soucis et qui je dois le dire m’a fait passer un moment de lecture excellent.

     

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     Un homme jeune a trouvé asile dans une famille dont il partage la vie simple. Sa santé est chancelante mais dès que ses forces le lui permettent il va participer à la vie de la communauté : récolter les fruits, préparer le repas. 

    Mais il faut que je vous le présente, il est jeune, juste 30 ans mais il vient de passer les quinze dernières années dans des geôles sordides, torturé, maltraité, affamé. A quinze ans, un bonheur et un malheur lui sont advenus.

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    Il est tombé amoureux de Saba, une jeune fille magnifique, lui le pauvre qui travaille au verger de son père a osé poser les yeux sur la fille d’un potentat local, et le « ver de terre amoureux d’une étoile » s’est retrouvé roué de coups et emprisonné

    « On m'avait jeté en prison non pas pour que je sois puni, mais oublié ».

     

     

     

     

     

     

     

    hafez.jpgNous le retrouvons 15 ans plus tard, brisé physiquement et moralement. Abbas le poète et le sage lui a ouvert sa maison. Il doit retrouver le fil de sa vie, réapprendre les gestes de la vie quotidienne, ne plus avoir peur. En prison il n’a eu aucune nouvelle de sa famille et encore moins de l’élue de son coeur.

    Il va tout réapprendre, la vie du village, le marché, mais aussi lire, écrire, savourer une grenade, respirer les parfums du verger de son père où il va en cachette comme en pèlerinage. 

    La guerre est passée par là et il voit que le monde a changé, les biens de sa famille ont été confisqués, les traditions ne sont plus, remplacées par la Charia.

    Il va écrire pour sa bien aimée le récit de sa vie.

     

    Pour nous tracer ce chemin de résilience l’auteur utilise une langue simple, poétique et très évocatrice. La maison d’Abbas, le verger, ont la couleur des miniatures arabes et le charme de la poésie persane.

    Cette histoire d’amour est de tous les temps et de tous la pays. Un très beau roman fait de douleur et de bonheur simple. 

     

    L’avis de Clara sur ce livre 

     

     

    Le livre : Un verger au Pakistan - Peter Hobbs - Traduit par Julie Sibony - Editions Christian Bourgois numérique