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Rechercher : la petite lumière

  • Sanctuaires ardents - Katherine Mosby

    sanctuaires ardents.gifSanctuaires ardents - Katherine Mosby - Traduit de l’américain par Cécile Arnaud - Editions Quai Voltaire
    Dans une petite ville de Virginie, une ville du vieux Sud, celui de Scarlett, de Scout et Atticus, celui qui jouit de la plus grande considération c’est bien Willard Daniels, propriétaire des « Hauts » le plus beau domaine de Winsville.
    Il revient là avec sa belle épouse, Vienna, belle et cultivée elle suscite beaucoup de curiosités et cancans. Excentrique, libre, farouchement attachée à son indépendance, la belle Vienna va de thé en cocktails se mettre toute la gente féminine à dos. Les hommes eux la croient simplement folle surtout quand il la voit promener son cheval en laisse et on disait même "qu'elle était socialiste, peut-être communiste, qu'elle aimait les Nègres et fumait des cigarettes" et puis n’a-t-elle pas fait fleurir une deuxième fois la glycine ?
    Malgré la naissance de deux enfants, Willard Daniels un beau jour quitte Winsville pour ne plus revenir, Vienna va devoir faire face à l’éducation de Willa et Elliott.
    Elliott petit lutin passionné par les oiseaux, Willa déjà libre et indocile comme sa mère. Plusieurs personnages vont venir prendre place autour d’eux, John Aimes le voisin, le médecin de famille capable aussi bien de vous accoucher que de soigner discrètement une blessure par balle, Gray l’étudiant de passage féru de latin, Vienna enfin qui vit au milieu des livres la tête parfois dans les étoiles.

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    "Puis elle avait peint la grange en bleu. Elle était entrée à la quincaillerie Henshaw en demandant de la peintre couleur lapis-lazuli. Il avait fallu cinq questions et quatre personnes pour découvrir ce qu'était le lapis-lazuli — Tout ça pour une grange ! "

     

    Un très beau portrait de femme qui fait des choix personnels et une belle évocation du sud encore tourmenté par la ségrégation et une morale qui craque aux coutures. Les descriptions d’une nature luxuriante, d’une ivresse permanente tant la vie peut être don et plénitude, sont superbes.
    Les failles pourtant ont commencé, la volonté de Vienna d’afficher sa différence va avoir des conséquences.
    Lisez ce livre, vous ne serez pas déçu, c’est le roman dans toute sa splendeur, du souffle, de la tendresse, de l’émotion, du suspense.
    Si vous avez aimer Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur ou l’héroïne du film Loin du paradis, lisez ce livre, vous ne serez pas déçu, c’est le roman dans toute sa splendeur, du souffle, de la tendresse, de l’émotion, du suspense.

    katherinemosby.jpgL’auteur
    Katherine Mosby enseigne à l'université de Columbia et collabore au New Yorker et à Vogue.
    Poète, elle est l'auteur de quatre romans. Sous le charme de Lillian Dawes a figuré dans la sélection pour le National Book Award et pour le prix Pulitzer.  

  • Du livre au CD il n'y a qu'un pas

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    Pour ceux qui aiment les histoires mais pas la lecture, pour ceux qui sont sensibles à la voix, pour ceux qui aiment retrouver leurs héros favoris.......

    Ecouter un texte c’est un plaisir particulier, vous ne vous confrontez plus à un texte, il vient à vous.
    Votre esprit peut vagabonder pendant l’écoute, c’est un moment privilégié. L’auteur d’un seul coup se fait entendre, son rythme, sa mélodie, ses mots résonnent ...
    La voix donne une vie nouvelle au texte, le comédien qui lit apporte un souffle aux mots, les fait grandir, vibrer.
    J’ai découvert en « écoutant » Dostoievski, Zola, Proust, la musique de leurs textes qui apporte un sens nouveau et a augmenter mon plaisir de lectrice.

    Trois propositions de trois textes connus à découvrir ou redécouvrir



    amiretrouvé.jpgL’ami retrouvé - Fred Uhlman - Ecoutez lire Gallimard
    Un classique que vous pouvez offrir à un ado qui lirait bien mais ....
    Lui faire découvrir l’amitié qui lie Hans et Conrad, le fossé qui sépare l’enfant juif et le fils d’une grande famille aristocratique en ces temps de montée du nazisme. Forcé à l’exil Hans un jour sera remis en présence de son passé.
    Robin Renucci donne vie à Hans et à Conrad, il fait vivre l’amitié naissante, les joies partagées et la douleur de la séparation, une interprétation très chaleureuse qui ajoute encore de la force au texte.

    jeune fille.jpgLa jeune fille à la perle - Tracy Chevalier - Ecoutez lire Gallimard
    Inutile de présenter l’histoire et vous avez sans doute également aimé le film
    A l’écoute de ce CD vous replongez dans les rues de Delf et vous entrez dans l’atelier de Vermeer accompagné par la voix d’Isabelle Carré qui vous fait vivre l’éblouissement de Griet devant un univers inconnu, elle sait à merveille vous communiquer le trouble qui s’empare de la jeune fille devant le maître et la douleur qui s’ensuit.



    bertin.jpgLa petite dame en son jardin de Bruges - Charles Bertin - Editions Autrement dit
    Un magnifique récit consacré à sa grand-mère où il rend un hommage émouvant à cette femme qui a illuminé son enfance.
    Ce petit bout de femme qui lui fait arpenter Bruges, faire des concours de châteaux de sable, filer à bicyclette pour découvrir la mer du Nord. Cette Thérèse Augustine qui savait si bien souffler dans son bugle pour annoncer son anniversaire.
    La voix d’Alain Carré fait vibrer le texte et toute la magie de l’enfance vous assaille.
     

    Pour vos achats des Sites spécialisés il vous reste juste le temps


    Livraphone      le livre qui parle     la librairie sonore

     

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  • Le Louvre à votre main

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    Pour provinciaux en visite, pour parisien afficionado du Louvre, offrez cette Promenade  qu'ils pourront faire livre en main et passer du livre aux tableaux et des tableaux aux écrivains, un format maniable pour glisser dans une (grande) poche

     

    promenades.gifPromenades au Louvre - Jean Galard - Editions Bouquins Robert Laffont
    700 chefs-d'oeuvres du musée le plus visité et le plus prestigieux du monde et tout ça en un livre que l’on peut glisser dans son sac pour parcourir le Louvre avec lui.
    Ils sont nombreux à avoir écrit sur l’art, les tableaux, les sculptures qu’ils aiment et comme en plus ils savent l’écrire avec talent imaginez le plaisir du parcours.
    On voit l’évolution du goût à travers les siècles, Jean Galard n’est pas avare avec le talent il propose 500 auteurs pour nous servir de compagnons.
    De Baudelaire à Claudel , de Diderot à Pascal Quignard, d’Yves Bonnefoy à Eugène Delacroix.

    Avis, critiques, jugements  parfois enthousiastes, extasiés, indignés, horrifiés, toute la palette est présente mais toujours la liberté d’expression et la passion sont là qui font de ce livre un petit trésor.
    Prenons le livre et parcourons quelques salles de tableaux archi connus aux oeuvres plus secrètes.

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    Le plus célèbre et le plus recherché :  La Joconde
    George Sand : "Le fugitif sourire de la Joconde, ce rayonnement divin d'une émotion inconnue, un grand génie a su le fixer sur la toile, arrachant ainsi à l'empire de la mort un éclair de cette vie exquise qui fait la beauté exquise."
    Jules Michelet : "Je suis attiré par elle comme l'oiseau par les serpents."
    Georges Clémenceau : " Léonard a tout vu, tout connu, tout compris, presque tout réalisé"

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    Un tableau que j’aime particulièrement Le chancelier Rolin en prière devant la vierge de Jan Van Eyck
    Friedrich Schlegel " C’est l’un des petits tableaux les plus remarquables parmi ceux que l’on peut voir ici "
    Giacometti est plus réservé " Le paysage de Van Eyck au Louvre qui m’attire, qui m’étonne et qui m’agace un peu "
    Mais Huysmans  lui est plus sévère " La vierge est humble et ingénue, et malgré son indéniable laideur, elle séduit par un certain sentiment de tristesse"

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    Chardin dont les tableaux sont nombreux au Louvre : Autoportrait aux bésicles
    " Allez voir dans la galerie des Pastels, les portraits que Chardin fit de lui-même à soixante-dix ans.(..) Le moindre pli de la peau, le moindre relief d’une veine est la traduction très fidèle et très curieuse de trois originaux correspondants : le caractère, la vie, l’émotion présente " et c’est Marcel Proust qui vous sert ici de guide.

    De la culture pure sous un modeste volume et accessible en prix, si vous ajoutez une carte d’abonnement au musée, imaginez le somptueux cadeau que vous offrirez !

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  • La Tempête des gazelles - Yachar Kemal

    Retour en Anatolie

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    Ma rencontre avec Yachar Kemal est toute récente et chance j’ai démarré par une trilogie ce qui me garantit un plaisir prolongé.
    Dans le premier tome de cette Histoire d’île, Regarde donc l’Euphrate charrier le sang, Kemal nous installait sur les lieux, l’île Fourmi en pleine mer Egée, un petit paradis qui sert de havre de paix à tout une série personnages en recherche d’un lieu où vivre après avoir été chassé de chez eux par la guerre et les terribles décisions de modifier les frontières et de déplacer des populations prisent en 1920 après la défaite de l’Empire Ottoman.

     

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    Dans ce deuxième volet cette petit île voit se multiplier sa population, les réfugiés affluent par familles entières, elles sont de provenance différentes, les croyances ne sont pas les mêmes, les traditions vont se rencontrer.
    Tous les nouveaux arrivants ont une histoire à nous conter, ils ont laissé derrière eux toute leur vie passée. Tous ne sont pas animés de bonnes intentions mais tous sont habités d’une formidable envie de vivre

    J’ai aimé la lenteur même du récit, on vit au jour le jour avec la population, les repas partagés, la pêche pour nourrir tout le monde, tous ces gestes quotidiens viennent nous dire que la vie s’est réinstallée avec ce qu’elle a de banal et de répétitif. On trouve, parmi les réfugiés, des hommes de la mer, des dresseurs de chevaux, des gens des montagnes, ceux qui élèvent les abeilles.

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    Photo Nathalie Ritzman

    Cette vie est entrecoupée de récits durs, violents, des souvenirs qui affleurent et qui se racontent. Les ravages de la guerre sont toujours évoqués car ils sont ancrés chez tous les personnages " Toute personne ayant vécu une telle catastrophe porte en elle une blessure inguérissable" et les histoires individuelles tissent un vaste histoire collective.
    Kemal dévoile ce besoin de liens, de fraternité et nous dit que le coeur de l’homme est assez grand pour pardonner, pour rêver, pour aimer même après l’indicible, ce que Boris Cyrulnik a appelé la résilience.

     

    Le paradis retrouvé

    "Et à présent cette île avec son poirier géant chargé de toutes les fleurs du monde et cette mer ridée de fines vaguelettes une fois de plus m'ont envoûté."

    verveine.jpg"La mer toute blanche étincellait à travers les branches des arbres. Il entra dans le moulin à vent. Une araignée avait tissé sa toile et se tenait tapie à l'une de ses extrémités. Trois grains de blé avaient formé un parfait triangle sur la meule. Ses pas l'emmenèrent ensuite vers l'oliveraie. En chemin son regard fut attiré par deux coccinelles posées sur une grande feuille verte, un défilé de fourmis, des scarabées et des fleurs de verveine bleues d'une espèce inconnue du lui."

    Je suis totalement sous le charme de Yachar Kemal : j’ai tout aimé, ses personnages, ses descriptions de la nature magnifiques, son amour pour sa terre d’Anatolie, cette capacité à nous rendre présent à la fois la beauté de sa terre et les horreurs de son histoire.
    Je ne vous dirai rien du style car je me suis laissé porté par le récit, par les rencontres, par la beauté de cette terre et cela signe le talent du conteur.
    Le premier tome a été publié en 2004 le second en 2010 j’espère ne pas attendre 6 ans pour avoir le bonheur de lire le dernier.

    Le livre : La Tempête des gazelles - Yachar Kemal - Editions Gallimard

  • Printemps éternel - Yvan Bounine

    Printemps éternel - Yvan Bounine - Traduit par Claire Hauchard - Edition bilingue - Editions du Rocher
    printemps éternel.gifYvan Bounine exilé en France en 1920, écrit ce petit récit en 1923. c’est une nouvelle un peu longue emplie de nostalgie, d’amour pour la Russie de son enfance, la Russie qui n’existe plus au moment où Bounine écrit.

    Le domaine de sa famille à Voronej était sans doute assez proche de la description qu’il fait dans ce livre.
    Le narrateur quitte Moscou car la ville s’enlaidit « que de maisons démolies, de chaussées défoncées », il prend le train pour aller voir un ami à la campagne, contraint de passer une nuit à la belle étoile

    « au loin dans le ciel, le croissant voilé de la lune. commençait à descendre derrière les contours noirs de la forêt. Il finit par disparaître, et à l’endroit qu’il venait de quitter tressaillit la fulgurance d’un éclair chaleur. ».

    Le domaine de son ami est magnifique et le narrateur retrouve le plaisir de vivre au plus près de la nature

    « les forêts de conifères dominent, sombres et sonores.(..) les aiguilles chauffées à blanc durant le jour mêlent leurs essences balsamiques aux moiteurs épicées qui montent des bas-fonds marécageux et de la rivière encaissée dont les méandres secrets se recouvrent le soir de vapeur froide. »

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    Paysage de la campagne russe - Isaac Levitan

    Le domaine a échappé au pillage et le narrateur le parcours à son gré, la demeure tient du palais italien « je regardais les plafonds rutilants de dorures et de blason » il admire les objets, les tableaux et les livres dans une bibliothèque où « scintillent les tranches vieil or de livres innombrables ». Une visite à l’église vient renforcer la nostalgie « j’avais l’impression d’être orphelin d’un monde perdu »


    J’ai aimé ce petit texte empreint de poésie, d’une grande mélancolie mais aussi de colère, le narrateur qui là n’est autre que Bounine dit « je suis évidemment un miraculé, un condamné jeté comme des milliers d’autres dans la fosse puante de l’Histoire ».


    Ce récit n’a pas la force de La vie dArseniev mais la prose, admirée par Nabokov, est de la même qualité.


    L'auteur

    180px-Bunin.jpgYvan Bounine né en Russie en 1870, exilé en France dès 1920 il obtient Le prix Nobel de littérature en 1933,

    il est mort en France en 1953

  • Journal d'un apprenti moine zen - Satô Giei

    Vivre dans un monastère

     

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    Ce petit livre nous transporte dans un monastère où pour entrer il faut montrer patte blanche et s’acharner. Si vous résister à trois jours d’attente sur le seuil alors la porte s’ouvrira.

    Ici pas question de luxe, une même pièce sert à la fois de salle de méditation, de réfectoire et de dortoir

    « ce qu’on prendrait pour une rangée de figurines en terre cuite, en position du lotus, ce sont les anciens déjà assis à méditer » 

     

     

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                                 © Stéphane Bigeard

     

    Tout est fait pour que le moine se dépouille de tous les biens superflus et même du désir de posséder. Les objets personnels sont réduits à leur plus simple expression « on peut loger sur une étagère le matelas qu’on dépliera pour le repos nocturne. »  une écuelle pour les aumônes et voilà tous les biens du moine. 

     

     

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                           le temple Tôfuku-ji

     

    La vie est rythmée par le son du claquoir à maillet, une « cloche à sonner les heures » car le moine ne fait pas que méditer, non il faut aussi participer aux tâches communes.  On peut être trésorier ou cuisinier.

    Les temps de repos alternent avec la marche méditative, les prières, les repas, la méditation assise. Les sorties sont faites pour aller mendier à l’extérieur. 

    Tout est ritualisé « le maniement des baguettes ou la manière de quitter les socques bois, tout est, absolument tout le comportement est fixé par des règles. »

    La frugalité est totale : brouet de riz agrémenté de navet, un peu de thé et voilà le repas terminé ! 

     

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    La cérémonie du thé fait suite au repas et le programme s’établit à la suite : rasage du crâne, bain,  ou balayage du monastère selon le jour du mois. 

    En courts chapitres Satô Giei brosse la vie du monastère : le travail dans le potager, les cérémonies, la ronde de nuit pour parer aux incendies, les rituels, les entretiens avec le maître.

    Le moine met toute son attention et sa ferveur au moindre geste de la vie quotidienne et ainsi chemine vers l’éveil. 

     

    Agrémenté de petits croquis humoristiques ce récit autobiographique éclaire ce qu’est la vie d’un moine entré au monastère du temple Tôfuku-ji en 1939 c’est surprenant. 

    Si vous voulez tout savoir de la vie dans un monastère zen, si vous voulez apprendre à « Pratiquer le bien pour le bien » , bref si une leçon de sérénité vous tente lisez ce livre

     

     

    Le livre : Journal d’un apprenti moine zen - Satô Giei - Editions Philippe Picquier