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Rechercher : la petite lumière

  • Le Pays oublié du temps - Xavier-Marie Bonnot

    Papou quoi ?

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    Très déçue par toute une série de polars je n’avais plus rien lu depuis des semaines. Et voilà un bon livre du genre que je vous recommande.
    Tout d’abord dire qu’il s’adresse à ceux et celles qui aime les bonnes histoires, bien ficelées, des personnages bien campés qu’on ne détesterait pas rencontrer à nouveau au détour d’un livre.
    Un récit qui va vous emporter de Marseille en Papouasie....où ça ?? oui en Papouasie Nouvelle-Guinée, je vous avoue que j’ai fait une petite recherche géographique car si je situais bien ça dans l’Océan Indien après ...c’était nettement plus flou.
    Tout commence en Nouvelle- Guinée en 1936, deux explorateurs,  Robert Ballancourt et Fernand Delorme remontent des rivières, sont accueillis dans des villages, ils sont à la recherche d’objets rares et surtout de têtes, de crânes, car ils sont ici au pays des coupeurs de têtes et accessoirement au pays des cannibales.

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    Un grand bond dans le temps pour nous retrouver à Marseille, au domicile de Fernand Delorme qui vient d’être assassiné. Michel de Palma, dit « Baron » flic très compétent et amateur d’opéra, est chargé de l’enquête.
    Très vite l’enquête va s’orienter vers le marché de l’art et ses circuits parallèles. Ce n’était que le premier meurtre, d’autres vont suivre.

    Voilà la trame, elle va vous faire voyager du Musée des Arts Premiers aux quartiers si pittoresques de Marseille, de Freud aux peuplades d’Océanie, de la goélette la Marie-Jeanne, à Port Moresby.

    C’est intelligent, stimulant, Lévi-Strauss dans un polar ce n’est pas courant et ça déclenche la curiosité. 
    Un seul conseil : embarquez sur la Marie-Jeanne vous ferez un voyage très sympathique. Moi j’ai déjà prix un ticket pour les autres polars de l’auteur.

    Si vous voulez faites un petit tour au Musée

    Le livre :  Le pays oublié du temps - Xavier-Marie Bonnot - Actes Sud 2011

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  • Et le reste est silence - Carla Guelfenbein

    resteestsilence.gifLe reste est silence - Carla Guelfenbein - Traduit de l’Espagnol par Claude Breton - Editions Actes Sud
    C’est la couverture qui m’a attirée en premier, elle reflète parfaitement le livre.
    Tommy est un garçon pas tout à fait comme les autres, a 12 ans une maladie de coeur l’oblige à une vie restreinte dans un cocon soigneusement tissé par son entourage. Lui qui rêve de voler doit se contenter de la compagnie d’un ami imaginaire et des conversations enregistrées en douce sur son MP3 un peu partout, paroles qu’il engrange dans son ordinateur.
    Son père est un chirurgien de renom et sa belle-mère Alma communique parfois avec lui en langue des signes, il a aussi une demi-soeur Lola, une vraie peste.
    La vie de Tommy bascule lorsque caché sous une table il enregistre une conversation qui ne lui est pas du tout destinée, sa mère Soledad qui est morte lorsqu’il avait 3 ans, sa mère dont la photo est cachée dans son "Architout", sa mère s’est suicidée. Tommy va chercher à comprendre cette vérité si douloureuse car il ne peut que penser " Si maman s’est ôtée la vie, ça signifie qu’elle ne m’aimait pas." Et comme Tomas , c’est son véritable nom, est très intelligent il a vite fait de faire un inventaire " Maintenant je sais qu’il y a au moins onze façons de s’ôter la vie, et que l’une d’elle est celle de maman."

    Les autres personnages vont tenir chacun leur partition et composer un chant choral dans lequel mais dans lequel les voix ne sont jamais réunies.
    Nous déroulons le fil d’Ariane pour sortir du labyrinthe composé des secrets familiaux, des non dits, des sentiments soigneusement enfermés, des peurs des uns et des autres.

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    Photo L'oeil ouvert

    L’auteur nous livre l’intime de chacun des personnages, petit à petit nous ressentons leur fragilité, leur maladresse, nous nous glissons dans cette famille blessée où le silence est la seule réponse.
    C’est un roman délicat, tendre, pudique, sensible. L’auteur explore le monde onirique de l’enfance , l’espace que chacun garde caché pour se protéger mais dont il faut parfois payer le prix.

    Un avis également positif chez Des livres et des champs


    carla.jpgl’auteur
    Carla Guelfenbein est née à Santiago du Chili. Exilée en Angleterre après le coup d'état de Pinochet, elle y étudie la biologie puis le dessin. De retour au Chili elle travaille dans la publicité. Son précédent roman "Ma femme de ta vie" a été publié chez Actes Sud

  • Les Saisons de la solitude - Joseph Boyden

    Les Saisons de la solitude  - Joseph Boyden - Traduit de l’anglais par Michel Lederer - Editions Albin Michel

    chemins de solitude.gifJoseph Boyden écrivain canadien avait raconté l’histoire de Xavier Bird dans le magnifique  Chemin des âmes roman qui se situait pendant la guerre de 1914, dans son dernier roman nous retrouvons la famille Bird et c’est Will qui en est le héros, Will fils de Xavier.
    Will vit près de la Baie James, à Moonsonee réserve d’indiens Cree, nous sommes dans le grand Nord, si vous voulez y aller prenez le Polar Bear Express le seul train qui fasse le voyage jusqu’au "trou du cul de l’Arctique" comme le nomme Boyden.
    Will Bird est un ancien pilote de brousse, porté sur l’alcool,  il est aujourd’hui plongé dans le coma à la suite d’une agression, de son monde d’ombres et de fantômes il voit défiler sa vie. Le drame de sa séparation avec sa famille, la mort de sa mère qui refusa d’apprendre la langue des blancs, son père héros de la Première guerre qui va le trahir en l’envoyant à l’école. Ses souvenirs affleurent, ceux du Grand Nord, de sa vie de trappeur mais aussi sa propre dérive, son besoin de vengeance qui l’a conduit dans ce lit d’hôpital et son besoin de rédemption.

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    Indiens Cree

    A côté de lui, Annie sa nièce, elle ne croit pas au pouvoir des mots mais elle a une dette envers cet oncle qui l’a élevé ainsi que sa soeur. Petit à petit son récit se fait plus libre, plus sincère, elle confie à Will son amour/haine pour sa soeur Susan belle et magnifique, séduite par la vie clinquante de mannequin et aujourd’hui disparue.

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    Paysages de la Baie James

    Les deux récits vont se croiser, se répondre, dévoiler les sentiments de chacun, les rapprocher par delà la conscience.
    Le Grand Nord canadien est splendidement évoqué. En filigrane de ce roman Joseph Boyden met l’accent sur la destruction lente du peuple Cree par la maladie, l’alcool, la violence, la drogue. Les indiens tiraillés entre la modernité et la vie traditionnelle.

    Si vous n'avez pas lu "Le chemin des âmes" un billet chez Lettres Exprès et chez Art et Littérature précipitez vous et retrouvez ensuite ces Saisons de la solitude.

    Poursuivre votre lecture : Un article sur les enfants Cree enlevés à leur famille sous prétexte "d'éducation"


    L’auteur

    Joseph Boyden écrivain canadien vit en Ontario et enseigne la littérature à la Nouvelle-Orléans, il a reçu le Giller Prize pour ce roman

  • Noirs hivers

    L’hiver de Franckie Machine - Don Winslow - Traduit par Franck Reichert - Editions du Masque

    frankie.gifJe vous présente Frankie Machianno, l’homme aux boulots multiples qui demandent une organisation digne du manager du mois, une ex-femme, une maîtresse, une fille prunelle de ses yeux, le voisin qu’on voudrait avoir, bref un gars bien.
    Surfeur moins fringant que par le passé mais qui chevauche la vague chaque matin à Ocean Beach....
    Un détail tout petit mais qui va mettre en péril le bel édifice patiemment construit, pendant quelques années le surnom de Frankie Machine lui a été donné par la Mafia, c’était y a longtemps quand il mettait la même méticulosité et la même organisation dans son boulot de tueur....
    Et là aujourd’hui c’est lui la cible, il a voulu rendre service et ses anciens amis veulent sa peau. Fini la vie tranquille, Frankie va devoir retrouver ses vieux réflexes, ses armes, ses planques, mettre à l’abri la fille, l’ex-femme et la maîtresse, mettre en sommeil ses petites entreprises.

    J’ai passé un bon hiver, le dosage de moments chauds est juste bon, Frankie est toujours en mouvement et pas seulement sur sa planche de surf ... Efficacité et action, un brin d’humour, un polar comme je les aime.

    L'avis de Bernard Poirette sur RTL
    podcast

    Actu du Noir et Moisson noir nous informent que De Niro a acheté les droits de ce polar, attendons....




    Hiver arctique - Arnaldur Indridason - Traduit par Eric Boury - Editions Métailié

    hiverarctique.gifL’Islande en hiver c’est comme on l’imagine : froid, gris, neigeux, hostile, chacun s’enferme bien à l’abri. Pas tout le monde car on retrouve le corps d’Elias 12 ans poignardé au pied de son immeuble, personne n’a rien vu mais le frère a disparu, la mère semble couvrir sa fuite, l’origine thaïlandaise de l’enfant a-t-elle une importance ? crime raciste ?
    Erlendur est de nouveau à pied d’oeuvre avec son équipe,  il mène en parallèle une enquête sur la disparition d’une femme à la vie sentimentale peu simple.
    Je ne suis pas très loquace car pour le première fois je me suis un peu ennuyée, la lenteur de mise en place de l’intrigue a eu raison de moi, à la moitié du livre on a pas avancé d’un iota, je suis allée au terme de l’histoire mais sauf effort d’Indridason pour dynamiser Erlendur, je crois que ce sera ma dernière balade islandaise

    Tout le monde n’est pas du même avis Télérama est même carrément enthousiaste

  • L'énigme de Flatey - Viktor Arnar Ingolfsson

    Le noir nouveau est arrivé

     

    Les années soixante sur l’île islandaise de Flatey, oui oui cherchez sur la carte cela existe c’est un confetti sur la mer.

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    Des pêcheurs, partis chasser le phoque, ont trouvé sur une île encore plus petite, un homme mort depuis plusieurs mois, autant vous dire que ce n’est pas fréquent ce genre de découverte.

    Sur Flatey où vivent un pasteur, un bourgmestre, un médecin, un instituteur, quelques pêcheurs et leur famille, vous imaginiez bien que la police scientifiques et les légistes de tous poils sont bien loin.

    Après consultation du préfet l’enquête est dévolue à Kjartan, un adjoint tout frais émoulu de l’université. Après quelques recherches le mort s’avère être le professeur Lund un danois qui travaille sur un livre un peu mystérieux, Le livre de Flatey, une de ces sagas islandaises datant du moyen-âge, tout en enluminures et épopées. Il semblerait aussi que le livre cache un secret ou plutôt une énigme en quarante questions que personne n’a jamais résolue. 

     

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                                      Le livre de Flatey

     

    Ce livre justifie t-il à lui seul que l’on assassine ?  Kjartan va devoir s’y coller et pour cela loger chez l’habitant, interroger tout le monde,  arpenter les rivages, les fjords, les criques ET la bibliothèque.

    L’auteur nous offre un petit passage du fameux livre à la fin de chaque chapitre, voilà qui suffit à nous transporter dans ce bizarre pays de feu et de glace.

    Un polar qui vaut surtout par le dépaysement et les traditions de cette île islandaise, vous verrez la gastronomie ….je n’en dis pas plus… le téléphone fonctionne avec une dynamo, le climat est à l’avenant ! 

     

    Bienvenue à ce nouvel auteur dans la famille polars nordiques, ses débuts sont prometteurs.

    J’ai bien aimé cette balade qu’avait recommandé Dasola 

     

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    Le livre : L'Enigme de Flatey - Viktor Arnar Ingolfsson - Editions du Seuil

  • Une matinée chez le libraire - Carl Jacob Burckardt

    Liber, libraire, librairie........

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    Sur le thème de la librairie voici un petit livre que j’ai toujours gardé car il me réjouit.

     

    Imaginez deux amis flânant dans les rayons d’un bouquiniste, une vieille vieille librairie « Une boutique étroite et obscure où les livres s’entassaient des deux côtés, jusqu’au plafond. Ils occupaient aussi les longues tables branlantes et recouvraient le sol dans les coins. » 

     

    Le libraire « un petit homme âgé » s’approche à regrets car il a été contraint d’abandonné sa lecture.

    Là commence une conversation qui passe de Ronsard à Nietzsche, on vilipende Malherbe, le temps de s’extasier sur Racine et le libraire finit par poser la question : Qui êtes-vous ? 

    Et la réponse simple du client :  un poète allemand.

     

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                      Rainer Maria Rilke  © dessin de Christian Serrano

     

    Et voilà qu’arrive un autre client. Quelle guigne, mais non simplement la conversation s’élargie.

    Alors c’est l’effervescence et l’on saute allègrement de Villon à La Fontaine, Valéry et Hölderlin. On évalue les qualités des traductions.

    Parfois il y a dissension entre le poète, le libraire et le nouvel arrivant et cela donne lieu à des échanges enflammés. On finit pas se retrouver autour d’une poularde et d’une bouteille de champagne

    Un poète qui n'est autre que Rainer Maria Rilke, un historien, Monsieur Augustin le libraire et Lucien Herr bibliothécaire de l’Ecole Normale supérieure ……C’était dans le Paris de 1924. 

     

    Le livre de Carl Jacob Burckhardt a un charme certain et un peu suranné. Ce texte est complété par des « Souvenirs de Rainer Maria Rilke » 

     

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    Le livre : Une matinée chez le libraire - Carl Jacob Burckhardt - Editions l’Anabase 1994