Le reste est silence - Carla Guelfenbein - Traduit de l’Espagnol par Claude Breton - Editions Actes Sud
C’est la couverture qui m’a attirée en premier, elle reflète parfaitement le livre.
Tommy est un garçon pas tout à fait comme les autres, a 12 ans une maladie de coeur l’oblige à une vie restreinte dans un cocon soigneusement tissé par son entourage. Lui qui rêve de voler doit se contenter de la compagnie d’un ami imaginaire et des conversations enregistrées en douce sur son MP3 un peu partout, paroles qu’il engrange dans son ordinateur.
Son père est un chirurgien de renom et sa belle-mère Alma communique parfois avec lui en langue des signes, il a aussi une demi-soeur Lola, une vraie peste.
La vie de Tommy bascule lorsque caché sous une table il enregistre une conversation qui ne lui est pas du tout destinée, sa mère Soledad qui est morte lorsqu’il avait 3 ans, sa mère dont la photo est cachée dans son "Architout", sa mère s’est suicidée. Tommy va chercher à comprendre cette vérité si douloureuse car il ne peut que penser " Si maman s’est ôtée la vie, ça signifie qu’elle ne m’aimait pas." Et comme Tomas , c’est son véritable nom, est très intelligent il a vite fait de faire un inventaire " Maintenant je sais qu’il y a au moins onze façons de s’ôter la vie, et que l’une d’elle est celle de maman."
Les autres personnages vont tenir chacun leur partition et composer un chant choral dans lequel mais dans lequel les voix ne sont jamais réunies.
Nous déroulons le fil d’Ariane pour sortir du labyrinthe composé des secrets familiaux, des non dits, des sentiments soigneusement enfermés, des peurs des uns et des autres.
L’auteur nous livre l’intime de chacun des personnages, petit à petit nous ressentons leur fragilité, leur maladresse, nous nous glissons dans cette famille blessée où le silence est la seule réponse.
C’est un roman délicat, tendre, pudique, sensible. L’auteur explore le monde onirique de l’enfance , l’espace que chacun garde caché pour se protéger mais dont il faut parfois payer le prix.
Un avis également positif chez Des livres et des champs
l’auteur
Carla Guelfenbein est née à Santiago du Chili. Exilée en Angleterre après le coup d'état de Pinochet, elle y étudie la biologie puis le dessin. De retour au Chili elle travaille dans la publicité. Son précédent roman "Ma femme de ta vie" a été publié chez Actes Sud
Commentaires
Ton billet me fait une peu penser à My first Sony de Benny Barbash. Je note le titre !
@ Freude : je ne connais pas le titre que tu cites, merci pour cette référence
J'avais déjà repéré cette jolie couverture, j'étais un peu méfiante, maintenant je sais que le contenu est à la hauteur du contenant ! ;-)
En effet ce roman a l'air très émouvant et pudique à la fois! Histoire bien triste en tout cas!
@ Mango : un livre très pudique, très émouvant
@ Kathel : il arrive que les couvertures soient attirantes pour un livre vide, je suis un peu méfiante comme toi, c'est la couverture qui attire et elle est bien en adéquation avec le récit : beau et émouvant
La couv' est vraiment splendide, ils savent faire chez Actes Sud... j'ai craqué pour un livre de chez eux il y a peu justement parce que la couv' a attiré mon regard...
@ Ys : Actes Sud attache de l'importance à ses couvertures et c'est un vrai travail éditorial , bien sûr qu'il y a aussi un brin de marketing mais quand la qualité y est c'est tout bénéfice pour nous lecteurs
Je m'étais déja arrêté sur ce livre pour sa couverture aussi mais ton avis emporte tout !! ça me plait !
Une de mes amies l'a lu et était enthousiaste. Je l'avais déjà noté chez Bellesahi, je le surligne et je sais que je le lirai tôt ou tard.
@ choco : un beau roman tu verras
@ Aifelle : c'est un roman qui devrait te plaire
De toute façon j'ai un préjugé favorable à l'encontre de cet éditeur... Deux billets déjà sur ce roman et enthousiastes! Freude a raison d'évoquer My first Sony, même si ce n'est pas le même style apparemment.
@ Keisha : j'ai bien noté cette référence que tu évoques, le billet de l'or des chambres est lui aussi très bon et s'ajoute à celui de Bellesahi
Je suis venue lire ton billet, que je n'ai pas pû lire hier parce que j'avais le mien a rédiger, et je vois que notre façon d'avoir perçu le livre se rejoint assez. Un livre magnifique et vraiment très émouvant. L'année 2010 commence bien je crois (déjà pas mal de bons livres pour moi) Je te souhaite une très bonne journée !
Encore un billet qui donne envie d'aller voir et de lire !!!
Billet attirant, un roman plus abouti que "Ma femme de ta vie?"
@ Tania : je ne connais pas ce roman là, c'est la première fois que je lis cette auteure, ce roman là est bien construit sans être un GRAND roman c'est un bon moment de lecture
Excellent. Je suis en haleine... et j'ajoute ce bouqin a la liste de ceux qui je dois m'offrir bientôt.
Si vous saviez Dominique, combien votre blog a raison de mon argent de poche...
@ Armando : Un prêté pour un rendu comme on dit car moi j'ai fait des orgies de musique depuis que je fréquente "Du bleu"
je l'ai lu très récemment, c'est un livre magnifique un vrai coup de coeur 2010, et en prime une superbe couverture et un super éditeur, tout y est pour succomber.
@ Pascale : une belle histoire contée avec beaucoup d'habileté et d'émotion
Ravie de faire connaissance avec un nouveau blog (en tout cas pour moi)
je suis également ravie de cette découverte sur la sphère, très beau blog, et une palette littéraire à nous faire tourner la tête... je viendrai puiser à la source de tes lectures.
bonne journée,
@ Pascale : c'est bien toute la richesse de nos blogs et échanges
@ miroir , j'accueillerai tous vos commentaires avec grand plaisir A bientôt
Puisque tu dis que la couverture a eu de l'importance dans ton choix, ne trouves-tu pas qu'elle évoque nettement celle de "Histoire de réussir" de Russell Banks, également chez Acte Sud (9782742701018)? J'ai cru un moment que c'était la même image. En fait non, mais la parenté me semble évidente. Le même maquettiste? ;-)
Les mêmes lecteurs ;-))
@ Sibylline : je n'ai pas lu ce roman là de Russell Banks et je viens d'aller voir la couverture, effectivement il y a une parenté, un même éditeur et oui tu as sans doute raison un même maquettiste ou en tous cas la même équipe