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Rechercher : la petite lumière

  • Quand le poète se mêle des traditions

    Quand le poète se mêle de traditions

     

    Il était trois petits enfants

    Qui s’en allaient glaner aux champs.

     

    S’en vont au soir chez un boucher.

    « Boucher, voudrais-tu nous loger ?

    Entrez, entrez, petits enfants,

    Il y a de la place assurément. »

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    Ils n’étaient pas sitôt entrés,

    Que le boucher les a tués,

    Les a coupés en petits morceaux,

    Mis au saloir comme pourceaux.

     

    Saint Nicolas au bout d’sept ans,

    Saint Nicolas vint dans ce champ.

    Il s’en alla chez le boucher :

    « Boucher, voudrais-tu me loger ? »

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    « Entrez, entrez, saint Nicolas,

    Il y a d’la place, il n’en manque pas. »

    Il n’était pas sitôt entré,

    Qu’il a demandé à souper.

     

    « Voulez-vous un morceau d’jambon ?

    Je n’en veux pas, il n’est pas bon.

    Voulez-vous un morceau de veau ?

    Je n’en veux pas, il n’est pas beau !

     

    Du p’tit salé je veux avoir,

    Qu’il y a sept ans qu’est dans l’saloir.

    Quand le boucher entendit cela,

    Hors de sa porte il s’enfuya.

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    « Boucher, boucher, ne t’enfuis pas,

    Repens-toi, Dieu te pardonn’ra. »

    Saint Nicolas posa trois doigts.

    Dessus le bord de ce saloir :

    Le premier dit : « J’ai bien dormi ! »

    Le second dit : « Et moi aussi ! »

    Et le troisième répondit :

    « Je croyais être en paradis ! »

     

     

    Le livre : Les filles de feu - Gérard de Nerval 

  • Un été avec Montaigne - Antoine Compagnon

     

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    Dernière lecture philosophique pour accompagner votre été. 

    Un livre au petit format et au nombre de pages très très raisonnable.

    L’été dernier j’ai enregistré sur France Inter Antoine Compagnon professeur au Collège de France et blogueur au Huffington Post, il avait accepté une sorte de pari : donner envie de lire Montaigne. Les passages des Essais étaient lus par Daniel Mesguich.

    j’ai écouté à plusieurs reprises ces balades estivales et voilà qu’ Antoine Compagnon nous les livre en format papier.

     

     

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    Ce sont quarante chapitres très courts qui s’insinuent dans la vie du philosophe, dans sa librairie, qui nous le montre à cheval ou en proie à des coliques éprouvantes.

    Quarante petites leçons mises à portée de tout lecteur pour qu’il découvre Montaigne et ses passions, sa vie et ses cogitations, les principaux thèmes de ses écrits: Tolérance, amitié, lecture, l’instruction. Vous y retrouverez le Montaigne voyageur et l’homme politique ami du futur Henri IV. 

    Le format du livre impose des idées brièvement exposées sans jamais perdre en clarté. Le tout rassemblé dans un petit livre jaune d’or qui évoque l’été et le farniente. 

     

    La volonté d’Antoine Compagnon était de rendre les Essais « le seul livre au monde de son espèce » accessibles à tous : pari réussi 

     

    Pour info : si vous achetez le livre un flash code vous permettra d’accéder aux textes audio, mais je peux aussi si vous le souhaitez vous les envoyer. 

     

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    Le livre : Un été avec Montaigne - Antoine Compagnon - Editions des Equateurs

     

     

     

  • Un été à l'Islette - Géraldine Jeoffroy

    Camille Claudel c’est pour moi assez définitivement La petite robe bleue de Michèle Desbordes. 

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    Il y a bien sûr les biographies mais ce petit livre m’avait touché de façon forte. Cette rentrée m’a offert de nouveau un livre au ton moins noir mais tout aussi émouvant. 

    Par la grâce de la correspondance qu’ Eugénie entretient avec un soldat au front en 1915 (ne vous inquiétez pas vous le retrouverez) nous sommes emportés vers l’été 1862 au Château de l’Islette en Touraine, lieu enchanteur proche d'Azay-le-Rideau  au bord de l'Indre. 

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    Eugénie est une jeune fille en mal d’avenir, sa famille lui a réservé le rôle d’institutrice un peu pour se débarrasser d’elle. Elle arrive au château pour être la préceptrice de Marguerite la petite fille qui vit au château avec sa grand-mère, la châtelaine , Mme Courcelle qui accueille chez elle des artistes. 
    Et pas n’importe quels artistes : Camille Claudel et Rodin, Debussy avec Mallarmé en filigrane.

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    Camille vient à l’Islette pour travailler sur son oeuvre en cours : La Valse, une oeuvre qu’elle façonne, modifie, corrige car la direction des Beaux-Arts trouve la première version de sa Valse trop dénudée.

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    « Nous tournions et retournions autour des danseurs car l’œuvre imposait de la contempler sous tous les angles ; par une mystérieuse attraction, elle nous contraignait à la regarder en trois temps, nous emportant irrésistiblement dans son tournoiement. »

    Camille et le compositeur Claude Debussy échangent des lettres courtes,  Claude ne semble pas un admirateur de Rodin et pousse Camille à échapper un peu à son emprise, mais celle -ci attend son amant. Elle lui écrit «  Nous sommes, vous et moi, des bagnards isolés mais nous aimons nos chaînes et notre solitude. » 

    Debussy aussi est dans le désarroi, il en est aux premiers balbutiements de Prélude à l’après-midi d’un faune.
    Rodin arrive tout à son projet d’un Balzac, il cherche l’inspiration. Marguerite a un peu peur de lui, pour elle il est à la fois l’ours et l’ogre des contes.

    Eugénie est témoin de la tension dans le couple, mais les chemins de la création se recoupent.

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    Eugénie devient pour quelques jours la secrétaire de Rodin et nous permet de partager leurs doutes, les affres de la création, la violence des sentiments.

    L’auteur parvient à mêler très habilement un romanesque purement imaginaire et une réalité de la création.

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    Marguerite le modèle de la Petite châtelaine

    Un roman qui effleure les trois grands destins avec une extrême sensibilité, beaucoup de délicatesse mais aussi avec une profonde vérité dans ce qu’elle peut avoir de dure, de noire et de désespérée.

    Un petit régal que ce roman. Les éditions Arléa savent parfois dénicher des trésors, c’est eux qui avaient déniché Neige de M Fermine. J’ai retrouvé ici un roman qui m’a procuré un même plaisir 

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    Le livre : Un été à L’Islette - Géraldine Jeoffroy - Editions Arléa

     

  • Ma vie dans les Appalaches - Thomas Rain Crowe

    Pour amateurs de nature writing

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                                      ©Chatree Maknual

     

    Si vous avez lu et aimé Walden, si vous avez lu et aimé Solitudes australes, si vous êtes fan du journal de Rick Bass alors le livre de Thomas Rain Crowe est fait pour vous.

     

    1980 Thomas Rain Crowe prend la décision de vivre loin des villes, au coeur des Appalaches de son enfance en Caroline du Nord

     

    Seconde décision : vivre en autarcie, être capable de cultiver, pêcher, chasser ce dont il a besoin pour vivre.

    Première étape : construire une cabane rudimentaire « en bordure du champ de Zoro » son ami,  pas d’eau courante, pas d’électricité mais un pays où « le cerf et la colombe vivent leur vie au même rythme »

    Sa décision le classe immédiatement dans la case « émule de Thoreau » , il apprend à couper et à stocker son bois, planter ses légumes, faire son pain, élever des abeilles et aussi, car il faut bien vivre joyeusement, fabriquer sa bière. 

     

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                     Les appalaches en Caroline du nord

     

    Les objets quotidiens prennent une énorme place, la faux, la scie deviennent des compagnes dont il faut prendre soin, créer et soigner un « potager de montagne » est un art difficile qui demande réflexion, la pêche vous incite à « penser comme le poisson que l’on pêche » bref on est pas loin du paradis.

    Echapper à la société de consommation oui mais sans couper les ponts avec la civilisation et les amis. Lorsque la solitude se fait pesante 

     

     

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    Ce retour aux sources se lit avec bonheur, les mots coulent, la poésie est présente mais aussi le réalisme lié à une vie parfois dure. 

    Dans un chapitre qui m’a beaucoup intéressé il parle des « nouveaux naturalistes » des écrivains, des scientifiques qui ont oeuvré pour la protection environnementale. L’un deux a attiré mon attention et je vous en parlerai prochainement. 

    Mes deux chapitres préférés Sous la neige et Une marche en forêt.

    Pour vous convaincre :

    « Presque trente centimètres de neige sont tombés pendant la nuit. Une fois que le feu a repris et réchauffé la maison, j’entrouvre les fenêtres et je peux ainsi entendre, en stéréo, les bruits des oiseaux en train de manger dans la neige - un choeur animé de pépiements, de trilles et de cris perçants. Une symphonie, en fait, au vu de leur état d’anxiété, plus proche d’un combat que d’un cocktail mondain. Quand les montagnes sont couvertes de neige et de glace, les oiseaux doivent toujours manger, par jour, l’équivalent de leur poids en nourriture, mais comme leurs aliments habituels ont disparu, se nourrir prend un tour bien plus sérieux. »

     

     

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    Chaque chapitre nous fournit une citation de ses auteurs préférés : Snyder, Emerson, Thoreau bien sûr et Whitman et chaque chapitre se termine par un poème, certains m’ont infiniment plu.

     

    En un temps secret une fleur

    de velours lisse peut devenir côtelée

    Pleurer ou s’accrocher

    à la lumière pour s’assécher

    Etre du nectar brillant sur la peau

    Un ciel où pêcher le miel

    Dans un breuvage d’étoiles

     

    L’auteur est un ami d’Allen Ginsberg et de Gary Snyder et des poètes de la Beat Génération. Publié aux Etats-Unis en 2005 c’est une excellent idée des éditions Phébus de nous offrir cette traduction.

    Aujourd’hui Thomas Rain Crowe a quitté sa cabane des Appalaches, il continue à travailler pour des revues écologiques, le poète c’est fait traducteur.

     

    L'avis de Pierre Assouline

     

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    Le livre :  Ma vie dans les Appalaches - Thomas Rain Crowe - Traduit par Mathias de Breyne - Editions Phébus 

     

     

  • L'automne d'un poète : Jean Mambrino

    L’automne du poète 

     

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    Jean Mambrino vient de mourir et cette nouvelle m’a touché. J'ai appris en lisant les articles qui lui sont consacrés sur internet, que cet homme était jésuite, j’ai cru tombé de ma chaise, un poète membre de la Compagnie de Jésus ! surprenant.

    Sa poésie est sans doute empreinte des signes de sa foi mais je ne connais mal sa poésie, je connais mieux le passeur, le chroniqueur littéraire, le guide indispensable pour vous faire faire un voyage parmi les écrivains, les poètes qui parlent à son âme et qui je vous l’assure parleront aussi à la vôtre.

     

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                                      ©(CIRIC / Stéphane Ouzounoff)

     

     

    J’ai deux livres de Jean Mambrino dans ma bibliothèques et ce sont deux parcours superbes.

     

    Lire comme on se souvient est le plus ancien. Il date de 2000 est un recueil d’articles courts sur des écrivains de tous les pays, certains très célèbres comme Karen Blixen, Ray Bradbury ou Jean Giono, d’autres plus confidentiels qui furent de réelles découvertes pour moi comme Gustav Janouch ou Walter Pater.

    Dans la préface Jean-Pierre Sicre dit joliment qu’« il n’est pas beaucoup de livres dont on ait, dès la première approche, le sentiment qu’ils sont là pour rendre les gens heureux » . Je souscris totalement à ce sentiment à la lecture de Jean Mambrino, il n’est pas besoin d’être un grand connaisseur de la littérature, les textes sur chaque auteur sont courts mais pleins de sucs, ils les a lus, relus, il en a fait son miel et à son tour il nous transmet son savoir, son plaisir.

    A son propos Claude Roy disait qu’il réconciliait réflexion et émotion. 

    Avec lui vous aurez rendez vous avec Kawabata, Jünger, Pa Kin ou Jorge Amado. 

     

    Le second volume La Patrie de l'âme est du même ordre mais là les parcours proposés sont moins nombreux et plus denses. Il rend visite à une vingtaine d’écrivains et poètes du XXème siècle, on y trouve Proust bien entendu, Canetti et Nikos kazantzakis, Simone Weil ou Joseph Brodsky

    Je ne choisirai pas entre ces deux livres, je les ai lus tous les deux avec bonheur, relus et feuilletés très souvent 

    Il me reste à découvrir le poète, en attendant voici quelques extraits pour vous mettre en appétit.

     

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    A propos de Rilke 

    « Valéry disait de Rilke après sa mort : « Ses yeux très beaux voyaient ce que je ne voyais pas ». Lui qui fut le poète même de la solitude, il est devenu l’ami innombrable de tous ceux qui ne succombent pas au tintamarre du siècle, unissant l’amour du monde et l’intériorité du coeur. »

     

    A propos de Le Clézio

    « Lire ces histoires qui ne racontent rien d’autre que les merveilles de l’Univers, c’est comme respirer dans le droit fil du vent, au coeur d’une large colonne de brise se déplaçant avec la pensée. C’est comme boire une eau si glacée et si pure qu’on ne sait plus entre les paumes et dans la gorge, si elle est lourde ou légère. »

     

    A propos d’Adalbert Stifter 

    « Un beau vieux livre, d’une lenteur profonde où remuent les songes. Un livre musical et tragique dont la douleur ultime laisse poindre une incompréhensible et tremblante lumière, à l’instant même où elle décline et disparaît. »

     

    A propos de Jules Supervielle

    « Il a fait un pacte avec le silence. Il est de connivence avec lui. Il pourrait faire sien le mot magnifique de Léon Bloy  « Le silence est ma patrie » .

     

    A propos de la poésie de Joseph Brodsky

    « Toutes les réalités du monde et de la vie, les minuscules, les grandioses, les mesquines, les sordides comme les plus sacrées, et les pays de la planète, les terres du soleil ou du froid, et les vieux âges au fond des brumes dorées de la mémoire, sont ainsi par bribes rassemblées. »

     

    Les deux livres sont édités chez Phébus 

  • La libellule et le philosophe - Alain Cugno

    La vie secrète des libellules ou le philosophe entomologiste

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    « Etre naturaliste , c’est d’abord cela : éprouver une émotion indicible , simplement pour avoir reconnu sont animal préféré »

    Voilà vous êtes entrés au royaume d’Alain Cugno, un pays de passion, de beauté, d’interrogation.
    Longtemps ornithologue, l’auteur aujourd’hui arpente inlassablement les lacs de Charente pour guetter, photographier, observer des libellules. Monsieur Cugno est amateur d’odonates (ça c’est pour vous montrez ma culture entomologique, c’est le nom correct de la libellule)

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    Libellula quadrimaculata

    Mais Alain Cugno n’est pas seulement un amateur éclairé de libellules, il est aussi tombé dans la marmite de la philosophie, et ses compagnes de chasses photographiques sont pour lui un sujet perpétuel de réflexion, de questionnement, et après tout la philo est-elle autre chose qu’un questionnement perpétuel ?
    Il dit dans une interview qu’il y a « une profonde parenté » entre ses deux activités

    « On part le coeur battant attendre que ce qu’on aime s’offre : les insectes, les mots. Passion amoureuse, en somme. »

    L’amateur d’odonates connaît  les joies de la classification,  les affres de l’attente car « il se trouve privé de ses animaux préférés pendant la moitié de l’année. ». Il est pris de vertige devant « leur rapidité, leur capacité à changer de direction avec une brusquerie qui laisse pantois »
    Les libellules sont la représentation du réel, ici et maintenant

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    Accouplement de libellules Caloptéryx splendens ©Gérard Thérin

    « les animaux sont des êtres énigmatiques parce qu’ils sont entièrement présents, là où ils sont. »

    La naissance des demoiselles est une histoire d’effort désespéré pour devenir imago « lorsqu’il (l’insecte) a parcouru toutes les étapes de l’oeuf à sa forme définitive » c’est un instant extraordinaire que cette « émergence » véritable « Jardin des délices »
    Les libellules  sont la liberté même, attachées à rien, fragiles et pourtant la communauté odonates n’est pas de tout repos. La libellule en effet est vorace, chasseresse, impitoyable avec ses proies. Ce magnifique trait de lumière dans la chaleur de l’été est une prédatrice redoutable, elles sont puissance et légèreté, proches et inacessibles, capables de «poursuites vertigineuses ».
    Cette opposition et cette simultanéité enchantent Alain Cugno et le fascinent. Il prend à témoin Saint Augustin et Proust pour nous faire entrer dans ce monde étrange celui de ces demoiselles qui

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    Libellules de Méditerranée

    « de même que la pensée ne peut pas s’arrêter de penser (...) de même les libellules volent encore quand elles ne le peuvent plus ».

    Puisqu’on est en compagnie d’un philosophe on saute allègrement de la durée de vie de l’insecte à la brièveté de la vie de ...Sénèque, de la singularité des insectes à Aristote et à cette « nature qui ne fait rien en vain ».

    Pour Alain Cugno « la philosophie n’est vivante qu’au moment où elle vous permet de voir le monde comme vous ne l’aviez jamais vu, plus réel, plus existant, plus exaltant aussi. »

    Ne laissez pas passer cette invitation à philosopher sous le soleil, à songer au divin, à entrer dans un monde insolite et coloré par la grâce des photographies qui converties en dessins apportent une touche presque tactile au livre.

    Faites une place à ce livre dans votre bibliothèque