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Rechercher : la petite lumière

  • Pause estivale

    Pause estivale

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    J’ai encore quelques pavés à lire, j’ai encore un petit voyage au bord d’un lac au programme.

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    Je vous abandonne quelques jours et vous donne rendez-vous autour du 16 août pour partager avec vous vos lectures d’été.

     

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    Bel été à toutes et tous

  • Récidive et cadeau

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    Ma petite créatrice de Haïkus a récidivé pour mon anniversaire

    Je vous livre son cadeau.

     

    La vitre tremble

    Bruit strident

    La pluie est là

     

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    Le blé frissonne

    Le moteur est déclenché

    Les mottes sont ramassées

     

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    Le vent souffle

    Les arbres penchent

    C’est l’orage qui est présent

     

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  • Ecrits dans les marges - Danielle Bassez

    « De la pratique du gribouillage comme art gourmand de la lecture »

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    Comment lisez-vous ? Est-ce que comme moi sur les livres qui vous appartiennent vous parsemez ici et là des notes, des ajouts, des renvois vers d’autres livres, le sens d'un mot inconnu, des points d’interrogation, parfois d’exclamation, parsemez vous comme moi les livres de petits feuillets en papier pelure ? 

    Je ne peux pas m’en empêcher, je fais de petites marques avec toujours les mêmes crayons à papier, très fins, légers, que l’on gomme sans laisser de traces. Je note, relève des phrases et  j’aime relire ces petits mots des années plus tard et bien entendu parfois je ne comprends plus pourquoi j’ai relever une phrase, mais parfois cela ravive le bonheur de la première lecture.

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    Annotations des Provinciales de B Pascal 

     

    Quand j’ai lu la quatrième de couverture de ce petit livre j’ai su immédiatement qu'il était pour moi. 

    L’auteur nous y parle de son père, lecteur passionné, attentif, assidu, lecteur admirable. 

    Un homme discret « Vêtu de sa blouse de travail grise » d’employé des postes, un homme des choses simples « Un homme des taillis, qui furète, qui fouille »  et qui tout au long du temps lit, des formats réduits, des livres à glisser dans ses poches.

    Il lit de tout et partout, Proust et les souvenirs d’un mineur, au dessus de son établi ou au grenier, « les mots lui ont donné faim »

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    Annotations du Livre des Merveilles de Marco Polo par Christophie Colomb

    Séville Bibliotheca Colombina

     

    Il lit parsemant les livres « De minces papiers de soie, des bandes d’expédition de journaux, des fétus qu’il planque entre les pages ». Il lit « sans discrimination et sans préjugés »

    Toutes les petites notes, les listes de mots, les signes cabalistiques, les dessins, révèlent l’ homme  « Il lit des livres denses imprimés sur papier bible, qui se défendent par toutes les ronces d’un vocabulaire hermétique et dans lesquels on pénètre avec difficulté »

    Plus que lecteur, il prend la plume, à travers bribes et petits commentaires, il se dévoile : «  Il se confiait au papier, aux pages d’un livre ami, et pour se murmurer à lui-même cet émoi fugitif, coulait sa voix dans les mots d’un autre. »

     

    C'est une émouvante découverte posthume pour sa fille dont elle jouit  avec amour et pudeur.
    Un petit livre précieux, une leçon laissée par un lecteur rare et gourmand de lecture.

     

    Le livre : Ecrits dans les marges - Danielle Bassez - Cheyne Editeur 

     

    Bassez_Danielle.jpgL’auteur 

    Née à Châteauroux en 1946. Elle a enseigné la philosophie à Grenoble. Elle a publié l’essentiel de son œuvre à Cheyne, soit sept titres à ce jour. Un roman paru chez Castells en 2007. Depuis 2006, elle partage son temps entre la Haute-Loire, l’Isère et la Grèce.

    (source l’éditeur photo © Danielle Bassez )


     

  • La douceur de l'ombre - Alain Corbin

    Une sieste à l'ombre 

     

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               Ils sont parfois millénaires

     

    Si vous êtes sensible à la lumière à travers les frondaisons, si le parfum des pins vous transporte, s’il vous est arrivé d’enlacer un arbre ……..alors alors ce livre est fait pour vous.

    Le titre est déjà tout un programme : la douceur de l’ombre.

     

    Bon maintenant attention c’est un livre tout à fait sérieux mais qui vous porte de branche en branche et tel le Baron perché vous n’aurez peut être plus envie de redescendre.

     

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                       Ne plus jamais descendre

     

    Alain Corbin va vous faire parcourir les plaines et les monts, l’antiquité et la Renaissance, la poésie et la peinture. 

    Car l’arbre enchante l’homme depuis toujours. Il lui a parfois rendu un culte comme à une divinité, Platon en a fait le lieu d’élection de son Académie, Virgile l’a chanté avec ses plus beaux vers.

    Objet parfois de superstitions ou d’effroi, l’arbre est le compagnon de toujours, fournissant l’abri, la chaleur, les fruits.

    Alain Corbin passe tout en revue et s’appuie sur un nombre de citations ahurissant que l’on note au fil des pages pour ne plus les oublier.

     

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                  Souvenirs de Mortefontaine Camille Corot

     

    Si l’on suit un peu le courant de l’histoire nous voici avec Ronsard mais très vite avec les romantiques, et là c’est un peu l’apothéose : Lamartine et les Cèdres du Liban, Chateaubriand et les frondaisons américaines et bien entendu Hugo !! 

    j’ai découvert que Bernardin de Saint Pierre était un fervent des arbres, l’auteur m’a confirmé l’amour absolu de Thoreau pour « la feuille, l’humus et l’arbre sauvage », l’intérêt des savants pour les arbres, Darwin et Elisée Reclus sont au rendez-vous. Voilà déjà un livre riche et l’on n’a pas encore envisagé la peinture !!

     

    Bref un livre à garder par devers soi tout l’été, pour le feuilleter, pour réciter les poèmes que l’on y trouve et enfin pour comprendre comment nous  avons fait de l’arbre notre confident, une source d’émotion ou de sagesse.

    Un livre sérieux et complet tout de vert vêtu et qui vous procurera beaucoup de plaisir.

     

    et pour satisfaire votre curiosité le site des Arbres remarquables

     

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     Le livre : La douceur de l'ombre - Alain Corbin - Editions fayard 2013

     

     

  • Lire, écrire - Paul Willems

    Des mots, toujours des mots, encore des mots...

     

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    Un livre en deux parties, une consacrée à la lecture et une à l’écriture.

    Les plus belles pages à mon goût sont consacrées à la lecture. C’est superbe et il est difficile de ne pas transformer ce billet en une longue page de citations choisies.

     

    Dans ces pages pleines de lumières Paul Willems nous fait cadeau, car c’est un cadeau, de sa façon de lire, lire au lit, un grand classique, mais surtout lire en train

    « Voilà plus de trente ans que je prends tous les jours l’omnibus à Hove, près d’Anvers, et que je descends à Bruxelles. Quarante minutes de solitude protégée par la foule des voyageurs et rythmée par les roues sur les rails »

    Il ne parle avec personne car « Tous les matins je glisse un livre dans ma serviette. À ce geste, je sens déjà monter en moi la joie de la lecture. »

    Quand il lit il se transporte loin et peut par l’imagination « aller au bois de Boulogne où Odette de Crécy passe au grand trot de ses chevaux. »

    Mais le lieu plébiscité c’est la bibliothèque du domaine de sa famille, Missembourg , sa mère a écrit sur ce domaine, son étang, ses bois. Dans la bibliothèque « le temps est immobile » Là Paul Willems lit « les pieds aux chenets » et tente de retrouver « les traces du temps » qui ont été déposé entre les pages, languettes de papier jauni, trèfles à quatre feuilles ou encore « ces fleurs cueillies un soir d’été, et qui laissent une auréole jaune sur la page »

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                         Le domaine familial 

     

    La seconde partie s’attache à l’écriture et on y retrouve les mêmes thèmes que chez Claude-Edmonde Magny

    La douleur de l’enfantement n’est pas absente « Ce n’est pas la page blanche qui donne le vertige, c’est la page noircie, souillée de mots.  »

    Le thème de l’effort permanent que Willems se retrouve chez ses écrivains préférés 

    « L’effort est immense. Les plus grands écrivains y ont sacrifié leur vie. Balzac et Proust ont succombé au travail. Kleist, Nerval et Artaud se sont suicidés. D’autres se sont systématiquement détruits comme Rimbaud  » 

     

    Le doute ici aussi « L’acte d’écrire est dangereux parce qu’il fait douter de soi. » mais pour autant écrire est un acte vers lequel on est poussé par une force irrépressible un acte « mû par le désir, la peur, l’inquiétude, la joie, la colère ou par la nostalgie de l’horizon »

     

    En cinquante pages Paul Willems nous livre son paradis et son enfer ! Ami lecteur si tu as aimé les pages de Proust sur la lecture, ce livre est pour toi, le livre idéal pour commencer une année de lecture.

     

    L’auteur : Paul Willems est un dramaturge Flammand qui écrit en langue française, il est le fils de Marie Gevers poète belge de la première moitié du XX ème siècle. Lisez le billet de Tania pour en savoir plus.

     

     

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    Le livre : Lire, écrire - Paul Willems - Editions Fata Morgana 

  • L'invention de la vérité - Marta Morazzoni

    l'invention.gifL’invention de la vérité - Marta Morazzoni - Traduit de l’italien par Marguerite Pozzoli - Editions Actes Sud
    Un roman qui mêle l’art et l’histoire, qui entrelace deux époques et en marie les personnages, qui interroge sur la beauté et la création, un récit subtil et attachant mêlant fiction et réalité.
    La réalisation de la tapisserie de Bayeux d’un côté, le voyage à Amiens de John Ruskin esthète et critique d’art de l’autre.
    La tapisserie de Bayeux chef d’oeuvre du Moyen Age raconte par touches successives les conquêtes et les batailles de Guillaume le Conquérant, la reine Mathilde pour rendre hommage à son époux et chanter ses exploits, rassemble 300 brodeuses venues de toute la France pour réaliser la tapisserie qui « ne se veut pas moins que les oeuvres des maîtres sculpteur de la cathédrale  »
    Une brodeuse originaire d’Amiens Anne-Elisabeth prend place auprès de la reine et tisse jour après jour les fils colorés qui vont transformer le lin blanc en un livre vivant " Le rouleau de lin, encore intact et immaculé, attendait de se déployer devant les brodeuses à l’oeuvre telle la plaine qui, dans la nuit, attend le combat. "

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    La tapisserie avance lentement " les heures sur la toile de lin qui se trouvait devant elle, deviendraient des mois, voire des années ; le jour de l’achèvement se rattacherait difficilement dans sa mémoire, au matin du début."
    Anne-Elisabeth met tout son art et toute son âme au service du chef d’oeuvre " Le passage de l’aiguille sur le tissu suit un mouvement intérieur qui ne s’épuise pas dans le caractère mécanique du geste. "

    En alternance John Ruskin  esthète et fin connaisseur de l’art gothique nous sert de guide dans Amiens, ce sera son dernier voyage. Cet amoureux de la beauté en fera une Bible  La Bible d’Amiens que Marcel Proust traduira en français.

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    Pour lui "L’extérieur d’une cathédrale est semblable à l’envers d’une étoffe qui vous aide à comprendre comment les fils produisent le dessin tissé ou brodé du dessus" Il nous fait partager sa vision, dévoile les secrets de la cathédrale, ce qu’il appelle son labyrinthe "en plein jour la lumière frappe le tracé du labyrinthe après avoir franchi la broderie de la rosace"
    Les mots de Ruskin créent un dialogue entre la Cathédrale et la tapisserie, fils, étoffes, broderie, dessin tissé....

    Ce livre léger et fin se déroule lentement, n’attendez aucun rebondissement, il n’y en a pas. Anne-Elisabeth le personnage de fiction rejoint John Ruskin, tous deux nous font sentir la joie éprouvée devant la beauté, nous font toucher l’impalpable de la beauté.

    L’auteur
    martamorazzoni.jpgMarta Morazzoni a été révélée au public par son premier livre, La Jeune Fille au turban (1986), traduit en neuf langues. Professeur de lettres et d’histoire, critique littéraire, elle est l’auteur de plusieurs romans et recueils de nouvelles. L’Invention de la vérité a également été récompensée par le prestigieux prix Campiello. (source l’éditeur)