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Rechercher : la petite lumière

  • Polars and Co

    Deux bons petits polars, l’un lu juste avant noël et l’autre que je viens de terminer.

    Deux mondes totalement différents mais tous les deux noirs noirs noirs

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    Attention sueurs froides en perspective

  • Turner ses maîtres et ses héritiers

    Turner ses maîtres et ses héritiers - Editions Beaux Arts collection 19/19

     

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    Quand on rate une exposition on se rabat sur un livre, c’est ce que j’ai fait et celui ci dans son format carré est un bon choix.
    Bougon, râleur, acariâtre, un peu mythomane, sûr de son génie, voilà quelques traits du joyeux caractère de John Mallord William Turner. Ce devait être un frère en mauvais caractère de Schopenhauer.
    Il refusa toute sa vie de donner sa date et son lieu de naissance ! Voilà pour le pittoresque le reste relève du génie.
    Dans la première partie du livre on voit les influences, les admirations de Turner pour ses maîtres en peinture et le dialogue qu’il entretint avec eux tout au long de sa vie.
    Contrairement à la littérature où si l’on imite on est aussitôt taxé de plagiaire, en peinture, un artiste peut s’inspirer d’autres artistes et en tirer la « substantifique moëlle ». Très tôt admis à l’Académie Royale, Turner n’a jamais cessé d’admirer et de s’inspirer d’autres peintres.
    Quelques exemples : il aime peindre des paysages, il sait s’inspirer des peintres hollandais dans ses brumes et clair obscur, dans ses marines. Rembrandt est son maître


    La preuve en images Le moulin de Turner Le moulin de Rembrandt (un clic pour agrandir)


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    Il comprend très tôt l’importance des couleurs et de la lumière, un voyage en Italie et surtout à Venise va décider de la suite de son art. Il va lui l’admirateur de Canaletto, de Claude Gellée dit Le Lorrain, révolutionner l’art du paysage, inventer un flou inimitable, doté ses marines de ciels et de couleurs fantastiques. Le public ne suit pas forcément et crie parfois à la folie et une grande partie de ses tableaux restent invendus.

    La preuve en images Vues de Venise  Canaletto et Turner (un clic pour agrandir)

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    Il a peut être un caractère exécrable mais il sait rendre hommage avouons le. Mais passons des maîtres aux héritiers, car c’est à ça que l’on reconnaît le vrai génie. Ses héritiers ont moins de grandeur quant à l’hommage car ni Monet, ni même Pissaro, Ensor qui le découvrirent au gré d’un exil londonien au moment de la commune, n’avouent son influence, et pourtant

    La preuve en image Pluie vapeur et vitesse de Turner Monet La Gare Saint Lazare

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    Un livre très agréablement illustré, très didactique sans être lourd. Un texte simple  mis au service de ce génie de la lumière et de la couleur qui disait « Voir est un art »

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    Une de ses plus belles de ses toiles ( merci Aifelle)

  • Darwin et le bouleversement du monde - Jean-Claude Ameisen

    Embarquez vous sur le Beagle sur les traces de Darwin

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    Un livre scientifique qui a des allures de polar, une biographie qui se lit comme un roman, oui je vous fait l’article, oui je veux vous convaincre de lire ce livre !

    Darwin : j’ai laissé passé les festivités liées aux anniversaires car j’éprouve vite un certain ras le bol quand tous les journaux, toutes les revues se donnent le mot, mais je dois dire qu’il y a un avantage c’est de voir fleurir les publications et les livres.

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    Sur les traces de Darwin : magnifique voyage proposé par le CNRS

    Cette biographie s’attache à nous livrer un portrait en pied, sans occulter les difficultés, les doutes, les erreurs parfois, du grand savant. On est invité dans son intimité, on le suit de son voyage sur le Beagle à l’élaboration de sa théorie ....

    Embarqué en 1831, il ne revient en Angleterre que cinq ans plus tard, entre temps il a amassé une quantité d’observations, d’expériences, d’échantillons qui  suffirait à remplir la vie d’un homme, mais pour Charles Darwin ce n’est que le début de l’aventure.

    Jean Claude Ameisen nous fait toucher du doigt le combat intérieur mené par Darwin, ses doutes, ses questionnements, tout ce qui le fait hésiter à porter à la connaissance de tous sa théorie. Vingt ans, il lui faudra vingt ans !
    En même temps il nous restitue un aspect de Darwin que pour ma part j’ignorais, son combat contre l’esclavage, le combat d’une vie. On suit avec passion le parcours de Darwin, ses relations avec d’autres savants de l’époque, Cuvier, Buffon, Lamarck qui fut son grand rival. On est touché par les doutes en matière religieuse et la véritable épreuve que représentent les conséquences de sa théorie sur ses convictions.

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      Le dessin original tiré des carnets de Charles Darwin montrant sa réflexion concernant les différentes lignées d'espèces dont certaines s'éteignent et d'autres mutent.

     

    Plusieurs chapitres nous entraînent du côté de la lumière : les sciences de la vie doivent tout à Darwin et Ameisen fait un vaste tour d’horizon des acquis que nous lui devons : la biologie, la génétique. Mais il y a aussi une face sombre, c’est le dévoiement de la théorie de l’évolution, son utilisation pour servir la cause de l’eugénisme ou du racisme.

    Jean Claude Ameisen est un passeur exceptionnel, son écriture est d’une grande élégance sans nuire à la simplicité, ses propos éclairés par la philosophie et la poésie sont pleins de ferveur, d’admiration.

    C’est un livre riche, plein, un livre savant et pourtant à la portée de tous, j’ai été captivé et je vous propose de vous embarquer vous aussi sur le Beagle vous ne le regretterez pas.

    Si vous voulez écouter JC Ameisen dans une conférence sur Darwin c'est sur Canal U


    Le livre : Dans la lumière et les ombres Darwin et le bouleversement du monde - Jean Claude Ameisen - Editions Points Seuil

     

  • L'automne à Concord

    L'automne de Nathaniel Hawthorne

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    9 Octobre 1841
    Je suis rentré à la maison par la grand-route.(..) Il y avait une série de jeune bois revêtus de leurs parures de gloire automnale. Le soleil les frappait de ses rayons : sa lumière est comme un souffle de vie sur la pompe automnale.

     

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                                               Walden Pond - Concord - Massachusetts


    12 Octobre 1841
    Il n’y a guère de trait plus surprenant dans le paysage, ces jours-ci, que les taches rouges des buissons d’airelle que l’on aperçoit sur les longues pentes au flanc des collines comme des îlots au milieu de l’herbe, avec des arbres qui poussent au-dessus ; ou bien elles viennent couronner de leur teinte vive, presque rousse, le sommet brun et dénudé d’une colline, ou bien encore elles entourent la base d’un rocher inscrusté dans la terre.
    De loin cette teinte qui habille des taches et des parcelles de terre ressemble davantage au tableau d’un peintre.



    Le livre : Carnets Américains - Nathaniel Hawthorne - José Corti

     

  • Le Phare Voyage immobile - Paolo Rumiz

    Après avoir cavalé derrière lui sur les routes d’Europe, sur les traces d’Hannibal, ouf je peux faire une pause avec le dernier livre de Paolo Rumiz.

    Un voyage immobile sur une île dont on devine un peu la situation au milieu de la Méditerranée sans doute du côté de la côte Dalmate.

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    Un phare peut être comme celui là

     

    Paolo Rumiz réalise un rêve vieux comme le monde, partir sur une île déserte (enfin presque), se couper du monde et vivre là sans contraintes autres que celles de la météo.

    Il va vivre trois semaines dans un phare, avec les gardiens pour seuls compagnons et porter son regard sur ce qui d’habitude nous échappe : les nuages, les étoiles, le vent.

    Le temps qui passe est ponctué de pêche parfois miraculeuse, d’incursion en cuisine lorsqu’il invite ses hôtes autour d’un risotto dont le fumet vient nous titiller les papilles. Il observe ces énormes bateaux qui croisent au loin

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     les oiseaux qui « saluent la mort de la lumière » par un concert tonitruant.

     

    Paolo Rumiz se fait ermite et épicurien à la fois et c’est l’occasion pour lui de revenir vers ses lectures, vers ses amis, de rêver et de perdre pied parfois.

     

    Même si je le préfère en voyageur, j’ai pris un grand plaisir à cette lecture.

    Un récit qui s’adresse plus aux adeptes du Taoïsme qu’à ceux de Marco Polo .

     

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    Le livre : Le phare voyage immobile - Paolo Rumiz - Traduit par Béatrice Vierne - Editions Hoëbeke

  • bribes de champs et de grèves

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    « La nuit était douce, une belle nuit d'été, sans lune, mais scintillant des feux du ciel, embaumée de brise marine. La ville dormait, les lumières, l'une après l'autre, disparaissaient des fenêtres, les phares éloignés brillaient en taches rouges dans l'ombre qui sur nos têtes était bleue et piquée en mille endroits par les étoiles vacillantes et rayonnantes. On ne voyait pas la mer; on l'entendait, on la sentait, et les vagues se fouettant contre les remparts nous envoyaient des gouttes de leur écume par le large trou des mâchicoulis. »

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    « La marée baissait ; il fallait, pour passer, attendre le retrait des vagues. Nous les regardions venir. Elles écumaient dans les roches, à fleur d'eau, tourbillonnaient dans les creux, sautaient comme des écharpes qui s'envolent, retombaient en cascades et en perles, et dans un long balancement ramenaient à elles leur grande nappe verte. Quand une vague s'était retirée sur le sable, aussitôt les courants s'entrecroisaient en fuyant vers des niveaux plus bas »

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    « On avait retrouvé un homme perdu à la mer il y avait trois semaines ; on l’a apporté à l’église sur une charrette à boeufs. Il faisait presque nuit, quatre cierges aux coins du catafalque, enfant avec sa chandelle tenant la porte ouverte, clochettes des porteurs ; les femmes se sont mises au fond, les hommes au haut, plus près, ordre qui a été conservé au cimetière ; les femmes du reste en bien plus grande quantité. L’office fut court, tout le monde à genoux dans le cimetière sur la terre des tombes. Froid des soirs d’été, crépuscule vert, bonnets se levant au vent. »par les champs.jpg

     

    Le Livre : Par les champs et par les grèves - Gustave Flaubert - Maxime Ducamp - Editions de l’Aube