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Rechercher : il pleuvait des oiseaux

  • Bribes de folie

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    Chez Hölderlin en fait, on trouve toute l’aventure des romantiques dans sa quintessence.

    Ce fut l’un des romantiques les plus intransigeants au point de sombrer dans la folie, et la folie est la conséquence logique du romantisme.

    Il a été au-delà du romantisme car sa poésie est plus forte que le désespoir et touche à l’avenir et à la lumière

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    Tubingen 

    Toute la journée ses livres sont ouverts sur sa table devant lui et, quand il est seul, il lit des passages à haute voix, du matin au soir, déclamant comme un acteur.

    Il semble alors vouloir conquérir le monde entier.

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    A l’aube les rivières se jetèrent dans la mer

    Les oiseaux des montagnes

    Surgirent du sommeil comme un nuage ailé, en une seule nuée,

    Et plongèrent dans le soleil à peine levé.

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    et les roses et leurs épines

    Et les citrons sucrés diffusent leurs parfums à côté

    Des hêtres à midi, quand le blé sauvage s’anime

    Du souffle de sa croissance dans ses tiges droites

    Et tous les épis se penchent du même côté

    Comme vers l’automne - Maintenant sous 

    Le balancement gracieux des chênes,

    Quand je contemple, quand j’interroge les airs,

    Le son des cloches 

    Que je connais si bien 

    Résonne comme l’or et s’entend au loin 

    C’est l’heure où les oiseaux s’éveillent.

    Alors tout est en paix.

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    Le livre : La folie de Hölderlin - David Gascoyne -Traduction Caroline-Jane Williams - Editions Livrets d’art 

  • Dans l'oeil du faucon - Kathleen Jamie

    Un essai naturaliste comme je les aime. Peut-on être poète ET naturaliste, oui bien sûr, j’ai déjà fait l’expérience avec Alain Cugno le passionné de libellules ou les oies des neiges de W Fienes alors j’ai choisi de prendre les airs en compagnie de Kathleen Jamie.

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    Les Orcades

     

    Elle est poète et enseigne la littérature en Ecosse où se déroulent les chapitres de Dans l’oeil du faucon 

    Les îles d’Ecosse me font rêver malgré leur climat disons... pas vraiment sec, mais la beauté de ces paysages m’attire. Dans ce livre pas de découvertes extraordinaires, pas de plaidoyer tonitruant, non juste la nature et sa beauté, les dangers qui la menacent. 

     

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    Près de chez elle K Jamie a eu la chance d’avoir un faucon pèlerin qui nichait, « véritable pilote de formule un » d’après elle, elle l’observe alors que « les fleurs de prunier vont éclore »

    Mais nous dit-elle les pèlerins ne s’intéressent pas aux fleurs « ils les laissent aux bouvreuils pivoine et aux mésanges bleues »

    Elle consulte des livres pour comprendre ce qu’elle voit, pour mieux observer ces oiseaux qui se déplacent en « formation d’avions de combat » , elle lit William Fienes et surtout J.A. Baker un ornithologue amateur qui a écrit un livre magnifique :  .(il est dans ma bibliothèque je vous en parlerai un jour) 

     

    Elle nous fait vivre au rythme des oiseaux, éprouver leur peur et nous montre leur quête de nourriture.

    Elle nous rend ce monde là sensible et nous invite à lever les yeux pour apercevoir un faucon dans les nuages ou un crâne d’oiseau blanchi sur une plage.

     

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    Le Cairn de Maeshowe

     

    Vous visiterez aussi les vestiges d’une vie antique, vous entrerez dans les shielings ces drôles de cabanes qui l’été servaient d’habitation aux bergers qui venaient faire pâturer les moutons et fabriquaient leur fromage et leur beurre.

     

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    Les Shielings

     

    Mais cet essai n’est pas le seul du livre, vous pouvez aussi avec elle voir dans les dauphins, s’agiter les girouettes d’Edimbourg et admirer la nature qui perd pied petit à petit devant l’homme même dans cette région assez sauvage.

    J’ai aimé sa simplicité. Elle ne cherche pas à faire oeuvre de technicien, foin de l’identification et de l’étiquetage des oiseaux, elle préfère nous inviter sur son île un jour de solstice d’hiver sur les Orcades. Elle nous apprend à regarder, à écouter et son livre est à lire dehors, sur une plage déserte ou au bord d’une falaise bretonne ....

     

    Pour répondre à votre curiosité lisez le billet de Lewerentz

     

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    Le livre : Dans l’oeil du faucon - Kathleen Jamie - Traduit par Béatrice Vierne - Editions Hoëbeke 2015

  • Ecrits de nature tome 1 et 2 - Alexis Gloaguen

    Observateur de la nature et poète voilà un auteur fait pour moi. Son oeuvre sera rassemblée en trois tomes chez Maurice Nadeau, à ce jour seuls les deux premiers sont sortis. 

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    Baie d'Audierne

    Les deux livres sont constitués d’écrits invitant au voyage : Cornouailles, Ecosse ou Pays de Galles, Vannes ou la Baie d’Audierne. Le troisième tome qui devrait nous emporter à Saint Pierre et Miquelon.

    J’ai erré tout l’été en sa compagnie, ce sont des textes qui défient le temps, la géographie, la poésie car c’est un mélange des trois. 
    Alexis Gloaguen nous promène dans des friches, des mines abandonnées, des écluses ou estuaires, des marais, des sentiers cachés à l’oeil du passant ordinaire. 

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    Ecluse bretonne

    Sa relation aux lieux, aux plantes, aux insectes est toute personnelle, elle est irriguée de poésie, on s’immerge dans des marais salants, on se fait pêcheur d’oiseaux, observateurs de libellules, la nature sauvage nous est donnée, offerte

    Un monde sauvage de vent et de pluie avec en arrière fond les connaissances de l’entomologiste :

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    « Voir la danse de l’æschne bleue au-dessus d’un étang forestier peut donner l’approximation rapide de l’éternité. Oblique, elle gobe les moucherons et semble téter le ciel. Imprévisible, elle va du sommet des chênes au col des joncs en passant par les ramures basses des saules. Elle vire et roule en quête d’une image mentale sur laquelle soudain ressortent les proies. Sa rapidité presque sans limites n’autorise que les plus prompts des oiseaux, et les moins réticents aux pirouettes aériennes, à la capturer en vol. »

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    Du botaniste :

    « À mes pieds vibre une hampe de ciguë de l’année passée. Elle est sèche, marquée par les trous que les insectes de l’hiver y ont faits pour s’abriter. De ce cylindre cloisonné, qu’ils ont bouché puis rouvert au printemps, il reste aujourd’hui la longue archéologie d’un train vertical. » 

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    De l’ornithologue

    « Lors du vol migratoire, l’oie de tête, source d’ondes aériennes qui aident les suivantes et les orientent, est fréquemment relayée. Et lorsque la troupe s’alimente au bord des rives, chaque oiseau veille à son tour, laissant les autres tamiser la vase au filtre sensible de leurs becs, chicaner pour des raisons mystérieuses, émettre leurs cris tragi-comiques, se lisser les plumes, osciller sur le clapot. »

     

    J’ai aimé le côté contemplatif mais aussi crapahuteur de l’auteur. J’ai aimé le rythme de l’écriture, la passion du vent, des paysages, d’une nature en train hélas de disparaitre « C’est pour moi une source perpétuelle d’inspiration… C’est la montagne, l’estuaire, les oiseaux qui écrivent. »

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    Si vous êtes lecteur des Souvenirs entomologiques ou de Walden vous êtes prêts pour explorer la nature d’Alexis Gloaguen 

    Les photos de Rémy Basque et les dessins de Jean-Pierre Delapré illustrent parfaitement les textes.

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    Les Livres : Ecrits de Nature Tome 1 et 2 - Alexis Gloaguen - Editions Maurice Nadeau

     

  • L'oeil américain / Pierre Morency

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    «  Tout cela a commencé, voici quinze ans déjà, par un pique nique à la pointe orientale de l`Ile d’Orléans, là où l’accès au fleuve est rendu hasardeux, en juillet, par une immense batture chargée de joncs, de foin de mer et de riz sauvage. »

    Pierre Morency est dans ma bibliothèque depuis 1990 c’est dire que j’ai eu le temps de le lire, le relire, fureter dans ses écrits et y revenir au gré d’autres lectures.

    Ses livres étaient devenus introuvables en France mais aujourd’hui un éditeur a pris le risque de rééditer son premier livre : L’oeil américain 

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    Ils avaient "l'oeil américain"

    L’œil américain est une expression qui dit l’aptitude de voir, de percevoir, tout indiqué pour ce classique de la littérature québécoise Avoir l’œil américain, c’est « avoir des yeux et des oreilles tout le tour de la tête ! » 

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    L’auteur ornithologue et poète, convie le lecteur à une promenade guidée en immersion sur les bords du Saint-Laurent, au cœur des forêts d’épicéas, pour qu’avec lui nous arpentions la batture et sa maison du fleuve, que nous explorions les iles du fleuve, ses rivages.

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    « Tout a été découvert, sommes-nous portés à penser dans nos moments de lassitude. 
    Pendant ce temps-là, dehors, une exubérance à chaque seconde se renouvelle, les racines travaillent, les sources montent, les poissons fulgurent dans les torrents, les écorces crient, les feuillages se peuplent de nids, les nids répandent des chants, les gazouillis répondent à des feulements, des plaintes s’enroulent dans les creux du silence, les arbres inventent des musiques, les champs ondulent et crépitent à midi » 

    En partageant son éblouissement face au spectacle de la faune et la flore sauvages, il invite à prêter attention à la vie qui palpite autour de nous. 

    « Avoir l’œil américain, n’est-ce pas également se pourvoir de l’aptitude à entendre ce que nous écoutons, à voir ce qui est derrière quand on regarde devant ? » 

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    Les oiseaux du Saint Laurent © Photographie Martin Forget 

    Son observation devient une histoire, un chant poétique dans lequel on entend le chant des sources, des oiseaux, le bruissement des insectes.
    De chronique en chronique on se faufile dans les hautes herbes avec le coyote, on entend le grillon, on voit glisser le raton laveur, l’auteur nous invite à célébrer la nature dans toute sa splendeur.

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    « La nature n’est nulle part plus admirable que dans ses œuvres infimes ». 

    Pierre Morency est un écrivain et poète québécois. Il a donné des chroniques naturalistes à la radio, chroniques  qui devinrent un livre puis plusieurs. 
    La trilogie est magnifique et était devenue introuvable en tout cas en France, cette nouvelle édition est vraiment la bienvenue

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    Ce livre est dans ma bibliothèque tout proche de ceux de Thoreau, de John Muir, d’ Annie Dillard, de Barry Lopez ou Robert Lalonde, il fait ami ami avec Sue Hubbell et Nicole Lombard.

    Un genre littéraire qui m’enchante depuis de nombreuses années, qui réconcilie la nature et la culture, qui nous emporte loin de nos matériels soucis, qui fait voyager ceux qui ne pourraient le faire autrement, qui met du baume au coeur quand on en éprouve le besoin.

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    Les Livres 

    L’oeil américains - Pierre Morency - Editions Le Mot et le Reste 
    La vie entière - Pierre Morency - Editions Boréal
    Lumière des oiseaux - Pierre Morency - Editions Boréal 

     

  • Voyage au pays du Silence - Neil Ansell

    En ce moment je suis avide de voyages, donc après le Japon et l'Alaska je vous embarque pour l'Ecosse.

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    Arisaig dans les Highlands

    Neil Ansell est un grand voyageur  qui se tourne chaque année vers une destination plus proche, plus personnelle : son pays. 
    Après une vie passée dans la campagne galloise, il part sac à dos dans les Highlands écossais, le pays du silence.

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    Le coeur des Highlands

    Il marche un peu à l’aveugle, sans but précis autre que parcourir un secteur des Highlands, attentif aux chants des sources ou des oiseaux, aux plantes, aux embruns, au vent. 

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    Les randonnées ne sont pas toutes simples, parfois il fait demi-tour parfois il se perd un peu, pas de GPS ni même de boussole pour lui, c’est un cheminement vers l’incertain.
    Il est parfois en situation difficile, en quête d’abri ou tout simplement d’eau à boire.
    Il lui arrive de dévaler un peut trop vite une colline, de se couper sur des rochers ou d’avoir le coeur qui s’emballe un peu trop.

    Mais surtout il est en train de perdre l’ouïe ce qui lui fait dire que les quelques chants d’oiseaux qu’il perçoit encore seront les derniers. 

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    Courlis Parc des Cairngorms

    C’est un passage du livre qui m’a profondément touché.
    Pourtant le périple est peuplé d’oiseaux : aigles, courlis, geais, corbeaux ou  éperviers. Mais aussi les loutres qu’il croise régulièrement.

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    Loutre de mer 

    L’auteur nous lance une invitation à le suivre sur des sentiers improbables, les pieds dans la tourbe, dans un paysage de pierres, de rochers, d’arbustes rabougris. 

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    Landes écossaises

    Il marche comme un vagabond solitaire, dans une des régions les plus silencieuses et désertes de l’Ecosse. Pour être précis ce sont les districts de Knoydart, Moidart, Arisaig, appelés aussi Rough Bounds.

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    « J'ai tourné mon regard vers le ciel (…) c'était comme être vivant. »

    Récit plein de remarques naturalistes qui donnent envie de le suivre sur les chemins côtiers et par les landes de cette région magnifique.
    Récit de voyage, journal de route et surtout véritable chant d’amour pour une région d’un homme qui a arpenté toute la planète. 
    L’écriture est très agréable on y sent toute l’affinité que Neil Ansell a pour la nature.

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    Le livre : Voyage au pays du silence - Neil Ansell - Traduit par Béatrice Vierne - Editions Hoëbeke

  • Bribe de Mario Rigoni Stern

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    « L’humidité du bois, l’odeur de la terre humifère, les couleurs des feuilles de hêtre, de sorbier, du saule des chèvres, de l’aulne blanc tranchant sur le vert sombre des sapins et la splendeur flamboyante d’un merisier ; lui avec son chien ; et le silence amplifié par les brefs appels des oiseaux de passage, par le battement d’ailes d’une grive, par le tintement argentin du grelot attaché au collier de son chien. Marcher comme ça pendant toute la vie. Toujours. » 

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    « La couverture sur la tête, on marchait en silence ; en sortant de la bouche le souffle gelait sur la barbe et sur les moustaches. Mais l’air, la neige et les étoiles aussi semblaient soudés ensemble par le froid. La couverture tirée sur la tête, on continuait à marcher en silence. On s’arrêta, peut-être parce qu’on ne savait pas où aller. Le temps et les étoiles passaient au-dessus de nous, étendus sur la neige. »

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                 Asiago le pays de Mario Rigoni Stern

     

    Bribe de : Hommes bois abeilles - Mario Rigoni Stern - Editions la Fosse aux ours