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Rechercher : L AFFAIRE COLLINI

  • Les Etoiles de l'art et de la poésie

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    Les cinq livres de poésie ou d'art qui sont venus enrichir ma bibliothèque ces dernières années.

    L'arrivée du numérique change un peu la donne pour les livres d'art.

    La poésie d'Akhmatova tient le haut du pavé avec celle de Philippe Jaccottet

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    Et vous quel serait votre choix ?

  • Etrangers sur l'Aubrac - Nicole Lombard

    Lorsque la maison est une tente

     

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               Un nid pas vraiment chaleureux 

     

    Si vous me suivez fidèlement vous savez que j’ai aimé le livre de Claudie Hunzinger : Survivance, elle y faisait référence à un livre qu’elle aimait beaucoup et à l’expérience d’une soeur de galère : Nicole Lombard.

    C’est mon côté fouineur qui m’a poussé à chercher et trouver le livre de Nicole Lombard et vous savez quoi ? j’ai aimé ce livre et du coup hop je vous en fait cadeau.

     

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                   l'Aubrac en été ça va 

     

    1997 un couple suite à une faillite ( oui encore un) est forcé de quitter sa maison du gard, obligés de partir « loin des garrigues » en emportant quelques meubles, quelques livres (les autres sont répartis chez les amis) , le vieux cheval Baron, chats, chiens et direction l’Aubrac où ils sont propirétaire d'un terrain : le Pré Célestine

     

    Michel et Nicole n’ont même pas une maison délabrée pour les accueillir, non c’est sous la tente qu’ils trouvent refuge, une grande tente notez, une tente de l’armée, mais pour passer l’hiver sur l’ Aubrac c’est un peu minimaliste comme solution.

    Après le déménagement voici le temps de l’installation au Pré dCélestin  à Nasbinal. 

    Ils sont des sans logis, des SDF comme les pèlerins qui passent par ce plateau en direction de Compostelle et du coup s’attirent la méfiance des gens du cru. Pas facile de s’insérer quelque part.

    Si l’été est une extraordinaire explosion de la nature, les pluies et le froid mettent les nerfs à rude épreuve.

    La vie est parfois très dure, quand EDF menace de ne plus les approvisionner, quand un employé du cadastre leur cherche un peu des poux dans la tête pour une question de bornage.

    Heureusement de temps en temps le ciel se dégage et ils font connaissance avec des habitants chaleureux ou organisent quelques retrouvailles avec la famille.

     

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                      Mais l'hiver............

     

    Ils sont fous ? oui je crois un peu et d’ailleurs amis et famille ne se privent pas de leur dire, parce que non contents de s’installer dans le précaire ils vont en plus mener à bien un projet d’édition pour l’un, d’écriture pour l’autre.

    Vivre malgré tout, envers et contre tout, s’abreuver aux livres, s’organiser des concerts à domicile sous la tente grâce à la fée électricité, Nicole relit Molière, Jünger, écoute le Requiem de Verdi à la radio. Elle souhaite se sentir apaisée et contourner les obstacles

    « Etre à la fois sédentaire et nomade, étranger et pays, ne pas avoir à choisir - ni surtout qu’on choisisse à ma place - Il faudrait pouvoir y arriver, mais que de passes difficiles, en soi et autour de soi, à franchir. »

     

    Aucun misérabilisme, pas de trémolos dans la voix, Nicole est beaucoup trop amoureuse de la vie pour baisser les bras, elle préfère admirer la première fleur d’un « pavot bleu de l’Himalaya » et le soir retourner « le contempler aux dernières lueurs du jour »

     

    Un livre qui comme d’autre est un chemin vers les livres avec sa multitude de références littéraires qui vous fera enrichir votre carnet de lectures  De Giono à Julien Gracq, de la Bible à Annie Dillard, d’Henri Bosco à Thoreau, bref je me suis sentie en pays de connaissances.

     

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    Nicole Lombard © Sophie Bassouls/Corbis

                     

    Récit incroyable et livre sincère, leçon de vie authentique, un livre qui donne envie de se battre, de s’alléger du superflu, de se réjouir de la vie telle qu’elle est. J’ai suivi le chemin de Claudie Hunzinger à Nicole Lombard et je vous propose d’en faire autant en faisant une place à ce livre dans votre bibliothèque.

     

    Le livre : Etrangers sur l’Aubrac - Nicole Lombard - Editions du Bon Albert 

     

     

     
  • Littré L'humaniste et les mots - Alain Rey

    Des mots, encore des mots, toujours des mots

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    C’est quelqu’un qui me connait bien qui m’a offert ce livre.
    Pensez  le roi du dictionnaire mis en musique par le prince des mots !  Curieux, tout le monde connaît LE Littré mais on connaît bien peu la vie de son auteur, un illustre inconnu en quelque sorte.

    Il pris son temps pour atteindre la notoriété, c'est la publication de son dico à partir de 1863 qui le fit atteindre la notoriété Je vous l'accorde Littré n'a pas une tête de rigolo, c'est un sérieux cet homme, un bosseur, un érudit austère et tolérant à la fois, un bourreau de travail. Et puis d'abord qu'est ce que vous avez contre les lunetteux ?

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                                                      Emile Littré par Nadar

    Son père imbu des idées révolutionnaires de l'époque et un peu obsédé par les études, envoya son fils dans un lycée de prestige, Emile fréquenta donc  Louis le Grand , son père  mis à sa disposition une excellente bibliothèque.  
    Quand fut venu le temps de choisir une voie professionnelle  Littré  choisit la médecine. Il est prêt à passer son doctorat quand son père meurt et la famille restant sans ressources il va donner des cours de Latin et de Grec et entamer une carrière de journaliste pour gagner sa vie.

    Il entre comme journaliste au journal Le National. Plus tard il reprend ses études et assiste à des conférences qui lui permettront de livrer des articles à des revues spécialisées sur des sujets aussi variés que les épidémies ou les découvertes de Cuvier.

    Il va s'atteler à la rédaction d'un livre sur Hippocrate qui lui ouvrira les portes de l’Académie des inscriptions et belles lettres. Le début de la célébrité. Bien sûr pour nous il reste le père du dictionnaire qui porte son nom, mais avant cela il est aussi un traducteur, il maîtrise rien moins que le latin et le grec évidemment mais aussi l'anglais, l'allemand, l'italien et un peu de sanscrit pour faire le bon poids.
    Il travaille d'abord à un dictionnaire de médecine et de chirurgie. Puis il conçoit son grand projet qui va être accepté par les éditions Hachette, Louis Hachette  a été un condisciple de Littré à Louis le Grand.
    Son grand oeuvre l'occupa de 1847 à 1865 !!! Une méthode de travail parfaite, une érudition sans faille, et un travail de titan vont faire du dictionnaire un événement littéraire. Un travail de lexicographe patient, complet, sûr. L'usage de chaque mot est détaillé, les divers sens sont passés en revue et sont étayés d'exemples pris dans les meilleures oeuvres de la langue française.  Au mois d'août 1870, Littré fit transporter tous ses documents soit  415 636 feuillets et huit caisses de bois blanc pour les mettre à l'abri dans les sous-sols de la maison Hachette hors de portée des obus allemands. 

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    Ce travail méritait bien un siège à l'Académie Française, oui mais Littré est un républicain et un athée farouche. Pour les milieux bien-pensant il est le diable. Le très fameux Mgr Dupanloup s'oppose à son admission (rappelez vous le père de Marcel Pagnol se moquant de Mgr Dupanloup dans "la gloire de mon père") et Littré échoue.

    Il prendra sa revanche sur le saint homme et entrera  sous la Coupole le 30 décembre 1871. Littré n'était peut être pas toujours un homme exemplaire du moins si l'on en croit cette anecdote rapportée par Alain Rey 

    «Littré se livre à des débats indécents avec une domestique, qu'on imagine jeune et accorte. Sa sérieuse épouse s'en avise et, choquée, mais sans perdre son sang-froid: Monsieur, je suis surprise!
    A quoi le philologue réplique : Non, madame, vous êtes étonnée. C'est nous qui sommes surpris.
    » 

    Le 8 juillet 1875, Il est reçu au Grand Orient de France en même temps que Jules Ferry, une grande publicité fut faite à l'évenement. A la fin de sa vie il réaffirme ses convictions matérialistes et agnostiques sans jamais chercher à dénigrer la foi  

    « je suis sans regret d'être en dehors de ces croyances, et ne puis découvrir en moi aucun désir d'y rentrer. » 

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    C'est ce qui rend très suspecte sa soi disante conversion orchestrée par sa femme et sa fille toutes deux ferventes catholiques.
    Il fut enterré au cimetière Montparnasse. 
    Pour les amateurs de mots cette biographie se lit d'une traite. Alain Rey nous dit que Littré avait " une obsession : connaître "  et qu'il mérite le beau nom d'humaniste.

    Le Littré en ligne 

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    Le Livre : Littré L'humaniste et les mots - Alain Rey - Editions Gallimard

  • Quand l'heure viendra - Joseph Winkler

    quandl'heure.gifQuand l’heure viendra - Joseph Winkler - Traduit de l’Allemand par Bernard Banoun - Editions Verdier
    Un vrai choc de lecture, un roman à la fois lyrique, violent, sombre et ...magnifique.
    Joseph Winkler est un écrivain de la même lignée que Thomas Bernhard, natif d’un village de Carinthie région rurale, catholique et repliée sur elle-même.
    Cette chronique que l’on devine autobiographique est un condensé de la mémoire collective d’un village. C’est par les récits de son père qu’on accède aux histoires du villages, un père tout puissant incarnant l’ordre, l’autorité, le respect des traditions, l’obéissance aveugle à la religion et aux diktats de l’Eglise.

    Entrons, et parcourons les rues de ce village en forme de croix et allons à la rencontre des habitants qui l’ont peuplés pendant les trente dernières années.
    Le narrateur va tout à tour nous présenter 36 habitants de ce pays, 36 destinées frappées du sceau du pêché.
    Il entrecoupe ses histoires d’une tradition locale qui veut que les paysans fabrique un brouet d’os qui en été « a la propriété  repousser les insectes qui, les jours de canicule surtout, harcelaient les chevaux de trait dans les champs ».
    Cette jarre va servir à accueillir métaphoriquement tout le non dit, toutes les actions nauséabondes des villageois et sa présence revient comme un leitmotiv accompagnée par les Litanies de Satan de Baudelaire « Ô Satan, prends pitié de ma longue misère ! »
    Et les 36 récits nous livrent les haines, les peurs irrationnelles, les accidents, les maladies, les suicides, les crimes du villages.
    Une jeune fille affolée par ses premières règles au point de se jeter dans le torrent, une femme attendant le retour de son fils mort depuis 15 ans, Léopold et Jonathan dix sept ans et tué par leur amour illicite.
    Le silence qui s’abat sur tous. Les traditions étouffant toute révolte, la vie rythmée par les messes, les baptêmes, les enterrements.
    Le temps passe mais il reste au coeur des villageois le regret du temps de la guerre, de la toute puissance, du temps où l’on pouvait maudire l’étranger, le juif, le réprouvé.   

    Disons le, c’est un livre difficile, terrible mais un livre saisissant, d’une beauté puissante et funèbre.
    Si vous aimez la littérature de langue allemande faites connaissance avec Joseph Winkler dont on comprend bien à la lecture de ce livre, pourquoi ses concitoyen le déteste à l’égal de Thomas Bernhard.

    Quatrième de couverture

    Ecrit dans une langue flamboyante, traversé de scènes hallucinées, Quand l'heure viendra est l'un des sommets de l'œuvre de Josef Winkler : un triomphe de la mort qui saisit tout le tragique du vingtième siècle à travers le microcosme d'un village carinthien.

    winkler.jpgl'auteur

    Joseph Winkler est né en 1953 à Kamering en Carinthie. Fils de paysans catholiques, il brasse dans ses romans cette matière villageoise faite de secrets, d’interdits et de hontes farouchement camouflées. Il s’est rapidement acquis la réputation de trublion dans la littérature autrichienne. Sa langue même est une insurrection violente contre la chape de silence imposée par le consensus social. Auteur de récits et de romans, il a obtenu, entre autres, le prix Alfred Döblin et  le prestigieux prix Büchner.

  • L'Entreprise des Indes - Erik Orsenna

    entreprise.gifL’Entreprise des Indes - Erik Orsenna - Editions Stock/Fayard
    J’ai entamé ce livre avec plaisir mais celui-ci s’est émoussé au fil des pages. Dommage.
    Ni biographie, ni roman historique, ce récit à la première personne est conduit par Bartolomé Colomb, le frère, celui qui n’a pas été du premier voyage et qui finit ses jours sur l’île d’Hispañola.
    Il va raconter les quelques huit années où les frères vivent à Lisbonne et tentent d’asseoir leurs connaissances en cartographie et mathématiques pour convaincre le roi du Portugal de financer leur voyage vers les Indes. Bartolomé a participé à l’Entreprise, le nom que Christophe Colomb donne à son projet, mais lui n’est pas un aventurier, c’est un homme d’études " Quelqu’un qui s’arrange pour vivre à l’écart de la vie et de ses horreurs.”
    Son récit dresse une fresque de l’Europe de l’époque, de ce Portugal qui veut se hisser au rang des grandes nations et cette Espagne aux prises avec : les arabes, l’expulsion des juifs et l’Inquisition.

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    Les cartes de l'époque

    J’ai aimé les descriptions du travail de cartographe, les fausses cartes dessinées pour tromper l’adversaire, la fièvre qui s’empare des savants qui doivent nommer les plantes et animaux rapporter par les caravelles de retour d’Afrique, les aventures de Bartolomé ( réelles ?) pour rapporter à Lisbonne Le fameux Devisement du monde devenu un livre imprimé
    Pourtant je me suis lassée assez vite, ni livre d'historien, ni vrai roman,  on voudrait s’attacher aux personnages mais hélas cela manque de souffle, l’accumulation d’anecdotes ne fait par un roman même lorsqu'elles sont bien racontées.

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    Commencé par cette interrogation " Pourquoi cette curiosité, pourquoi cette fièvre des découvertes se sont-elles soudain muées en la plus terrible des cruautés ?" Orsenna ne revient sur le sujet qu'en quelques lignes en toute fin du livre.
    Un mérite pourtant, celui de faire connaître le sermon prononcé par le frère Antonio de Montesinos qui du haut de sa chaire prend fait et cause pour les indiens et fustige les conquérants bien avant les écrits de Las Casas.

    " Vous êtes tous en état de péché mortel à cause de la cruauté et de la tyrannie dont vous usez à l’égard de ce peuple innocent. Dites-moi en vertu de quel droit et de quelle justice maintenez-vous ces Indiens dans une servitude si cruelle et si horrible? Qui vous a autorisés à faire des guerres aussi détestables à ces peuples qui vivaient si paisiblement dans leur pays, où ils ont péri en quantité infinie? " Sa voix hélas n’a pas été entendue.

    Je ne suis pas au diapason des critiques qui trouvent le livre érudit, poétique, flamboyant... pour ma part je dirai que certains passages sont excellents mais que l’ensemble est confus et que pour moi le compte n’y est pas.

  • Du ciel dans l'eau - Maurice Carême

    du ciel dans l'eau.gifDu ciel dans l’eau - Maurice Carême - Editions l’âge d’homme (2010)
    Je ne peux pas m’empêcher de vous dire le nom de la collection dans laquelle parait ce livre : La Petite Belgique. Du coup me voilà tapotant sur google car Maurice Carême belge ? celui dont mes cahiers d’écolière étaient pleins ? et toc j’ai eu confirmation, « Maurice Carême est né le 12 mai 1899 à Wavre, d'un père peintre en bâtiment et d'une mère épicière » mais poète de langue française, ah bon !
    C’est en souvenir de tous les poèmes appris par coeur que j’ai acheté ce petit recueil, de très bons souvenirs, j’en sais encore plusieurs par coeur mais je n’avais pas compris à l’époque que Carême est le poète du temps qui passe, des heures qui s’écoulent, des saisons qui s’égrènent

    Un petit florilège pour vous emporter au pays des souvenirs

     

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    Je joue avec ma vie
    Ma vie joue avec moi.
    Je sais qui gagnera,
    Mais toujours je l’oublie

     


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    Suis-je fais pour être un homme ?
    Je commence à en douter
    J’ai un naturel de pomme
    Qui se nourrit de clarté

     



    Il y a encore mille vers chauds, porteurs d’espoir,  de " déluges d’étoiles"
    Des vers qui disent la couleur du ciel "Le ciel était bleu à crier - Un ciel à se croire éternel"

    Des poèmes qui parlent des menuisiers qui rêvent d’être mariniers, des guêpes énervées et d'un poète qui regarde par la fenêtre "lorsque les choses deviennent roses" et que " les lis sont éteints "

    Une poésie pour retrouver son émerveillement d’enfant vous avez bien une petite place pour elle sur vos rayons

    Quelques poèmes de Maurice Carême ICI

    Pour rester un peu du côté de la Belgique retrouvez Le journal d'un petit belge et élargir vers la Flandre   le blog de la littérature des Flandres et de Hollande