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Rechercher : L AFFAIRE COLLINI

  • L'affaire Collini - Ferdinand Von Schirach


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    Je guette régulièrement les parutions de littérature allemande car souvent j’ai eu de bonnes surprises. Je viens de tirer un bon numéro.

     

    Un auteur célèbre outre-Rhin, un roman brillant qui se lit comme un polar mais avec une précision documentaire, un roman à l’écriture d’une grande économie presque sèche mais ô combien efficace. 

     

    Comment vous en dire un peu mais pas trop ? 

    Un avocat débutant est commis d’office auprès d’un meurtrier, Fabrizio Collini. Il est soupçonné d’avoir assassiné sauvagement Hans Meyer un homme très connu et très respecté du milieu d’affaire. Très vite le jeune avocat s’interroge, ne devrait-il pas se récuser en raison de ses liens avec la famille de la victime ? En face de lui l’avocat de l’accusation est brillant mais rusé et retord. L’accusé reste muet et refuse même de répondre aux questions de son avocat. Pauvre maitre Leinen sa première affaire se présente mal. 

     

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    Un livre court et concis que j’ai littéralement dévoré mais qui demande immédiatement à ce qu’on relise certains passages pour bien s’assurer de notre compréhension.

    L’auteur est lui-même avocat et cela se sent. On ressort de là avec des questions sur la justice et son fonctionnement, sur notre responsabilité, sur celles des élus qui votent les lois.

    Ce roman a fait un tabac en Allemagne, je ne peux que lui souhaiter le même succès en France.

    L’auteur a publié une série de nouvelles que je vais m’empresser de lire.

     

    Voici ce qu'Eeguab dit des nouvelles : 

    Un très bon livre,signé de quelqu'un dont l'expérience technique évidente court au long d'un volume qui reste cependant un bel objet littéraire

     

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    Le livre : L’affaire Collini - Ferdinand Von Schirach - Traduit par Pierre Malherbet - Editions Gallimard 2014

     

    AVT_Ferdinand-von-Schirach_8465.jpgL'auteur 

  • L'affaire Arnolfini - Jean Philippe Postel

    J’avais expérimenté il y a peu l’étude détaillée d’un tableau, l’exercice m’avait énormément plu, le billet de Wodka sur un tableau de Van Eyck et son analyse à la manière d’une enquête m’a aussitôt donner envie de recommencer l’expérience.

    J’ai  lu ce livre avec d’autant plus de plaisir que Van Eyck est un peintre que j’aime beaucoup, j’ai vu plusieurs de ses oeuvres à Vienne, à Londres, à Gand, à Bruges et Paris bien sûr.

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    Au Louvre  La Vierge au chancelier Rolin

    Mais suivons Philippe Postel devant le tableau Les époux Arnolfini à la National Gallery de Londres. Je précise tout de suite que l’éditeur a eu l’excellente idée d’utiliser les rabats du livre pour nous permettre de visualiser les détails du tableau.

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    un clic pour agrandir

    Tout d’abord la partie facile, c’est une huile sur bois de petite dimension ( 82cm sur 60) je me souviens à Londres d’avoir été un peu déçue par la taille du tableau. La date est approximative, 1434, et comme pour beaucoup de peintres de cette époque on ne sait pas grand chose de Van Eyck si ce n’est qu’il y eu deux frères et qu’ils sont parmi les premiers à utiliser la peinture à l’huile.

    Ce tableau fut très commenté car nous dit Philippe Postel « pour autant que l’on sache, aucun peintre avant lui n’avait jamais représenté un homme et une femme dans une chambre.» 

    En effet on est loin des vierges à l’enfant ou d’Adam et Eve. 

    Dans mon souvenir c’était un couple plutôt riche et nouvellement marié, avec une jeune femme enceinte manifestement, quelque chose m’avait frappé à l’époque : ils ne souriaient pas mais alors pas du tout, le mari était-il mécontent qu’elle soit enceinte ? mon souvenir s’arrêtait là.

     Riches ? oui ils l’étaient, l’auteur attire notre attention vers « les meubles délicatement sculptés, luxueux miroir, splendide chandelier de cuivre, draperies fastueuses, tapis d’Orient, vêtements fourrés de martre zibeline et de vair » 

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    Beau chandelier avec une seule bougie !

    Quelles étaient les intentions du peintre, plus Philippe Postel nous fait circuler dans la toile plus les questions affluent : pourquoi le chien ne se reflète pas dans le miroir ? pourquoi une seule chandelle est allumée au chandelier. Le XVème siècle était un siècle où les symboles étaient beaucoup utilisés par les peintres, fruits, chaussures posées là de façon un peu incompréhensible: laisse-t-on traîner des socques de bois lorsque l’on prend la pose pour un tableau très solennel ?

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    mille détails

    Philippe Postel fait des suppositions, recoupe des informations glanées dans les livres nombreux qui ont commenté ce tableau.

    Il analyse avec méthode et précision et n’étant pas critique d’art il utilise les dons d’observation tout à fait indispensables au médecin qu’il est.

    Avec brio et érudition Philippe Postel nous fait entrer dans le tableau, plan par plan, détail après détail car tout est matière à symbole et interprétation. Il utilise des travaux d’historiens d’art, de chercheurs, parfois leurs démonstrations recoupent les siennes et parfois au contraire s’en éloignent.

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    le reflet un mystérieux : qui sont ces personnages ?

    Vous découvrirez que ce tableau est lié avec d’autres oeuvres du peintre et vous prendrez plaisir à la lecture patiente de « ce somptueux labyrinthe de reflets et de miroirs »

     

    Amateur de peinture je vous recommande ce livre qui vous engage à  « Regarder, regarder encore, regarder toujours, c'est ainsi seulement qu'on arrive à voir » citation que l’auteur à mis en exergue de son livre et qui est de Jean-Martin Charcot célèbre neurologue.

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    Le livre : L’Affaire Arnolfini - Jean-Philippe Postel - Editions Actes Sud

  • L'âge de la retraite

    exitmusic.gifExit music - Ian Rankin - Traduit par Daniel Lemoine - Editions du Masque
    Je le dis haut et fort, 60 ans c’est trop tôt pour partir à la retraite, et avant de me faire lyncher j’ajoute : pour l’inspecteur Rébus, c’est trop tôt , on n’a pas idée de nous quitter comme ça ! Qu’est-ce qu’ils nous font tous ces auteurs de polars, Rébus s’en va, Wallender devient grand-père et ils nous laissent en plan ....du moins provisoirement car je me suis laissée dire que Rankin se languit un peu de son héros alors ....
    Bon venons en aux adieux de John Rébus, pour les non initiés : flic écossais amateur de musique rock, de pintes et de whisky (ben oui forcément) et toujours un peu sur le fil du rasoir question respect des procédures.
    C’est n’est pas à soixante ans que Rébus va changer, surtout qu’il barre les jours du calendrier alors l’avis de ses supérieurs vous voyez ce qu’il peut en faire.
    Dernière enquête avec Siobhan Clarke l’amie de toujours qui logiquement va le remplacer à la tête de la brigade, et pour ce baroud d’honneur il va en découdre avec son ennemi de toujours Big Ger Cafferty.
    Une intrigue complexe construite avec habileté, mêlant hommes d’affaires véreux, prostituées, dealer, hommes politiques impliqués jusqu’au cou dans des affaires bien sales.
    Une banale agression dans les rues d’Edimbourg et voilà la machine Rankin lancée, une équipe où apparaît un petit nouveau très futé, une Siobhan qui hésite entre la satisfaction de monter en grade et le regret du travail avec Rébus, des personnages aux facettes multiples et par dessous tout l’atmosphère si particulière que brosse l’auteur.

     

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    Il n’y a aucune longueur et aucune langueur dans cet adieu, j’ai lu lu lu jusque tard dans la nuit, efficacité redoutable et fin diabolique.
    Allez laissez vous faire et si vous ne connaissez pas Rankin commencez par le début, cela vous fait quelques bonnes lectures en perspective pour épuiser les aventures de Rébus.

  • L'Aube noire - Mario Falcone

    un polar ? un roman historique ? un roman catastrophe

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    © photo DDD

     

    J’hésite à définir ce livre, un peu de tout ça et bien que le livre oscille entre plusieurs genres l’auteur est parvenu à en faire un bon livre, avec un vrai suspense, des personnages hauts en couleurs et l’omniprésence d’une ville destinée à s’effondrer lors d’un séisme tristement célèbre. 

     

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                    Messine en décembre 1908

     

    Vous allez être content, en plein hiver direction la Sicile et plus précisément Messine sous le soleil d’août.

    C’est fête dans Messine en ce 15 août jour de la Vara qui attire la foule. Pendant que la population hurle « Viva Maria »  une jeune fille est assassinée, Catarina Spadaro travaillait chez un notable de la ville le Baron Torielli très porté sur les demoiselles et le jeu. 

    L’affaire est confiée au lieutenant Marco Valerio Sestili et va très vite remuer la boue, la suspicion, bref l’affaire fait du bruit. Le procureur n’est-il pas d’ailleurs un ami proche du Baron Torielli qu’il protège plus ou moins...

     

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    © photo DDD

    Mais l’affaire ne s’arrête pas là, un truand est lui aussi assassiner, ah là ça sent la Mafia ce qui ne surprend pas en Sicile. 

    Bientôt ce n’est plus un suspect mais une ribambelle qui vont donner du fil à retordre à Sestili : Rosario Mantineo le fils du boulanger, et Ignazio Curro qui revient à Messine après avoir fait fortune en Amérique. D’autant que le pauvre lieutenant doit aussi penser à sa femme enceinte que la chaleur fatigue, à ses soucis policiers s’ajoutent des tracas personnels. 

     

    Les puissants et les riches, le jeu et les femmes, les passions cachées, la vengeance, la prostitution, la corruption voilà la trame du roman mais ce qui en fait un roman original c’est que l’auteur distille savamment un sentiment d’oppression, en décembre la ville sera rayée de la carte.

     

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    © photo DDD

    Et quand le Sirroco se met à souffler les habitants pensent le « phénomène n’était pas rare, mais, d’après les anciens, il annonçait toujours des malheurs… » la ville ignore son destin mais nous lecteur nous savons et nous nous interrogeons : les crimes seront-ils élucidés avant le séisme, les coupables seront-ils parmi les victimes ? Le temps est suspendu.

     

    Mario Falcone mène parfaitement son récit. C’est avant tout une bonne histoire bien racontée, riche en rebondissements, les personnages sont complexes. Et le premier de ces personnages c’est la ville, ses églises, ses jardins, ses ruelles,  une fresque colorée qui va bientôt être un amas de ruines.

    Vous sentez que j’ai bien aimé ce roman et que je vous le recommande. 

     

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    Le livre : L’aube noire - Mario Falcone - Traduit par Carole Cavallera - Editions La Table Ronde

  • L'appel des morts - Ian Rankin

    l'appel des morts.gifL’appel des morts - Ian Rankin - Traduit de l’anglais par - Editions du masque
    Retrouver Edimbourg et John Rébus pour cette treizième aventure c’est replonger dans une ambiance rock, bière et whisky avec cette fois une dimension mondiale puisque le G8 va se tenir en Ecosse mettant en ébullition la police locale car les manifestations anti-modialisation se succèdent et risquent de gâcher la « fête ».

    Une affaire de tueur en série est au centre de préoccupations de Rébus, un tueur qui débarrasse Edimbourg de violeurs condamnés et récemment sortis de prison, tueur qui laisse sur les lieux du crime des indices pour le moins bizarres.
    Rébus désabusé, prend de plus en plus de distance par rapport à son travail, et comme d’habitude supporte mal les injonctions de sa hiérarchie de tout mettre en stand by pour faire la chasse aux contestataires.
    Siobhan, son adjointe est préoccupée par ses parents qui font partie des manifestants.
    Et pour ajouter une cerise sur le gâteau, lors d’un dîner officiel au château un député tombe, ou plus vraisemblablement, est poussé en bas des remparts. Avouez que ça fait tâche dans le paysage. Rébus est sommé de ne pas gratter trop fort ni trop profond pour expliquer ce lamentable accident.

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    Les Remparts du Château

    ( Merci à Claudia Lucia pour l'emprunt de la photo)

    Comme toujours avec Ian Rankin, on suit le parcours de Rébus avec grand plaisir, c’est rondement mené, énergique, politique et suspens se mêlent avec efficacité et réalisme et les portraits sont criant de vérité.
    Bref n’hésitez pas à vous embarquer pour Edimbourg dans la Saab de Rébus, certes elle est un peu déglinguée mais le fond sonore est toujours de bonne qualité chez ce fan de rock.

    Allez voir le billet de Kathel après sa lecture en VO

    Dans la revue Lire de ce mois consacrée aux polars vous trouverez un article complet sur Ian Rankin

  • L'Interdiction - Honoré de Balzac

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    Voilà une nouvelle efficace, elle a l'allure d'une enquête que Balzac rend très vivante et le lecteur est immédiatement accroché.

    La marquise Athénaïs d'Espard est allée devant le tribunal pour faire interdire son époux, aujourd'hui nous dirions le faire mettre sous tutelle.

    Elle accuse son mari de dilapider la fortune familiale et de l'empêcher de voir ses deux fils. Le marquis d'Espard semble devenu fou, il comble de biens et d'argent une femme et son fils, les Jeanrenaud, qui n'ont aucun lien avec la famille d'Espard.

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    Le Petit juge

    C'est le juge Popinot qui est chargé de l'affaire et devra donc se prononcer sur la demande de la marquise.

     

    La belle marquise a un amant, Eugène de Rastignac, oui oui celui du Père Goriot ! L'amant va tenter d'intercéder en faveur de sa maitresse et pour cela il s'ouvre du problème à Horace Bianchon, son ami et chance  neveu du juge Popinot. Ne pourrait-il pas dire un mot à son oncle ?
    Le juge pourrait-il recevoir la belle marquise ?

     

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    Le juge fait son travail avec intégrité et rigueur et reçoit les deux parties, il va même jusqu'à s'enquérir de cette famille Jeanrenaud que le Marquis comblerait de bienfaits.

     

    Le juge se fait son opinion et il ne tarde pas à comprendre que rien n'est aussi simple que la belle Athénaïs voudrait le faire croire.

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    Balzac l'ogre de la littérature

    La chute de la nouvelle est excellente et tellement dans le ton de Balzac ! 

    Toute la vanité et la noirceur de la société sont là, Rastignac en beau représentant de sa caste qui passe d'une femme à l'autre, un monde où l'argent change de mains parfois à l'insu des intéressés, une justice qui parfois bafoue le droit.

    Un vrai régal dans le ton du Colonel Chabert.

     

    Le livre :

    L'interdiction - Honoré de Balzac - Editions numériques Arvensa