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  • Le Mas Théotime - Henri Bosco

    Un auteur oublié au parfum de lavande

     

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                        Paul Cézanne - Maison en Provence

     

     « Depuis dix ans j'habite le mas Théotime. Je le tiens d'un grand-oncle qui portait ce nom. Comme il est situé en pleine campagne, la chaleur l'enveloppe et, du moment que juillet monte, on n'y peut respirer avec plaisir qu'aux premières heures du jour ou bien la nuit. Encore faut-il qu'il passe un peu de brise. Alors on peut se tenir près de la source, sous le buis, car c'est là qu'on rencontre un air doux, qui sent l'eau vive et la feuille. » 

     

    C’est bon vous êtes dans l’ambiance ? 

    La Provence âpre, celle du travail laborieux, des paysans animés par l’amour de leur terre, des jalousies, des rancunes venues du fond du temps, des querelles de bornages. 

    C’est là que Pascal Dérivat vit, seul au milieu de ses terres cultivées par la famille Alibert, des simples, des taiseux « modelés aux exigences de la terre. »

    Lui il herborise, il a « le goût des plantes et des herbes » d’ailleurs il s’est réservé le grenier « le coeur de la maison  » là il écrit, dessine, fait sécher arnica ou pariétaire et de là il regarde « filer les saisons ». 

    Il a été accepté par les gens du pays mais pas par Clodius, son cousin et voisin, un teigneux, un violent, un mauvais pour qui tous les prétextes sont bons pour déclencher une querelle. 

     

     

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                     La Provence de Georges de Pogedaieff

     

    C’est l’arrivée de Geneviève qui va mette fin à cette vie calme, Geneviève la cousine de Pascal, son amour d’enfance, celle qui a fait le choix d’une vie de tumulte et qui va faire flamber les hommes et jeter une étincelle sur ce pays où « l'air flambait en colonnes de feu et, du côté de l'aire, entre les meules, montait une odeur de blé et de fournaise »

    Lorsque l’on retrouve Clodius assassiné c’est la fin de la tranquillité pour Pascal Dérivat.

     

    Ne vous méprenez pas, il ne s’agit pas d’un polar, Henri Bosco est le peintre d’une Provence oubliée où les hommes font un travail harassant, luttant contre la nature 

    « En août, dans nos pays, un peu avant le soir, une puissante chaleur embrase les champs. Il n'y a rien de mieux à faire que de rester chez soi, au fond de la pénombre, en attendant l'heure du dîner. Ces métairies, que tourmentent les vents d'hiver et que l'été accable, ont été bâties en refuges et, sous leurs murailles massives, on s'abrite tant bien que mal de la fureur des saisons. »

     

     

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                       Oliveraie - Van Gogh 

     

    Son écriture est belle, ses mots sont magnifiques, j’aime sa façon de parler des gens de la terre qui ont eu « du blé et de l’huile, des fils, des filles et des maisons » sa prose mi-ombre mi-soleil à un petit parfum d’autrefois qui me le rend cher. 

    J’ai trouvé d’occasion un livre regroupant 5 des romans d’Henri Bosco ce qui tombait bien car mes livres de poche tombaient un peu en poussière, j’aurai donc l’occasion de vous reparler de lui 

     

    Le Livre : Le Mas Théotime - Henri Bosco - Gallimard Folio 

     

    bosco.jpgL’auteur : Henri Bosco est né en 1888 à Avignon. Il enseigne en Algérie, en Afrique, en Italie. Il a obtenu le Prix Renaudot en 1945 pour « Le mas Théotime »  

    Il a reçu le Grand Prix national des lettres en 1953

    Il est aussi écrivain pour la jeunesse : L'enfant et la rivière ou le Renard dans l'île.

     

     

     
  • Vivre en Provence - Jean-Paul Clébert

    Provence de lumière 

     

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    La Provence des années cinquante, avant que le tout Paris ne découvre le Lubéron, la Provence avant l’invasion des sauterelles parisiennes, des soixante-huitards amateurs de bastides. 

    Je vous parle d’un temps où les Baux de Provence n’était pas un rendez-vous touristique, la Provence de mes années d’enfance.

    Quand j’ai lu le livre de Jean-Paul Clément je me suis retrouvé au pied du château en ruines de Boulbon, je me suis retrouvée dans les bois entourant Saint Michel de Frigolet, j’ai retrouvé ces heures chaudes et ensoleillées de mon enfance.

     

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                                    La Montagnette     © ivredelivres

     

    En une douzaine de chapitres l’auteur vous propose d’habiter, d’explorer, de coloniser, de résider, d’hiverner dans cette Provence bénie des dieux.

    Vous pourrez de villages en villages voir s’installer puis partir les artisans, les artistes, les écrivains.

    Vous suivrez l’éclosion des résidences secondaires qui ne sont vivantes que de mai à septembre, des commerces qui s’étiolent l’hiver venu, des marchés qui font la joie des photographes et qui dépérissent une fois la folie passée après « le départ des envahisseurs ». Les petits cafés où prendre le pastis de midi, les « maisons de parisiens aux champs », les antiquaires filous

    « revendeurs d’objets du culte domestique, chapardant les bougeoirs et les miroirs, les casseroles en cuivre et les meubles de chevet. »

     

    Rassasiez-vous des villages perchés, des bories et des champs de lavande, des marchés odorants et des oliviers centenaires.

     

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                  Oppède le vieux © Emile Taillefer

     

    Jean-Paul Clébert n’a pas son pareil pour vous embarquer à Bonnieux, Oppède, Roussillon, Sivergues, Ménerbe, Lourmarin, Gordes et Sénanque...

     

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    Le guide littéraire d’une Provence d’hier mais que vous pouvez encore découvrir aujourd’hui si vous cherchez bien.

     

    Un livre à emporter avec soi pour découvrir ce Lubéron « territoire habité, vécu, travaillé par ceux qui l’ont façonné et qui nous invitent à habiter, à vivre et travailler avec eux. A nous de ne pas prétendre le façonner à l’image à l’image du monde dont nous venons. »

     

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    « les amandiers sont en fleurs et les lys jaunes sortent de terre, les poireaux sauvages sentent fort (…) Une rose éclôt lentement devant la fenêtre, ouverte sur la terrasse où cacabe une perdrix rouge qui depuis quelques jours a élu domicile, se nourrissant des graines que je donne à mes poules. »

     

    Ce livre est à trouver d’occasion ou dans votre bibliothèque préférée.

     

    Le livre : Vivre en Provence - Jean-Paul Clébert - Editions de l’Aube 1993

  • Provence

    Quand je viens dans ce pays, quelque chose se délie en moi, mon inquiétude intérieure prend fin : c’est comme si l’on posait une main ferme et douce sur une blessure qui commencerait à se fermer. C’est une sensation de fraîcheur.(1)
    La Provence donne des leçons d’attachement qui ne sont pas perdues pour celui qui la visite non pas en touriste, mais en ami et qui l’habite au lieu d’y passer. (1)

     

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    La provence de Cézanne


    Le bleu chante, d’une pureté absolue, dans le ciel et sur la mer. Un figuier déplie ses premières feuilles sur la nudité grise des branches. Et une prairie s’étale, pour le jeu des fées, un tapis dont la brise penche les laines les unes sur les autres et les mélange, des pierres fauves et des disques de soleil que couvre et découvre, comme la vague, un champ de marguerites et de boutons d’or. (2)

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    Les Oliviers

    Les oliviers composent d’immenses temples silencieux et sombres ; la vigne avec ses bras noirs tout tordus envahit les champs les uns après les autres ; les terres les plus solitaires portent les forêtes d’amandiers brûlants dans des feutres d’herbes dures, de chardons et de thym qui mélangent sous l’ombre claire les somptueuses couleurs de leurs fleurs bleu-jaune et rouges franchement. (3)

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    Les amandiers



    Les livres
    1 Inspirations méditerranéennes - Jean Grenier - Gallimard
    Idées et visions - André Suarès - Robert Laffont Bouquins
    Provence - Jean Giono - Gallimard

     

  • Pour saluer Giono

    Un de Baumugnes - Jean Giono - Lu par Jacques Bonnafé - Editions Thélème

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    Jacques Bonnafé restitue le parler rugueux et simple des héros , les pages de Giono prennent une ampleur nouvelle, vous entendez l'amour d'Albin pour Angèle la fille aperçue un soir, son harmonica vous parle  dans la nuit, vous êtes à la Douloire et vous accompagnez Amédée dans sa recherche d'Angèle.

     

    Colline - Jean Giono - Lu par Jean Chevrier - Editions Fremeaux et associés

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    « En faisant Colline, j'ai voulu faire un roman, et je n'ai pas fait un roman: j'ai fait un poème ! »
    Une lecture superbe de Jean Chevrier qui fait vivre la Provence et ses personnages, la diction est parfaite et la voix magnifie le texte. La tension, la peur qui s’empare de Gondran, de Jaume sont superbement restituées par Jean Chevrier, l’air vibre, la Colline tremble et vous voyez filer le chat noir annonciateur de malheur.

     

    Regain - Jean Giono - Lu par Henri Tisot - Editions Auvidis

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    Inoubliables les personnages du roman, la belle lecture d’Henri Tisot porte l’humanité de Panturle, de Gaubert et d’Arsule. Il dit bien le lent déclin, le départ de Gaubert, la mort annoncée d'Aubignane. Il sait superbement nous communiquer le tressaillement de la vie qui reprend, le premier labour, le premier blé et l'enfant qui s'annonce.

     

    Cette écoute des trois romans de Giono m’a apporté beaucoup de plaisir et je souhaitais partager ce plaisir avec vous. Elle permet de redécouvrir des textes lus il y a longtemps, et puis comme on ne se refait pas, après l’écoute il est plus que tentant d’aller feuilleter à nouveau les bouquins.

     

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    Plutôt qu’un énième résumé des trois romans je vous renvoie au Dossier Giono chez Pascale Arguedas (Calou).
    Pour poursuivre : le centre Giono à Manosque