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  • La Maison dans la montagne - Angelina Lanza Damiani

    Souvenirs domestiques

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    Voilà un livre que j’ai trouvé totalement par hasard et qui m’a enchanté.

    Angelina Lanza Damiani est une poétesse qui est née en Sicile en 1879 et qui trouva dans l’écriture son épanouissement face à une vie pleine d’adversité.

    Son époque est celle aussi du roman « Le guépard », celle où les familles siciliennes passaient l’hiver à Palerme et sitôt le printemps venu prenaient le chemin de la montagne pour y trouver de l’air et de la fraîcheur.

     

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    « La Montagne est chaude, bien que midi soit encore loin. A travers le coteau qui devient escarpé, le sentier se déroule sans agrément, tout en escaliers, en montées et en descentes, où le sabot de la mule hésite entre les pierres, puis se raffermit. »

     

    C’est à dos de mulet que l’on atteint « La maison dans la montagne » que l’auteur va nous dessiner à traits vifs, empreints d’une poésie toute virgilienne. 

    En une trentaine de courts chapitres elle nous présente SA maison, celle qui vit naitre et parfois mourir ses enfants. Une maison paisible, un monde simple où les hommes et les femmes qui travaillent sur le domaine sont sous la protection du monastère local.

     

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    « Le sanctuaire est toujours le même ; paisible, austère, serein. Ni la foule, ni la solitude ne lui ont fait perdre de sa beauté »

     

    Avec des mots très simples elle nous livre son amour pour cette terre, pour les forêts, pour les bergers, pour les femmes qui ramassent le lin, pour la vigne et le verger.

     

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    « Il y a encore quelques semaines, dans le vallon du verger, les arbres s’élevaient comme des candélabres à mille flammes vertes dans un petit lac d’azur. Le lin était en fleurs. »

     

    C’est un monde de traditions avec ses joies et ses tragédies, Angelina Lanza Damiani trouve dans cette maison la paix et le recueillement qui lui sont nécessaires, sa foi est vive et infinie. 

    Nous suivons le petit peuple du domaine à travers les travaux des champs, l’écoulement des saisons, les gestes rituels et primitifs et c’est magnifique de simplicité et de poésie.

     

     

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    « Je m’en vais par les allées, le foin au genou, un foin tout fleuri de marguerites jaunes et blanches, d’herbe à chats violette, de myosotis, de véronique, de mille corolles rouges, bleues, blanches, qui me font fête ; de mille plantes d’un vert intense qui retiennent mes pas, comme en un jeu. »

     

    Ce livre est un pur bonheur, malgré mon côté mécréant j’ai aimé cette femme qui dit sa foi simple avec beaucoup de sincérité malgré les vicissitudes, elle voit mourir deux de ses filles de tuberculose sans jamais perdre confiance ! 

    C’est un très beau livre dans tous les sens du terme, la typographie est soignée, les illustrations de Pierre-Yves Gabioud sont très belles et la traduction de Christophe Carraud impeccable.

     

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    Le livre : La maison dans la montagne - Angelina Lanza Damiani - Traduit par Christophe Carraud - Editions de la Revue Conférence

     

     

     

  • Un Jardin à Venise - Frederic Eden

    Le jardin

     

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                                  ce n'est pas celui de F Eden mais il est très beau

     

    Le seul nom de Venise me porte à rêver, à imaginer les ruelles, les ponts, les canaux. Ma bibliothèque vénitienne est déjà bien fournie mais je n’ai pas résisté à ce livre paru il y a presque dix ans mais que je n’avais jamais lu.

    Il fallait un anglais pour imaginer devenir propriétaire d’un jardin à Venise ! Ce monsieur installé dans la Sérénissime pour prendre soin de sa santé, s’ennuie terriblement. Il rêve de verdure de « terre ferme et d’arbres verts, de buissons et de fleurs. » 

     

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    "Durant les quinze premiers jours de mai le grand spectacle des roses se met en place"

     

    L’argent ne semblant pas être un réel problème il devient l’heureux acquéreur d’une parcelle de végétation en plein Venise. Et par la grâce d’un bel acharnement et d’un don pour le jardinage, il va transformer ce coin de terre en un jardin ..d’Eden ! Il donne vie à un jardin à l’anglaise évidemment qui a les qualités qui lui semble nécessaire à un jardin « profusion des couleurs (...) abondance des fleurs »

     

    Si vous aimez Venise et les jardins je vous conseille très vivement ce livre, vous y suivrez Frederic Eden cherchant l’inspiration pour son jardin, tâtonnant un peu et faisant des essais parfois infructueux, il faut dire que la terre n’est pas de la meilleure qualité. Les jardiniers ne sont pas toujours à la hauteur de ses ambitions et cela donne lieu à des déboires ce qui lui fait mettre la main à la pâte.

     

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    La liste des plantes est impressionnante : anémones, jonquilles, muguet, tulipes, des arbres fruitiers, citronniers et bambous, grenadier et jasmin, lilas et magnolias. Pour abreuver tout cela un puits de 60 mètres devra être creusé allant même jusqu’à la création d’un bassin avec poissons et nénuphars

    Nous sommes à la fin du XIX ème siècle et ses visiteurs sont célèbres et laissent leur paraphe dans son livre d’or : Rilke, Proust et bien sûr Henri de Régnier grand amoureux de Venise.

     

    une passion qui durera car « Le jardinage nous occupe et nous ravit du premier au dernier jour de la vie » dit-il.

    Si vous allez à Venise ne cherchez pas ce mystérieux jardin car si il est au patrimoine de la ville, il est aujourd’hui malheureusement abandonné. 

    Mais vous pouvez toujours rêver avec ce livre. 

     

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    Le Livre : Un jardin à Venise - Frederic Eden - Traduit par Marie Thérèse Weal - Editions Actes Sud

     

  • Maison et jardin

     

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    Le printemps m'a donné des envies d'Italie 

    Vous n'avez rien contre un petit voyage ? Je vous propose un petit tour dans un jardin d'exception et une maison très au sud

    C'est ici dès demain

  • Bribes d'Hermann Hesse

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     Près de la Spezia

     

    La mer en mesures égales

    Chante. Le vent d’ouest hurle et rit,

    Les nuées passent en rafales

    Sans qu’on les voie il fait trop nuit.

     

    Et je songe qu’ainsi ma vie

    Ténébreuse, sans réconfort

    Sauvage ouragan s’est enfuie

    Dans l’âpre nuit, sans astres d’or.

     

    Mais est-il nuit assez obscure 

    Ou voyage assez incertain

    Pour n’être pas promesse sûre

    D’un proche et lumineux matin ?

     

    Le livre : Poèmes choisis - Hermann Hesse - Edtions José Corti

  • Les douze enfants de Paris - Tim Willocks


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    Autant le dire j’attendais avec impatience de lire ce nouveau roman de Tim Willocks car je gardais un souvenir très vif de son précédent : La Religion

    Diable d’auteur qui sait choisir les périodes d’ l’histoire ! Après le siège de Malte, le voilà arrivant à Paris en pleine Saint-Barthélemy, avouez qu’il y a des périodes plus calmes que celles-là. Tout le roman se déroule sur 36 heures et les narrateurs se succèdent au gré des péripéties.

     

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      « C'est la folie qui gouverne cette ville. Une fièvre sanglante dans tous les sens du terme : née dans le sang, vécue dans le sang, pour la joie de répandre le sang. »

    La date ? 23 Août 1572, Mattias Tannhauser toujours chevalier de Malte mais maintenant homme marié avec sa bien aimée Carla de La Pénautier, vient chercher sa dulcinée à Paris où invitée pour ses talents musicaux, elle a assisté au mariage de la reine Margot et du futur Henri IV alors qu’elle est enceinte et pas loin d’accoucher.

    Autant dire qu’il arrive dans une pétaudière plus que dangereuse. 

    Soit je rentre dans les détails de l’intrigue et là on en a pour un moment, soit je choisis de garder le silence, c’est dit même sous la torture je ne parlerai pas !! 

     

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    Tim Willocks a un talent de conteur indéniable même, même quand il en fait un poil trop. C’est assez époustouflant mais parfois un peu intolérable question violence. Cet écrivain fut médecin et sa connaissance de l’anatomie rend certaines scènes plus que réalistes, il sait où planter un poignard pour faire un maximum  de dégâts. Allez si je veux être un peu critique je dirais que le livre aurait gagné à être un peu moins long de quelques dizaines de pages mais c’est une critique douce parce que globalement je me suis laissée prendre au jeu de l’intrigue et des personnages et je suis sortie de là un peu échevelée.

    Massacres, combats, chausse-trappe, embuscades, un récit où on décapite, on éventre, on empale, on a droit à toute la panoplie et....on y prend du plaisir !

    Willocks a eu la bonne idée d’ajouter des personnages secondaires qui sont parfaits, ah cette fille aux rats, ce roi des voleurs.... le petit peuple de Paris est présent et bien vivace.

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    Le décor c’est la violence et la sauvagerie des guerres de religion en France, si vous avez vu le film de Tavernier : Mademoiselle de Montpensier, vous en avez eu un bref aperçu.

    Willocks en bon psychiatre explore la folie humaine, ses ressorts, ses manifestations, l’honneur n’est plus qu’un mot creux, tout est bon pour se débarrasser d’un ennemi, d’un « hérétique » tout est permis.

    La documentation sur cette nuit de la Saint Barthélemy est impeccable car elle fait ressortir  les dernières avancées historiques sur le sujet. On voit les répercussions de l’attentat contre l’amiral de Coligny, les tergiversations du roi, le rôle de la populace.

     

     

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    Le Louvre en ce temps là

     

    On est dans un Paris qu’avait su peindre Hugo dans Notre-Dame de Paris. Les descriptions des ruelles, véritables égouts à ciel ouvert, des bouges et de la crasse qui est présente jusque dans les salles du Louvre, sont saisissantes.

     

    C’est un Dumas qui a pris des leçons dans un atelier d’écriture, la Reine Margot en comparaison est un livre pour enfants.

     

     

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    Le Livre : Les douze enfants de Paris - Tim Willocks - Traduit par Benjamin Legrand - Editions Sonatine

     

  • Grande et petite histoire

     

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    Il y a mille façons de parler d'histoire mais parfois mêler la grande et la petite Histoire c'est très réjouissant pour le lecteur

    Remontons le temps dès demain