Il y a des écrivains qui parviennent à se faire une place déterminante dans nos lectures.
Karel Schoeman est du nombre. Depuis la parution de son premier roman chez Phébus j’ai lu toute son oeuvre traduite. Un homme au parcours atypique : pensionnaire d’un monastère en Irlande, infirmier psychiatrique en Ecosse et bibliothécaire aux Pays Bas puis en Afrique du Sud.
Karel Schoeman était solidaire du peuple noir à une époque où ce n'était pas la norme.
Son oeuvre est très large en particulier des livres d’histoire, des biographies et du théâtre. En France seuls ses romans sont traduits mais quels romans !
Karel Schoeman a fait le choix d’une mort volontaire, il a cessé de s’alimenter et de boire « pour ne pas se voir veillir » Il avait 77 ans
Il est mort à Bloemfontein où se situe En étrange pays un roman que je viens de relire et dont je vous parlerai dans le prochain billet. Si vous cherchez des billets sur son oeuvre allez voir Eeguab qui est amateur
j'ai fait une chronique sur son roman Cette vie
Malheureusement en France du moins il n’a pas atteint la même notoriété que certains écrivains d’Afrique du sud alors que ses romans sont d’une grande force, certes ce sont des romans assez austères parfois mélancoliques mais je les ai lus avec un plaisir intense.
Toujours résolument opposé à l’apartheid et solidaire du combat pour son abolition, il avait reçu la plus haute distinction des mains de Mandela : l’Ordre du Mérite sud-africain
Dans un courrier à son avocat il dit espérer que son geste permettra que la question de l’autonomie des personnes âgées et leur choix de fin de vie soient discutés ouvertement.
C'est une position que je partage totalement et contrairement à l’omerta française l’archevêque Desmond Tutu à pris position en faveur de l’euthanasie.