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Rechercher : la petite lumière

  • L'âge de la retraite

    exitmusic.gifExit music - Ian Rankin - Traduit par Daniel Lemoine - Editions du Masque
    Je le dis haut et fort, 60 ans c’est trop tôt pour partir à la retraite, et avant de me faire lyncher j’ajoute : pour l’inspecteur Rébus, c’est trop tôt , on n’a pas idée de nous quitter comme ça ! Qu’est-ce qu’ils nous font tous ces auteurs de polars, Rébus s’en va, Wallender devient grand-père et ils nous laissent en plan ....du moins provisoirement car je me suis laissée dire que Rankin se languit un peu de son héros alors ....
    Bon venons en aux adieux de John Rébus, pour les non initiés : flic écossais amateur de musique rock, de pintes et de whisky (ben oui forcément) et toujours un peu sur le fil du rasoir question respect des procédures.
    C’est n’est pas à soixante ans que Rébus va changer, surtout qu’il barre les jours du calendrier alors l’avis de ses supérieurs vous voyez ce qu’il peut en faire.
    Dernière enquête avec Siobhan Clarke l’amie de toujours qui logiquement va le remplacer à la tête de la brigade, et pour ce baroud d’honneur il va en découdre avec son ennemi de toujours Big Ger Cafferty.
    Une intrigue complexe construite avec habileté, mêlant hommes d’affaires véreux, prostituées, dealer, hommes politiques impliqués jusqu’au cou dans des affaires bien sales.
    Une banale agression dans les rues d’Edimbourg et voilà la machine Rankin lancée, une équipe où apparaît un petit nouveau très futé, une Siobhan qui hésite entre la satisfaction de monter en grade et le regret du travail avec Rébus, des personnages aux facettes multiples et par dessous tout l’atmosphère si particulière que brosse l’auteur.

     

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    Il n’y a aucune longueur et aucune langueur dans cet adieu, j’ai lu lu lu jusque tard dans la nuit, efficacité redoutable et fin diabolique.
    Allez laissez vous faire et si vous ne connaissez pas Rankin commencez par le début, cela vous fait quelques bonnes lectures en perspective pour épuiser les aventures de Rébus.

  • Les très riches heures de l'humanité - Stefan Zweig

    Dans les pas de l'histoire 

    Douze récits étincelants autour d' hommes et évènements qui ont fait l'histoire

     

    Un petit livre, court et très attrayant. Ecrit vers 1920, Stefan Zweig montre ici tout son talent de conteur à travers douze personnages ou faits historiques, douze moments de l’humanité.
    En allemand le titre est beaucoup plus beau : Les Heures étincelantes.

    Un choix très varié qui s’étend du XVième siècle  à l’aube du XX ème.
    La prise de Byzance en 1453 par le Sultan qui transformera Sainte Sophie la grande cathédrale en un mosquée, Mahommet abattant la croix qui la domine, une chute dit Zweig qui « fait frissonner tout l’occident »
    Le final c’est 1917 Lénine arrivant en Russie, délaissant l’exil en Suisse, il rentre pour changer le destin de millions d’hommes, accompagné de façon prémonitoire par Staline « Les dix jours qui ébranlèrent le monde vont bientôt commencer »

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    La bataille de Waterloo par Clément Andrieux Musée national du Château de Versailles

    Entre ces deux évènements Zweig dresse le portrait d’hommes qui ont changé le monde,  voyez Haendel composant son Messie  et  Dostoïevski attendant son exécution ou encore  Rouget de Lisle composant un chant « alliant à la perfection paroles et musique  »

    L’art de Zweig est de dresser en peu de page le portrait d’un personnage, de situer un fait déterminant dans une histoire plus riche, de donner envie d’en savoir plus.
    Inventeur, découvreur, aventurier, vainqueur ou vaincu arpentant la plaine de Waterloo, tous ont changé à leur façon le cours de l’histoire des hommes.

    La lecture est aisée, Zweig fait preuve d’un lyrisme qui marque son admiration pour ces moments de l’histoire.

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    Le livre : Les très riches heures de l’humanité - Stefan Zweig - Le livre de poche 2010

  • L'apprentissage de la marche - Jean-Louis Hue

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    L’apprentissage de la marche - Jean-Louis Hue - Editions Grasset
    Le premier de la série, un précis d’apprentissage de la marche à travers la littérature, et pas n’importe laquelle, sont au rendez-vous : Rousseau, ça bien sûr tout le monde le devine, Thoreau l’infatigable, Stevenson et Modestine, Basho au Japon, et beaucoup moins connus comme illustres marcheurs : Pétrarque , Flaubert, Wordworth et plus surprenant encore Louis XIV en ses jardins.

     

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    Sur les pentes du Ventoux avec Pétrarque

    Jean-Louis Hue invite à mettre nos pas dans les leurs, à flâner à leurs côtés, à grimper sur les sommets en peinant derrière eux car tous ces hommes étaient de redoutables marcheurs, des étapes de plus de cinquante kilomètres étaient chose courante.
    Accompagnez le pour une petite balade en forêt de Fontainebleau ou carrément plus ambitieux pour Compostelle. Randonnez en pays camisard avec Modestine et la pipe de Stevenson.

     

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    Le Pont de Montvert du chemin de Stevenson


    Vous ferez la route avec lui et au de retour, dans un fauteuil avec un breuvage à portée de main, vous irez retrouver Pétrarque ahanant sur les pentes du Ventoux, Flaubert et Maxime Du Camp par les champs et par les grèves de Bretagne soignant le soir leurs ampoules avec du suif , Jacques Lacarrière sillonnant la France du nord au sud.
    Jean-Jacques Rousseau disait « la félicité est une question d'altitude» alors n’hésitez pas et grimpez derrière Saussure sur les pentes du Mont Blanc.
    Un livre de bonne santé, savourez le et  prenez votre temps car comme le dit l’auteur « L'art de marcher est l'aboutissement d'une longue patience...»

     

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    L'ile Saint Pierre du lac de Bienne


    chemindelivres.jpgLes livres dans le livre
    Rousseau - Les Confessions et les Rêveries du promeneur solitaire - GF
    Pétrarque - L’Ascension du Ventoux - Mille et unes nuits
    Stevenson - Voyage avec un âne dans les Cévennes - 10/18
    Thoreau - Les forêts du Maine - José Corti
    Lacarrière - Chemin faisant - Fayard
    Flaubert - Par les champs et par les grèves - Droz

  • La nuit de Geronimo - Dominique Sylvain

    La nuit de Geronimo - Dominique Sylvain - Editions Viviane Hamy
    nuit de geronimo.gifElle s’appelle Louise Morvan, conduit une Aston Martin expirante, a ancré son QG dans un bistrot sinistre, c’est un est joli brin de fille, elle est en outre une emmerdeuse de première, toutes les raisons de suivre Louise dans son enquête.
    Elle met le nez dans la sombre histoire du clan Domeniac à la demande de Philippine Domeniac, médecin légiste qui a reçu un email faisant référence à Thierry Domeniac, le père qu’elle a à peine connu, surnommé Geronimo par son entourage, scientifique génial et précoce qui s’est suicidé lorsqu’elle avait 5 ans.
    Elle demande l’aide de Louise pour enquêter car toute la famille Domeniac a reçu l’email, le patriarche Jean-Pascal psychiatre auprès des tribunaux, son épouse en perdition Caroline et l’ aide de vie de celle-ci Pierrick, l’oncle Hadrien brillant homme d’affaires et brasseur d’argent et patron d’un laboratoire de génie génétique, les deux fils d’Hadrien, Stanislas et Edouard respectivement patron de presse et avocat.
    Démêler les fils de ce noeud de vipères ne va pas être simple pour Louise d’autant que Philippine a aussi fait appel à la police officielle et au commissaire Clémenti, pas de bol pour Louise car Serge Clémenti est son ex ....
    L’envoi des emails se fait journalier, qui est le corbeau ? pourquoi ranimer le fantôme de Thierry Domeniac ce précurseur des recherches sur les OGM ?  Personne n’est enchanté de voir déterrer cette vieille histoire de suicide.
    Ajouter à ce problème la filature dont Louise Morvan est l’objet par un motard très très attirant mais très très suspect, vous voilà embarqué.

    Un polar sympathique, bien ficelé, des personnages bien campés. Dominique Sylvain que je lis pour la première fois m’a séduite, l’intrigue est bien menée, suffisamment complexe pour que le suspens soit bien présent, c’est un bon polar habile et cette petite Louise Morvan a tout pour plaire.

     

    Dominique Sylvain est moins connue que Fred Vargas et c’est bien dommage, je vous propose de réparer cette injustice.

    Sur le blog Moisson noir l'avis de  Yann

  • Chéri et Gigi - Colette

    Chéri - Colette - Lu par  Françoise Fabian -  Editions Naïve
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    «  Pour la première fois de ma vie, je me sentais intimement sûre d’avoir écrit un roman dont je n’aurais pas à rougir ni à douter » écrit Colette à propos de Chéri.
    Ce roman sans doute le plus célèbre de Colette  je vous propose de l’entendre, lu par Françoise Fabian, dont la voix apporte au texte toute la sensualité, la hardiesse et la cruauté que l’auteure y a mis et met en relief la finesse de l’écriture de Colette.

    Petit rappel de l’histoire : Le roman se passe à la Belle Epoque Léa ancienne courtisane qui approche de la cinquantaine doit se séparer de Chéri qui a la moitié de son âge, leurs amours parfois tulmutueuses dures depuis cinq ans, mais aujourd’hui Chéri se marie, la séparation devient obligatoire, la rupture sera cruelle mais pour qui ? Roman subversif sous des dehors légers.

     

    Si vous voulez en savoir plus sur le roman lire la note de Sibylline et pourquoi ne pas aller voir le film de Stephen Frears avec la belle Michèle Pfeiffer

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    Gigi - Colette - Lu par Danièle Delorme - Editions Frémeaux et associés
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    C’est un roman cocasse que celui-ci, Gigi élevée par sa mère, sa grand-mère Mamita et sa tante Alicia, dans un strict souci des principes et des conventions.
    Elle a appris à reconnaître les pierres précieuses, à peler une pêche, à couper les ortolans d’un seul coup de couteau et à tenir toujours ses genoux serrés. En fait elle n’a été éduquée que dans le but d’en faire une femme entretenue mais possédant toutes les qualités d’une femme du monde.
    Mais Gigi va refuser ce rôle de cocotte que sa famille lui réserve et mettre à mal tous les plans soigneusement élaborés en refusant d’être la maîtresse du séduisant et riche Gaston Lachaille.
    Danièle Delorme incarna Gigi en 1948 dans un film de Jacqueline Audry avec Gaby Morlay.
    Ici sa voix fait merveille et restitue la vivacité des dialogues, la naïveté de Gigi, la verve de Colette, cet enregistrement date de 1956 mais n’a pas pris une ride, pas plus que l’oeuvre de Colette qui a écrit ce texte enlevé et vif à soixante dix ans !

    Un film TV a été réalisé en 2006 par Caroline Huppert avec Macha Méril, Françoise Fabian et Juliette Lamboley dans le rôle titre, ce téléfilm excellent et fidèle au roman n'est hélas pas disponible en DVD pour le moment.

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  • Kornwolf le démon de Blue Ball

    Kornwolf le démon de Blue Ball - Tristan Egolf - Traduit par Francesca Gee - Gallimard
    kornwolf.jpgSi vous avez lu et aimé « Le seigneur des porcheries » vous allez aimer ce démon là. Dernier livre et livre posthume de Tristan Egolf, écrivain au parcours hors du commun.

    L’histoire
    Owen Brynmor, journaliste renvoyé de plusieurs rédactions, a trouvé un job dans sa ville natale, ravit de jouer un bon tour à ses concitoyens honnis, il va monter en épingle un fait divers qui annonce le retour du « démon de Blue Ball » créature fantastique et monstrueuse.
    Mais qui pourrait croire un canular pareil ? Les habitants de Stepford, petite ville de Pennsylvanie où se côtoient et s’opposent protestants zélés et amish puritains le croient car le démon a ravagé le pays vingt ans plus tôt.
    La ville semble très vite en proie à la folie, des vols sont perpétrés, des granges brûlent, des animaux sont massacrés.
    Ephraim Bontrager marginal muet maltraité par son père un membre influent de la communauté amish est lui aussi pris de folie furieuse. Bientôt la réalité dépasse les rêves les plus fous du scribouillard de tabloïds.

    Egolf nous plonge avec virtuosité dans un récit proprement apocalyptique, fable moderne où s’entend le rire de Rabelais, mêlant le pastiche et l’enquête historique, il réussit le tour de force de tenir le lecteur avec son écriture hallucinée sans jamais le laisser respirer.
    On retrouve dans ce roman la truculence et la violence du « Seigneur des porcheries », Patrick Modiano qui a contribué à faire connaître T Egolf, parle de « paroxysme maîtrisé ». Son écriture est inventive, parfois très poétique et parfois totalement déjantée.

    J’avais été conquise par « Le seigneur des porcheries » ce démon là m’a définitivement convaincue du talent fulgurant de Tristan Egolf
    Il n’aura écrit que trois romans avant de se donner la mort, météorite littéraire, ses romans sont appelés à devenir des livres cultes.

    Faites une place à ce livre dans votre bibliothèque

     

    Note ajoutée le 7/04 : un superbe papier dans le Matricule des Anges du mois d'avril encore plus positif que le mien !


    L’auteur
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    Découvert par la famille Modiano en 1994, l'auteur du «Seigneur des porcheries» publié en français avant d’être reconnu aux Etats-Unis,  s'est suicidé en 2005 à 33 ans. Il était aussi un activiste engagé dans les mouvements pacifistes, opposant à GW Bush.