Que diriez-vous si vous surpreniez un de vos amis, qui a toujours professé des idées athées et même anticléricales, la main dans le bénitier, en train d’assister à une messe à Saint Sulpice ?
Horace Bianchon est un jeune médecin qui découvre son mentor, le célèbre chirurgien Desplein, en pleine contradiction avec ses positions habituelles résolument athées.
Bianchon est stupéfait mais n’ose lui en parler, il admire son maître et ne veut pas le mettre dans l’embarras ; Desplein est un homme d’une grande probité mais rigide, inflexible et ambitieux et qui ne croit qu’en la science.
Guillaume Dupuytren qui a servi de modèle à Desplein
Bianchon mène son enquête et le destin lui fait croiser à nouveau Desplein à Saint Sulpice, agenouillé dans une chapelle de la vierge, le secret est dévoilé et l’on fait alors connaissance avec Bourgeat le porteur d’eau.
peut être apercevrez vous le Dr Desplein
Avouez que c’est un prétexte bien léger même pour une nouvelle et pourtant je vous assure que La messe de l’athée est un petit bijou de nouvelle.
Il y a de l’amitié, de la reconnaissance, de la générosité et de la noblesse de coeur dans cette nouvelle. On est même franchement ému et l’on s’interroge sur les protagonistes ou sur soi : que croire ? Faut il pratiquer pour être appelé croyant ? Est-il hypocrite de pratiquer sans avoir la foi ?
Une fois de plus je suis tombé sous le charme d’une nouvelle balzacienne qui dévoile l’âme humaine dans toute sa complexité, sa fragilité et sa grandeur.
Le livre : La messe de l’athée - Honoré de Balzac - Editions Gallimard Quarto