Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Rechercher : la petite lumière

  • La philo sur mon étagère : André Comte Sponville

    Andre-Comte-Sponville-philosophe-un-Etat-qu-on-ne-craint-plus-ne-peut-pas-gouverner.jpg

    J’avoue tout de suite, j’apprécie André Comte Sponville, j’ai pu parfois être un rien agacée par la publication d’un livre un peu trop « léger » mais ce n’est qu’un petit coup de griffe.

    Pourquoi je l’apprécie et pourquoi j’ai une partie de ses livres sur mon étagère et sur ma liseuse ? 

    acs dessin.jpg

    Tout simplement parce qu’il accompagne depuis environ 30 ans ma découverte d’abord, puis ma passion pour la philosophie. Bon pas toute la philo, Kant, Platon ou Sartre ne sont pas du tout ma tasse de thé, mais ça tombe bien à lui non plus !!!

     

    Alors parlons livres. Si parmi vous quelqu’un souhaite faire un petit parcours avec lui 

    J’ai commencé avec Une Education philophique publiée en 1989, il y relate dans un long chapitre comment lui est venu le goût de la philo, comment il est passé des lectures obligatoires à des lectures plaisir tout en enseignant le programme obligé. Il y parle de Marcel Conche avec qui il entretien une forte amitié. 

    conche.jpg

    Entretiens de Marcel Conche et ACS 

    Je me suis à sa suite fait un programme de lectures, Pascal, Spinoza que je n’avais jamais lu et bien sûr Montaigne 

    J’ai aimé qu’il mélange dans son livre la littérature (Rilke) la musique (Schubert) et la science 
    J’ai aimé son chapitre sur Machiavel si décrié, sur Lucrèce que j’avais lu peu de temps avant, mais aussi sur la douleur ou le bonheur 

     

    Forte de cette lecture je me suis embarquée dans son Traité du désespoir et de la béatitude en deux volumes !! 
    « Ma philosophie ne peut être qu'une entreprise de désillusion qui travaille sur le moi lui-même et dont le modèle est Montaigne, le philosophe qui se libère de la philosophie. » 

    Et là pour moi ce fut un énorme plaisir, une vraie passion naissait, certes je n’applaudissais pas à tout mais tout m’intriguait, m’ouvrait des portes et j’ai foncé droit chez Spinoza non sans quelques difficultés mais bon quand on aime …

    L'entretien donné pour Les racines du ciel sur France culture

    Ensuite il y eu le Petite traité des grandes vertus mais là je passe je crois que c’est un livre très connu, son dictionnaire de la philosophie, son essai sur l’athéisme que j’apprécie pour sa mesure et son petit dernier, son Dictionnaire amoureux de Montaigne

    006168187.jpg

    J’aime que ses livres m’incitent à méditer, réfléchir, « Penser ma vie….et vivre ma pensée » pour le dire comme lui, j’aime sa définition du matérialisme « Etre matérialiste, c'est prendre au sérieux l'idée que je vais mourir et ne pas donner à la mort l'espèce de dénégation que la religion lui apporte »

    J’aime qu’il dise « Nous sommes prisonniers de l'avenir et de nos rêves : à force d'attendre des lendemains qui chantent, nous perdons la seule vie réelle, qui est d'aujourd'hui. " Ainsi nous ne vivons jamais, disait Pascal, nous espérons de vivre… »

    J’aime l’idée qu’il faille  « pour cela inventer - ou réinventer - une sagesse sans mystification ni lâcheté : une sagesse du désespoir. Ici, maintenant : une sagesse pour notre temps. » 

    Enthoven-Raphael-Montaigne-La-Voie-Du-Milieu-2-Cd-Audio-Livre-896660136_ML.jpg

    Un dernier point il existe des entretiens audio d’André Comte Sponville avec Raphaël Enthoven sur Montaigne, je vous les recommande même si on doit les chercher d’occasion je pense 

    IMG-0062.jpg

    Les livres et CD

    Une éducation philosophique - Editions PUF 

    Traité du désespoir et de la béatitude - PUF

    Montaigne ou la voie du milieu - 2 CD- Editions Naive

    Entretiens Marcel Conche André Comte Sponville - Editions Frémeaux 

  • Devoir de mémoire

    holocauste.jpg

    Nous avons l’obligation morale de nous souvenir des événements historiques et des victimes de la Shoah.
    Pour moi c’est à travers des lectures que je remplis ce devoir, à travers aussi des échanges avec mes enfants et mes petits enfants.

    J’ai donc immédiatement eu envie d'honorer la Journée internationale à la mémoire des victimes de la Shoah qui se tient chaque année le 27 janvier, date anniversaire de la libération du camp d’Auschwitz-Birkenau. 

    Birkenau 2.jpg

    Ma façon d’y participer est de lire; je lis beaucoup sur le sujet depuis longtemps.
    Cette année je m’y suis pris plus à l’avance afin d’étaler mes lectures qui ont été souvent difficiles et fortes.

    Trois livres cette année dont les billets vont s’enchainer, en collaboration avec Passage à l’Est et Patrice,du site Si on bouquinait ? du 27 janvier au 3 février, ils sont à l'initiative de cette commémoration et je les en remercie.

    Ne refuser pas de lire ces billets malgré le sujet très lourd, il me semble que c’est le moins que nous puissions faire aujourd’hui.

  • Ambroise Paré la main savante

    paré.jpg

    Il est le chirurgien des rois et des gueux , on dit de lui qu’il est le père de la chirurgie, un homme de science comme il y en peu, un homme de la Renaissance tout de  bonté et de compassion, tout de courage et de labeur.

    Au milieu des carnages, des batailles et des épidémies il panse, ampute, cautérise, quand le service du roi le lui permet il écrit des traités et des opuscules avec le souci constant de mettre à disposition d'autres médecins ses connaissances.

    ambroise.jpg

    Le portrait tracé par JM Delacomptée est passionnant de bout en bout, quelle époque ! et quel homme !
    J'ai dévoré ce petit livre et puis M Delacomptée est passé maître en mini biographies

    Extrait :
    « C'était tout cela, Ambroise Paré, la main qui tranche et la main qui panse. La main qui soustrait et la main qui ajoute. La main qui fabrique, la main qui écrit. La main du vif-argent, de la ligature, de l'huile, et celle de l'encre dispensée par la plume.
    L'intelligence, la bonté tout entières dans la main.»

    1264474473.jpg

    Le livre : Ambroise Paré la main savante - Jean Michel Delacomptée - Gallimard

     

     

  • La Carte postale Anne Berest

    Un livre que je n’ai pas lâché et pour moi en ce moment cela tient de l’exploit. Foin du battage médiatique autour de ce livre, sachons reconnaitre la sagesse de la jeune génération qui a couronné ce livre du Goncourt des lycéens.

    shoah

    Anne Berest lit un extrait de son livre 

    Une carte postale jetée dans une boite aux lettres sans âge chez Lelia la mère de l’auteure.
    Nous sommes en janvier 2003 et sur la carte quatre prénoms Ephraïm, Emma, Noémie, Jacques
    Le père, la mère et leurs deux enfants, tous morts en déportation à Auschwitz.

    shoah

    Comprendre la provenance de cette carte, la relier au passé, reconstruire petit à petit l’histoire de la famille Rabinovitch, c’est ce que vont faire Anne la fille, aidée de Lelia Picabia la mère afin de suivre le fil rouge vers les grands parents Rabinovitch, les oncles et tantes disparus mais aussi ceux qui ont survécu comme Myriam celle dont le prénom n’est pas sur la carte postale et qui sont passés entre les mailles du filet.

    shoah

    Aujourd’hui tout lecteur intéressé par la Shoah sait que longtemps le silence s’est fait autour de la déportation, autour du retour des camps, autour de la responsabilité des autorités. 
    Mais en voir l’implication directe, non pas pour une entité floue « les juifs » mais pour des personnes nommées, décrites jusque dans leurs défauts, leur beauté, leur maladresse c’est tout autre chose.

    Anne Berest à travers sa quête fait entendre la voix des exilés, des oubliés, des disparus, des victimes mais aussi la voix de ceux et celles qui ont tendus la main.
    Si vous avez lu Les Disparus de Daniel Mendelsohn, vous reconnaitrez ici la même quête, le même souci et la même interrogation face à l’identité juive.

    shoah

    J’ai aimé ce livre pour sa richesse, il m’a rappelé un livre lu il y a longtemps mais qui est aujourd’hui encore dans ma bibliothèque : Adieu Volodia de Simone Signoret qui décrivait si bien ces immigrés fuyant les pogroms et tentant vaille que vaille de « s’assimiler » persuadés que la France était leur salut.

    shoah

    le rêve sioniste 

    Le lecteur traverse le temps des années 20 à aujourd’hui mais aussi toute l’Europe malmenée de la Russie à la Pologne, de la Lettonie à la France, le lecteur rencontre le rêve sioniste en Palestine qui n’a pas toujours des couleurs joyeuses.

    Collaborateurs et résistants se mêlent, bêtise et malhonnêteté administrative des autorités d’après guerre qui refusent le terme de déporté, qui nie les faits et leurs conséquences et chape de plomb qui recouvre les crimes pendant des années.

    shoah

    Les Rafles

    J’ai aimé la façon qu’a l’auteur de dire le plus difficile en peu de mots. Elle sait nous transmettre cette inquitétude qui se transforme en peur puis en panique devant la montée de l’horreur. 
    Elle sait parfaitement nous transmettre la colère, l’incrédulité, la sidération, puis après, le mutisme de ceux qui sont revenus.

    J’ai aimé la construction et l’apparition de personnages comme Irène Némirovski ou Grabrielle Buffet et Vicente Picabia ou même André Gide.

    J’ai aimé la démarche d’Anne Berest qui dit « Je me reconnais enfin : je suis fille et petite fille de survivants » 

    shoah

    Le Film Les Guichets du Louvre 

    J’ai aimé la façon qu’à l’auteur de rythmer son récit par des dates qui touchent la famille Rabinovitch mais aussi tout citoyen de l’époque : 30 janvier 1933,  juillet 1942 et la rafle du Vel d’hiv qui pour moi est illustré par le film  Les Guichets du Louvre  le film de Michel Mitrani où l’on voit à la fois le zèle d’une police aux ordres et le courage de ceux qui surent désobéir.

     

    Une remarque :  parfois il y a confusion entre qui parle et de qui on parle. Mais est ce un petit défaut ou une volonté de l’auteure car c’est bien le propre de ce genre de quête d’être en permanence dans le flou, l’incertain, le rêve mêlé au cauchemar. 

    Lisez et faites lire ce livre, offrez le aux plus jeunes, une jolie façon de tisser le lien entre un passé douloureux et un futur que l’on voudrait meilleur.

    shoah

    shoah

    Pour poursuivre cette lecture vous pouvez aussi lire Les Disparus de Daniel Mendelsohn, La Rafle du Vel d’Hiv  de Claude Levy et Paul Tillard

    shoah

    Le livre : La Carte Postale  - Anne Berest  -  Editions Grasset

     

  • Une rentrée Jardins et maisons

    J’aime faire de courts billets entre deux livres denses, longs, et parfois difficiles.

    comment-lire-livre-difficile-1024x747.jpg

    J’ai opté pour des Bribes et brindilles, puis j’ai ajouté la chronique Un tableau un livre que vous semblez apprécier.

    50_9591~vincent-van-gogh_les-livres-jaunes.jpg

    Les Livres jaune de Vincent Van gogh

    Je vais ajouter en cette rentrée une nouvelle sorte de chroniques.
    Les maison et jardins d’écrivains.

    Aimeriez-vous-avoir-une-maison-avec-jardin.jpg

    J’espère que ces chroniques vous plairont, cela démarrera dans quelques jours le temps de faire un petit stock.

    Et je me dis : pourquoi pas la musique ? oui mais là même si j’aime beaucoup j’ai peur de ne pas savoir en parler ….on verra !

    musique.jpg

    Je profite de ce billet pour vous remercier toutes et tous pour votre visite ici, pour vos commentaires et parfois vos messages personnels qui sont toujours un plaisir pour moi

  • Bribes de plaisir d'exister

    jardin clos.jpg

    Jardin clos du Préfons 

    « Petits jardins clos, je vous aime, jardins mystiques, tranquilles, silencieux, clos comme l’âme qui cherche à éclore »

    absinthe.jpg

    « Un traité de la connaissance des choses, commence avec la main qui touche, le regard qui erre, l’odeur d’une absinthe qui nous étourdit, un caillou que l’on serre dans le creux de sa paume, une étoile qui file avec un lait de nébuleuse, ou un frisson bleu sur l’eau des reflets et des rêves »

    reflets.jpg

    « Je lis et les pages des livres bruissent de la rumeur du vent dans les arbres, des craquements secs dans les genets, d’une abeille qui bourdonne au bord d’une corolle. Je lis, je relis, et, relevant les yeux, j’ajoute aux pages des parcelles de l’été »

     

    Le livre : Présence au monde Plaisir d’exister - Jean-Pierre Otte - Editions Le Temps qu’il fait