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Rechercher : la petite lumière

  • Pietra Viva -Léonor de Recondo

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      « la dernière fois qu'il est venu à Carrare, il a trouvé le bloc de sa pietà de Rome »

     

    Si l’on cherche bien au milieu de toutes les publications de la rentrée on finit par tomber sur des petites pépites et en voilà une.

     

    Imaginez vous au temps de la Renaissance, Michel-Ange l’artiste en vogue du moment, protégé des princes et des papes vient de réaliser une magnifique Pietà et le Pape Jule II lui commande son tombeau.

    Michel-Ange qui vient de voir mourir Andréa un moine qu’il aimait particulièrement « la beauté à l’état pur », profite de la commande du Pape pour fuir Rome et prendre la route de Carrare avec « Pétrarque dans sa besace ».

     

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                              le travail dangereux des carriers

     

     

    Nous faisons route avec lui pour atteindre le saint des saints. Il doit choisir pour son oeuvre future les plus beaux blocs de marbre et les faire convoyer jusqu’à Rome.

    « Les carriers sont âpres en affaire » mais il a en poche les ducats du Pape et il n’hésite  jamais à marchander avec opiniâtreté pour obtenir les meilleurs prix.

    Michel-Ange était réputé pour son très mauvais caractère, ici il apparait aussi en homme fragilisé par une enfance qui a laissé des traces, par le chagrin éprouvé à la mort du jeune moine.

    C’est le roman de la création artistique avec tout ce qu’elle contient de puissance, de don, mais aussi de colère, de ressentiment car pour créer il faut être un homme qui sait ressentir dans sa chair toutes les émotions. La ferveur envers la matière première du travail, les obsessions personnelles qui viennent hanter les nuit de l’artiste et qui vont aussi donner vie à ses sculptures  « Le matin, il est le premier dans la carrière à observer les montagnes qui se défont pour qu’il puisse leur insuffler ses formes à lui, leur redonner vie à sa manière. Imaginer, sculpter, créer, afin que sa volonté se fasse sur la pierre »

    Et parfois le miracle se produit « Et, soudain, il imagine un homme prisonnier d’un bloc. Un personnage qui hésiterait à sortir du marbre ou y rester et qui, troublé par la dualité de ses sentiments, aurait le visage inondé de souffrance et de plaisir » alors les ciseaux se mettent à danser.

     

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                                         Le Moïse du tombeau

     

    C’est un récit très sensuel, on a envie de caresser ce marbre, de sentir sous nos doigts la poussière, les aspérités. Le roman palpite d’une vie sourde qui explose parfois emportée par le caractère colérique du sculpteur. Sa façon de vivre dans le village est dérangeante, il n’a que peu de respect et peu de sentiments pour les plus humbles jusqu’à ce que remonte à lui ses souvenirs d’enfance, et là l’homme brutal se fait agneau.

     

    J’ai aimé voir cet homme se perdre dans le travail pour oublier la mort qui lui est si proche, mort de sa mère toujours vive, mort d’un moine et mort encore puisque l’oeuvre qu’il doit réaliser est un tombeau. Il dessine pour conjurer le sort et pour rendre la pierre vivante, pour extraire la vie du marbre blanc, pour la façonner à sa convenance.

    C’est cette alchimie particulière entre un homme en proie aux souvenirs, au chagrin, et l’homme sûr de lui, certain de son génie, c’est ce mélange qui rend le livre si attachant et si réussit.

    Il y a de la beauté, du désir et  de la violence dans ce superbe roman.

    Léonor de Récondo fait elle aussi oeuvre de création en nous livrant ce Michel Ange, l’écriture est belle et parfaitement accordée au sujet. 

     

    Vous pouvez lire l’avis de Jostein  

     

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    Le livre :  Pietra Viva - Léonor de Récondo - Sabine Wespieser Editeur

  • Le Chemin étroit vers les contrées du Nord - Bashô

     

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    Dans les années cinquante Nicolas Bouvier passa plusieurs mois au Japon, quelques Vingt années plus tard il entreprit la traduction du journal de voyage  Oku no hosomichi  de Matsuo Bashô.

     

    ll n’est pas étonnant que le poète voyageur soit traduit par un des maîtres du récit de voyage. Leur marche n’est certes pas la même mais l’un comme l’autre ont l’oeil et l’esprit bien ouvert pendant leur vagabondage. Un périple de cinq mois et quelques 2000 km sans carte aucune, 

    Bashô est déjà un poète reconnu quand il prend Le chemin étroit vers les contrées du nord, il a envie de laisser là une vie devenue trop citadine à son goût.

     

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    ll va pouvoir faire l’expérience même de la poésie à travers la marche. ll veut atteindre la « terre du bout des routes » 

    Manifestement il y a connivence entre Bashô et sont traducteur.

     

     

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    Le récit du voyage est ponctué de haïkus, certains très célèbres d’autres beaucoup moins. Le récit lui même est d’un grande poésie jugez-en :

     

     

    « Tandis que nous nous reposions au creux d’un rocher, j’eus l’oeil tiré par un petit cerisier, à quelques pieds de nous, qui commençait juste à fleurir. Penser que ce gringalet qui passe tout l’hiver sous la neige n’oublie pas de fleurir quand le printemps atteint ces hautes pentes ! »

     

    Evocations de sites célèbres, de rencontres, de temps pour la méditation.

     

    Ce texte de Bashô a été plusieurs fois traduit aussi pour vous que vous puissiez juger de la version qui vous plait le plus voici le début du voyage dans trois traductions différentes et vous noterez que les différences sont malgré tout importantes 

     

    * «  Les jours et les mois s’égrènent, passants fugaces. Les années qui surviennent et s’en vont voyagent elles aussi. Notre vie même est un voyage; quant à ceux qui la passent à naviguer, ou ceux dont les cheveux blanchissent à mener leur attelage, la route n’est-elle pas leur véritable demeure ? Sans oublier les poètes d’autrefois qui, nombreux trouvèrent la mort au cours d’une longue errance. Pour moi aussi un jour vint où la liberté des nuages chassés par le vent m’incita à partir pour aller vagabonder le long des côtes sauvages »

     

    ** « De l’éternité, jours et mois sont hôtes de passage et, de même, l’an qui fuit, l’an qui vient sont voyageurs. Qu’il mène une vie nomade, en bateau ou à cheval, l’homme accueille la vieillesse, le voyage quotidien est sa demeure. Nombreux sont les poètes d’autrefois qui sont morts en chemin, et moi, comme eux, depuis je ne sais quand, à l’invite du vent dans les nuages en lambeaux, je ne peux réfréner mon désir d’errance. »

     

    *** « Mois et jours sont passants perpétuels, les ans qui se relaient, pareillement sont voyageurs. Celui qui sur une barque vogue sa vie entière, celui qui la main au mors d’un cheval s’en va au-devant de la vieillesse, jour après jour voyage, du voyage fait son gîte. Des anciens du reste nombreux furent ceux qui en voyage moururent. Et moi-même, depuis je ne sais quelle année, lambeau de nuage cédant à l’invite du vent, je n’avais cessé de nourrir des pensers vagabonds.»

     

    Pour en lire plus sur Nicolas Bouvier c'est chez Tania 

     

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    Les livres

    *  Le chemin étroit vers les contrées du Nord - Traduction Nicolas Bouvier - Editions Heros-limite 

    ** L’Ermitage d’llusion - Traduction Jacques Bussy - Editions La Délirante ( avec le journal de Saga et l’ermitage d’illusion) 

    *** Bashô journaux de voyage - Traduction René Sieffert - Editions POF ( le plus complet rassemblent des notes de voyage à Kashima à Sarashina et le carnet de la hotte) 

  • Ma Bible est une autre Bible - Meir Shalev

    Noël se confond aujourd'hui avec un commerce de la fête aussi pour changer un peu je vous invite à un petit parcours dans le monde de la Bible en 2 étapes   voilà la première

     

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    Je vous propose de faire un détour du côté de la Bible, il est logique que ce soit un juif qui s’y colle, mais un juif agnostique ce qui promet irrévérence et humour. 

    Meir Shalev est allé puisé dans les livres des Rois, la Genèse ou les Psaumes pour nous livrer ses commentaires à partir d’une quinzaine de récits bibliques, certains très connus d’autres pour lesquels vous êtes obligés d’aller tourner les pages d’une Bible pour lire l’épisode en son entier parce que votre mémoire vous joue des détours ou que vous ne l’avez jamais lu.

     

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    Meir Shalev ne prétend pas avoir la bonne explication, pas de bonne parole pour lui, simplement il s’interroge sur le mélange de politique et de croyance dans les temps bibliques. Chaque personnage de la Bible est passé dans sa moulinette et il en ressort que l’homme au fil des siècles n’a qu’assez peu varié, certes les modes de vie ne sont plus les mêmes mais les moteurs sont inchangés : envie, jalousie, violence, goût du pouvoir, mensonges ....On ne se sent pas en pays étranger.

     

    Je vous livre deux ou trois exemples pour vous appâter un peu plus : 

    David, oui celui de Goliath, Shalev le présente ainsi « un chef de bande charismatique » contraint d’agir pour nourrir ses hommes « David découvrit les avantages du racket ». Voilà le ton est donné.
     

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    Le roi David par Le Guerchin

     

    Malicieusement il présente les affres qui ont du être celles de Jacob qui dit-il le rendent jaloux « Non pas pour les nombreux moutons qu’il possédait ni pour avoir été le père des douze tribus, mais à cause de son premier rendez-vous avec Rachel, sa bien-aimée, devant le puits, dans le pays d’orient » 

     

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    La rencontre de Jacob et Rachel  Giordano Luca 1634 -1705

    Sur un sujet plus épineux, Meir Shalev présente l’achat de la terre d’Israël par Abraham, un lopin de rien du tout qui devient la Grotte des Patriaches haut lieu biblique,  cet achat est-il un investissement rentable ou un permis de confiscation ? Une évaluation aujourd’hui de cette grotte « en tant que bien occupé, une simple cave avec des locataires protégés, sans ascenseur et inconstructible, entourée de voisins arabes et de religieux, la grotte ne vaudrait guère plus de cent mille dollars » ce qui représente malgré tout par rapport à son prix d’achat une inflation d’un % et demi par an ! 

    Bien d’autres héros sont présents : La reine de Saba, Samuel en campagne électorale, Hanna la femme stérile qui enfanta 7 fois....

    C’est gentiment moqueur, parfois décapant, mais jamais irrespectueux. Les réflexions engendrées sont très contemporaines et nous interrogent aujourd’hui par delà les siècles.

    Si comme moi vous n’êtes pas un lecteur assidu de la Bible vous allez vous y plonger avec délices et si vous êtes déjà un lecteur attentif des textes sacrés je gage que vous découvrirez des côtés surprenants. Un de mes récits préférés c’est celui de Job mais ça ce sera pour mon prochain billet.

    Le Livre : Ma Bible est une autre Bible - Meir Shalev - Traduit de l’hébreu par Katherine Werchowski - Editions des 2 Terres ou Folio 

    La Bible utilisée : Edition Librairie Colbo 

     

    L’auteur 
    est un journaliste et écrivain israélien, né en 1948 dans le village de Nahalal en Galilée . Il a publié des romans, des essais et des livres pour enfants, dont certains sont traduits en français. Il contribue régulièrement aux journaux de son pays . Il habite Jérusalem. (Wikipédia)

     

  • Un imam en colère - Tareq Oubrou

    Les murs sont aussi entre nous

     

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    Dans un récent débat sur la place de l’islam en France sur la Cinq, j’ai été frappé par les propos mesurés d’un homme, en fin d’émission le journaliste Yves Calvi a rappelé le titre de son dernier livre et je me suis dit : ce livre est pour toi. La religion musulmane fait parfois peur dans ses excès, n’est-il pas temps de regarder « par dessus » le mur de la mosquée ?

     

    Tareq Oubrou est le recteur de la mosquée de Bordeaux, citoyen français qui aime et respecte la République il a voulu ce livre d’entretien pour revenir sur des thèmes d’actualité : méfiance à l’égard des musulmans, peur d’un terrorisme islamiste, port du voile, condition de la femme, liberté d’expression, prières de rue, nourriture hallal.

    Un tour d’horizon assez large qui a su répondre à la plupart de mes questions.

     

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    Il accepte très mal le climat de suspicion qui s’est développé après l’affaire Merah qui pèse sur les français musulmans. Ceux ci choqués se réfugient dans le silence se sentant montrés du doigt malgré les condamnations faites par les dirigeants religieux.

    C’est l’occasion pour lui de rappeler le hadith suivant

    « celui qui tue un non-musulman vivant en paix avec les musulman sera voué à l’enfer »

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    A partir de là le dialogue avec Samuel Lieven journaliste va passer en revue ce qui de l’avis de T Oubrou est un frein à cette acceptation de l’islam en France.

    Un exemple : l’absence de la pensée et de la culture arabo-musulmane à l’école et dans les livres alors qu’il serait bon que « les petits Mohammed sachent que leur culture d’origine a contribué à la civilisation au sein de laquelle ils vivent » 

     

    Il exhorte les musulmans à mieux connaître les textes et la pensée de l’islam car dit-il le Coran est exigeant. Il les invite à penser leur religion « dans une perspective d’adaptation au droit français  » ce qui pour cet imam consiste à « sacrifier des pratiques mineures » comme le voile, le minaret, l’obligation de nourriture hallal, pour « favoriser le vivre ensemble dans une société où l’islam n’est pas majoritaire et n’a pas vocation à le devenir »

     

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    Il en appelle au dialogue car dit-il je suis musulman ET dans le monde, la parole religieuse doit apaiser et rassurer et non être source de conflits. On ressent fortement un homme extrêmement exigeant envers sa communauté mais ne masquant pas les difficultés. 

     

    J’ai été très intéressée par ce livre et par la qualité de la réflexion de cet homme. Sans langue de bois il tance avec courage ses coreligionnaires

    « je reconnais que beaucoup d’hommes musulmans justifient encore leur domination et leur soi-disant supériorité en interprétant de façon sélective et machiste certains passages du Coran »  

    Mais il n’oublie pas et condamne les mouvements qui stigmatisent les musulmans.

    L’image de l’imam n’est pas très positive auprès des français c’est une excellent façon de la faire évoluer et de rencontrer cet homme qui dit 

    « l’essentiel est de veiller à ce que la référante symbolique à la charria, à l’islam ou au Coran n’entre pas en conflit avec les grands principes universels : liberté, égalité, citoyenneté, démocratie…. »

     

    Le livre : Un Imam en colère - Tareq Oubrou - Editions Bayard

  • Monteriano - E.M. Forster

    Rattrapage aux couleurs de la Toscane

     

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    Si je vous dis Chambre avec vue ou bien La Route des Indes ou encore Retour à Howards End, vous me direz E.M Forster mais si je vous dis Monteriano là je vous sens hésiter. Pas étonnant le livre n’était plus disponible depuis longtemps. 

    C’est donc bien à un rattrapage que je vous convie et un rattrapage que vous ne regretterez pas.

     

    Au gré des trains, des télégrammes, des lettres, nous allons faire quelques allers retours entre la verte Angleterre et la Toscane toute brûlée de soleil.

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          Des bagages et encore des bagages

     

    Le départ 

    Lilia Herriton est une charmante veuve un peu inconséquente un peu tête folle, un rien vulgaire, sa belle famille ne la tient pas du tout en haute estime. Aussi quelle joie quand elle saute sur la proposition de Philippe, son beau-frère, de partir en voyage avec comme il se doit un chaperon en la personne de Miss Abott.

    Il lui vante les merveilles qu’elle va admirer « Le campanile d’Airolo qui bondirait vers elle au débouché du Saint-Gothard », il est fier de lui le beau-frère car  « Le plus étrange, c’est qu’elle a saisi mon idée au vol » dit-il. La famille chante victoire.

    Lilia est sous la garde attentive de Caroline Abott, jeune femme réservée et raisonnable, aussi Philippe peut faire des recommandations à Lilia

    « Et surtout, je vous en supplie, laissez aux touristes cet affreux préjugé que l'Italie est un musée d'antiquités et d'œuvres d'art. Aimez les Italiens, comprenez-les : car les gens, là-bas, sont plus merveilleux que leur terre. » et il lui vante en particulier Monteriano dont il garde un souvenir enchanteur.

     

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    San Geminiano ou Monteriano c'est tout un

     

    L’Italie

     Lilia a pris les paroles de Philippe au mot, et bientôt par un télégramme, Caroline Abott annonce le prochain mariage de Lilia avec Gino un bel et jeune (trop jeune)  italien, mais un italien totalement désargenté.

    Scandale, cris d’horreur de Mme Herriton qui va immédiatement envoyer Philippe Herriton en ambassade pour ramener Lilia à la raison et lui faire retrouver le droit chemin.

    Trop tard quand Philippe arrive le pire est arrivé, Lilia est mariée. 

     

    J’arrête là car je vous laisse découvrir la suite du récit qui va aller de rebondissement en rebondissement et prendre des allures de tragédie grecque. 

    D’ailleurs à ce propos attention, certains critiques révèlent tout de façon totalement méprisante pour le lecteur qui est privé ainsi de la joie de la découverte et la préface elle-même en dit trop.

     

    Je vais donc choisir mes mots pour vous donner l’envie de découvrir ce roman. Tout d’abord c’est une écriture totalement au service des idées de E.M Forster, il rend parfaitement le côté guindé, prisonnier des convenances de Philippe Herriton par exemple. Il sait à la perfection lui opposer la couleur, la chaleur et la beauté de la Toscane ( derrière Monteriano vous reconnaitrez San Geminiano). 

     

     

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    N'oubliez pas votre Baedeker

     

    Il défend avec conviction l’idée que hommes et femmes ont le droit et le devoir d’échapper au poids de la société, aux préjugés mesquins et ridicules.

    Par petites touches il brosse un tableau très fin et parfois très noir, de deux cultures qui ici s’opposent, un peu comme Henry James le fait dans son roman Les Ambassadeurs. La froide Angleterre face à la somptueuse Toscane !

    Amoureux de l’Italie ce roman est pour vous, faites lui une place dans votre bibliothèque

     

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    Le Livre : Monteriano - E.M. Forster - Traduit par Charles Mauron - Editions le Bruit du Temps

  • Célébrations de la nature - John Muir

    L'équipée sauvage de John Muir

     

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    Son biographe dit de lui « il allie la sûreté scientifique du jugement à une expression poétique qui donne à ses écrits un charme singulier. »

     

    John Muir car c’est de lui qu’il s’agit, est un des pères de l’écologie et de la protection de l’environnement, mais avant tout un amoureux de la nature, un observateur hors pair et un homme de plume qui sait communiquer son admiration, son émotion devant la nature avec un grand N.

    John Muir n’a publié que très peu de livres de son vivant, la plupart des éditions datent d’après sa mort.

    Si il a écrit très peu de livres, il a publié beaucoup d’articles qui représentent l’essentiel de son oeuvre.

     

    Ce recueil est une sorte d’inventaire savoureux et magnifique, ses randonnées en montagne, les paysages, la faune et la flore, tout est objet d’admiration. Il faut dire qu’il a échappé à la mort lors d’un accident et son regard change de ce jour là son admiration devient de la dévotion car dit-il « Avec l’âge, les sources de plaisir se ferment l’une après l’autre, mais celles de la Nature ne se tarissent jamais. » 

     

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    C’est l’ouest américain qui est son terrain de jeux et en particulier les Rocheuses. La plupart du temps ses randonnées sont solitaires, parfois dangereuses car la nature n’épargne personne et un orage peut se transformer en catastrophe 

    C’est un homme qui marche léger, peu pou pas de vivres, les nuits à la belle étoile enroulé dans une couverture, pas de tente, pas ou peu de cartes.

    On le suit dans ses promenades de géologue, dans la découverte du Yellowstone où « Mille merveilles proclament  : regarde en haut, en bas et tout autour de toi », on le suit lors de ses vagabondages dans ce « cher vieux pays des merveilles ».

    Lisez son article sur l’écureuil de Douglas et sa « force de caractère » le mouton sauvage ou le cincle « petit bonhomme singulièrement allègre » qui donne des leçons de courage car il « vocalise en toute saison, même dans la tempête  »

     

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                   « Sauvez ce qui reste encore des forêts » John Muir 1897 NPS photo

     

    Bref de séisme en orage, d’avalanches en tempêtes de neige, du Yosemite au Grand Canyon du Colorado,  John Muir célèbre les beautés de la nature sans mots inutiles, simplement, sobrement mais avec une belle intensité car pour lui c’est oeuvre divine.

    Lisez les 17 textes, odes à la nature ou textes engagés de ce militant de la préservation des forêts, des rivières qui  fut à l’origine de la création des premiers parcs naturels et en particulier le Yosemite et le Sequoia park

     

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    Yosemite National park   © Mary Lundin photographe

    « Quelqu’un a dit un jour que  le Grand Canyon pourrait glisser douze Yosemite dans sa poche de gilet » 

     

    Ses randonnées étaient quête spirituelle et pour nous elles sont une leçon de nature car il avait fait de ses régions « son domicile, son quartier général. Il passait l’été et l’automne à explorer les montagnes ; l’hiver à reprendre ses notes, à étudier tempêtes et avalanches ainsi que les mœurs des oiseaux et d’autres animaux. Durant ses plus longues randonnées, quand les dernières miettes de pain étaient épuisées, il redescendait jusqu’au point le plus rapproché de la zone de possible ravitaillement et remplissait son sac, avant de se volatiliser à nouveau dans la nature  » (John Swett biographe de J Muir)

     

    John Muir chez " en lisant en voyageant "  ou chez Mango

     

    Le livre : célébrations de la nature - John Muir - Traduit par André Fayot - Editions José Corti