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Rechercher : la petite lumière

  • Bribes d'Aubrac

    « L’Aubrac est ce miroir qui nous renvoie l’image d’une ancienne, d’une vraie humanité, que nous avons perdu de vue. »

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    Rieutort d'Aubrac

    « Car on ne conquiert pas l’Aubrac, on se rend à lui. Comme une évidence. Une claire évidence. Quand, de son ciel, la lumière coule de source, elle est plus que jamais l’eau nécessaire qui lave notre regard, l’expurge de tous ces faux-semblants, ses trompe-l’oeil mirobolants, tout le clinquant de pacotille d’une société aveuglée par ses mirages mêmes. »

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    « On pourrait dire que l’Aubrac est né de la lumière. D’un désir de lumière. Partout elle le baigne l’enveloppe et le lave. »

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    © Arnaud Millot

    Le livre : Désir d’Aubrac - Patrick Mialon - Editions Le Temps qu’il fait

  • Un Tableau Un livre Claude Gellée dit Le Lorrain

    « Et s’il n’était que le peintre de la lumière, serait-il moins fascinant ? »

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    « Est-il conscient de cela, Claude Gellée, que la lumière est le personnage principal de ses tableaux ? »

    « Elle se penche sur eux et pour être diffuse dans l’espace, ce n’en est pas moins à la façon d’une personne, qu’elle se penche ainsi, qu’elle se révèle. »

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    « C’est un ailleurs que découvre la lumière du Lorrain, et un ailleurs dont nous sommes partie prenante, quand bien même nous ne parviendrions qu’à en avoir une intuition fugitive – devant ses tableaux. »

     

    Le Tableau : Port de mer effet de brume – Claude Gellée dit Le Lorrain

    Le livre : Au jour le jour Carnets – Paul de Roux – Editions le Bruit du temps

     

     

  • Poésie de la sérénité

    Après une semaine folle il est temps de revenir à l’essentiel.
    La poésie a toujours été pour moi un havre de paix.
    Et si cette poésie est celle d’une très jeune fille cela m’enchante encore plus.

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    Fleur

    Elle colore le printemps

    Embellit  les arbres

    Et étoffe les parfums

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    Floraison au printemps

    Les arbres déploient leurs feuilles

    Explosion de couleurs

     

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    Le jour dure autant que la lumière passe

    Tout à coup plus de lumière

    La nuit est là

     

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    L’ombre se déplace

      Elle s’avance

      Puis s’efface

     

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    Étouffé par la fumée

    Mon cœur se déchire

    Cassé par le désespoir

  • Au phare - Virginia Woolf

    Au phare - Virginia Woolf - Traduit de l’Anglais par Anne Wicke - Editons Stock
    au phare.gifEntre Virginia Woolf et moi c’est une longue histoire de passion, la lecture faite il y a bien des années de ses romans et d’extraits de son journal m’avait enchanté, les essais ont suivis au fur et à mesure de leurs parutions,  je l’ai traqué à coup de biographies petites et grandes.
    Alors me direz vous pourquoi un billet aujourd’hui ? Et bien parce que l’envie de faire partager ma passion est toujours forte (demandez à Cuné ce qu’elle pense de Dickens..et vous aurez une petite idée de la passion littéraire) et puis... et puis il y a les nouvelles traductions qui ouvrent la perspective d’une lecture différente de la précédente.
    Après La Chambre de Jacob, voici Le Phare, c’est par ce roman que j’ai commencé la lecture de Virginia Woolf en 19.. et il reste mon préféré, V W le considérait comme son meilleur roman.

    Une famille, presque une tribu, Mr et Mrs Ramsay, leur nombreuse progéniture, quelques invités poètes ou peintres,  les vacances en Ecosse un peu avant la Première guerre mondiale dans une vieille maison avec  jardin. Dans le lointain le phare objet des rêves et des désirs de la famille.
    La promenade au phare espérée par Mrs Ramsay et son plus jeune fils n’aura lieu que des années plus tard, entre les deux : une guerre, des mariages, des disparus et le temps inexorable qui coupe le roman en deux.

    Mrs Ramsay l’âme de la maison et de la famille est celle qui console et comprends, elle porte sur chacun son regard plein d’amour. Tous les personnages sont magnifiés par ce regard.
    Son mari « fin comme la lame d’un couteau » un peu faible, très égocentrique, pourtant « il n’existait personne qu’elle révérât autant que lui » Elle l’excuse et le comprends tant son besoin est grand de maintenir la famille dans une douce harmonie, Carmichaël le poète oublié, Lily Briscoe vieille fille un peu délaissée qui « avec ses petits yeux chinois et son visage tout pincé, ne trouverait jamais à se marier » et qui ne parvient pas à mettre Mrs Ramsay sur sa toile.

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    Le phare de Godrevy Island : celui de l'enfance de Virginia Woolf


    Tout l’art de VW est de nous baigner dans les pensées et les émotions, les perceptions des personnages « emmêlées dans un filet aux mailles d’or »
    Les événements du quotidien, parfois insignifiants, viennent interrompre le flot des pensées, chacun est seul au milieu des autres.
    Les sensations, les choses emplissent les jours « on ressentait ainsi envers elles une tendresse irrationnelle » le couvert mis, la lumière de la lampe, un gant oublié et en même temps savoir « que la vie était difficile; les faits inaltérables ; et que le passage vers ce pays fabuleux où s’anéantissent nos plus grands espoirs, où nos frêles esquifs s’abîment dans les ténèbres »
    Comme toujours avec Virginia Wolf le temps s’étire indéfiniment pour tout à coup se contracter jusqu’à la rupture. On passe du bonheur familial à une maison « abandonnée comme un coquillage sur une dune, qui va s’emplir de grains de sable sec maintenant que la vie l’avait quittée »

    woolf.JPG« Roman de la fragilité de la vie, de l’absurdité des destinées humaines » * des espoirs déçus, de la perte de l’innocence et des émotions de l’enfance. Un chef d’oeuvre à mettre sur les rayons de votre bibliothèque


    * V.W de G Brisac et A Desarthe - Editions de l’Olivier

  • Du sang au cercle polaire

    J'adore lire hors saison, pas vous ?

    Enfourchez votre motoneige et en route pour Kiruna.

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                  Au pays de la foi religieuse

     

    Le premier roman met en scène Viktor Strandgård qui à l’heureux privilège de mourir pour la deuxième fois. « Une ferveur religieuse sans précédent s'est emparée de la petite ville minière de Kiruna, en Laponie, depuis que le charismatique Viktor Strandgård, le Pèlerin du Paradis, a survécu à un terrible accident et est revenu d'entre les morts » mais maintenant « il gît sur le dos les yeux fixés vers le ciel qu’on découvre à travers les immenses verrières. Comme si rien ne le séparait du ciel noir de l’hiver, au-dessus

     

    Sanna sa soeur est aussitôt soupçonnée et elle fait appel à Rebecka Martinsson. Cette jeune avocate a quitté le village et est maintenant avocate fiscaliste mais sous l’emprise des souvenirs elle va accepter d’aider Sanna. 

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               Kiruna et son hôtel de glace : brrr à vous faire froid dans le dos

     

    Dans le second polar nous sommes toujours à Kiruna mais c’est la femme d’un pasteur qui est retrouvée morte : Mildred Nillson

    Rebecka Martinsson est là en mission pour le cabinet d’avocat pour lequel elle travaille. Cet assassinat va la remettre sur les traces de son passé. 

     

    Dans les deux romans les enquêtes sont menées par  Sven Erick Stanalcke et Anna Maria Mella qui ont du mal à démêler le vrai du faux, la superstition de la réalité, 

    L’auteur nous entraine donc en Laponie suédoise à portée de motoneige du cercle polaire, un bout du monde où la population subit l’emprise des religieux, où les comportements sont le plus souvent dictés par la superstition et la peur.

    Ce sont des enquêtes classiques, ce que j’ai aimé c’est l’atmosphère glauque et éprouvante portée par un puritanisme et un sectarisme religieux qui glacent le sang.

    De belles descriptions de la nature suédoise illustrent les deux polars qui s’appuient sur les pires travers des hommes.

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     « Un soleil d’or rose descend sur les douces collines comme une cloche de lumière. Un bateau qui fait la balade entre les îles de l’archipel glisse dans le chenal. Les roseaux sur la berge bruissent dans l’air du soir et leurs têtes de velours se confient des secrets. »

     

    Malgré quelques passages assez mal traduits, c’est agaçant à la lecture mais ça ne gêne en rien le suivi de l’intrigue, j’ai eu du plaisir avec ces deux polars.

    L’auteur juriste de formation mène une intrigue bien travaillée, elle sait parfaitement faire ressentir le poids du passé, elle brouille les pistes pour tenir le lecteur en haleine, ses portraits sont de bonne facture. 

    On est un peu sidéré de découvrir une Suède en proie au fanatisme religieux, cette sombre atmosphère est parfaitement rendu par Åsa Larsson et je dois dire que je me suis laissée embarquée. Je vous conseille de les lire dans l’ordre c’est mieux pour le suspens.

     

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     Les polars :

    Horreur boréale - Åsa Larsson - Editions Gallimard Série noire et folio

    Le Sang versé - Åsa Larsson - Editions Albin Michel 

  • L'appel du Causse - William S Merwin et Michael Taylor


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    Un livre attachant, riche, double, un livre qui parle de la terre de France avec un petit accent américain.

    Le nom de William S Merwin ne vous est sans doute pas connu, c’est pourtant un poète américain reconnu. 

    En 1950 il parcourt la France et a un coup de foudre total pour une région : le Quercy. Et nous allons, grâce à William Merwin, arpenter ces terres arides, admirer les jeux de lumière, faire connaissance avec les habitants bourrus qui semblent au poète n’avoir pas vraiment changé depuis l’épique des troubadours

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    Le poète part en quête d’un havre, d’un lieu de vie et il le trouve à Lacam. Il va au fil du temps transformer une ruine en une maison qui s’intègre parfaitement dans le paysage, premier habitant du hameau à n’être pas né là !!

    Dans les années qui suivent il va y faire de nombreux séjours,le lieu, la nature, les paysages vont lui inspirer des poèmes et des textes en prose que l’on découvre dans ce livre.

     

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    Le Hameau de Lacam  © Autour du puits 

    « Mes jours solitaires dans cet endroit silencieux représentent un point culminant dans ma vie, un trésor éternel, une source à laquelle je reviens sans cesse.»  

     

    A la manière de Stevenson il a arpenté les chemins, les collines, les prés de la région et son amour est resté intact. Son ami Michael Taylor, qui l’a rencontré à la faveur d’une interview, est amoureux lui aussi de ce Causse magnifique et donne une très belle introduction aux textes de Merwin. 

    C’est un plaisir de lire la prose de Merwin, il a étudié le vieux français pour pouvoir lire Villon et c’est un passionné de la langue d’Oc des troubadours.

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    © Autour du puits

    « Ce sont ce monde ancien, cette culture et ce paysage qui ont saisi mon imagination. Un lieu d’une ancienneté incommensurable avec un profond silence sous-jacent. »

     

    Les amoureux de la région l’on peut être déjà rencontré.

    Ecoutez son ami Michael Taylor qui en parle très bien.

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    La Maison de William Merwin © Autour du puits 

    « tout y est pour qui aime vivre les saisons, arpenter les sentiers, contempler les paysages immaculés, cueillir les champignons ou cultiver son jardin. Bien sûr, c’est un peu nostalgique: Merwin vit la disparition de la vieille paysannerie et les débuts d’une autre époque, peut-être moins poétique. Mais nous savons que l’auteur revient chaque année passer quelques mois dans sa vieille maison. Qui sait si vous ne l’apercevrez pas un jour, au détour d’une promenade, derrière les murs en pierres sèches » 

     

    Un grand merci à Aloïs qui m'a permis d'illustrer ce billet de photos superbes prises sur les lieux mêmes

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    Le livre : L’appel du Causse - William S Merwin et Michael Taylor - Editions Fanlac

     

    Les auteurs

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    Michael Taylor  et William S Merwin