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Rechercher : L AFFAIRE COLLINI

  • Géographie de l'instant - Sylvain Tesson

     

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    Jusqu’ici mes lectures de Sylvain Tesson ne s’étaient pas révélées très convaincantes, agacée par le ton de son récit d’ermite russe, pourtant j’ai lu avec intérêt cette Géographie de l’instant.

    J’ai aimé car cette lecture correspondait à mon rythme de lecture un peu haché, ce recueil de chroniques se prêtait bien à une lecture en zigzag. 

    Comme souvent dans ce genre de livres tout n’est pas du même niveau, j’ai aimé les petits récits des antipodes, certains sont beaux, d’autres drôles ou désolants selon la destination ou la période. 

     

    J’ai picoré allègrement des titres de livres qui me font de l’oeil et question lecture Sylvain Tesson n’est pas en reste.

    Par contre j’ai nettement moins été subjuguée par ses jugements un peu à l’emporte pièce, je n’arrive pas à comprendre ce qui donne autant d’assurance à un auteur sur des sujets qui ne sont en rien de son ressort propre. Comprenez moi, tout le monde à droit à un avis mais le publier sous couvert de l’écrivain voyageur je trouve ça prétentieux et inutile. 

    Un petit livre plutôt sympathique donc truffé de citations,  ça j’aime  et de destinations qui font rêver.

     

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    Le livre : Géographie de l’instant - Sylvain Tesson - Editions Pocket

  • Dans l'ombre des Tudors Le Conseiller - Hilary Mantel

    Une saga pour l'été

     

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                            la série

     

    Voilà je suis prise au piège d’une série qui sera en trois volumes et telle que vous me voyez, je piaffe déjà d’impatience à attendre les deux autres volumes !

     

    Comme beaucoup d’entre vous j’ai vu et apprécié la série des Tudors, de la passion, du sang, des complots aussi je me demandais si j’allais accrocher à ce roman qui se situe au même moment, qui met en scène les même personnages ?

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                La cour d'Henry VIII

     

    Remettons les choses en place, le héros ici n’est pas le roi Henry VIII ni aucune de ses femmes mais Thomas Cromwell.

    C’est lui qui sera le héros de cette saga, c’est par ses yeux que nous approchons de la cour et par ses réflexions que nous comprenons les imbroglios, les questions politiques, les incertitudes religieuses. 

    Vous apprendrez comment Thomas Cromwell qui fut battu sans relâche par son père devint le conseiller privilégié du Cardinal Wolsey,  comment ce gamin malmené devint un fin politique, comment se fils de forgeron sut se rendre indispensable au roi,

    A 15 ans il a fui ce père violent, arpentant l’Europe il a appris les langues étrangères, a réussi à gagner sa vie avec le commerce. Il s’est fait une opinion sur la religion, les prêtres, et la réforme qui travaille l’Europe trouve en lui un écho favorable.

     

    Tout au long du roman il va louvoyer, tracer son chemin, éviter les pièges que lui tendent Thomas More son ennemi juré ou la famille Boleyn.

    Manipulateur, ambitieux, il va placer ses pions et changer par ses conseils le cours de l’histoire. Je vous fais grâce des aventures amoureuses d’Henry VIII tout le monde les connait, ici c’est l’arrière cour que nous voyons, les coulisses d’une pièce de théâtre à la Shakespeare et l’accession au pouvoir de Thomas Cromwell.

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                      Son portrait par Hans Holbein

     

    Et bien oui, mille fois oui, j’ai aimé ce roman grâce à l’écriture d’Hilary Mantel, grâce à son habileté extraordinaire pour donner au plus petit des personnages une vie, une épaisseur, grâce à son savoir faire qui donne puissance et vérité au récit. Un roman historique qui vous ferre dès les premières pages et que vous ne lâchez qu’à regrets.

    Elle a l’art des retours en arrière très réussis, elle nous fait passer d’une période à l’autre sans jamais perdre son lecteur. 

    Ses portraits sont excellents et j’ai ainsi découvert un Thomas More violent, aimant torturé et se flageller, vitupérant contre les hérétiques, loin de l’image de tolérance que j’avais tendance à lui attacher. 

    L’auteur sait à merveille mêler petite et grande histoire, faits réels et faits imaginés, sa façon de faire parler Thomas Cromwell comme en aparté tout au long du roman, est un peu surprenante au début et puis très vite on est pris au jeu.

     

    HilaryMantelrose_2368034b.jpgAvec ce roman Hilary Mantel a remporté le Booker Prize et c’est bien mérité. Si vous aimez l’histoire et les romans au grand souffle ce livre doit prendre place dans votre bibliothèque ou votre liseuse.

    Photo: DAVID ROSE

    Le livre : Dans l’ombre des Tudors Tome 1 : le Conseiller - Hilary Mantel - Traduit de l’anglais par Fabrice Pointeau. Editions Sonatine numérique

  • L'inconnue de Birobidjan - Marek Halter

     Un état juif peu connu

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    affiche incitant à partir au Birobidjan

    Je ne suis pas franchement adepte des romans de Marek Halter mais mon parcours récent en Russie soviétique m’a donné envie de lire ce roman qui se déroule moitié dans la Russie des soviets et moitié aux USA au doux temps du McCarthisme.

     

    Le récit va donc alterner sur les deux périodes de façon totalement convenue mais de façon suffisamment bien faite pour qu’on ne lâche pas le récit.

    1950 Maria Apron fait face avec aplomb à trois élus républicains de la commission des activités anti-américaine dont le sport principal est la chasse aux communistes et espions russes. Très vite il s’avère que Maria Apron a menti, ce n’est pas son nom, elle s’appelle en fait Marina Andreïeva Gousseïev, russe d’origine et entrée aux Etats Unis avec un faux passeport. 

    Elle est accusée d’avoir provoqué la mort d’un espion américain Michael Apron. Elle risque la peine de mort.

     

     

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                    Commission des activités anti-américaine

     

    Il lui faut se défendre, elle est émouvante et dans le public un journaliste prend fait et cause pour elle, il est prêt à croire à son histoire, à l’aider, mais est-ce bien raisonnable, après tout elle est actrice de théâtre et donc à même de tromper son monde. Il va lui falloir beaucoup d’énergie pour l’emporter face à Nixon (eh oui) et un procureur et un juge sûrs de sa culpabilité.

    D’heure en heure et pendant quatre jours, Marina fait défiler son passé, la terrible soirée qui va la faire vivre dans la peur pour des années, elle a côtoyé d’un peu trop près le pouvoir et c’est une proximité dangereuse dans l’URSS de Staline. J’ai retrouvé ici chez Marek Halter un épisode qui met en danger son héroïne comme une histoire un peu similaire enclenchait la destruction de la famille dans le roman d’Axionov Une Saga moscovite. Il ne fait pas bon s’approcher du soleil.

     

     

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    affiche de 1935 

     

     

    Marek Halter dresse le tableau de la vie des théâtres à Moscou juste avant la guerre, enfin une partie de l’histoire se déroule au fin fond de la Sibérie dans cette région autonome  crée de toute pièce par Staline pour y rassembler les juifs : le Birobidjan

     

    Le personnage principal est assez fascinant et c’est elle qui conduit le récit, j’ai aimé l’histoire même si elle peut un peu manquer de crédibilité. J’ai aimé que l’héroïne fasse l’apprentissage du Yiddish, une langue en train de disparaître et j’ai aimé voir Marina faire des efforts pour entrer dans cette langue.

     

    Bon d’accord le récit comporte quelques clichés et Marek Halter aurait fait de ce roman un très bon roman s’il avait traité un peu plus en profondeur ce nouvel état créé par Staline, le Birobidjan dans ce livre est un peu trop fade. Il reste que le roman se lit très agréablement. J'ai passé un bon moment de lecture.

     

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    Le livre : L’inconnue de Birobidjan - Marek Halter - Editions Robert Laffont  version numérique

  • La douceur de l'ombre - Alain Corbin

    Une sieste à l'ombre 

     

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               Ils sont parfois millénaires

     

    Si vous êtes sensible à la lumière à travers les frondaisons, si le parfum des pins vous transporte, s’il vous est arrivé d’enlacer un arbre ……..alors alors ce livre est fait pour vous.

    Le titre est déjà tout un programme : la douceur de l’ombre.

     

    Bon maintenant attention c’est un livre tout à fait sérieux mais qui vous porte de branche en branche et tel le Baron perché vous n’aurez peut être plus envie de redescendre.

     

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                       Ne plus jamais descendre

     

    Alain Corbin va vous faire parcourir les plaines et les monts, l’antiquité et la Renaissance, la poésie et la peinture. 

    Car l’arbre enchante l’homme depuis toujours. Il lui a parfois rendu un culte comme à une divinité, Platon en a fait le lieu d’élection de son Académie, Virgile l’a chanté avec ses plus beaux vers.

    Objet parfois de superstitions ou d’effroi, l’arbre est le compagnon de toujours, fournissant l’abri, la chaleur, les fruits.

    Alain Corbin passe tout en revue et s’appuie sur un nombre de citations ahurissant que l’on note au fil des pages pour ne plus les oublier.

     

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                  Souvenirs de Mortefontaine Camille Corot

     

    Si l’on suit un peu le courant de l’histoire nous voici avec Ronsard mais très vite avec les romantiques, et là c’est un peu l’apothéose : Lamartine et les Cèdres du Liban, Chateaubriand et les frondaisons américaines et bien entendu Hugo !! 

    j’ai découvert que Bernardin de Saint Pierre était un fervent des arbres, l’auteur m’a confirmé l’amour absolu de Thoreau pour « la feuille, l’humus et l’arbre sauvage », l’intérêt des savants pour les arbres, Darwin et Elisée Reclus sont au rendez-vous. Voilà déjà un livre riche et l’on n’a pas encore envisagé la peinture !!

     

    Bref un livre à garder par devers soi tout l’été, pour le feuilleter, pour réciter les poèmes que l’on y trouve et enfin pour comprendre comment nous  avons fait de l’arbre notre confident, une source d’émotion ou de sagesse.

    Un livre sérieux et complet tout de vert vêtu et qui vous procurera beaucoup de plaisir.

     

    et pour satisfaire votre curiosité le site des Arbres remarquables

     

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     Le livre : La douceur de l'ombre - Alain Corbin - Editions fayard 2013

     

     

  • L'échange des princesses- Chantal Thomas

    Après les déceptions, les réels plaisirs avec un récit historique qui se situe au XVIII ème siècle et met en scène deux fillettes qui vont servir de troc entre deux nations.

     

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                                              Le régent Philippe d'Orléans

     

    Pour améliorer les relations franco-espagnoles et asseoir ses prétentions au trône de France, le Régent Philippe d’Orléans va proposer à la couronne d’Espagne, deux mariages pour le moins surprenants.

    On marie qui avec qui ?

    Le futur Louis XV qui a tout juste 11 ans avec l’infante d’Espagne Anna Maria Victoria qui en a ........4, et comme il faut équilibrer les comptes le Régent projette de marier ...sa propre fille Louise-Elisabeth, Melle de Montpensier, songez qu’elle au moins à l’âge du mariage, elle a 12 ans et son promis le prince des Asturies futur roi a, lui, l’âge canonique de 15 ans.

     

    Les deux royaumes sont tout à fait heureux à la pensée de ses deux unions. On organise et c’est le Duc de Saint Simon qui va être l’émissaire du Régent, il faut dire qu’il lorgne depuis longtemps sur un titre de Grand d’Espagne que lui conférera à coups sûr son rôle d’entremetteur.

     

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    l'ambassadeur auprès de la cour d'Espagne

    Il ne suffit pas de signer les contrats de mariage, il faut organiser  l’échange des princesses. Pendant des mois ces deux fillettes vont prendre la route et rouler l’une vers l’autre et vers leurs époux respectifs.

     

    Si la très jeune infante d’Espagne, après un voyage où elle a mille occasions de perdre la vie, s’habitue assez bien à la cour de France, c’est une petite poupée qui passe de mains en mains, qui séduit et s’amuse dans les jardins de Versailles.

    Il n’en ai pas de même pour Melle de Montpensier qui vit elle un cauchemar absolu. Son futur époux est laid, la cour lui fait grise mine, le palais de l’Escurial est sinistre et l’époque n’est pas très riante, la monarchie étant sous la coupe de la terrible Inquisition.

     

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    Anna Maria Victoria et Louise-Elisabeth,

    héroïnes malgré elles de "l'Echange des princesses"  (©DR)

    Un récit totalement historique et totalement incroyable.
    J’avais lu avec plaisir Les Adieux à la reine et j’ai retrouvé ici le même plaisir. L’écriture est parfaite et s’accorde à merveille avec l’époque décrite. L’utilisation des lettres et journaux des différents protagonistes est faite avec habileté et sans jamais peser sur le récit.

    Chantal Thomas fait un tableau étonnant de la cour d’Espagne et peint parfaitement le Versailles de cette époque.

    La fin n’est pas une surprise car nous savons tous que Louis XV épousera finalement Marie Leczinska, mais le récit de cette échange extraordinaire garde toute sa force.

     

      

    Le livre : L’échange des princesses - Chantal Thomas - Editions du seuil numérique 

  • L'appel du coucou - Robert Galbraith

    Le détective m'a séduit 

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    Bon ne riez pas, je de vais être la seule mais j’ignorais totalement qui était l’auteur de ce polar.

    C’est plutôt une bonne chose parce que je n’ai pas du tout aimé ses autres livres même si tout le monde a crié au chef d’oeuvre, je n’ai jamais accroché alors si j'avais su j'aurais passé mon chemin.

    Et bien avec l’appel du coucou j’ai marché à fond et avec plaisir.

     

     

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                    Un monde à part ......

     

    Un bref aperçu de l’histoire : une histoire de privé, de détective privé veux-je dire, celui là a pas mal bourlingué et l’Afghanistan l’a privé d’une de ses jambes, donc vous voyez le genre, un peu dépressif mais très très résistant à la douleur, il a aussi la carrure de l’emploi. Voilà le portrait de Cormoran Strike.

    Comme tout bon privé il a une secrétaire, non non n’allez rien imaginer c’est une intérimaire qui rêve de trouver un vrai job mais qui va tout doucettement prendre goût à jouer la détective. Là c’est Robin, mignonne et délurée.

     

     

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                                 Robin la secrétaire parfaite

     

    Ah oui j’oubliais bien entendu il y a un cadavre, enfin pas vraiment car la mort d’une jeune mannequin remonte déjà à pas mal de temps mais son frère John Bristow est persuadé que Lula Landry ne s’est pas suicidée comme la police l’affirme. 

    Et nous voilà embarqué dans le monde impitoyable de la presse, des médias et de l’argent pas toujours très propre. 

     

     

     

    Du classique pur sucre mais avec juste ce qu’il faut de quiproquos, de mensonges, de pièges pour vous faire avancer au triple galop. 

    C’est bien mené, on éprouve un brin de compassion pour Cormoran et sa fichue prothèse, on a envie de dire à Robin qu’elle ne doit pas chercher un autre job ou alors que vous êtes prêtes à prendre sa place !

    Mme JK Rowling vous avez mis dans le mille avec ce premier polar !

     

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    Le livre : L’appel du coucou - Robert Galbraith - Traduction François Rosso - Editions Grasset Version numérique