Après la poésie des électrons voici ma façon de fêter ici le Printemps des poètes.
J’ai choisi de la poésie en prose avec des textes de Joël Vernet qui centre son recueil sur son pays et sa maison natale.
C’est un peu le retour aux sources du voyageur, longtemps Joël Vernet a parcouru la planète avec une prédilection pour les pays chauds.
Le retour vers la terre de son enfance est un long et lent vagabondage plein de bonheur et de nostalgie pour une campagne qu’il aime, pour des lieux qui lui sont chers tous emplis de solitude, de froid mais aussi habités par une lumière vive.
Une maison natale aujourd’hui peuplée de fantômes où sont encore enfouis la tristesse de l’écrivain éprouvée à la mort de son père et les rêves qui ont empli ses journées de gardien de troupeau.
On regarde avec lui vivre ce coin de terre et l’on est sous le charme, celui de l’enfance, celui de cette Margeride déserte et silencieuse et vivant encore au rythme des saisons.
« Le froid, c'est la lumière de l'enfance, son phare, son étoile, ses mystères. »
« Le cerisier, très fier, ne bronche pas. De ma vie c’est le premier arbre que j’ai planté et il pousse à tout va dans un jardin que je pourrais enfouir au fin fond de ma poche et emporter avec moi à travers la planète. »
« Les fleurs poussent sous la terre avant de nous montrer leurs têtes ébouriffées. Des naissances s’annoncent et les crêtes des montagnes s’inclinent. »
« Le soir, sur la table de la cuisine, nous apprenions la grammaire tous en choeur et écoutions en même temps l’éclat des châtaignes dans la poêle et la voix de Mère reprenant un poème du vieil Hugo dont l’école trop brève ne lui avait laissé qu’un vague souvenir »
Le livre : Les Petites heures - Joël Vernet - Editions Lettres Vives
Quelqu'un qui en parle mieux que moi : la pierre et le sel
L’auteur
Né en 1954, a parcouru le monde : le Sahara, l’Afrique largement, le pays Dogon mais aussi l’Inde et Cuba
Il a vécu en Syrie et ses livres se font l’écho de ses voyages.