Un début d’année un rien atypique, après la poésie je vous propose une BD
ll n’y en a pas souvent ici mais là ce fut un coup de coeur total, normal ça se passe en hiver et il y a de la neige.
C’est pour demain ici si cela vous chante
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Un début d’année un rien atypique, après la poésie je vous propose une BD
ll n’y en a pas souvent ici mais là ce fut un coup de coeur total, normal ça se passe en hiver et il y a de la neige.
C’est pour demain ici si cela vous chante
Rouge vive, déjà le titre m’a plu, puis la forme des poèmes, leur brièveté, des poèmes brefs qui deviennent récit.
J’ai une hésitation à parler de dépouillement, Estelle Fenzy est proche des comptines de l’enfance, douces et effrayantes à la fois. Mais la bascule se fait vite vers des découvertes moins familières.
Celle qui prend la parole nous dit sa solitude « La solitude / mon manteau / m’accompagne tout le jour.»
Elle connait « chaque cicatrice de la pierre / mangée par les racines »
Elle est né dans un village « à l’engrais des tempêtes / la forge des orages »
Dès les premiers vers j’étais séduite par l’« homme silence » et la « mendiante à l’amour »
Elle est vêtue de « robe de vent si légère »
« j'ai découvert
les rosiers sauvages »
La poésie se lit à voix haute pour moi et j’ai eu la sensation d’entrer dans un pays de légendes « au ponton du sommeil » avec des personnages familiers comme l’enfant au cartable déchiré et d’autres plus effrayant comme ce « forceur de femmes »
J’ai été sensible à cette balade à deux voix pour faire le récit d’une histoire d’amour qui se déroule sur « une vaste terre / de fougères et de pins ».
Les voix se répondent à travers les poèmes, disent l’amour mais aussi le chagrin de la perte qui est si douloureuse à ce « cœur tissu fragile »
De beaux dessins accompagnent le recueil qui est placé sous les auspices de Nick Cave et de sa chanson « Where the Wild Roses Grow » c’était une raison supplémentaire pour apprécier Estelle Fenzy
Claudialucia m’a mis sur la piste de ce recueil qu’elle en soit remerciée
Le livre : Rouge Vive - Estelle Fenzy - Dessins Karine Rougier - Editions Al Manar
Et si on entamait l’année sous le signe de la poésie ?
Une amie blogueuse a su vanter ce recueil avec suffisamment de conviction pour que je me laisse prendre
C’est ici dès demain
Elles sont deux, elles sont soeurs, Nell et Eva dix-sept et dix-huit ans. Elles ne sont pas tout à fait comme les autres, elles ne sont jamais allées à l’école, éduquées par un père un brin iconoclaste et une mère artiste. Elles vivent loin de tout, au bout du bout de la route dans les forêts au nord de la Californie.
Pas d’école mais des livres pour l’une et la danse pour l’autre. Aujourd’hui elles sont prêtes à entrer à Harvard et à intégrer le corps de ballet de San Francisco.
Oui mais voilà rêves et ambition vont en prendre un sacré coup. Autour d’elles le monde se délite : terrorisme, crise économique sans précédent, effondrement des infrastructures, des guerres lointaines mais qui ont un retentissement sur la société entière. d’abord l’électricité est coupée certains jours, puis totalement, plus de téléphone, plus d’approvisionnement, tout s’arrête....
Ces changements les deux soeurs et leur père ne les voient pas arriver car la mère malade vient de mourir. Le chagrin prend le pas sur la désolation du pays. Quand le père est victime d’un accident mortel Nell et Eva vont devoir faire face seules. C’est à travers le journal de Nell que nous les découvrons.
Pas d’inquiétude, je n’ai trahi aucun secret tout cela on l’apprend dans les trois premières pages.
Je le dis tout net je n’aime pas les romans apocalyptiques, j’ai détesté La Route, oui oui je sais vous avez tous et toutes adoré ce roman mais moi je n’ai pas marché. J’ai lu sans déplaisir Vongozero mais sans vraie passion. Alors pourquoi ici me suis-je laissée prendre ?
Et bien pour l’écriture (la traduction est parfaite) et la construction du roman. Par touches fines et retours en arrière particulièrement bien menés, on découvre la vie de cette famille, les liens qui les unissaient, la passion de Nell pour le savoir, l’éblouissement d’Eva pour la danse.
Tout l’art de Jean Hegland est d’instiller doucement le doute, les petites ratées, les changements imperceptibles, bref tout ce que la famille ne voit pas et qui va modifier leur vie de façon brutale et sans retour possible.
L'auteur
C’est magnifiquement évoqué. Une vie pleine et belle, un avenir radieux qui s'annoncent et brusquement l'obligation de vivre autrement, de compter l'une sur l'autre et sur la nature pour survivre.
C’est un roman très poétique, lyrique, poignant par moment. J’ai aimé ces deux personnages, leurs rêves, leur volonté à survivre. La forêt qui les entoure est un personnage du roman et Jean Hegland en parle magnifiquement. Une belle rentrée pour moi.
Le livre : Dans la forêt - Jean Hegland - Traduit par Josette Chicheportiche - Editions Gallmeister 2017
J’avais déjà préparé pour vous deux chroniques de poésie pour débuter l’année, mais voilà j’ai ouvert un roman et la magie a opéré, je suis tombée dedans et pendant quelques heures j’ai vécu en pleine nature, j’ai ramassé mes légumes, touillé un ragoût et je me suis plongée dans une encyclopédie....
Le roman parfait pour démarrer l’année. Je vous en dis plus demain