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Albert Camus ou les promesses de la vie - Daniel Rondeau

Il y a longtemps que je veux faire une chronique sur Albert Camus. Pas pour son Nobel, pas parce qu’il est l’écrivain français contemporain le plus lu dans le monde, non tout simplement parce que j’aime sa prose, sa philosophie, son amour pour un pays, sa façon d’être fidèle à une enfance, sa reconnaissance pour ceux qui l’ont éveillé et lui ont donné la chance de découvrir ses dons. 

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J’ai une jolie bibliothèque Camusienne même si finances obligent je n’ai pas l’oeuvre en pléiade.

J’ai sauté sur le Quarto publié il y a quelques mois où l’on retrouve l’essentiel, avec la publication de ses carnets en folio c’est tout Camus qui vient à nous.

Au fil du temps j’ai accumulé pas mal de livres sur Camus, c’est d’eux dont je veux vous parler. Ils sont nombreux aussi je vais faire deux billets.

Tout d’abord passons rapidement sur les deux biographies officielles, sans doute les plus complètes, les mieux documentées mais, car il y a un mais, si je les ai lues avec intérêt aucune n’a trouvé place dans ma bibliothèque car elles manquent singulièrement de chair et de sang si vous me permettez l’expression. Ouvrages documentaires mais assez éloignés de ce que j’aime dans les biographies : sentir vivre l’homme.

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A gauche la famille Camus, à droite le gardien de but 
© Camus ou les promesses de la vie

J’ai mis dans la même catégorie le livre de souvenirs de Jean Grenier, il fut son prof au lycée et plus tard son mentor lors des premiers pas de Camus en littérature mais ses souvenirs sont largement entachés de non-dits, comment expliquer par exemple que Jean Grenier encourage Camus à s’inscrire au PCF quand dans le même temps il met la dernière main à un livre à charge contre ce même parti ? son admiration est exprimée parfois du bout des lèvres, alors que Camus malgré l’attitude de Grenier avec lui ou pendant l’occupation, ne lui a jamais compté ses remerciements. Dommage 

 

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La rue de Lyon à Alger en 1956 

J’ai commencé par ce qui m’a le moins passionné, il est temps de passer aux livres qui constituent mon fond Camus auquel je reviens régulièrement.

Un tout petit livre dans lequel on trouve les lettres que Camus écrivit à un de ses amis poète, René Leynaud, celui-ci fut fusillé par les allemands. Dans ce même opuscule un petit essai d’André Comte-Sponville sur le Mythe de Sisyphe et surtout un article de Patrick Renou qui dit joliment sa passion pour Camus.

« Parfois dans une vie, il y a deux ou trois noms qui reviennent, deux ou trois êtres qu’on ne quitte pas. Je garde Albert Camus. Avec une poignée d’écrivains qui ne cessent de revenir dans ma vie. »

il a de très belles phrases comme celle-ci :

« Les livres viennent de la solitude, de la grandeur du silence, de la mesure des mots, et, dans un même tourbillon, de la vivante nudité des sentiments. Ouvrir un livre de Camus, c’est ressentir immédiatement le désir d’être un peu moins lâche, un peu moins sot »

et pour terminer 

« Je dois à Camus — et c’est si peu de l’écrire — ces premiers matins du monde dans la lueur de lire. »

Un petit livre non pas indispensable mais précieux.

 

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Si vous chercher un livre agrémenté de photos intéressantes le livre de Daniel Rondeau est fait pour vous, il ne faut pas y chercher une analyse de l’oeuvre ni même une biographie importante mais j’aime ce livre pour son ton.

Son introduction m’a ramené des années en arrière, pendant ce qu’on appelait alors, non pas la Guerre d’Algérie mais « les événements » 

« Un transistor posé dans la cuisine rapportait un écho continu des événements qui se déroulaient de l’autre côté de la Méditerranée »

je me souviens des reportages radio de l’époque, je revois ma vieille marraine m’annonçant la mort du fils d’une amie à Alger, je revois mes parents suspendus à la télévision la nuit du putsch...

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Famille Camus © Camus ou les promesses de la vie

Et je partage son éblouissement à la première lecture de Camus :

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Tipasa 

« C’était le printemps, le soleil donnait, je vivais. Quand je fermais les yeux, je respirais l’odeur des absinthes dans les ruines de Tipasa, j’entendais la respiration de la mer, je nageais avec Rieux et Tarrou dans la tiédeur de l’eau, sous une caresse de lune et d’étoiles qui desservait l’étreinte de la peste. »

Daniel Rondeau a composé un livre tout en admiration, j’ai aimé les photos de la Casbah de l’époque, de la famille Camus dans le quartier de Belcourt. 

Beaucoup de documents intéressants dans ce livre et des photos magnifiques, un livre où l’on apprend rien de nouveau mais où l’on sent battre le pouls de Camus.

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«  Il y avait chez lui, une noblesse, une ardeur serrée, une façon de voir l'éternité dans chaque instant, un mouvement naturel entre la prose et la parole qui l'ont fait grandir dans son cœur et durer dans celui des hommes. »

Dans le prochain billet 3 autres livres  vous attendront ici 

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Les livres :

mes préférés

Albert Camus De l’absurde à l’amour - André Comte-Sponville - Editions de l’aube   disponible en numérique
Camus ou les promesses de la vie - Daniel Rondeau - Editions Menges  réédité en 2011

les plus connus

Albert Camus Une vie - Olivier Todd - Editions Gallimard Folio
Albert Camus - Herbert Lottman - Editions du Seuil   à trouver d’occasion
Albert Camus Souvenirs - Jean Grenier - Editions Gallimard

Commentaires

  • J'ai "Albert Camus, soleil et ombre"de Roger Grenier et le beau livre de sa fille Catherine "albert Camus solitaire et solidaire" mais je note celui de Daniel Rondeau et aussi les belles citations que tu nous offres.

  • je n'ai pas le livre de sa fille et je le regrette

  • Je n'ai jamais lu Camus ou sur Camus (hé oui)(mêem pas pendant mes études, c'est dire)

  • waouh tu as du plaisir devant toi alors

  • Merci pour votre bel enthousiasme , que je pargtage également pour l'être rare que fut A. Camus . Je connais par coeur de début de Noces à Tipasa , car c'est le premier texte qui me l'a révélé . J'aime aussi ses Carnets III , où il se livre , avec ses angoisses , ses éblouissements , ..Il a alors 40 ans , au sommet de son écriture , A 16 ans , au lycée , j'avais recopié dans un cahier : " J'ai toujours eu l'impression d'être en haute mer: menacé , au coeur d'un bonheur royal ."
    Merci encore à vous !

  • Ses carnets qui sont maintenant en Folio sont une mine, je comprends que l'on sache le début de Noces par coeur c'est un texte d'une telle beauté

  • Quel billet enthousiasmant, Dominique, merci, c'est un régal de profiter de ton fonds Camus. Je note le Rondeau. Comme tu l'écris, les lieux, la lumière, tout cela importe (beaucoup de photos aussi dans la biographie signée Morvan Lebesque, collection Ecrivains de toujours au Seuil). Je n'ai jamais lu ses Carnets et j'y songerai, un jour ou l'autre.

  • ah je n'ai pas lu cette bio là, il faut dire que j'en ai lu déjà pas mal mais à l'occasion je regarderai à la bibliothèque

  • On revient toujours à Camus.... l'an passé avec le livre de Kamel Daoud :http://miriampanigel.blog.lemonde.fr/2015/03/03/meursault-contre-enquete-kamel-daoud/
    Tu me donnes envie d'y revenir avec le Rondeau

  • je n'ai pas lu K Daoud car l'Etranger est le seul livre de Camus que je n'aime pas ! oui je sais j'ai honte mais je n'y peux rien

  • Merci pour ton magnifique partage et ce très bel hommage rendu au géant au cœur d'or, A. Camus. Bonne journée.

  • heureuse que ce billet soit perçu comme un hommage car c'est bien ce que je ressens

  • Je n'ai lu que "la peste" de Camus, il y a bien longtemps. A Lourmarin, je suis allée voir sa maison et sa tombe, non loin de celle d'Henri Bosco.

  • précipite toi sur Noces c'est un vrai régal

  • j'ai relu plusieurs textes cet été, les biographies et autres essais sont dans ma bibliothèque depuis longtemps c''était l'occasion de vous les présenter

  • C'est aussi un auteur cher à mon coeur et je présente bientôt un essai sur L"Etranger. Je note ce livre.

  • je surveillerai la sortie de ton billet

  • Un livre qui me donne envie de le lire ! J'ai lu quelques livres de Camus alors je te suis !
    A bientôt

  • Quand j'aime un auteur j'aime lire aux alentours et là j'ai aimé l'amitié admirative qui se dégage de ces livres

  • Je savais bien, en passant par ici ce matin, qu'il faudrait que je rajoute sur ma liste de courses à faire ce matin, un passage par la librairie. Ce livre là sur Camus, je ne l'ai pas, honte à moi, folle amoureuse de Camus.
    Bon week end !

  • Tous les livres ne sont pas disponibles mais on arrive à les trouver d'occasion

  • Bien que j'aie beaucoup lu Camus, je n'ai guère de ses livres dans ma bibliothèque. Le quarto dont vous parlez pourrait combler cette lacune : La Pléiade est chère pour tout le monde. (Lors d'un récent séjour à Paris, je pensais acheter un Pléiade Faulkner, finalement pour la moitié de la somme, je suis revenu avec une dizaine de poches de l'américain).
    Des différents livres que vous proposez ici, le Comte-Sponville m'ira bien, vous en parlerez après.

  • j'aime bien les quarto pour leur prix par contre la couverture souple me gêne pour la lecture ! on n'a jamais tout ce que l'on veut
    Faulkner comme vous j'ai pas mal de poche et un Quarto

  • Quel bonheur de se plonger dans les lectures sur/de Camus ! Je garde un souvenir émerveillé de ma découverte de "Noces" et de "L'été". Tu as de bons moments devant toi :-)

  • j'ai lu tout cela en fait mais j'avais envie de vous proposer les livres autour de Camus qui me plaisent que j'ai lu et relu pour certains

  • J'ai lu Camus il y a bien longtemps... et j'ai adoré ces lectures. Il me semble que mon cour bat pour "le petit livre précieux", j'aime cette idée là... Bises. brigitte

  • un livre à trouver d'occasion car hélas je ne crois pas qu'il soit encore disponible

  • Quel auteur! Et combien il a marque ceux qui le lisent et le relisent. Je crlus que j'ai trous oeuvres dont je ne me lasse jamais à la relecture. Noce et La Chute et évidemment Le Premier Homme. J'ai vu récemment un documentaire sur lui , mais il était insatisfaisant pour moi , car c'était trop centré sur son succès auprès des femmes.

  • Il faut traduire mon commentaire : je vous aide . Il a marqué. ...je crois .....trois....merci de m'excuser mais quand j'écris avec ma tablette c'est plus compliqué de relire ce que j'écris.

  • J'ai découvert Camus très récemment avec "L'étranger", roman et adaptation en bande-dessinée, j'en garde un très beau souvenir. Merci de partager si bien ton amour pour lui dans ce passionnant billet.

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