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Rechercher : la petite lumière

  • Un giono inconnu

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    ©(ERWIN BLUMENFELD / CONDE NAST COLLECTION EDITORIAL

    Il y a parfois des parutions qui vous mettent en joie et que vous ne rateriez pour rien au monde.
    Un grand merci à Marie qui m’a alerté sur cette édition.

    Un inédit de Jean Giono vient de paraître. Ne vous découragez pas il m’a fallu chercher, la Fnac, Decitre, l’annonçaient indisponible. Quant à Amazon le délai était de 7 semaines !!!
    Mais merci à la librairie Gallimard de Paris qui me l’a fait parvenir en 3 jours.

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    Le livre dormait dans des archives judiciaires, et date de 1939 au moment où Giono eu maille à partir avec la justice en raison de son pacifisme.

    Un jeune chercheur en histoire, Antoine Crovella tomba sur ce texte, ce récit est mentionné dans le journal de Giono mais personne n’avait réussi à mettre la main dessus.

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    « Voyage à pied dans la Haute-Drôme Notes pour les Grands chemins »
    La page est partagée en deux, le récit mêle les observations de Giono sur la nature, les animaux, les villages et leurs habitants, les sensations éprouvées et à côté ses réflexions.
    Giono aime cette région du Diois où il plaça Un roi sans divertissement.

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    Je n’ai pas encore lu la totalité du livre, je fais durer le plaisir. Il m’a rappelé en plus court, les cahiers de travail de Steinbeck préparatoires aux Raisins de la colère ou A l’est d’Eden.

    Il y a sous-jacent la même recherche, les mêmes questions sur la création littéraire.

    Une petite pépite.

    Les Livres 
    Chroniques romanesques  – Jean Giono – 
    Éditions Quarto Gallimard
    Voyage à pied dans la Haute-Drôme – Jean Giono – Éditions des Busclats - 2024

  • Un an dans la vie d'une forêt - David G Haskell


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    © David Haskell

    Deux moines tibétains dessinent un mandala avec du sable coloré. Ils vont lentement observent avant d’agir, d’abord un dessin d’ensemble puis les détails.

    Maintenant imaginez que vous êtes biologiste, comme ces moines vous vous fixez un coin de nature, une zone bien délimitée mais qui est capable par sa richesse de représenter le monde vivant, plantes et bêtes. 

    « J’a choisi l’emplacement en marchant au hasard jusqu’à trouver un rocher où m’asseoir. L’espace devant moi est devenu mon mandala. »

     

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    Sewanee Tennessee

     

    L’observation de cette parcelle forestière de 1 mètre carré est votre nouvel espace de travail, nous sommes dans les forêts des Appalaches

    Notre biologiste choisit une petite fenêtre pour contempler le monde. Il se fixe quelques règles :

    « y venir aussi souvent que possible, observer le déroulement d’un cycle annuel, garder le silence, déranger le moins possible, ne pas tuer d’animaux ni en évincer, ne pas y creuser ni y pénétrer, ne m’autoriser qu’un simple effleurement des doigts. »

     

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                                       Les lichens © David Haskell

     

    Nous lecteurs, allons le suivre dans ce voyage fantastique vers l’infiniment petit, l’infiniment simple et l’infiniment complexe de cette forêt primitive. Une grande richesse écologique et une grande diversité biologique nous attendent.

    Dans ce carré de forêt presque chaque jour notre biologiste va aller s’asseoir et tenir un journal, c’est là l’objet de ce livre.

     

    Prenons donc la route en direction de Sewanee dans le Tennessee.

    Au fil des pages David Haskell nous fait découvrir la vie qui grouille sous les feuilles, la physiologie des lichens comme la façon de se nourrir des cerfs, la coopération qui existe parfois entre les occupants du mandala. Nous subissons la neige, des trombes d’eau, « les assauts du vent », la chaleur estivale et même un tremblement de terre. 

    Quand il pleut le mandala se transforme en  « Serengeti à mollusques », les fleurs sortent à profusion aux premiers jours d’avril et elles se déploient « Ce matin la tige a la forme d’un élégant point d’interrogation, toujours recouvert de duvet, la fleur bien close suspendue à l’extrémité de sa

    courbe ».

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                                              © David Haskell

           « La science approfondit notre intimité avec le monde »

     

    La civilisation se rappelle parfois brutalement à lui, comme avec cette balle de golf venant perturber le fragile équilibre de son mandala biologique.

    Il lève parfois la tête pour apercevoir « le vol de l’épervier brun ». Il nous dévoile le combat pour la vie qui se déroule sous ses yeux scrutateurs, il nous révèle les miracles d’une nature foisonnante, papillons et champignons, arbres et fleurs, tout est bon pour nous transmettre un message « Toutes nos actions font des vagues et les effets de nos désirs se répercutent à travers le monde ».

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    © David Haskell

          « La salamandre luit comme si un rayon de soleil l’illuminait »

     

    Ce journal est passionnant de bout en bout, savant, érudit, il sait nous apprendre la vie mais sait faire sa leçon avec l’âme d’un poète.

    Dans les interviews il dit que c’est sa femme qui lui a fait regarder la nature avec empathie, elle qui est artiste, biologiste, éleveuse de chèvres et fabricante de savon ! Qu’elle en soit remerciée.

    Je suis sûre que David Haskell est un lointain cousin d’ Henry D Thoreau, d’Annie Dillard ou encore d’Aldo Léopold dans son lointain Comté des sables.

    Si l’on veut faire un peu de chauvinisme on peut aussi le rapprocher de Jean-Henri Favre et ses Souvenirs entomologiques.

     

    Faites une place à ce livre dans votre bibliothèque

     

     

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    Le Livre : Un an dans la vie d’une forêt - David G. Haskell - Traduit par Thierry Piélat - Editions Flammarion 2014

  • Madame Proust - Evelyne Bloch-Dano

    Longtemps je me suis couché de bonne heure.......

     

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    Des personnages se détachent de La Recherche.

    Comme dans un jeu des sept familles  je demande la mère, bonne pioche pour moi d’avoir lu le livre d’Evelyne Bloch-Dano.  

    Il était sur mon Ipad depuis quelques semaines mais je ne sentais aucune urgence, à écouter Antoine Compagnon et son été avec Proust c’est devenu une envie forte.

     

    C’est une biographie de la mère de l’écrivain qui se lit pftt comme un roman.

    Jeanne Weil nait en 1849 dans une famille juive de a haute bourgeoisie parisienne mais cette biographie nous fait découvrir une foule de personnages qui vont graviter autour d'elle.

    Une famille tenant le haut du pavé parmi les familles de la grande bourgeoisie juive, un père décoré de la Légion d’honneur, un oncle ministre. 

    Dans la famille c’est la première à se marier hors de la communauté, son père voyait là l’occasion de renforcer leur intégration à la bonne société de l’époque, Adrien Proust était déjà un médecin respecté et tenait une place enviable dans le système de santé de l’époque. 

    Epouser un catholique c’était franchir un échelon de plus vers l’assimilation sans jamais renier ses origines et par exemple sans jamais se convertir.

     

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    C’est un portrait très attachant que brode Evelyne Bloch-Dano, Jeanne Proust est une bourgeoise cultivée, soucieuse en permanence d’être une épouse irréprochable qui sert les intérêts de son mari. Elle reçoit le tout Paris à la fois artistique et scientifique.

    Voilà pour l’aspect mondain de Jeanne Proust, maintenant l’autre facette c’est cette relation unique avec un de ses fils qui ne prendra fin qu’à son décès.

    Jeanne Proust fut une mère très attentive à la grande émotivité de Marcel, elle tâcha à la fois de le réconforter et de l’aguerrir mais en vain. Plus tard elle admis ses penchants sans jamais pourtant être capable d’en parler avec lui, le carcan moral est encore bien présent.

     

    Cette amour fusionnel est largement décrit et commenté par Evelyne Bloch-Dano et elle ne cache rien des heurts qui parfois découlèrent de cette relation, heurts avec le père ou le frère.

     

     

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                                  Mère et fils

     

    Ardente dreyfusarde Jeanne eut là le courage de tenir tête à son époux qui par ailleurs ne dédaignait pas les petites demoiselles de l’Opéra.

     

     

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    Les débuts littéraires de Marcel lui doivent beaucoup. C'est une femme cultivée qui lit énormément, qui admire et sans doute se retrouve dans Mme de Sévigné. Elle a également un passion pour la musique.  Sa connaissance de l'anglais lui permit d'assurer avec son fils la traduction de Ruskin qui le fit connaître dans le monde littéraire.

     

     

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                 un montage amusant de Proust et de Ruskin

     

    L’auteur ajoute un cahier photographique pour compléter cette biographie de la Maman du petit Marcel …….

    Elle ne vit jamais la revanche éclatante que son fils pris et ne connut jamais l’hommage magnifique que son fils lui rendit à travers son oeuvre. 

    Les passages dans la Recherche du Temps Perdu concernant la mère sont parmi les plus mémorables du roman. 

     

    Une belle biographie qui obtint le Prix Renaudot de l’essai et que j’invite les amateurs de Proust à mettre dans leur bibliothèque

     

    Le livre : Madame Proust - Evelyne Bloch-Dano - Editions Grasset numérique 

  • Dans l'ombre des Tudors Le Conseiller - Hilary Mantel

    Une saga pour l'été

     

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                            la série

     

    Voilà je suis prise au piège d’une série qui sera en trois volumes et telle que vous me voyez, je piaffe déjà d’impatience à attendre les deux autres volumes !

     

    Comme beaucoup d’entre vous j’ai vu et apprécié la série des Tudors, de la passion, du sang, des complots aussi je me demandais si j’allais accrocher à ce roman qui se situe au même moment, qui met en scène les même personnages ?

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                La cour d'Henry VIII

     

    Remettons les choses en place, le héros ici n’est pas le roi Henry VIII ni aucune de ses femmes mais Thomas Cromwell.

    C’est lui qui sera le héros de cette saga, c’est par ses yeux que nous approchons de la cour et par ses réflexions que nous comprenons les imbroglios, les questions politiques, les incertitudes religieuses. 

    Vous apprendrez comment Thomas Cromwell qui fut battu sans relâche par son père devint le conseiller privilégié du Cardinal Wolsey,  comment ce gamin malmené devint un fin politique, comment se fils de forgeron sut se rendre indispensable au roi,

    A 15 ans il a fui ce père violent, arpentant l’Europe il a appris les langues étrangères, a réussi à gagner sa vie avec le commerce. Il s’est fait une opinion sur la religion, les prêtres, et la réforme qui travaille l’Europe trouve en lui un écho favorable.

     

    Tout au long du roman il va louvoyer, tracer son chemin, éviter les pièges que lui tendent Thomas More son ennemi juré ou la famille Boleyn.

    Manipulateur, ambitieux, il va placer ses pions et changer par ses conseils le cours de l’histoire. Je vous fais grâce des aventures amoureuses d’Henry VIII tout le monde les connait, ici c’est l’arrière cour que nous voyons, les coulisses d’une pièce de théâtre à la Shakespeare et l’accession au pouvoir de Thomas Cromwell.

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                      Son portrait par Hans Holbein

     

    Et bien oui, mille fois oui, j’ai aimé ce roman grâce à l’écriture d’Hilary Mantel, grâce à son habileté extraordinaire pour donner au plus petit des personnages une vie, une épaisseur, grâce à son savoir faire qui donne puissance et vérité au récit. Un roman historique qui vous ferre dès les premières pages et que vous ne lâchez qu’à regrets.

    Elle a l’art des retours en arrière très réussis, elle nous fait passer d’une période à l’autre sans jamais perdre son lecteur. 

    Ses portraits sont excellents et j’ai ainsi découvert un Thomas More violent, aimant torturé et se flageller, vitupérant contre les hérétiques, loin de l’image de tolérance que j’avais tendance à lui attacher. 

    L’auteur sait à merveille mêler petite et grande histoire, faits réels et faits imaginés, sa façon de faire parler Thomas Cromwell comme en aparté tout au long du roman, est un peu surprenante au début et puis très vite on est pris au jeu.

     

    HilaryMantelrose_2368034b.jpgAvec ce roman Hilary Mantel a remporté le Booker Prize et c’est bien mérité. Si vous aimez l’histoire et les romans au grand souffle ce livre doit prendre place dans votre bibliothèque ou votre liseuse.

    Photo: DAVID ROSE

    Le livre : Dans l’ombre des Tudors Tome 1 : le Conseiller - Hilary Mantel - Traduit de l’anglais par Fabrice Pointeau. Editions Sonatine numérique

  • Doña Gracia Nasi - Cecil Roth

    Une banquière en terre d'Islam

     

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                       illustrations de l'émission © Jean-Jacques Prunès

     

    Arte vient de diffuser en 4 épisodes un documentaire passionnant sur les relations entre juifs et musulmans. J’ai vu les deux premiers et à la fin du second il est question de l’Empire Ottoman qui après l’expulsion des juifs d’Espagne et du Portugal à la fin du XVème siècle, accueillit les juifs avec intérêt car le Sultan les voyait comme une source de richesse.

     

    Dans l’été j’ai lu un petit livre sur une femme tout à fait extraordinaire qui sut asseoir sa fortune et celle de sa famille dans ce contexte.

    Doña Gracia Nasi est née à Lisbonne et a grandi dans une famille juive, elle a épousé Francisco Mendes, à la mort de son mari elle va gérer l’empire commercial de la famille Mendes.

     

     

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    Quand je dis empire le mot n’est pas trop fort puisque ces puissants négociants avaient des agents à travers toute l’Europe et tout autour de la Méditerranée. 

    Une femme était pour la première fois en position d’influencer les rois et les papes.

    Quels étaient ses « clients » ? rien moins qu’ Henri II en France, Henri VIII en Angleterre, Charles Quint, les Princes du Saint Empire et le pape Paul III. Ajoutez à ça Soliman le Magnifique !!

     

     

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                                     Venise quartier du Ghetto 

     

    Le livre nous montre les pérégrinations de Dona Gracia Nasi pour fuir l’inquisition, d’abord vers Anvers, puis Venise, puis Ferrare où le Duc d’Este souhaite l’accueillir, mais la pression de l’Eglise Catholique va contraindre la famille à se réfugier à Constantinople dans le quartier de Galata.

    Cette femme est une personnalité tout à fait extraordinaire du monde séfarade du XVI ème siècle, avisée, enrichie par le commerce des épices, elle mettra sa fortune à la disposition des juifs qui fuient les persécutions et on peut supposer qu’elle continua à suivre les préceptes de sa religion malgré sa conversion de façade. A Venise elle va aider les juifs du ghetto surpeuplé et très insalubre. 

    Elle fera appliqué un boycott de la ville d’Ancône où des juifs avaient été massacrés.

     

     Femme de culture elle soutiendra l’activité littéraire et l’imprimerie dans les villes où elle résidera. Elle soutint la traduction en espagnol de la Bible hébraïque. Elle finança la création d’écoles talmudiques et de synagogues dans tout l’Empire Ottoman ainsi que d’hôpitaux. Elle occupa une place important à la cour de Soliman Ier.

    Enfin Gracia Nasi tenta de soutenir un projet d’installation d’une colonie sur le site de Tibériade en Terre Sainte qui pourrait servir de refuge aux juifs fuyant l’inquisition.

    Une personnalité légendaire grâce à qui on peut avoir une meilleure connaissance de la personnalité des monarques chrétiens et musulmans de l'époque.

     

    Un petit livre très riche en information et tout à fait surprenant.

     

    Une vidéo en anglais 

     

     

     

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     Le livre : Doña Gracia Nasi - Cecil Roth - Editions Liana Levi - Version numérique

     

  • Lettre sur le pouvoir d'écrire - Claude-Edmonde Magny

     

     Des mots, toujours des mots, encore des mots...

     

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                        « Nul ne peut écrire s'il n'a le coeur pur  » 

     

    Ce tout petit livre qui est dans ma bibliothèque depuis 1993, était épuisé depuis longtemps. Les éditions Flammarion ont l’excellente idée de le rééditer, il sortira fin d’août. 

     

    1943. Un jeune homme qui a fui la dictature espagnole se sent invité par l’écriture. Cet homme c’est Jorge Semprun « la langue française est devenue  ma seconde patrie  » dit-il mais il se sent des scrupules et a des doutes sur sa vocation littéraire.

    Une aide et des réponses à ses questions, à sa quête,  vont venir sous la forme d’une lettre, d’une femme, critique littéraire, Claude-Edmonde Magny. 

     

    Que dit-elle dans sa lettre ? 

    Elle dit la foi qu’elle a en la valeur des livres, une foi « tenace ».

    Elle se désole de ces écrivains qui n’ont qu’une hâte c’est en avoir fini avec l’acte d’écrire, de « soupirer vers l’instant où l’on sera , enfin, par delà les mots. »

    Elle met en garde contre l’impression de simplicité de l’acte d’écrire, par exemple croire à la lecture de Laura Malte Brigge « que Rilke n’a eu qu’à y verser telles quelles les angoisses qu’il avait éprouvées à se promener dans les rues de Paris »

    Elle le met en garde envers toute facilité qui peut venir à celui doté d’un trop grand talent, car écrire nécessite un engagement, écrire c’est « se rattacher en quelque façon que ce soit à ce qu’il y a d’essentiel en vous. »

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                                    « La magnificience de Balzac »   

                          

    Cette lettre ne renferme pas uniquement des conseils.

    C’est à une belle balade en littérature que Claude-Edmonde Magny convie le futur écrivain, elle va lui fournir les armes à « une offensive vers la création littéraire » Elle se fait aider par Balzac, Kafka,DH Lawrence, Gide, Cocteau et Proust.

    Ses convictions, ses préférences éclatent à chaque page « Ecrire est une action grave, et qui ne laisse pas indemne celui qui la pratique. » Avis aux amateurs !!!

     

    Cette lettre ne parviendra qu’en 1945 à Jorge Semprun lorsque qu’il rentrera de Buchenwald et qu’il ira frapper à la porte de Claude-Edmonde Magny.

    Cette lettre le suivra partout, mais, pour survivre alors, il choisira de s’éloigner de l’écriture, pourtant la lettre restera pour lui « le seul lien, indirect, énigmatique, fragile, avec celui que j’aurais pu être : un écrivain » 

    L’oeuvre que Semprun écrira ensuite fut une belle réponse à Claude-Edmonde Magny. 

    C’est un texte tout de passion et de sincérité. Un petit livre dont on a aucune envie de se défaire une fois lu. Faites lui une place dans votre bibliothèque.

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    Le livre : Lettre sur le pouvoir d’écrire - Claude-Edmonde Magny - Editions Climats 1993 ou Flammarion 2012