La transhumance
Avant de vous parler de ce film de Manuel Von Sturler j’adresse un petit coup de chapeau à JEA car c’est grâce à lui que je ne suis pas passée à côté de ce film et même si il n'est plus tout à fait de saison (encore que...) je vous le recommande.
Bergers et troupeaux, un des plus vieux métier du monde (relisez la Bible) mais un métier qui voit aujourd’hui se réduire son espace vital.
Les pâturages laissent la place aux voies goudronnées, aux voies rapides, aux constructions qui rognent l’espace nécessaire aux troupeaux.
Un troupeau en action sous la garde attentive de Pascal et Carole la bretonne, au coeur de l’hiver de novembre à mars.
Cette transhumance ne fait pas l’économie du stress de la modernité : les chemins, les prés disparaissent, la recherche chaque jour d’un itinéraire et d’un lieu de repos pour la nuit, est longue et difficile. troupeau et bergers errent parfois sans trouver la terre adéquate.
Les haltes partagées sont une petite pause dans la monotonie des jours : une fondue touillée en pleine nature, une douche chaude dans une maison amie.
Une transhumance qui va permettre d’engraisser des agneaux pour qu’ils soient prêts pour les assiettes pascales. Transhumance sur un plateau de moyenne montagne, un plateau de la Suisse des banques et de la richesse, qui ici pendant 5 mois et 600 km, ouvre ses routes à 800 moutons.
Anes et chiens, une tente, des couvertures, de larges sacs pour transporter l’indispensable : de quoi s’abriter, de quoi se réchauffer, de quoi se reposer.
Le bivouac est parfois arrosé, les petits matins sont froids et blancs quand la neige est en avance. La lecture le soir à la lumière du feu.
Amour partagé de cette vie rude, souci permanent de l’itinéraire, du troupeau, de la bonne herbe.
Les images sont splendides de ce troupeau qui serpente au gré des chemins, des cultures, des habitations. Un film qui apporte une énorme bouffée d’oxygène.
Le DVD devrait sortir en 2013.
Le billet de JEA qui a déclenché mon envie