J’ai entamé ma lecture de George Eliot avec deux de ses plus grands romans : Middlemarch et Daniel Deronda.
Une auteure que j’ai beaucoup appréciée et j’ai donc continué mon parcours avec Silas Marner, un roman de moindre importance mais qui remporta un joli succès.
Certes c’est un roman plein de bons sentiments mais je suis de l’avis de Dominique Fernandez :
« La phrase de Gide sur les bons sentiments qui font de la mauvaise littérature est devenue un lieu commun si despotique, qu’on ose à peine saluer en George Eliot une splendide romancière à l’écriture riche et intelligente. »
Silas Marner est un tisserand habile mais qui ne fraye pas avec les gens du village, il suscite d’ailleurs beaucoup de méfiance parmi les villageois.
S’ils savaient que Silas a autrefois vécu une histoire d’amour qui s’est fort mal terminée seraient-ils plus compréhensifs ? Si par exemple ils apprenaient que Silas a été contraint de fuir son village après avoir été accusé injustement par son meilleur ami qui en passant lui a soufflé sa fiancée !
Depuis il s’est installé à Raveloe, il travail comme artisan mais n’a ni femme, ni enfant. Il est devenu avare et tel Harpagon, il compte et recompte son trésor amassé patiemment au fil des années.
Il connait bien les herbes et les simples grâce à sa mère et tente de masquer les crises d’épilepsie dont il est victime.
Autrefois très croyant, la souffrance et l’injustice l’ont atteint « La lumière de sa foi s’était éteinte complètement »
Un jour son magot lui est enlevé, c’est le second coup dur de la vie de Silas Marner mais la consolation va prendre les traits d’une enfant abandonnée, à la chevelure couleur or, une enfant qui va lui montrer le chemin de la résilience. Eppie va devenir le centre de sa vie.
George Eliot parvient à faire un roman bien rythmé, d’un récit assez convenu elle fait une jolie parabole en donnant épaisseur et humanité à ses personnages.
Elle nous dit qu’il ne faut pas baisser les bras, que la résilience est possible et que le bonheur peut finir par apparaitre.
Vous voulez quelques avis autorisés ?
« La beauté de ses premiers livres, Scènes de la vie du clergé, Adam Bède, le Moulin sur la Floss, est immense.» a dit Virginia Woolf
« Le texte que je tiens pour son chef-d’oeuvre » dit Dominique Fernandez, même si j’ai un classement un peu différent des oeuvres de George Eliot, peu importe, ce roman est un excellent roman que j’ai pris un très grand plaisir à découvrir.
Les Livres :
Silas Marner - George Eliot - Traduction Joseph Vilar - Editions Omnibus L’art de raconter - Dominique Fernandez - Editions Le Mercure de France