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Les lilas rouges - Reinhard Kaiser-Mühlecker

Je vous emmène en Haute Autriche dans les années 40 pour vous faire vivre pendant quelques décennies avec la famille Goldberger. 

Le roman débute par une arrivée en catimini, celle de Ferdinand Goldberger à Rosental, personne n'est là pour l'accueillir il n’y a que l’idiot du village pour l’apercevoir.

Goldberger a été muté contre son gré à Rosental, des exactions commises on ne saura rien de précis mais des forfaits ont été commis pour qu’il quitte précipitamment son village et surtout son domaine d’innviertel.

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La campagne de Haute Autriche

Il s’installe à Rosental avec sa fille Martha, son fils Ferdinand lui est au front puis prisonnier de guerre. La guerre parait loin, l’auteur ne la mentionne qu’à travers certains personnages comme la femme de l’aubergiste qui a perdu mari et frères.

Le frère et la soeur ne sont pas heureux de ce changement, Martha a perdu la parole comme si la culpabilité du père pesait sur les enfants.

Chez les Goldberger on lit la Bible. 
Ferdinand a coché une formule de l'Exode qui éclaire le roman de façon violente « Moi, l'Eternel, ton Dieu, je suis un Dieux jaloux. Je punis la faute des pères sur les enfants jusqu'à la troisième et la quatrième génération »

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L’exploitation passera au fils revenu de la guerre, il aura deux fils Thomas et Paul qui seront encore marqué par d’une certaine façon par le poids du péché.
Les études n’aboutissent pas toujours, les mariages ne sont pas heureux, la ferme est florissante mais parfois les enfants se font attendre. 
Tous les personnages sont des taiseux, les sentiments sont peu exprimés, les gestes d’affection sont très rares.

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Un récit fort, dense, parfois peut être un peu long mais c’est un très léger défaut.
La Psychologie des personnages est parfaitement détaillée, riche, l’auteur scrute, analyse et rend palpable les doutes, la culpabilité, les regrets.
J’ai aimé les descriptions du travail de la terre, des paysages magnifiques de la Haute Autriche, il y a des pages splendides.
La nature est somptueuse, les lilas du titre sont là pour nous accompagner de génération en génération, de saison en saison, le parfum lui est toujours présent et rappelle  indéfiniment le passé douloureux.

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Reinhard Kaiser-Mühlecker © Jurgen Bauer 

Reinhard Kaiser-Mühlecker est un des grands auteurs autrichiens très peu connu en France faute de traductions. 
Son écriture est sobre, classique mais d’une efficacité redoutable qui lui confère une vraie force.

Il est devenu écrivain car l’absence de réponse de sa famille et les silences sur la période du nazisme l’ont poussé vers le roman mettant en scène cet après guerre douloureux.

Ce roman permet à l'écrivain de parler de son pays, de la part très active qu'il a pris aux crimes du nazisme. Une façon de parler de l'indicible à travers la difficulté de communiquer des personnages.

La suite du roman est déjà paru en Autriche. Je serai certainement attentive à la sortie et traduction des Lilas noirs 

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Le livre : Lilas rouges - Reinhard Kaiser-Mühlecker - Traduit par Olivier Le Lay - Editions Verdier

 

Commentaires

  • Edité par Verdier, je vois ça. Bon, ça m'a l'air dur comme ambiance, mais il faut découvrir de temps en temps.

  • Merci Dominique de me rappeler ce titre que j'ai trés envie de lire depuis un long moment...

  • Tu m'ouvres des perspectives, je ne connaissais pas du tout cet auteur autrichien... et je n'ai jamais vu non plus de lilas rouge ni noir... ;-)

  • J'ai lu aussi ce roman avec grand intérêt. Malgré sa longueur, on est complètement immergé, dans la région et avec les personnages. Merci pour les photos qui ajoutent au plaisir de lecture. Il faut que je me motive pour le chroniquer.

  • Un auteur que je ne connais pas non plus, mais qui me paraît très intéressant. Je retiens son nom et je vais le souffler à ma bibliothèque.

  • Il est des pays dont on ne connaît pas ou si peu l’histoire..
    Il est des auteurs, comme Reinhard Kaiser-Mühlecker, reconnus chez eux et dont le nom, l’œuvre, pour des raisons obscures, ne passent pas facilement les frontières.
    Heureusement tu es là !

  • C'est un grand plaisir de recevoir à nouveau des messages de votre blog!
    Et de découvrir grâce à vous cet auteur autrichien que j'inscris dans mon carnet de prochaines lectures.

  • Il y a eu un article sur ce roman dans Le Monde, j'avais noté son nom. Merci pour la piqure de rappel, en effet ce traitement de la culpabilité familiale a l'air très intéressant.

  • j'ai lu plusieurs fois ton billet et je m'attendais à ce que l'auteur analyse le rôle de l'Autriche face au nazisme mais je ne sais pas si c'st le sujet .

  • J'ai fait le tour de vos avis, à la fois complémentaires et unanimes sur la qualité de ce roman, dont je note bien sûr le titre..

  • Vous êtes nombreux (ses) à avoir lu ce roman très dense, en terme de longueur et d'intrigue. Pour ma part, j'ai eu un peu peur de ne pas arriver au bout de ce pavé. J'ai peut-être eu tort car les chroniques sont toutes positives

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