Bien souvent je revois sous mes paupières closes,
La nuit, mon vieux Moulin bâti de briques roses,
Les cours tout embaumés par la fleur du tilleul,
Ce vieux pont de granit bâti par mon aïeul,
Nos fontaines, les champs, les bois, les chères tombes,
Le ciel de mon enfance où volent des colombes,
Les larges tapis d’herbe où l’on m’a promené
Tout petit, la maison riante où je suis né
Et les chemins touffus, creusés comme des gorges,
Qui mènent si gaiement vers ma belle Font-Georges,
À qui mes souvenirs les plus doux sont liés.♦
Lorsque ma soeur et moi, dans les forêts profondes,
Nous avions déchiré nos pieds sur les cailloux,
En nous baisant au front tu nous appelais fous,
Après avoir maudit nos courses vagabondes.
Puis, comme un vent d’été confond les fraîches ondes
De deux petits ruisseaux sur un lit calme et doux,
Lorsque tu nous tenais tous deux sur tes genoux,
Tu mêlais en riant nos chevelures blondes.
Le doux parfum de l'enfance vu par Théodore de Banville ami de Baudelaire
Commentaires
Dominique,
Quelle merveille de douceur et de beauté ! Et comme elle est bienvenue en cette période si terrible et troublée.
oui on a envie de ce brin de tendresse même si l'on est obligé de l'exercer de loin
Magnifiques souvenirs d'enfance heureuse et insouciante, de nature omniprésente et de tendresse, oui.
Un tout grand merci, baisers de loin hélas.
je ne résiste pas aux souvenirs d'enfance
Nous fondons de plaisir et, en ce moment, c'est presque
un cadeau de Noël : il est vrai que s'approchent
"l'été de la Saint-Martin" et sa douceur traditionnelle !
Quelle belle plongée dans le monde de l'enfance insouciante !
Merci, chère Dominique pour cette riche idée !
il faut se faire des petits cadeaux douceur
Très jolie bribe d'enfance avec un poète que je n'ai pas eu l'occasion de lire depuis un bon moment. Il m'enchante !
on ne le rencontre pas très souvent
L'enfance, l'insouciance, la douceur, la vie sobre et simple de la campagne d'autrefois ! Que cela semble tendre, reposant et vivifiant à la fois. Merci Dominique !
cela nous fait du bien je crois
Quelle tendresse dans ces vers ! Merci, Dominique.
Ami de Baudelaire mais une vision de la vie entièrement opposée ! Je me souviens qu'en classe, quand j'étais enfant, nous étudiions Théodore de Banville ! Il n'en est rien maintenant et j'ai même remarqué en suivant le travail en primaire de ma petite-fille que les grands classiques comme La Fontaine, Hugo, Verlaine etc... sont abandonnés.
un genre effectivement très différent
oui les grands poètes sont délaissés mais en france globalement la poésie ne fait pas recette