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Rechercher : la petite lumière

  • Chasses fragiles - Patrick Reumaux

    chasses fragiles.jpgChasses fragiles - Patrick Reumaux - Editions Phébus
    Je vous convie à une balade champêtre en compagnie de Patrick Reumaux et de ses amis botanistes. Une randonnée qui s’étend des Ardennes au Var en passant par le plateau des Glières, le grand air vous donnera des couleurs.

    Autant vous prévenir, ils sont tous fous, dingues, cinglés, leur recherche de l’ophrys Champagneuxii ne connaît aucune limite, ils aiment « brigander sur les terrains de chasse propices au brigandage », ils acceptent la pluie, la caillasse, la chaleur mais n’oublient pas les pauses restauration. Pour assouvir leur passion ils peuvent affronter les douaniers suisses pour possession de glacière et denrées périssables, délit hautement répréhensible chez nos voisins helvètes.

    Attention de ne pas les confondre avec des écologistes qu’ils détestent, qui « ne rient jamais » qui « se déplacent dans la nature en chuchotant, comme les touristes turcs dans la cathédrale Saint Pierre(...) capables de vous tirer à vue s’ils vous voient ramasser une pâquerette. » mais qui sont capables, et c’est la vengeance douce de P Reumaux, de faire infuser des racines de Veratrum album ou de manger en salade de l’éthuse petite cigüe !
    On peut les suivre pendant trois de leurs chasses, à la poursuite de l’Inule Sicula « longue fleur maigre qui a la raideur d’un héron »  en quête de cortinaires et de russules pour remplir leurs besaces selon la saison.

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    Inule Sicula « longue fleur maigre qui a la raideur d’un héron »

     

    et les accompagner dans leur recherche obstinée de l’Ophrys miroir, ou de la magnifique

     

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    ophrys papilionacea

     

    Fous certes mais spécialistes patentés, la liste des oeuvres mycologiques de Patrick Reumaux, est là pour le prouver. Vous saurez tout sur « La synonymie plaie des sciences naturelles », le classement botanique figé à tout jamais par Linné « à l’esprit à peu près aussi souple que de béton armé » et vous assisterez à des rencontres pas toujours pacifiques avec d’autres amateurs de sociétés Linnéennes.
    J’ai aimé l’alliance entre poésie et humour corrosif, entre hymne à la nature et digressions acides. L’érudition est toujours camouflée, légère.

    Aujourd’hui quittez votre bibliothèque et partez butiner, flâner et remplir votre herbier.


    L’auteur

    cortinarius crassus.jpgRomancier, traducteur (Dickinson, Powys,)
    poète lauréat du prix Max Jacob en 1982
    Patrick Reumaux est aussi naturaliste et mycologue

  • La mort, entre autres - Philip Kerr

    La mort entre autres - Philip Kerr - Traduit par JF Hel Guedj - Editions du Masque
    la mort entre autres.gifUn avertissement tout d’abord, si vous ouvrez ce livre prévoyez de disposer d’un peu de temps car vous ne le poserez pas !
    Ce polar vient de recevoir le PRIX DU POLAR EUROPEEN 2009 décerné par Le Point et le Festival Quai du Polar, un prix très mérité qui récompense un auteur qui a réussi le tour de force d’écrire un roman passionnant sur une époque et un sujet oh combien dérangeants.

    Munich 1949, Bernie Gunther détective privé, berlinois d’origine échoue à Munich après la mort de sa femme. Quand on est comme lui porteur de la marque des SS sous le bras, même si elle est en partie effacée, on ne peut pas faire la fine bouche lorsqu’un travail se présente, surtout quand il se présente sous la forme d’une attirante créature qui souhaite que vous lui confirmiez que son mari criminel de guerre est bien mort et qu’elle peut à nouveau convoler en justes noces.
    Bien sûr tout ne va pas être simple, dans un Munich où les chantiers et les grues poussent comme des champignons, où se terrent d’anciens nazis, où les occupants russes et américains ne s’embarrassent guère de justice et de légalité.
    L’enquête de Bernie va se révéler plus ardue que prévu, le conduire de Munich à Vienne avec un petit tour dans les alpes.
    Il va lui être très difficile  de faire le tri entre amis et ennemis, entre bourreau et victime, entre le bien et le mal.

    De bout en bout passionnant, avec une intrigue parfois dérangeante, ce polar est une réussite.Philip Kerr est magistral dans la peinture de la ville en reconstruction, dans sa façon de s’interroger sur la responsabilité et la culpabilité allemande. Il sait parfaitement recréer l’atmosphère de l’époque, faire preuve d’humour là où on ne l’attendrait pas, mener l’intrigue à son terme sans que l’on ne décroche une seule minute. Une réussite.



    L’auteur
    Né en 1956 à Edimbourg,il est l’auteur d’une douzaine de romans et de nombreux scénarios dont « Trilogie Berlinoise ».

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    © A. Mouthan/Hollandse Hoogte

  • Reines et favorites - Benedetta Craveri

    Reines et favorites - Benedetta Craveri - Traduit de l’italien par Eliane Deschamps-Pria - Editions Gallimard Folio
    reinesetfavorites.gifUn peu d’histoire cela vous tente ? Pietro Citati nous a offert de magnifiques portraits de femmes écrivains, Benedetta Craveri, elle, nous propose des portraits de reines et de favorites, celles qui parfois ont fait l’histoire.

    Une galerie de portraits, elles sont toutes là ( ou presque ) des reines de mauvaise réputation, des reines  qui ne régneront jamais dans le coeur du roi, des reines sacrifiées et d’autres qui exerceront le pouvoir.
    Portraits des favorites qui rêvent d’une couronne et parfois l’obtiendront, qui devront affronter le mari « royalement cocufié » qui se verront renvoyées sans autre forme de procès, qui cacheront leurs enfants et parfois y perdrons la tête au sens propre du terme !
    Je vous fais une petite liste mais vous les connaissez toutes : Anne d’Autriche, la Montespan et la Pompadour, Marie et Catherine de Médicis, Louise de La Vallière, Mme de Maintenon, sans oublier la Reine Margot et bien sûr Marie Antoinette.
    Pas facile pour ces femmes d’être mère, amante, de remplir leur devoir en donnant un héritier à la couronne, de mettre au monde des enfants bâtards, de vivre dans l’ombre d’une favorite ou chassée par la Reine à la première occasion.
    L’histoire est parfois sévère avec certaines, la Saint Barthélémy, l’affaire des poisons, les guerres avec l’Espagne, les reproches pleuvent mais comment ne pas être touché par celles qui perdent leurs enfants, sont humiliées publiquement, qui finissent au couvent ou sous la guillotine

    dubarry2.jpgMontespan.jpgmadame_de_pompadour.jpg

    Mme Du Barry              Mme de Montespan       Mme de Pompadour

    j’avais beaucoup aimé le livre de Benedetta Craveri  Madame du Deffand et son monde celui-ci n’a pas la même envergure mais j’ai eu du plaisir à remonter le fil du temps et à suivre les parcours de ces femmes prises dans le carcan de la raison d’ Etat et toujours maintenues dans une position inférieure. Sans doute ma fibre féministe qui parle !

    L’auteur
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    Benedetta Craveri est professeur d’université en Italie, spécialiste de la civilisation française du XVIIè et XVIIIè siècles.
    Elle a publié Madame du Deffand et son monde en 1986, livre pour lequel elle a reçu de nombreux prix.

     

  • Le Touriste - Olen Steinhauer

    Le Touriste - Olen Steinhauer - Traduit de l’anglais par W O Desmond - Editions Liana Levi
    touriste.gifEn ces temps de vacances un titre pareil prête à confusion, car si comme moi vous n’êtes pas versé en langue d’espionnage vous ignorez qu’un touriste est un agent secret, sans attaches, avec une identité fluctuante mais qui possède toujours une adresse secrète, plusieurs jeux de faux passeport et des armes de tous calibres et de tous genres planqués quelque part.
    Notre héros Milo Weaver a été un touriste mais aujourd’hui on dirait qu’il est rangé, il travaille à des missions plus ou moins légales pour la CIA et mène une vie apparemment sans histoire avec femme et enfant.
    Appelé à enquêter sur une vieille amie « touriste » , il va replonger dans le chaos, retourner sur le terrain et essayer de déjouer tous les pièges.

    Là on est pris d’un tournis vertigineux, Milo prend l’avion comme vous le métro, connaît tous les aéroports, on passe de Paris à Francfort, pour se retrouver un quart de page plus loin à New York.
    Ouf jamais le temps de poser nos valises, il est exclu d’oublier sa brosse à dent quelque part, on suit Milo à une vitesse supersonique, il passe toute les deux pages à côté de la mort, de temps en temps on rate même une marche et l’on relit un paragraphe pour être sûre de n’avoir rien raté !
    Quelques scènes intimistes en famille pour souffler un peu et la galopade reprend.
    Les règles ou plutôt l’absence de règles de l’espionnage font de ce roman un très bon moment de lecture, c’est rocambolesque, incroyable, mais une petite musique se fait entendre qui dit : «  et si c’était vrai ? » Un sympathique roman d’été au rythme trépidant, le style est aussi un peu à l’emporte pièce mais on n’en veut pas une seconde à l’auteur. Laissez vous faire et ajoutez le dans vos bagages.

    clooney.jpgAh j’oubliais pour vous allécher un peu plus : le beau George Clooney a acheté les droits pour le cinéma...
    George en Milo Weaver je vote pour !!

  • La Maison en chantier - Christine Brusson

    La Maison en chantier - Christine Brusson - Editions des Equateurs
    la maison en chantier.jpgQuelques semaines en arrière j’ai lu un billet sur ce livre, billet très positif et je l’avais noté non pour moi, car le sujet ne m’attirait pas spécialement, mais pour l’offrir car j’ai autour de moi de grands lecteurs qui en même temps sont dans les travaux jusqu’au cou !
    Mais voilà avant de faire mon paquet cadeau j’ai eu le malheur, ou plutôt le bonheur, d’ouvrir ce livre et je me suis trouvée embarquée dans un bouquin mêlant poésie, comment faire du plâtre et une ode à la bétonnière  "J'ai eu une bétonnière, que j'ai adorée. Elle était d'un bel orangé pétant et bien dressée sur ses trois pattes "
    En quelques chapitres très courts, illustrés de petits dessins ici ou là, et s’ouvrant tous sur une citation, l’auteure nous fait partager sa passion pour le travail manuel, la  truelle et le fil à plomb mais aussi la littérature.
    On passe des trucs pour se construire une bibliothèque à moindre frais ( là je vous sens toutes et tous très attentifs) à l’art de carreler sa douche...
    Le chantier comme elle l’appelle, lui a sauvé la mise quand mal dans sa peau à l’adolescence, le chantier lui a évité la dépression et " redonné la confiance en moi, le goût de vivre, le plaisir physique d'exister."

    Mais il ne faut pas vous tromper, ce livre n’a rien à faire dans votre rayon livres pratiques car les réflexions, les méditations de Christine Brusson sur le corps et l’esprit,  sur le féminisme qui l’exaspère , la jouissance de faire avec ses mains, la beauté de la matière ou l’âme des maisons, fait que ce livre trouverait plutôt sa place au rayon poésie ou même philosophie. Je vous recommande sa bibliographie qui sort des sentiers battus.

    C’est un essai tonique, vif, drôle " la main qui manie le marteau tient rarement la plume " et profond : lire les pages magnifiques sur la poussière. Cathulu qui m'a donné envie de lire ce livre le qualifie de "charnel et puissant " je partage cet avis et c’est pour cela que j’ai décidé d’en acheter un second exemplaire à offrir car celui-ci va prendre place dans ma bibliothèque.

    L'auteur
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    Christine Brusson est née en 1963 dans le Berry. Elle a suivi des études de lettres et d'architecture à Paris. Après avoir enseigné la littérature, elle s'est consacrée à l'art du chantier et à l'écriture.

     

     

     

  • Les quais de la blanche

    Les quais de la blanche - Graham Hurley - Editions Folio policier

    quais de la blanche.gifDans ce 5ème épisode des enquêtes de Joe Faraday l'héroïne (pardon pour le mauvais jeu de mots) c'est la blanche, la poudre, la drogue, elle a pris possession de Portsmouth dite Pompey. Elle étend son pouvoir et avec elle telle la mort dans l’apocalypse, elle est suivie par la violence, la guerre des gangs, la corruption, le crime organisé.

    Cette sorte de gangrène porte un nom à Portsmouth : Bazza Mackenzie petit truand devenu grand grâce à la fée blanche. Comme tout gangster qui a réussi il se verrait bien devenir honnête....en façade du moins.
    Dans ce contexte les policiers sont découragés ou en colère, l’un deux, Nick Hayder, enquêtant sur une affaire dont il ne parle à personne subit une agression, après être passé plusieurs fois sous les roues d’un véhicule non identifié, il se retrouve en réanimation bien amoché.

    C’est là que nous retrouvons Faraday, toujours amateur d’ornithologie ce qui nous change des flics amoureux de la bouteille, Faraday va se voir confier la mission secrète de Nick, son ami, celle ci va le conduire dans là où circule l’argent de la drogue, là où on le blanchit,  pour traquer Bazza Mackenzie.

    Pièges et traquenards en tout genre attendent notre inspecteur vedette et parfois jusque dans sa famille. Son fils sourd muet participe avec la compagne de Faraday à la réalisation d’un film témoignage sur la drogue mais le junkie interviewer meurt d’overdose. Pourquoi se demande Faraday chercher des ennemis autour de soi quand on les a dans sa propre famille !!

    Sur fond de guerre d’Irak,  Graham Hurley nous offre un roman sombre et désespéré. La mécanique du récit est impeccable et la présence du fils apporte une touche d’humanité bienvenue dans cet enfer.

    Le billet d’ Actu du noir , pour ma part j’ai retrouvé Faraday avec grand plaisir.


    l’auteur

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    Graham Hurley, né en 1946 à Clacton-on-Sea, Essex, a vécu plus de vingt ans à Portsmouth, ancien arsenal de la Marine britannique.
    Auteur de plusieurs thrillers et réalisateur de documentaires pour la télévision anglaise, il se consacre désormais à la série de romans policiers "Joe Faraday".
    Graham Hurley  vit aujourd’hui dans le Devon. Il parle très bien français.