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Rechercher : le secret de l'empereur

  • L'invention de la vérité - Marta Morazzoni

    l'invention.gifL’invention de la vérité - Marta Morazzoni - Traduit de l’italien par Marguerite Pozzoli - Editions Actes Sud
    Un roman qui mêle l’art et l’histoire, qui entrelace deux époques et en marie les personnages, qui interroge sur la beauté et la création, un récit subtil et attachant mêlant fiction et réalité.
    La réalisation de la tapisserie de Bayeux d’un côté, le voyage à Amiens de John Ruskin esthète et critique d’art de l’autre.
    La tapisserie de Bayeux chef d’oeuvre du Moyen Age raconte par touches successives les conquêtes et les batailles de Guillaume le Conquérant, la reine Mathilde pour rendre hommage à son époux et chanter ses exploits, rassemble 300 brodeuses venues de toute la France pour réaliser la tapisserie qui « ne se veut pas moins que les oeuvres des maîtres sculpteur de la cathédrale  »
    Une brodeuse originaire d’Amiens Anne-Elisabeth prend place auprès de la reine et tisse jour après jour les fils colorés qui vont transformer le lin blanc en un livre vivant " Le rouleau de lin, encore intact et immaculé, attendait de se déployer devant les brodeuses à l’oeuvre telle la plaine qui, dans la nuit, attend le combat. "

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    La tapisserie avance lentement " les heures sur la toile de lin qui se trouvait devant elle, deviendraient des mois, voire des années ; le jour de l’achèvement se rattacherait difficilement dans sa mémoire, au matin du début."
    Anne-Elisabeth met tout son art et toute son âme au service du chef d’oeuvre " Le passage de l’aiguille sur le tissu suit un mouvement intérieur qui ne s’épuise pas dans le caractère mécanique du geste. "

    En alternance John Ruskin  esthète et fin connaisseur de l’art gothique nous sert de guide dans Amiens, ce sera son dernier voyage. Cet amoureux de la beauté en fera une Bible  La Bible d’Amiens que Marcel Proust traduira en français.

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    Pour lui "L’extérieur d’une cathédrale est semblable à l’envers d’une étoffe qui vous aide à comprendre comment les fils produisent le dessin tissé ou brodé du dessus" Il nous fait partager sa vision, dévoile les secrets de la cathédrale, ce qu’il appelle son labyrinthe "en plein jour la lumière frappe le tracé du labyrinthe après avoir franchi la broderie de la rosace"
    Les mots de Ruskin créent un dialogue entre la Cathédrale et la tapisserie, fils, étoffes, broderie, dessin tissé....

    Ce livre léger et fin se déroule lentement, n’attendez aucun rebondissement, il n’y en a pas. Anne-Elisabeth le personnage de fiction rejoint John Ruskin, tous deux nous font sentir la joie éprouvée devant la beauté, nous font toucher l’impalpable de la beauté.

    L’auteur
    martamorazzoni.jpgMarta Morazzoni a été révélée au public par son premier livre, La Jeune Fille au turban (1986), traduit en neuf langues. Professeur de lettres et d’histoire, critique littéraire, elle est l’auteur de plusieurs romans et recueils de nouvelles. L’Invention de la vérité a également été récompensée par le prestigieux prix Campiello. (source l’éditeur)

  • Le Grand guide de Venise - Alain Vircondelet

    Villes mythiques : Venise 

     

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    Parmi les villes mythiques Venise tient le haut du pavé. 

    J’ai trop lu sur Venise et je ne m’y suis pas assez promenée hélas. Je suis à l’affût de tous les livres qui peuvent me procurer un voyage immobile. 

    Alain Vircondelet mêle peinture et photos de façon habile et ainsi nous fait parcourir toutes les rues, tous les quartiers, tous les ponts et toutes les églises.

    En douze promenades le lecteur part sur les pas de Canaletto et de Guardi.

     

    On peut donc lire se livre en trois temps.

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     «  Au premier plan les embarcations se pressent dans le Canal au risque de chavirer. C’est sans compter sans l’agilité des gondoliers que Canaletto croque avec finesse et humour » 

    Un temps pour la peinture et les maîtres vénitiens sont d’une grande richesse, vous pouvez explorer Venise sous toutes ces facettes, profiter de l’analyse et des détails d’une vingtaine de tableaux parmi les plus célèbres.

     

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    « Canaletto veut élargir l'espace lumineux du motif, retranscrire la qualité atmosphérique de Venise, accueillir sa lumière. »

     

    Un temps pour la Venise d’aujourd’hui. La mise en parallèle des tableaux et des photos est réjouissante, on retrouve les mêmes places, les mêmes ponts, jusqu’aux couleurs qui sont les mêmes. J’ai aimé parcourir les rues avec lui, entrer dans des palais parfois fermé au public. Découvrir des jardins cachés.

     

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    « Venise est une ville où l’on marche. Où l’on entends les pas de ses visiteurs. C’est aussi une ville qui se donne à voir. »
     

    Un temps pour votre voyage de demain avec des parcours détaillés par quartier, plus de douze circuits et 150 lieux à visiter, à admirer. Vous pourrez choisir votre itinéraire, découvrir des campi secrets et mettre une croix sur votre plan pour prévoir une glace chez Nico la gelateria près des Gesuati histoire de faire une pause.

     

    DSC00074.jpg©ivredelivres

    Ce qui m’a plu : les échanges entre hier et aujourd’hui, les détails d’un tableau et le même lieu en photo qui par la magie du cadrage semble se confondre avec hier. 

    Mais Alain Vircondelet n’est pas dupe des changements, alors que les travaux pour protéger Venise ont commencé, la photo qui présente un luxueux et ENORME paquebot de croisière empruntant le Grand Canal est proprement terrifiante !! 

     

     

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                                        Voilà qui fait peur

     

    et voilà pourquoi je préfère cela :

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    «  Le tableau joue sur le liquide et le solide. La pierre et l'eau. Les nuages irisent le ciel auquel Guardi a consacré la majeure partie du tableau. Venise est ouverte sur la mer.»

     

    La littérature est là aussi et vous pourrez flâner avec Rilke, peut être apercevoir l’Altana d’Henri de Régnier ou aller vous recueillir sur la tombe de Diaghilev ou évidemment partager un verre au  Harry’s bar avec Hemingway.

     

    Si vous êtes amoureux de Venise ce livre va se révéler un puits de souvenirs et va  trouver place dans votre bibliothèque.

     

    Le livre : Le Grand guide de Venise - Alain Vircondelet - Photos de Marco Cecchi - Editions Eyrolles

     

    L’auteur : Alain Vircondelet enseigne la littérature des XVIIIe et XXe siècles à l'Université. Il devient maître de conférence à la faculté des lettres de l'Institut Catholique de Paris. Il a écrit de nombreuses biographies de Camus à Saint Exupéry. Il est aussi un spécialiste de Venise à laquelle il a consacré plusieurs ouvrages.

     

     

  • L'Odeur de la forêt - Hélène Gestern

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    Parce qu'elle a lié amitié avec Mme de Chalendar, Elisabeth Bathori, historienne à L'Institut pour la mémoire photographique du siècle, se voit confier la correspondance d'Alban de Willecot un jeune homme mort au front en 1917.

    Particularité : l'essentiel de la correspondance est adressé à un grand poète de l'époque : Anatole Massis dont malheureusement les réponses aux lettres d'Alban ont disparu.

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    Apollinaire : un poète à la guerre

    Elisabeth est aussitôt passionnée par ce travail, les documents viendront enrichir le fond de l'Institut mais au-delà, ce travail lui permet de sortir peu à peu d'une sévère dépression suite à la mort de son conjoint.

     

    Elisabeth s'attache à Alban de Willcot. Quelques mois plus tard à sa grande surprise elle hérite une maison de Mme de Chalendar, charge pour elle de poursuivre les recherches sur la famille, d'explorer les zones d'ombre de l'histoire familiale, de rechercher les documents manquants. 

    Elisabeth s'installe dans cette maison où tout lui plait. Grâce à son obstination et à ses méthodes de recherche, peu à peu l'histoire prend forme, un personnage nouveau apparait : Diane, jeune fille passionnée de mathématiques mais que les moeurs de l'époque empêchent de faire des études, elle a, elle aussi, correspondu avec Alban, elle a tenu un journal qui conduira Elisabeth à élargir ses recherches loin de la France et au-delà de la Première Guerre. 

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    Ces cartes qui maintenaient le lien

     

    C'est une traversée du siècle que propose Hélène Gestern. A travers les traces laissées : photos, lettres, journaux, la reconstitution du passé devient possible et fait oublier à l'héroïne sont douloureux présent 

    « J’empruntais la vie d’une autre, je mettais mes pas dans les siens, j’adoptais son histoire. Était-ce malsain, morbide, immoral ? Je ne le savais pas et je n’avais pas voulu me poser la question, me laissant guider par une mémoire qui ne m’appartenait pas, mais dont j’épousais sans discuter les méandres. Parce que, à la faveur de cette enquête sur les lettres centenaires d’un soldat dont j’ignorais l’existence quelques mois plus tôt, quelque chose d’infiniment lent avait commencé à remuer à l’intérieur de moi, quelque chose qui n’avait pas encore ni forme ni nom, mais qui poussait obscurément les parois du chagrin pour réclamer l’énoncé de la lumière. »

     

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    Lettres des poilus

    C'est une belle façon de mettre en avant ces disparus « avalés par la guerre, le temps, le silence »; de mettre à l'honneur le travail parfois fastidieux des historiens, archivistes, tous ceux qui permettent que l'histoire ne soit plus seulement celle des événements mais aussi celles d'hommes et de femmes.

    J'ai beaucoup aimé ce roman, très dense. Grâce à l'habileté d'Hélène Gestern on suit les traces, on déroule le fil de l'histoire. J'ai été prise par la richesse du récit, par la complexité de ses personnages, par les problèmes évoqués au fil des pages : la place des femmes qui change avec la guerre, les secrets familiaux qui empoisonnent parfois plusieurs générations, les vérités pas toujours bonnes à dire sur les faits historiques.

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    Ces hommes longtemps niés, cachés

    J'avais lu avec plaisir son roman précédent : Eux sur la photo, mais j'ai vraiment aimé celui-là et je vous le recommande comme une lecture d'été tout à fait passionnante

     

    Le livre : L’Odeur de la forêt - Hélène Western - Editions Arléa

  • La météo, le ciel, la couleur

     14 Octobre 1815

    « Ce jour-là, le Northumberland, à bord duquel se trouvait l'Empereur déchu, jeta l'ancre dans la baie de Jamestown après soixante-dix jours de mer. (…) Un air buté, massif, hostile à toue présence venant de la mer. Le plafond de nuages qui stagne au-dessus de l'île aggrave cette immobilité et cette lourdeur un peu obtuse. 
    Comme une vapeur malsaine, le ciel bas, couleur d'étain, oppresse l'île-forteresse

     

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    L'exilé et l'arapède - J M W Turner - Tate Gallery 

    « Il me semble que nous descendons tous de l'anglais Turner. Ce fut le premier, peut-être, qui sut faire flamboyer les couleurs dans leur éclat naturel »

     

    Les livres

    La Chambre noire de Longwood - Jean-Paul Kaufmann - La Table ronde
    Turner ses maîtres et ses héritiers - Beaux Arts Editions

  • Les Anges de New York - R.J Ellory

    Déception totale 

     

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    L’auteur me déçoit, son premier roman Seul le silence m’avait vraiment accroché et depuis ....

    J’ai fait l’impasse sur Vendetta car le sujet ne m’attirait pas vraiment, Les Anonymes m’est tombé des mains et malgré tout un peu maso j’ai récidivé.

     

    Je suis paresseuse aujourd’hui donc je vous livre la 4ème de couverture :

    Frank Parish, inspecteur au NYPD, a des difficultés relationnelles. Avec sa femme, avec sa fille, avec sa hiérarchie. C’est un homme perdu, qui n’a jamais vraiment résolu ses problèmes avec son père, mort assassiné en 1992 après avoir été une figure légendaire des Anges de New York, ces flics d’élite qui, dans les années quatre-vingt, ont nettoyé Manhattan de la pègre et des gangs. Alors qu’il vient de perdre son partenaire et qu’il est l’objet d’une enquête des affaires internes, Frank s’obstine, au prix de sa carrière et de son équilibre mental, à creuser une affaire apparemment banale, la mort d’une adolescente. Persuadé que celle-ci a été la victime d’un tueur en série qui sévit dans l’ombre depuis longtemps, il essaie obstinément de trouver un lien entre plusieurs meurtres irrésolus. Mais, ayant perdu la confiance de tous, son entêtement ne fait qu’ajouter à un passif déjà lourd. Contraint de consulter une psychothérapeute, Frank va lui livrer l’histoire de son père et des Anges de New York, une histoire bien différente de la légende communément admise. Mais il y a des secrets qui, pour le bien de tous, gagneraient à rester enterrés.

     

    Un héros qui pourrait être attachant, oui mais on l’a vu partout le flic alcoolo, violent, border line mais tellement sympa, et d’autres auteurs ( Ken Bruen, Burke et surtout Lawrence Block) l’ont fait avec beaucoup plus de talent.

    L’histoire est convenue au possible, on ne croit pas une seconde à sa confession chez le psy, ce qui sauve le roman c’est qu’on s’attache à l’enquête qui est bien menée, dommage que Ellory ne s’en soit pas tenu à ça et qu’il est fait dans le polar psycho machin, les grands mots sont lancés : culpabilité, rédemption ! mais ils tombent à plat. 

     

     

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    Le Livre : Les Anges de New-York - JR Ellory - Editions Sonatine 2012

     
  • L'énigme de Flatey - Viktor Arnar Ingolfsson

    Le noir nouveau est arrivé

     

    Les années soixante sur l’île islandaise de Flatey, oui oui cherchez sur la carte cela existe c’est un confetti sur la mer.

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    Des pêcheurs, partis chasser le phoque, ont trouvé sur une île encore plus petite, un homme mort depuis plusieurs mois, autant vous dire que ce n’est pas fréquent ce genre de découverte.

    Sur Flatey où vivent un pasteur, un bourgmestre, un médecin, un instituteur, quelques pêcheurs et leur famille, vous imaginiez bien que la police scientifiques et les légistes de tous poils sont bien loin.

    Après consultation du préfet l’enquête est dévolue à Kjartan, un adjoint tout frais émoulu de l’université. Après quelques recherches le mort s’avère être le professeur Lund un danois qui travaille sur un livre un peu mystérieux, Le livre de Flatey, une de ces sagas islandaises datant du moyen-âge, tout en enluminures et épopées. Il semblerait aussi que le livre cache un secret ou plutôt une énigme en quarante questions que personne n’a jamais résolue. 

     

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                                      Le livre de Flatey

     

    Ce livre justifie t-il à lui seul que l’on assassine ?  Kjartan va devoir s’y coller et pour cela loger chez l’habitant, interroger tout le monde,  arpenter les rivages, les fjords, les criques ET la bibliothèque.

    L’auteur nous offre un petit passage du fameux livre à la fin de chaque chapitre, voilà qui suffit à nous transporter dans ce bizarre pays de feu et de glace.

    Un polar qui vaut surtout par le dépaysement et les traditions de cette île islandaise, vous verrez la gastronomie ….je n’en dis pas plus… le téléphone fonctionne avec une dynamo, le climat est à l’avenant ! 

     

    Bienvenue à ce nouvel auteur dans la famille polars nordiques, ses débuts sont prometteurs.

    J’ai bien aimé cette balade qu’avait recommandé Dasola 

     

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    Le livre : L'Enigme de Flatey - Viktor Arnar Ingolfsson - Editions du Seuil