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Le Retour au pays natal - Thomas Hardy

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J’arrive avec ce roman à la fin de l’oeuvre de Thomas Hardy, il ne me reste à lire que Tess d’Urberville, quand on arrive en fin de lecture d’une oeuvre on a un petit pincement au coeur.

Claire Tomalin la biographe (en anglais uniquement hélas) de T Hardy dit que « La grandeur de Retour au pays natal tient au fait qu’il s’agit tout autant d’une oeuvre de Hardy poète que de Hardy romancier. » 

C’est effectivement un roman d’une grande poésie dans lequel il y a foison de personnages  mais où la nature et la lande tiennent une place centrale. 

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« L’heure du crépuscule approchait et la vaste étendue libre et sauvage, connue sous le nom de lande d’Egdon, allait s’assombrissant de minute en minute. Une mince couche de nuages, d’un blanc indécis, cachait le ciel, se déployait comme une tente qui aurait eu la lande entière pour sol.(…)

 C’était aux crépuscules, puis durant les heures qui se succédaient jusqu’aux aubes, que son charme s’imposait, prenait toute sa signification. Alors, et seulement alors, la lande était vraiment la lande. Un lien d’étroite parenté unissait cet endroit et la nuit, une tendance à graviter ensemble qui, dès la tombée du jour, se manifestait dans les ombres et le paysage : la sombre étendue de tertres et de creux semblait se lever pour accueillir, en pure sympathie, les gris mélancoliques du soir ; la lande exhalait l’obscurité, aussi rapidement que le ciel la déversait. Et, ainsi, l’obscurité de l’air et celle du sol se fondaient en une noire étreinte fraternelle, chacune ayant fait vers l’autre la moitié du chemin. »

C’est le Dorset natal de Thomas Hardy qui sert de modèle à cette lande d’Egdon et l’auteur offre une vaste peinture de ce monde rural qu’il connait bien.

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Mais voyons les personnages :

Il y a un homme de la ville Clym Yeobright, il revient au pays après avoir connu les fastes et la richesse de Paris. Amoureux de Thomasine sa cousine mais celle-ci doit épouser un homme du pays un peu vaurien : Damon Wildeve. 

La mère de Clym s’est opposée au mariage mais a finalement rendu les armes, Damon et Thomasine vont pouvoir convoler. 

Mais chez Thomas Hardy les mariages ne sont jamais ce que l’on croit qu’ils sont et pour Damon il y a au fond de sa pensée la silhouette d’Eustacia Vye qui fut sa maitresse et qui rêve de partir à l’assaut du monde. 

Pour rétablir l’équilibre il y a un troisième personnage masculin, un homme un peu mystérieux, c’est l’homme rouge Diggory Venn qui arpente la lande pour marquer les moutons à la craie rouge et qui va prendre des allures d’ange gardien.

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Les passions vont se déchainer, amour et haine, trahison et vengeance. La terre dure aux paysans est aussi le prétexte à des superstitions. 

Le drame va se nouer, erreur, mensonges et quiproquos, rêves de fuite, idéaux anéantis, toutes les actions ont la lande pour décor. Le destin joue des tours à tous les personnages et chez Thomas Hardy le destin est souvent douloureux.
Le décor est fascinant et un rien effrayant, tout passe par la lande, on a parfois dit que la lande et ses habitants jouaient le rôle du choeur dans les tragédies grecques.

 

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Une adaptation mais uniquement en anglais

J’ai beaucoup aimé ce roman qu’il convient de lire lentement pour être pris par la magie de la lande. La traversée de la lande la nuit est magnifique, il y a des scènes villageoises qui marquent bien le désir de préserver des coutumes ancestrales et les personnages sont très attachants, mon préféré est sans conteste l’homme rouge. 
Un classique de la littérature romantique anglaise. 

La couverture des éditions Corti est magnifique et la peinture de Constable est tout à fait dans le ton du roman.

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Le livre : Le Retour au pays natal - Thomas Hardy - Traduit par Marie Canavaggia - Editions José corti 

Commentaires

  • C'est un de mes projets que de relire tout Thomas Hardy. Et dans une édition José Corti, surtout !
    Bonne journée. Merci pour la référence sur le livre de Brueghel.

  • Je crois que seul ce roman est chez José Corti ce qui est bien dommage
    J'ai lu et relu Thomas Hardy depuis que je tiens ce blog et je l'ai fait avec un plaisir intense allant du plus simple au plus fort
    il me reste Tess, qu'en fait je n'ai jamais lu !!! je me garde ça de côté comme une petite récompense

  • La "peinture" de la lande est un moment de pur bonheur !

    Merci pour ce cadeau !

  • c'est magnifique en effet et l'on comprend pourquoi les critiques parlaient du Hardy poète

  • Ouh la mais oui! Je pense ne pas l'avoir lu, mais tu penses bien que j'ai eu ma 'période' Hardy.Il te reste Tess? Prépare toi!

  • je suis réjouie à l'avance mais pas pressée, un peu pour faire durer le plaisir de l'attente

  • Ah , lire Thomas Hardy ! Je voudrais ne l'avoir encore jamais lu pour avoir de bonheur de le découvrir ! Mais aussi que de tourments chez ses héros voués pour la pluppart à un sort contraire injuste . Il y a chez cet auteur une forme de pessimisme que vient tempérer la beauté de la campagne anglaise , comme si la nature assistait indifférente au sort des humains , tout le contraire des écrivains romantiques ! Je vais relire Thomas H ardy ... pour vérifier ce que je viens d'écrire !

  • ce que tu viens d'écrire décrit parfaitement le parcours de Hardy ! romantique mais noir jusqu'à l'excès, poète qui est censé illustrer le romantisme alors qu'il est à l'opposé un écrivain que j'ai découvert sur le tard avec un bonheur total

  • Misère, à chacun de tes billets sur Thomas Hardy, je me promets de le lire enfin. Je n'ose écrire que cette lecture fait partie de mes grands projets de l'année ( bien noté début janvier ). Je me souviens de ton billet sur Jude l'obscur qui m'avait convaincue.

  • En fait il ne faut pas se mettre de pression, je te propose de commencer par les Forestiers, pas trop long, facile d'accès et en version libretto donc ...simple pas couteux
    une fois dans le bains je pense que comme moi tu voudras lire le reste

  • Je n'ai jamais lu ce roman, ces belles descriptions picturales, je prends note.
    Bonne journée, Dominique.

  • un roman plein de poésie, les descriptifs sont magnifiques et les personnages tout à fait dans la veine de Thomas Hardy, malmenés par la vie et en quête de vérité

  • plonge tu verras on ressort de là tout à fait conquise

  • je n'ai lu que Tess , je sus ravie de voir qu'il me reste encore bien des romans à découvrir, du temps(lointain!) de mes études universitaires la littérature anglaise était considéré avec un peu de condescendance, je me demande bien pourquoi.

  • j'aime bien que tu dises cela, j'ai eu des profs qui jamais au grand jamais n'ont mis en avant certains auteurs !!!
    Si tu veux faire un parcours chez l'auteur tu peux commencer par Les Forestiers qui donne bien le ton et qui n'est pas trop long ni difficile d'accès

  • J'ai lu "Tess d'Uberville" il y a bien longtemps. Autant dire que je peux recommencer et poursuivre par toute l'oeuvre de Thomas Hardy, ce qui me réjouit, car mes dernières lectures ne m'ont pas toujours enchantée.
    Je comprends ta tristesse à l'idée d'avoir tout lu...

  • la tristesse quand on a tout lu n'est pas celle d'un regret évidement mais celle qu'il ne nous reste rien à découvrir, rien de cette palpitation qu'on ressent à l'idée d'entamer un roman longtemps attendu

  • Tu donnes vraiment envie de lire cet auteur que je n'ai pas encore abordé, J'ai encore beaucoup de lacune. Pourquoi es-tu triste d'achever la lecture d'une oeuvre? On peut toujours relire et parfois avec encore plus de bonheur. je suis toujours surprise de goûter encore plus un livre à la 2ème voire 3ème lecture.

  • je suis d'accord avec toi pour la relecture, mais il y a une jouissance de l'attente face à un livre jamais lu
    je me souviens et c'est un de mes meilleurs souvenirs, au salon du livre, de deux vieux messieurs me voyant mettre la mains sur un livre, me dire : ah comme je vous envie de ne l'avoir jamais lu
    c'est encore ce que je ressens à l'idée de lire Tess

  • Oh la la ce que ça a l'air bien ! Dire que je n'ai jamais lu cet auteur... ça fait terriblement envie.

  • lance toi cela vaut la peine et même beaucoup plus que cela

  • Bonjour Dominique, je viens de terminer L'archipel d'une autre vie de Makine. Là c'est la taïga qui, comme la lande, inspire de magnifiques passages et est comme un personnage du roman.
    Comme je n'ai (à ma grande honte-ou pas, hihi) rien lu de Hardy, je commence par celui-ci?

  • un Makine que j'ai beaucoup aimé

    Pour Hardy je conseillerais de monter en puissance, tu peux commencer par Les forestiers ou le maire de Casterbridge, puis ensuite les grands romans : Jude l'obsur (très noir) loin de la foule déchainée (peut être mon préféré ) et Retour au pays natal mais bien sûr il reste Tess que je n'ai pas encore lu

  • Je n'en ai lu qu'un et c'est "Tess d'Uberville", à cause du film. Je n'ai pas eu tellement envie de relire l'auteur, je ne sais plus pourquoi. Il faudrait peut-être que j'en essaie un autre.

  • Aifelle , J'ai beaucoup aimé Tess, le livre , mais aussi lefilm de Polanski et j'en garde une image très forte : celle de la robe rouge de Tess, étendue sur la pierre du sacrifice , victime d'un sort cruel . Héroïne " hardienne " , ô combien !

  • je te conseille Loin de la foule déchainée mais surtout ne regarde pas le film avant cela enlève beaucoup du plaisir de la découverte de l'intrigue

  • Béatrice : j'ai vu le film et c'est pour ça que je ne me presse pas pour lire le roman, je sais que c'est une excellente adaptation mais j'ai envie de découvrir l'héroïne sans à priori

  • Je connais surtout T Hardy pour le cinéma qu'on a tiré de ses romans, "Tess" et "Tamara Drewe" (Loin de la foule déchaînée).
    Si je lis celui-ci, ce sera lentement, suivant votre conseil. Et la couverture est magnifique, de fait.

  • Deux bonnes adaptations même si je préfère le roman mais pour Tess je ne peux pas comparer

  • Sans aucun doute un de mes auteurs favoris. Même si les personnages s'appliquent à prendre les mauvaises décisions. Je n'ai pas lu celui ci mais le ferai. Ce que tu en dis m'évoque Loin de la foule déchaînée (une splendeur,). Et mon préféré pourtant sans doute le plus désespéré est Jude, l'obscur. Quoique Tess...

  • mon ordre de préférence n'est pas tout à fait le même mais cela est sans importance, je partage ton admiration, Loin de la foule déchainée j'ai vraiment énormément aimé, Jude je l'aime mais je le plains un peu trop à mon goût et ça m'agace un peu
    Tess je me réjouis déjà
    Celui là tu vas prendre un plaisir fou , bonne lecture

  • Je retiens la Lande, j'aime infiniment ces étendues sans fin et cette présence de la nature... Encore un titre noté et une histoire à explorer... Merci et beau week end Dominique. brigitte

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