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La nuit du bûcher - Sándor Márai

Michel Onfray vitupère dans plusieurs de ses livres contre toutes les religions à l’origine de bien des violences, de bien des guerres. On peut le trouver parfois excessif certes mais voici un roman qui lui donne mille fois raison et qui de plus est superbement écrit. 

 

L’Italie à l’approche de 1600,  Sándor Márai nous propose ni plus ni moins que d’assister à la formation d’un moine de l’Inquisition, quand je dis formation je devrais dire perfectionnement car notre jeune moinillon a déjà été à bonne école à Avila

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Les remparts d'Avila

En Espagne l’Inquisition s’est déjà exercée à faire parler, à faire abjurer juifs et musulmans et notre jeune moine à déjà eu l’occasion de voir les effets des tourments infligés : « suspension par la corde, le supplice de l’eau, du feu et du brodequin français » il y a admiré les religieux qui encourageaient le bourreau à « arroser le bois sec de poix » afin que le bûcher monte haut et clair dans la nuit castillane.

L’Inquisition italienne trouve cela un peu tiède et notre moine est reçu et hébergé par une confrérie de volontaires qui vont le former par l’exemple car ils ont pour mission d’inciter au repentir « par tous les moyens » les hérétiques soumis à leurs bons offices.

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Tribunal Inquisitorial 

 

Pendant les 16 mois de son apprentissage notre futur inquisiteur obéit sans se rebeller, obéit comme ont obéit les dignitaires nazis, les procureurs soviétiques ...

Il tient une sorte de journal pendant son séjour et c’est par sa voix que le lecteur entre dans ce monde de ténèbres où il importe de
« réduire à néant tous les livres, auteurs et lecteurs louches parce qu’il n’y aurait pas d’ordre dans le monde tant que vivraient des hommes qui feraient l’expérience de penser par eux-mêmes » car l’invention de l’imprimerie est un quasi péché qui permet la diffusion d’idées subversives.

Un grain de sable va venir se glisser dans les rouages si bien huilés de l’Inquisition lorsque notre apprenti rencontre Giordano Bruno lors de « l’ultime nuit » avant l’exécution de sa sentence.

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C’est un roman parfait dans sa froideur, dans sa simplicité apparente, le réquisitoire est long mais le propos est fort et ce type de livre est en soit une arme contre tous les totalitarismes qu’ils soient politiques ou religieux.  Sándor Márai a souffert de l’exil et il trouve là l’occasion de nous inviter à affirmer avec force notre liberté de penser et de croire. 

 

L’avis dEeguab  et de Sandrine 

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Le livre : La nuit du bûcher - Sándor Márai  - Traduit par Catherine Faye - Editions Albin Michel

Commentaires

  • Bonjour Dominique. Sandor Marai, immense écrivain qu'on ne redécouvre qu'après sa mort, sait de quoi il parle. Merci pour le lien.

  • On sent derrière cette histoire en effet sa lutte contre le totalitarisme

  • Ce livre est déjà dans mes tablettes. Ton billet me donne encore plus envie de me le procurer. Les livres de Sandor Maraï que j'ai lu ne m'ont pas déçue

  • moi je suis un peu moins enthousiaste, non que je n'aime pas mais pas tout certains romans m'ont un peu déçu

  • Le livre les envisage bien entendu mais l'on est plus pris par l'esprit de l'inquisition que par les détails des sévices

  • Bonjour Dominique, moi qui ai déjà lu un roman consacré à Giordano Bruno (L'homme incendié de Serge Filippini) , je note celui-ci. Bonne journée.

  • J'avais beaucoup aimé l'homme incendié, tu me rappelles là un bon souvenir de lecture

  • J'ai hâte qu'il sorte en poche ce titre là car vraiment le sujet m’intéresse et malgré deux titres qui m'avaient un peu déçue, Marai est un grand de l'écriture, froid et simple en surface, c'est vrai.

  • l'écriture est très rigoureuse, pas de digressions il va droit au but

  • J'ai fait quelques lectures ratées , je n'avais pas aimé sa lenteur mais sur ce sujet je suis de nouveau tentée , si j'ai le courage de me confronter aux violences religieuses

  • Attention là aussi c'est lent, pour moi ce n'est pas un défaut même si je pense que le roman aurait gagné à être plus équilibré entre les deux parties : la formation et la rencontre de G Bruno

  • je le note, l'Inquisition a toujours été pour moi sujet d'intérêt et d'horreur. J'ai envie d'essayer Sandor Marai et j'ai "rencontré" Girdano Bruno sur le Campo de'Fiori!

  • une belle rencontre ?

  • Si tu n'as rien lu de lui je te conseille Les Braises

  • Ce n'est pas un livre tendre c'est certain mais pas trash non plus

  • Ce qui est terrible, c'est de se dire qu'on en est toujours là ! Je tourne autour de Sandor Maraï, sans arriver à me décider, ce sera peut-être avec celui-ci.

  • Lis les Braises c'est vraiment mon préféré

  • Un Maraí d'un thème très différent des romans que j'ai lus de lui - c'est noté.
    Bonne journée, Dominique.

  • oui un genre assez différent, il met là la même passion que dans ses romans

  • Une lecture tres intéressante visiblement! Il faut vraiment que je me penche davantage sur les livres de Sándor Márai (j'avais beaucoup aimé L'héritage d'Esther, lu les Mémoires de Hongrie avec beaucoup d'intéret). Il ne reste plus qu'a trouver le temps...

  • Et moi il faut que je note l'Héritage d'Esther

  • Éternelles luttes de pouvoirs, les totalitarismes religieux font froid dans le dos, rien ne semble changer à travers le temps... Dans ma famille nous sommes touchés par ce problème et nous nous sentons bien démunis... Je note auteur et titres de livres, merci Dominique, Ah, le monde n'est pas tendre !!! brigitte

  • Ce doit être très difficile à vivre

  • Pas moyen de trouver celui-ci ni en français ni en espagnol, mais je vois que tu recommandes Les Braise, alors hop, MA est à sa recherche, merci!

  • ah c'est agaçant ça

  • Comme quoi aucune religion n'a le monopole du fanatisme et de la violence! J'aimerais bien le lire, ce roman.

  • Comme quoi aucune religion n'a le monopole du fanatisme et de la violence! J'aimerais bien le lire, ce roman.

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